Festival de Noël (Limoges, Centre Culturel Jean Moulin, 16-17 décembre 2016) ...
Live Report : Excalibur
Photos : Val Kyrie
En cette période de fêtes, chez les métalleux limougeauds, les cadeaux arrivent toujours un peu en avance, grâce au Festival de Noël…
Une véritable institution, organisée contre vents et marrées chaque année par l’Association Exécution Management.
Pour cette 24ème édition, le rendez-vous n’était pas fixé au même endroit que d’habitude puisque la salle John Lennon, où il avait lieu traditionnellement, est actuellement fermée pour travaux.
Nous nous sommes donc retrouvés au Centre Culturel Jean Moulin… Au départ, il pouvait y avoir de légères appréhensions….Un centre culturel, pour un festival de métal, de prime abord, tu t’interroges. Ça va donner quoi au niveau de l’orga, du son, de la scène, du merch, tout ça, tout ça… ??
Bon, dès l’instant où on met un bout d’orteil dans le lieu, on est vite rassurés.
Un parking immense pour se garer à moins de 5 minutes à pied du Fest (ouais, les zones commerciales, ça a quand même certains avantages), un lieu avec une grosse capacité d’accueil, une équipe de bénévoles au taquet, un merch’ sympa à l’entrée de la salle de concert. Les ingrédients sont réunis pour que la recette prenne.
Clairement cette année, la première soirée était tournée sur le hardcore/punk. Rien qu’à regarder le public, on ne s’y trompe pas. Beaucoup de jeunes (et non ! la jeunesse n’est pas perdue ! elle vient aux festivals de rock/métal !!), moins de métalleux « purs et durs » que d’habitude, et beaucoup plus punk rockers.
Le premier groupe ayant la dure tâche d’ouvrir la soirée est un pur produit Limougeaud : Brooklyn Syndrome. Un groupe qui bouge pas mal sur la scène locale, et qui faisait notamment partie de la programmation du Rockmetalcamp festival en 2015. Quatre garçons qui cachent bien leur jeu sous un look plutôt sage, et qui nous sortent un son avec une influence ultra prégnante et revendiquée des Rage Against The Machine. Ça groove, ça secoue…. Alors évidemment, pas de grosse originalité, mais les fans des Rage s’y retrouvent forcément.
Le temps de se prendre une bière pour rentrer dans l’ambiance, et on enchaîne sur The Arrs, qui nous font une très bonne introduction au concert des Rise Of The Northstar. Question gros son et grosses guitares, on est plutôt servis et on bascule directement dans le hardcore/metalcore/thrash…
Alors…comment dire….. Rien de transcendant , ça reste classique. Niveau ambiance, c’est dense, solide comme un bloc, et pas ultra diplomatique. On sort de là avec les pupilles dilatées et un début de torticolis…Pile poil ce qu’on attendait !
Une des grosses têtes d’affiche de ce Fest était donc Rise of the Northstar. ROTNS pour les intimes. Groupe de hardcore punk plutôt en vogue en ce moment, avec une identité très forte, hyper orientée sur la culture japonaise (si t’es pas convaincu, il te suffit de regarder les bannières japonaises qui flottent pendant leur concert) et des références multiples aux mangas cultes tels qu’Akira.
D’ailleurs, le nom du groupe est lui même une référence au titre américain de Ken Le Survivant : the First of the North Star… Côté son, ça envoie sévère. Les slams et les circles pits s’enchaînent dans le public. L’ambiance est au top. Un regret toutefois. Nous n’aurons pas de photos d’eux pour le report, car, étant très pointilleux sur leur image, ils refusaient tout photographe qui n’avait pas signé un contrat avec eux, et exigeaient de sélectionner toutes les photos qui seraient publiées du concert. Dommage….
Beaucoup moins sensibles aux détails, arrivent en dernier les Ramoneurs de Menhirs… Évidemment, au bout de 35 ans de punk comme c’est le cas pour leur guitariste Loran, ex membre de Bérurier Noir, tu te fous un peu de ton image…(interview ici).
