Festival de Noël # 31 (Limoges, Centre Culturel John Lennon, 15 et 16 décembre ...
Photos : Manu Caron
Report : Hostlost
Merci tout d’abord à l’Association Execution Management et au public d’être venu remplir correctement la salle du CC Lennon les deux soirs.
Grosse surprise, ce soir : au bar, la Grim, la Leffe et la pouah-neken ont été remisées aux oubliettes (mes papilles vous remercient), et remplacées par de la délicieuse bière locale provenant de la brasserie Lemovice, soit en version blonde, soit ambrée (NdMetalfreak : modération, tout ça…).
Un peu comme au Rock Metal Camp où l’affiche est très ouverte, la programmation de cette 31ème édition vient rarement piétiner mes plates-bandes fleuries. Mis à part mes préférés de S.U.P., le Gothic-Metal de The Old Dead Tree et les Thrashers furieux Cannois d’Heart Attack, au mieux je ne connais que de noms les autres groupes … au pire je suis totalement hermétique à certains ! Excusez moi d’avance de ne pas fournir les setlists de chaque concert et pour mon ressenti parfois tranchant.
Deux groupes ont annulé. Tout d’abord Dirty Black Summer. Suite aux récentes accusations de violences sexuelles contre l’un des membres du groupe, DBS a annoncé qu’il était en hiatus indéterminé, à peine le premier album sorti. Le second, Rise of the Northstar, dont le chanteur Vithia a eu des ennuis de santé en cette fin de longue tournée. Ils ont été remplacés par Cörrupt et Locomuerte.
Soirée du vendredi :
Le groupe Endbroken (Melo-Thrash/Death de Poitiers) au grand complet est venu célébrer la sortie de son premier et excellent album « Defeat Of Common Sense » distribué par Great Dane Records, mixé et masterisé au Vamacara Studios. Je vous claque un petit lien pour vous rendre compte du talent de ces messieurs ici :
– Kamizol-K (Hardcore – Lyon) : Arrivés trop tard pour assister au lancement des hostilités sur la petite scène avec les locaux d’égoïstes, les lyonnais ouvriront avec fracas la scène principale du CC Lennon. Visiblement, leur bassiste n’était pas disponible et a été remplacé par Thibault. Ce changement de dernière minute ne s’est nullement ressenti et la prestation du groupe fut solide.
Je ne suis vraiment pas amateur de Hardcore (Dommage parce que je vais en bouffer jusqu’à écœurement ce soir) mais leur set ne m’a pas non plus paru interminable. La guitare rythmique avait un son sacrément fat. Et hop ! Un petit Wall of Death sur « Sashimi Alive » pour mettre la fosse en ébullition. Mission réussie que celle de réchauffer le pit et sûrement bien plus pour les amateurs du genre !
– As a New Revolt : (Punk hardcore – Grenoble)
Tu es chanteur, tu ne tiens pas en place et tu aimes être libre de tes mouvements ?
Fais partie de As a New Revolt !! Le duo Drum Machine / Vocaux grenoblois est venu nous proposer son Hardcore indus teinté de Hip Hop. Une bonne partie du public a préféré se masser devant le bar pour aller se rincer le gosier ou à l’extérieur à s’encrasser les poumons, rechignant à regarder ce mix de Prodigy et de RATM (ce que mes oreilles ont perçu pour faire simple). C’est donc devant un parterre clairsemé que les deux piles électriques ont donné leur maximum pour à l’arrivée ne récolter que de bien maigres suffrages. C’était, il faut le dire, un peu l’O.V.N.I de la soirée …
– Heart Attack (Groovy/Thrash – Cannes)
Les Cannois nous rendent visite pour la première fois et, comme le père fouettard il y a quelques jours, sont venus distribuer des fessées et des parpaings en pleine face aux enfants pas sages. Huit pour être plus précis ! Cinq titres du dernier album de 2022 « Negative Sun » et trois de « The Resilience » sorti en 2017. Ils en ont profité pour nous présenter leur nouveau gratteux à la lead, Antoine Chaptet (de Swarm également), véritable virtuose sur sa six cordes. Du Thrash puissant bien catchy et mélodique qui n’aura eu aucun mal à transformer la fosse en champ de bataille. Les zikos sont heureux d’être là et leur énergie communicative nous fera passer un bien bon moment. Ils sont depuis leur dernier album sur Atomic Fire Records, spin-off de Nuclear Blast et nul doute qu’il faudra compter à l’avenir sur les cannois afin de diffuser le Metal français à l’international ! Well done, guys !!
