Live report : Quantum, Metalfreak & Bloodybarbie
Photos : Bloodybarbie & Metalfreak
Quantum : Ça y est, on lance les hostilités ! C’est parti pour un marathon musical de trois jours où mon corps et mes oreilles vont être mis à rude épreuve. Trois jours de labeur mais aussi de plaisir, d’émotions et parfois, il faut bien l’admettre également, de déceptions. Cette programmation totalement éclectique me laissera par moment sur ma faim, me forcera à faire des choix drastiques qui, peut-être, ne vous raviront pas toujours. J’ai en effet une propension bien précise pour le metal extrême et cette dernière ne laisse guère de choix aux groupes plus mainstream. De plus, il me sera difficile de justifier chaque fois pourquoi tel groupe et pas un autre, car les raisons sont nombreuses et la préparation en amont est une vaste réflexion pour aboutir à mes choix. Je suis de nature très bon public, et chaque groupe apportera son lot de curiosité pour moi. Mais il faut bien faire des choix, ami(e)s lecteur(e)s, et voici les miens !
Freitot : Altar (10h30-11h)
Quantum : En tout cas, me voici frais comme un gardon pour ce premier jour de Hellfest et déjà, il me faudra courir vers la scène appelée Altar car Freitot entre en scène. Et quoi de mieux que le quintette français de death metal pour démarrer mon Hellfest ? D’autant plus qu’il s’agit du second concert du groupe, ce qui renforce encore plus ma curiosité. Pour l’anecdote, Freitot a été fondé par des musiciens au palmarès plutôt élogieux : Étienne Sarthou qui est l’ancien batteur d’AqMe, Fabien Desgardins qui est l’actuel guitariste lead de Benighted et Arno Strobl qui est l’ancien chanteur de Carnival in Coal. Excusez du peu ! J’avais hâte de les voir en concert car j’ai eu le privilège de faire la chronique de leur premier album homonyme et je l’avais adoré ! Proposant un death metal old school mais avec un son moderne, j’attendais beaucoup de leur prestation live. Et pour une mise en bouche, je me serai bien gavé ! La prestation est carrée, nette et sans bavure. Le frontman insuffle une forme de Folie dans le regard et la gestuelle, le chant est growlé propre. On sent que derrière les musiciens, y compris ceux de live, il y a de l’expérience scénique. Du coup, le spectacle proposé, si sobre soit-il en terme de mise en scène et jeu scénique, est un régal. Je me laisse aller à quelques heandbangs sur les morceaux “The Human Drawer” et “Mission” entre autres, ce qui pour un premier concert relève de l’exploit me concernant. J’ai particulièrement adoré le morceau “Love is All Around” en CD, en concert il est encore plus déroutant ! Ça sent le morceau “no limit” ! En tout cas, ma première surprise viendra du monde qu’il y a pour ce premier concert. Je me dis que c’est le début du festival et que les gens sont motivés, honorés peut-être d’ouvrir pour un groupe français. Mais à ce point, je ne m’y attendais pas ! Et les encouragements des musiciens envers nous motiveront davantage tout ce petit monde qui nous gratifiera de trois circle pits ! Pour un début de matinée, c’est du lourd !
En résumé, c’est une très bonne entrée en matière que Freitot. Je n’en attendais pas moins de leur part, mais on est toujours un peu éberlué par un aspect qui nous échappe sur CD. En l’occurrence, la maîtrise des musiciens et le fait qu’il ne s’agisse que de leur seconde prestation est une très bonne surprise ! J’ai adoré, vivement leur prochain concert !
Setlist Freitot :
Mission
Yoko
The Last Room On The Left
Love Is All Around
Father
The Human Drawer
The Necromancers : Valley (10h30-11h)
Metalfreak : Pendant que Quantum se délectait vers Freitot, j’avais pour ma part envie de voir The Necromancers à la tente d’à côté : les Poitevins ont fait une entrée remarquée tant leur mélange de stoner et de doom teinté de psychédélique a su réveiller un public — certes clairsemé — d’une Valley qui ne tardera pas à se montrer réceptif.