Ce qui importe c’est la musique, et ce que tu fais passer au public. Et là, c’est parti pour un délire total de plus de 2 heures. Les Ramoneurs, c’est ça. De la générosité qui transpire par tous les pores de leurs peaux, jusqu’à la pointe de leurs crêtes. Toi, dans le public, tu danses, tu chantes, tu hurles sur tous leurs titres. Tu finis par t’asseoir par terre parce que t’es mort. Eux ils continuent. Encore et toujours. Infatigables ! Ils te refont 30 ans de carrière en un concert, de la Blanche hermine à Porcherie, le tout rythmé par une descente de canettes à faire pâlir un Munichois à la fête de la bière…
Retour le samedi pour attaquer la 2ème soirée du Fest. Une programmation nettement plus orientée Metal que la veille. Et d’ailleurs, ça se voit : les blousons de cuirs et les tee-shirts noirs sont de retour dans le public….
On attaque sans plus attendre avec Blazing War Machine.
Alors, quand tu ne les connais pas et que tu regardes le line-up, tu te rends compte qu’il y a Franky Costanza et Izakar, deux anciens membres de Dagoba. Du coup, tu t’attends à quelque chose dans le genre…. Et tu tombes sur du Black Sympho, tendance heavy sur les bords, un visuel hyper dark et sanguinolent, un clavier aux allures de chercheur fou dans son laboratoire, une chanteuse zombie, Irina, avec une voix de malade mentale…. Deuxième morceau, bim, ils te lancent un wall of death. Comme ça. Direct !
A jeun. Ils nous remettent le couvert ¼ d’heure plus tard. Ça marche du tonnerre, et c’est pour moi, la grosse découverte de ce Fest. Nous les retrouverons avec plaisir dans la région en Mai prochain sur la scène du RockMetalCampFest.
Le groupe Arkan, qui leur succède, n’est pas inconnu aux Limougeauds, puisqu’il était déjà venu dans les coins en 2011 partager la scène avec d’autres groupes de Metal oriental : Orphaned Land et Myrath. Cette année, ils arrivent sur la lancée de leur dernier album, Kelem. On les retrouve avec un plaisir non dissimulé. Ils s’améliorent d’années en années, et l’arrivée au chant de Manuel Munoz (ex membre de The Old Dead Tree) est un atout non négligeable car sa voix est tout simplement sublime, et prend toute sa profondeur sur les morceaux un peu plus lents du set.
Les suivants sont un des groupes stoner « poids lourd » du métal limougeaud : 7 Weeks.
Troisième date de l’année en territoire limousin, après le Rockmetalcamp au printemps, et La Fourmi le mois dernier, et on est vachement content de les voir revenir dans le secteur !
Alors certes, le line up a été un poil chamboulé (interview ici), Manu a quitté les claviers et est remplacé par PH (qui cumule clavier et guitare), mais en même temps, pas d’inquiétude. Restent aux commandes les membres fondateurs : Jérémy, à la batterie, et évidemment Julien, solide comme un menhir, au chant et à la basse. Sur la lancée eux aussi de la sortie de leur dernier album A Farewell to dawn, ils nous mêlent nouveautés, comme le sombre January, aux titres plus classiques tels que Carnivora. Et comme à chaque fois,ils nous servent un concert pro jusqu’au bout des ongles..
Enfin, on finit par THE tête d’affiche qu’on attendait tous en trépignant depuis 2 jours. Mass Hystéria…83ème date de l’année pour le groupe de Mouss. Des fests dans tous les sens : le Hellfest, le Download, le Sylak… etc, etc… Tu te dis, à ce rythme, les mecs vont fatiguer…le public risque de se lasser…. Mais c’est mal les connaître.
Parce-qu’on ne peut pas parler de Mass Hystéria sans parler de sa relation si particulière à son public. Certes, il y a les titres que tout le monde connait, tels que Furia, ou l’Enfer des dieux, qui ne raisonnera plus jamais pareil dans une salle de concert depuis le Bataclan. Mais Mass Hystéria, c’est surtout des mecs qui adorent faire n’importe quoi avec leurs fans, et communiquer avec eux. Descendre chanter dans la fosse, leur payer des coups de Jack Daniels, faire monter les nanas sur scène… C’est sincère, c’est joyeux, c’est énergique, c’est puissant… Pas de doute, c’est ça qu’on appelle l’amour !
C’est donc remontés comme des pendules et « Positifs à blocs » qu’on achève ce Fest, qui a été une vraie réussite avec plus de 1200 entrées sur les 2 soirs. Et pour conclure, on va laisser la parole à celui que le connaît le mieux. Bruno, chanteur du groupe Exécution, et président de l’Asso du même nom…
Interview ici
Galerie photos par Val Kyrie
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