Set-list : Septic Melody –Take Your Pride Back – Burn My Flesh – Wings Of Judgement – The Messenger – When the Light Dies Down – Fight To Overcome – Negative Sun
– Poésie Zéro (Punk farces et attrapes – Paris)
« Vous êtes tous des c*ns ! Les groupes de ce soir c’est que de la m*rde à part nous ! »
Au milieu de tout cet océan de débilités et de provoc’ à deux balles il y avait sûrement un message plus intéressant à entendre. Je n’ai pas eu la patience d’attendre … Les gens qui ont envie de faire la fête devant la petite scène se marrent, les autres fuient et moi j’ai soif !! TAVERNIER !! LEMOVICCCCCE !!
– Locomuerte (Old school chicanos Hardcore – Paris)
Remplaçant de dernière minute des Parisiens de Rise Of The NorthStar, Locomuerte a arraché aux derniers survivants l’energía qu’il leur restait. On est sur du bon Crossover old-school thrashisant des familles. Imaginez Suicidal Tendencies qui, dans une chambre miteuse d’un hôtel de Brooklyn s’accouplerait avec Biohazard. Muy punchy !! Pas grand monde ne peut rester statique dans la fosse qui devient vite en fuego (non pas celle de l’agent Bullit). Tavernier !!!!! Una cerveza !!!
Clap de fin pour cette première soirée réussie. Buenas noches !
Soirée du samedi :
– Exhauster (Thrash/Death – Paris et plus près)
On commence la deuxième soirée en faisant un bond dans le passé, direction la fin des années 80 avec le Thrash-death Old school des parisiens. Visiblement le groupe s’est reformé il y a peu avec un gros changement de line-up. Quelques parties blastées ont réveillé les premiers arrivants mais pour ma part, ce genre de Metal à cartouchière ne me parle pas plus que ça. Sorry !
– Aephanemer (Death symphonique – Toulouse)
D’emblée je me rends compte que la majeure partie du public s’est agglutinée en masse devant la scène afin de supporter les toulousains comme il se doit. On sent que le groupe est à l’aise sur scène à force d’écumer les scènes européennes. Tout le monde est content et moi je déteste toujours autant ce genre de Metal symphonique !!
Setlist : Prokopton – The sovereign – Le radeau de la méduse – Path of the wolf – Back again – Memento Mori – Bloodline
– Erei Cross (Puisque je vous dis que c’est difficile à cataloguer ! – Poitiers)
On s’éloigne de l’univers Metal avec ce projet Poitevin composé d’Adrien Grousset (Hacride– Carpenter Brut), de Laetitia Finidori au chant et de Matthieu Guérineau derrière les fûts. Premier O.V.N.I de la soirée et pas des moindres. Ça part dans tous les sens et je mets au défi quiconque arrive à leur poser une étiquette. En ce qui me concerne, j’ai déjà pris place devant la batterie de Thierry Berger et suis plus préoccupé par les soucis techniques que rencontre le prochain groupe à venir pendant les balances que par les zikos qui jouent derrière moi … Sorry bis repetita.
– S.U.P – Spherical unit Provided (Cold Metal / La mare à Goriot – Nord)
Ludovic Loez me confiera quelques minutes avant de monter sur scène qu’ils ne joueront pas de titre de Supuration ce soir. Logique me direz vous puisque Supuration est Dead and buried depuis quelques années maintenant et que nous aurons droit au côté froid du Spherical Unit Provided. Après l’introduction d’ « Imago » où l’on sent bien la colère gronder, S.U.P. choisi de littéralement plomber l’ambiance avec le titre « Chronophobia » au riffing pachydermique. J’en ai parlé avec le guitariste Fabrice au stand merch peu après la fin du concert. Je lui ai dit qu’ils ne faisaient rien pour rendre leur musique accessible et qu’en choisissant un morceau aussi lent, il était difficile pour les non-initiés de rentrer dans leur univers. « C’est un choix assumé » m’avait-il répondu. Vous êtes fixés ! Place au rythme galopant de « Pseudopodic Phantasm » suivi du très dansant « The Far Horizon ». Le public donne de la voix. Comme toujours, il n’y aura pratiquement aucune interaction avec le public entre les morceaux.
