Une fois n’est pas coutume, je voudrais débuter ce live report par des remerciements. Des remerciements envers My ReferencEvents et ses membres pour leur motivation et leur abnégation à s’échiner à faire venir jouer par chez nous des groupes aux renommées internationales. Ainsi après Vicious Rumors, Threshold, After Forever, Behemoth et Kataklysm (et autant pour les mois à venir), c’est au tour d’Enslaved d’envahir la capitale des Gaules. Doubles remerciements, car nous les attendions nos Norvégiens : deux fois annulés ces dernières années, ce coup ci fut le bon. Et lorsqu’on apprend que leurs compatriotes de Keep Of Kalessin les accompagnent, on ne peut résister bien longtemps à se réserver notre petite soirée pépère pour cette affiche on ne peut plus non-true-black-metal.
Pour une fois, nous n’aurons pas à rougir de notre première partie locale par rapport à celles de nos amis parisiens. Qu’on aime ou pas The Oath, nous auront au moins échappé à une bande de crétins cloutés lobotomisés à coups de chandeliers. Point de gerbes de sang, ni de jetés de rats morts ici. Les lyonnais auront assuré leur première partie avec un grand professionnalisme. Le quatuor fait fi de la salle peu-remplie et délivre leur set partagé entre titres de leur démo et nouvelles compositions. Leur death-metal passe plutôt bien, même si le groupe se montre très statique. Un clavier agrémente le tout, mais sans faire preuve non plus, d’une imagination ni d’une joie débordante. Un bon moment tout de même, les compos sont bien ficelées et intéressantes. A surveiller et à se rendre compte sur enregistrement studio, donc.
C’est la seconde fois que Keep Of Kalessin, débarque par chez nous dans le cadre de la promotion d’ « Armada », son petit dernier. Un album, plus fin, plus épique mais aussi plus mélodique que leurs réalisations précédentes. Vu en première partie de Satyricon un an auparavant, les norvégiens bénéficieront malheureusement d’un son assez mauvais cette fois (surtout au niveau des guitares et du chant, absolument inaudible sur la première moitié du titre d’ouverture) ne permettant pas d’apprécier la finesse de leur black-mélodique ni les subtilités de leurs compositions. Il faut vraiment se concentrer afin de reconnaître tel ou tel titre, pas évident dans ces conditions d’apprécier la prestation à sa juste valeur. De Keep Of Kalessin, nous retiendrons cependant, un groupe faisant preuve d’une réelle énergie, donnant tout ce qu’il a afin de pallier à ses problèmes sonores. Les premiers rangs se montrent d’ailleurs réceptifs, mais bon … quand le son ne suit pas … Une prestation en deçà de la fois précédente, selon moi.
Puis viennent ceux que tout le monde attendait : Enslaved. Inutile de préciser que les norvégiens débarquent en terrain conquis avec une foule d’ores et déjà acquise à leur cause. Le feu est mis aux poudres dès la courte intro couvrant l’entrée des musiciens, enchainée manu-militari par un ‘Fire swept clean the Earth’ ravageur. Tout au long de la prestation, la part belle sera faite aux titres récents issus des trois derniers albums « Bellow the light » (2003), « Isa » (2004) et « Ruun » (2005). Seuls deux titres seront antérieurs à ce trio de disques. Choix peu étonnant si l’on considère la carrière du sextet dans sa globalité, la musique d’Enslaved subissant des modifications notables à chaque nouvelle réalisation, passant d’un black-metal vindicatif à un hybride hypnotique de black et de metal-progressif. Et mes voisins et moi-même, qui préférons justement cette période récente, sommes les premiers à nous en réjouir, à l’image de ces ‘Bounded by allegiance’ et ‘Path to Vanir’ qui poursuivent le set.
Le public lyonnais répond présent aux appels du groupe. Ceux-ci, sans faire dans l’extravagance outrancière en imposent tout de même, malgré un décor on ne peut plus sobre et épuré (juste un écran géant ‘windows média’ et des oriflammes de part et d’autre de la scène). Grutle Kjellson (chant, basse) est impérial et la paire de guitaristes se complète à merveille. Premier morceau old-school avec ‘Gylfaginning’, pour un show qui reprend de plus belle avec l’enchainement monumental qu’est ‘Isa’/’Return to Yggdrasill’/’Ruun’. On peut s’y attendre, mais se prendre un truc pareil en pleine gueule, ça laisse toujours des traces. Sans vraiment s’y attendre les norvégiens quittent la scène. Subjugués, l’heure du rappel a déjà sonnée. C’est un véritable retour dans le passé (soit 15 ans) que le groupe effectue en guise de retour sur les planches, avec un ‘Allfadr Odinn’ issu de leur seconde démo, qui vient clôturer ce show. Malgré l’insistance du public, le groupe ne reviendra pas, concluant ainsi sa prestation. Un concert peut être un peu court (au rang des vieilleries, on regrette que Jotunblod, interprété la veille ne passe pas partie de la setlist), mais tellement intense.
Enslaved est venu, Enslaved a vu, Enslaved a vaincu !!
Setlist Enslaved :
01. Intro
02. As fire swept clean the Earth
03. Bounded by allegiance
04. Path to Vanir
05. Fusion of sense and Earth
06. Gylfaginning
07. Ridicule swarm
08. Isa
09. Return to Yggdrasill
10. Ruun
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11. Allfadr Odinn
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