L’énergie déployée par le groupe valait le déplacement et je n’ai pas regretté d’avoir partagé mon temps entre les excellents Freitot et les non moins bons The Necromancers et son batteur donnant l’impression d’être damné.
Fallen Lillies : Mainstage 2 (10h30-11h)
Bloodybarbie : Il était une fois un super groupe de 4 super rockeuses suédoises, les Crucified Barbara, qui ont eu un succès fou mais ont fini par splitter. Depuis, on ne voit plus trop de groupes de hard rock 100 % féminin. Les Fallen Lillies, originaires de Montbéliard et heureuses gagnantes du tremplin du Voice of Hell, nous ont prouvé, avec cette excellente prestation, qu’elles ont du talent et de l’énergie pour redonner une touche de féminité au rock, tel que savaient si bien le faire les Crucified Barbara.
Les Fallen Lillies jouent avec le sourire et la bonne humeur, la frontwoman prend souvent la parole (et tient même un discours féministe au sujet de la femme dans la scène rock) ! La pause accordage où elle nous parle de sa nouvelle guitare qu’elle avait reçue 15 jours plus tôt et qui est faite sur mesure par un luthier présent, à côté de la scène…Bref, une bonne frontwoman chante bien et tape la discut’ !
On a eu droit à des titres rock accrocheurs à la Crucified Barbara, un esprit et look rock’n’roll ainsi qu’une très bonne communication et sympathie envers le public, tout ce qu’il faut pour se réveiller tranquillement et se préparer pour la suite du Hellfest.
Certes, elles ne réinventent rien mais féminisent le rock, ça fait toujours plaisir de voir un groupe de rock ou metal 100 % féminin, c’est si rare !
Bonne prestation !
Khaos-Dei : Temple (11h05-11h35)
Quantum : Il me faut par la suite apprendre à me faufiler entre les deux scènes que sont l’Altar et la Temple. Cinq minutes d’entracte entre deux groupes, c’est très très court ! Même pour parcourir, allons ! cinquante mètres. J’ai donc eu le temps de peaufiner durant ces quatre jours, si l’on compte le Knotfest, mon agilité de ninja et, il faut bien le dire, mon culot naturel pour doubler tout le monde ! Mais qu’importe, le jeu en valait très souvent la chandelle, et le groupe Khaos-Dei ne fait guère exception. Deuxième groupe français pour ce premier jour, Khaos-Dei se présente devant nous en quatuor, et en rang très martial. Dès les premières notes résonnantes, pas de doute ! Nous avons bien affaire à du black metal pur, avec son aspect solennel et noir. Pas de warpaint en vue, ni de pics et clous ! Juste du cuir, des moustaches, et… non je blague ! Du cuir et des muscles pour nos Bordelais/Toulousains aux deux albums. D’ailleurs, petit aparté : le batteur est également celui de In Hell que j’aime beaucoup. Pour ce qui est de la musique, elle est tout simplement impressionnante. Rendez-vous compte : une scène immense, trois musiciens devant qui trouvent largement de quoi occuper l’espace et le tout qui résonne fortement devant nous telle une procession funeste. C’est monstrueux d’efficacité ! Je pense que le concert est d’autant plus impressionnant que le chant est en français. Et parfois, cela change toute la donne. J’ai tout particulièrement apprécié les hommages avec des chants soldats au début. Après FT-17 au Cult mercredi, c’est donc le second groupe en trois jours qui parle de guerres et de soldats dans un style black aux accents death. La batterie sonne de fait bien martiale et cela rajoute encore plus de solennité à l’ensemble. J’ai trouvé cependant la fin du set un peu trop longue à mon goût, et le stoïcisme du public, propre au style black metal, a refroidi légèrement l’assistance. Mais qu’importe ! Le concert était très bien, le style black français a de très bons jours devant lui avec Khaos-Dei.
