Grenoble Gothic Gathering (Grenoble, la Bifurk, 04 mai 2024) ...
Photos + report : Metalfreak
Riche idée de la part de l’Association A.W.L.B. que celle de créer le Grenoble Gothic Gathering : ce 04 mai dernier, on a eu droit à une affiche aux fortes tendances doom et gothic avec les locaux de All We Leave Behind, les Lyonnais de GoneZilla et de Les Enfants de Dagon.
Et ne pas croire que l’évènement ne comportait que la prestation de ces trois groupes : depuis le début de l’après-midi, on a eu droit entre autres réjouissances à la Fanfare Karlek ou des expositions de photos. Pour des raisons professionnelles évidentes, je n’ai pu me rendre sur les lieux avant 20 heures mais ce que j’y ai vu et entendu valait le coup d’œil et d’oreilles.
C’est d’ailleurs le groupe Grenoblois, All We Leave Behind, qui se charge d’ouvrir les hostilités et, d’entrée, c’est un festival de lourdeurs, d’ambiances tantôt éthérées et tantôt oppressantes qui sont à l’honneur, bien servies par un chanteur qui nous envoie un growl des plus profonds. C’est très lourd, d’une lenteur pachydermique qui nous donne régulièrement la sensation d’avoir un rouleau compresseur qui nous passe doucement et vicieusement sur la poitrine.
La section rythmique se veut écrasante au possible là où le jeu des guitaristes offre son lot de mélodies et un soupçon de couleur et de relief au milieu de ce magma de ténèbres opaques. Et toutes ces données parfois contradictoires se mettent au service d’un doom / death metal aux compositions souvent très longues mais suffisamment prenantes pour qu’on reste attentifs du début à la fin.
Et en prime, on a droit à l’apparition de Rémi (aka Vader Moloch), ancien guitariste des Charlie’s Frontier Fun Town et That Old Black Magic, pour une gueulante remarquée sur un des titres.
Il n’en aura pas fallu moins pour qu’on se prenne à l’ambiance solennelle de l’ensemble. Mais ce n’était qu’un début, la soirée s’annonçait émotionnellement très forte.
Le temps que GoneZilla prépare sa scène, nous sommes conviés à l’extérieur : malgré une météo pas très clémente, on a eu droit à une prestation magique proposée par l’Association Argument Massue de jongleurs de feu : superbe moment son et lumières apprécié par tout le monde.
Leur gothic / doom metal donnait une forte impression de « La belle et la bête« , le chant alternant entre la douceur de la voix de Karen Hau (également chanteuse chez Octavus Lupus) et la rugosité de celle d’Olivier Verron (Bloodoffer, Bran Barr, Conviction, Temple of Baal). Musicalement, on est dans de la pure beauté : les ambiances se sont voulues principalement éthérées et mélodiques sans pour autant se priver de moments plus rudes. Encore une fois, on sentait que le groupe aimait jouer sur les contrastes entre force et douceur, entre violence et volupté, entre souffrance et mélancolie…
Et, fin du fin, le groupe a prouvé par A+B qu’il n’était pas nécessaire d’accumuler les blasts pour se montrer d’une intensité remarquable. Si on peut reprocher bien souvent aux groupes du même style un côté parfois trop linéaire, GoneZilla a démontré un talent de composition suffisant pour varier les ambiances pour que le public reste attentif de la première à la dernière note. Beau set !
Malgré la fraîcheur extérieure, nous retournons voir les jongleurs de feu le temps de mettre en place toute la logistique de Les Enfants de Dagon. Encore une fois, on en a pris plein les yeux.
Mais niveau spectacle, Les Enfants de Dagon sont d’un autre niveau. Très théâtral, où qu’on regarde, il se passe quelque chose.
Principalement sur fond de musique gothique, le groupe arpente tant les sentiers du black metal, parfois symphonique, que du death mélodique avec un sens du show particulièrement intéressant. Déjà, le groupe monte sur scène à la façon d’une procession, en passant au milieu du public, dans une ambiance des plus solennelles.
Et chacun prend sa place, naturellement ! Les guitaristes s’en donnent à cœur-joie, l’alternance des chants masculin et féminin forment une sorte d’osmose, le tout accompagné d’une contrebassiste des plus mystérieuse et d’un clavier impalpable mais bien présent.
Parfaitement rôdé, la formation Lyonnaise nous développe petit à petit son histoire horrifique de la plus belle des façons : on en reste subjugués et, clairement, pour une première fois à Grenoble, il tarde que le groupe revienne par ici !
Du très grand art…
Un grand merci à l’association A.W.L.B. et aux trois groupes, ainsi qu’à tous ceux qui se sont vraiment cassés le cul à nous offrir cette journée. Grand bravo : si un deuxième Grenoble Gothic Gathering est dans les projets, je signe de suite !!!
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