« Deliverance » s’enchaîne. J’en déduis que je vais avoir droit à la même setlist qu’au concert du Quai-M de la Roche-sur-Yon deux mois plus tôt. S’ensuit « Labimente » qui respire autant la joie qu’un enterrement un jour de pluie. C’est définitivement une volonté du groupe de refroidir l’assistance. Ludo pousse même le bouchon encore plus loin en utilisant dorénavant une BC Rich transparente comme façonnée dans du verre. « Pain Injection », tiré du premier album Anomaly, recueille toujours autant d’acclamations. On approche hélas de la fin. 50 minutes, c’est bien trop court quand on connaît la qualité irréprochable de la discographie de S.U.P. et cela doit être un vrai casse-tête que de devoir sacrifier tant de joyaux … D’ailleurs, j’aurais préféré une autre perle d’Octa, comme « Hebdomath » par exemple, plutôt qu’ « Atramentous Sea ». Son refrain est plus difficile à reproduire fidèlement en live et j’ai trouvé qu’il pêchait en justesse. Le groupe termina son set avec deux titres de Dissymmetry, à savoir le Gothic « Excision » et « Cathedra », excellent morceau pour clore leur show.
Tout n’a pas été parfait sur cette date, certains membres étaient même désappointés sur certains points mais beaucoup dans le public ont apprécié surtout que le groupe se fait rare par chez nous … voire se fait rare tout court ! Merci de me régaler les oreilles depuis tant d’années !
Vous pouvez retrouver l’intégralité du concert ici même :
Set-list : Intro Imago – Chronophobia – Pseudopodic Phantasm – The Far Horizons – Deliverance – Labimente – Pain Injection – Atramentous Sea – Excision – Cathedra
– Cörrupt (Ostreicore – La Rochelle)
Mille excuses de n’avoir suivi que de très loin leur concert. Des rencontres successives m’ont fait rater ce groupe d’ostréicore ( ?) De ce que j’entendais, ça envoyait du pâté du limousin !!
– The Old Dead Tree (Metal Gothic – Paris)
Place à la tête d’affiche de la soirée (même si tous les groupes jouent sur le même pied d’égalité) à qui l’on peut décerner la palme du meilleur son ! Le groupe parisien qui existe depuis 97, et après une séparation de quelques années, revient sur le devant de la scène attendu par de nombreux anciens afficionados trop contents de les revoir à nouveau.
Des brindilles ornent les micros et des ampoules à la couleur chaude rendent le décor intimiste. Voilà pour l’aspect visuel. Concernant la musique qui dégage énormément de sincérité, elle oscille entre mélancolie (très souvent) et moments de hargne. En piochant un peu partout dans toute leur discographie, notre Anathema à nous fut hyper pro, carré et nous a proposé un concert parfait de bout en bout même si la partie où Manuel chante « a capella » avec sa sèche fut peu appréciée par mes zoreilles trop habituées au Death grassouillet !
Set-List : Sorry- Terrified – Unrelenting – Start the fire – How could you – My friends – Out Of Breath – Even if – We cry as one – It can’t be ! – What else could we’ve said ?
– Mütterlein (Dark Evil wave one women band – Lyon)
À peine les rapides balances terminées, qu’un homme des cavernes éructe fier de lui un grognement viril et pathétique « À poil !!! » L’angélique (plus pour très longtemps) vocaliste Marion Leclercq n’aura pas trop de mal à trouver la colère pour rentrer dans un état second et se transformer en véritable prêtresse des ténèbres. Chants plaintifs, cris de possédées, bruitages flippants le tout dans un brouillard de fumée. L’obscurité est presque totale sur la petite scène et seule une lumière bleutée permet de distinguer la performeuse. Les morceaux, longs, nous plongent dans un état proche de la transe bercé par les nappes de claviers inquiétantes. Malheureusement, le son ne rend pas justice à Mütterlein et Marion aura beau s’user les ongles sur sa guitare comme une acharnée, on entendra que très peu celle-ci. Je reste persuadé que le concert aurait pu être cent fois meilleur si les conditions avaient été toutes autres alors j’espère à très vite parce que votre serviteur a malgré tout adoré !!
– Dropdead Chaos (Jumpdamozafuckacore – France)
Dernier groupe de la soirée composé du batteur très démonstratif Boris Le Gal (ex-Betraying The Martyrs), du chanteur Renato di Folco (Trepalium), du chanteur-sampler Déhà (trop pour tous les citer), du guitariste Baptiste Ory (Smash Hit Combo), du bassiste Jacou (Black Bomb A), du guitariste Nils Courbaron (T.A.N.K., Sirenia …) et de son compère de T.A.N.K Raf Penner.
Les sept zikos ont eu la lourde tâche d’éviter la désertion de la fosse pour un lit bien douillet. Depuis ce concert, je cherche encore l’intérêt d’un pareil projet. Celui de se faire plaisir en reprenant les codes par nostalgie de toute la vague Nu-Metal de la fin des 90’ sûrement …? Pas taper, Pas taper !
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