Setlist Khaos-Dei :
L’Enfant du Diable
Où vous tomberez
L’Office du Divin
Sous la bannière noire
Une armée entière
Last Temptation : Mainstage 1 (11h05-11h35)
Bloodybarbie : Je reste quelques minutes pour découvrir en live ce nouveau groupe composé de légendes : Peter Scheithauer (Killing Machine, Belladonna, Temple of Brutality), Vinnie Appice (Dio, Black Sabbath) à la batterie, Bob Daisley (Ozzy Osbourne, Gary Moore) à la basse, et Butcho Vukovic (Watcha, Showtime) au chant. Ils sortent leur premier album le 27 septembre. Même si leur rock est sympa, il n’a pas réussi à me convaincre de rester jusqu’au bout, je m’en allai donc à la découverte d’un nouveau son, direction la Warzone, que je n’ai pas du tout regretté ! En tout cas, ils ont de la chance de jouer sur la Mainstage du Hellfest pour un groupe pas connu !
Stinky : Warzone (11h05-11h35)
Bloodybarbie : Quelle claque ! J’avais besoin de ma tasse de café musical pour un meilleur réveil qu’avec du rock (Fallen Lillies et Last Temptation n’étaient pas suffisants). Stinky a été ma tasse de thé (ou de café) et m’a bien reboostée. Au micro, Claire se donne à 200 % pour secouer le public et y arrive merveilleusement bien. Toute cette énergie que le jeune groupe, originaire de Clisson, nous envoie par sa bonne humeur et son hardcore survitaminé a été contagieuse, surtout avec un public aussi réactif et déchaîné que celui de la Warzone !
Rien de bien original comme musique, mais tant qu’on prend son pied à l’instant T ça me va !
On vous laisse lire l’interview du groupe pour en savoir plus ici
Sublime Cadaveric Decomposition : Altar (11h40-12h10)
Quantum : Me voilà de nouveau prêt à affronter l’Altar avec les Français de Sublime Cadaveric Decomposition. Cela faisait un petit moment que je voulais voir le groupe parisien de grindcore/deathgrind aux cinq albums. D’autant que le groupe existe depuis 1996, ce qui en fait un acteur majeur de la scène metal française extrême. Et quelle surprise ! Un guitariste, un chanteur et un batteur. Point. On peut se dire qu’ils vont pas avoir bien chaud sur cette grande scène, notre trio ! Mais ce qui m’a frappé comme un coup de massue, c’est la qualité du son. Franchement, moi qui suis habitué au combo deux guitares/basse pour avoir un son bien gras, bien épais, de voir un guitariste se battre en duel avec lui-même et offrir un son aussi gros, ça m’a scotché sur place ! C’est bourrin à souhait tout en étant limite dansant par moment ! Cela ne restera pas mon style de référence, mais pour mon premier concert de grind, je pense avoir bien choisi son représentant ! Le batteur est une machine et a toujours la banane, ce qui est agréable. Le chanteur alterne les chants avec frénésie (mention spéciale au pig squeal) et une adresse plutôt admirable ! Mais je dois reconnaître que j’ai été ébahi par la prestation de Guillaume le guitariste : il a un toucher de manche assez incroyable ! Il joue à une vitesse phénoménale et parvenir à donner un son aussi englobant tout en alliant technique et bourrin restera un des exploits de ce Hellfest. Pour moi en tout cas ! Là non plus il n’y avait pas vraiment de mise en scène, mais finalement c’est à cela que l’on reconnaît les groupes, les « vrais » : que les musiciens avec leurs instruments et cela suffit à activer le public. Ce dernier se montrera d’ailleurs bien plus réveillé que pour les deux précédents groupes, proposant un circle pit, des pogos et n’abusant jamais trop des doigts levés. C’est de bon augure pour la suite et Sublime Cadaveric Decomposition restera une de mes belles découvertes de ce premier jour !
Valley of the Sun : Valley (11h40-12h10)
Metalfreak : J’avais déjà couvert plusieurs concerts de Sublime Cadaveric Decomposition par le passé, aussi me suis-je contenté de shooter deux titres avant d’aller me faire plaisir une nouvelle fois à la Valley — toute proche, faut-il le repréciser ? — pour Valley of the Sun qui, pour leur dix ans de carrière, s’offrent une première participation au Hellfest.
Quoi de plus beau ?
Encore une fois, le déplacement a été fructueux dans la mesure où je m’en suis pris plein les oreilles avec la satisfaction de ne pas m’être déplacé pour rien.
Superbe compromis entre hard rock et stoner, du riff poids lourd en veux-tu en voilà, avec un chanteur qui rappelle les meilleurs moments d’Alice In Chains.
On retiendra que le groupe nous a distillé un monstrueux “Hearts Aflame”, nous a offert en prime un direct “Dim Visions” avant de nous achever avec l’implacable “Riding the Dunes”.
Quelle baffe, et il est seulement midi !
Klone : Mainstage 2 (11h40-12h10)
Bloodybarbie : C’est toujours un plaisir de voir sur scène la fierté du metal progressif français : Klone (et pas en mode « concert acoustique », même si ça rend bien). Un moment de détente et de voyage musical splendide, mais surtout des émotions intenses. On plane, on s’évade et on savoure. C’est trop court pour un set de Klone aussi parfait ! RDV bientôt pour un nouvel album en septembre.
Merci pour cet excellent concert !
Gloryhammer : Mainstage 1 (12h15-12h45)
Bloodyabarbie : Dans la joie et la bonne humeur avec beaucoup d’humour, Gloryhammer (avec, comme claviériste Cristopher Bowes, le frontman d’Alestorm, qui a fondé le groupe en 2009) vient nous enchanter avec son epic power heavy metal, nous contant les récits du héro intergalactique Angus McFife XIII, on essaie de suivre pour comprendre l’histoire mais bon il fallait réviser avant. Un jeu théâtral qui se respecte et un frontman (une vraie pipelette) qui accomplit bien sa mission. On retrouve les écossais dans leurs beaux costumes. D’ailleurs, leur troisième et nouvel album, Legends from Beyond the Galactic Terrorvortex, est sorti fin mai de cette année et dont ils nous jouèrent quelques extraits.
Tout le groupe joue le jeu, sans stress ni prise de tête, ils font comme chez eux et sont très proches du public. On aura bien rigolé et chanté !
Et à la fin ils boivent un coup tous ensemble devant le public avant de le quitter.
Concert epic power, sympa pour les grands et les petits, sooo kitsch !
Metalfreak : Pour le fun, je vais faire un tour aux Mainstages pour aller voir Gloryhammer, groupe que je n’apprécie pas plus que ça en album, histoire de voir si j’allais changer d’avis les concernant…
Eh bien non, ce n’est définitivement pas ma came.
Si je veux bien admettre le côté talentueux du groupe et une bonne maîtrise de leur musique, leur power metal reste pour moi tout ce que je déteste avec cette grandiloquence croquignolesque pompeuse et kitsch au possible.
C’est certes fun et ils ont leur public…
Personnellement, je préfère laisser ça à ceux qui aiment et m’enfuis vite fait vers Aorlhac à la Temple.
Setlist Gloryhammer :
-The Siege of Dunkeld (In Hoots We Trust)
-Gloryhammer
-Angus McFife
Also Sprach Zarathustra -Richard Strass song-
-The Hollywood Hootsman
-Hootsforce
-Masters of the Galaxy
-Universe on Fire
-The Unicorn Invasion of Dundee
The National Anthem of Unst
Aorlhac : Temple (12h15-12h45)
Metalfreak : Et là, je me régale, regrettant d’avoir été perdre mon temps — et de l’énergie, quelque part — sous la canicule des Mainstages.
Déjà, je constate que la Temple est remplie, preuve que les groupes de black metal hexagonaux n’ont rien à envier aux grosses productions qui arpentent les Mainstages.
La demi-heure qui est allouée au groupe les oblige à aller direct à l’essentiel, à la musique.
« On n’a pas beaucoup de temps, alors on enchaîne », dira le chanteur, soucieux de nous raconter au mieux ses histoires sombres et anciennes.
Après une telle bourrasque, Aorlhac risque bien de récupérer un franc succès sur la scène française, et pourquoi pas hors de nos frontières, ça ne sera que mérité.
Setlist Aorlhac :
Intro
Alderica
Sant flor
La revolte des tuchins
Les enfants des limbes
Le mandrin
L’enfant perdu
The Rumjacks : Warzone (12h15-12h45)
Quantum : Je me dirige pour la suite de mon programme vers la Warzone. Petite scène plus en retrait, située vers la zone du camping, il s’agit d’une scène plus centrée sur le punk et le rock. Contrairement à l’Altar, plus death metal, et la Temple, plus black (à quelques exceptions près), me voici dans une fosse qui respire la bonne humeur et l’alcool fort. Je m’attends donc à un public déchaîné mais avec de bonnes intentions. Et le groupe que je m’apprête à voir, The Rumjacks, ne déroge pas à cette règle. Alors, mille excuses aux personnes qui sont fans de ce groupe, je pensais naïvement qu’ils étaient écossais ou irlandais ! Mais non, ils sont… australiens ! C’est bluffant parce que les costumes, la mise en scène et les costumes font vraiment penser à un folklore des pays britanniques. J’appris par la suite qu’ils sont d’ascendance écossaise, donc finalement rien d’anormal ! Je n’en reste pas moins impatient de me frotter aux cinq musiciens qui rentrent sur scène avec le sourire, et la large palette d’instruments traditionnels (tin whistle, bouzouki, mandoline, banjo, etc.) pique davantage encore ma curiosité. Je sais que je vais passer un chouette moment, tout devant que je suis (et essoufflé vu la course que je viens de ma payer pour arriver avant qu’ils démarrent). Et la fosse est un torrent de bonne humeur ! On se bouscule, on se prend par l’épaule, on s’arrose gentiment de bières et de sueurs, et je vois même des batailles de… poireaux ! C’est vous dire l’ambiance d’un concert des Rumjacks. Les musiciens sont très entraînants, et les mélodies sont comme de celles que l’on trouve chez les groupes comme Dropkick Murphys ou The Pogues. Tout ce que j’aime ! Je prends réellement mon pied durant le concert. En particulier sur les morceaux “An Irish Pub Song” et “Uncle Tommy” qui sont vraiment dans cette veine. Je dirais qu’il n’y a rien de neuf en terme musical pur, mais si vous aimez simplement vous marrer dans une fosse et que vous adorez les mélopées de ce punk rock celtique, alors plutôt que de vous battre pour une place aux Dropkick Murphys, venez découvrir The Rumjacks, ça en vaut largement la chandelle. Et voir des poireaux pogoter et finir en lambeaux restera un de mes souvenirs les plus marquants de ce premier Hellfest.
Cult Leader : Altar (12h50-13h30)
Le groupe qui a fait fuir Mealfreak et Quantum pour aller voir mieux ailleurs !
Blackrain : Mainstage 2 (12h50-13h30)
Bloodybarbie : Les Mötley Crüe de la France sont de retour en pleine forme, nous préparant une bonne dose de glam. Le groupe ouvre le show avec le drapeau de la Savoie et l’hymne des Allobroges. Puis ça démarre avec “Back in Town”, puis ils enchaînent avec les titres les plus classiques de leurs albums.
Ils ont tellement assuré que je n’ai pas vu la demi-heure passer. La maîtrise et la présence des Blackrain se ressent bien, nous livrant une prestation plus mature et pro qu’à leurs débuts, ils commencer à s’élever aux rangs des grands.
D’ailleurs, le groupe prépare la sortie en septembre de leur nouvel album dont ils nous jouent un extrait (“Dying Breed”), ça promet du lourd et du joyeux !
Et pour bien finir et honorer les maîtres du glam, une reprise des Twisted Sister “We’re Not Gonna Take It”.
Excellente prestation !
Radio Moscou : Valley (12h50-13h30)
Metalfreak : A l’instar de mon dévoué Quantum, Cult Leader sur l’Altar n’aura pas mis longtemps à me décider à voir une autre scène… Et pourquoi pas découvrir Radio Moscow sur la Valley ?
Bonne pioche, Chris, cet espèce de blues rock aux forts relents psyché a fait mouche dès les premières notes entendues et m’ont fait rester jusqu’à la fin !
Un guitariste tout en toucher et en feeling, des musiciens capables de nous distiller de longues plages instrumentales avec des variations de rythme et des morceaux de bravoures à scotcher le plus difficiles des (hard) rockers.
Première vraie grosse baffe de ce Hellfest de la part d’un groupe qui s’est vu offrir les applaudissements les plus nourris de ce début de festival.
Énorme !
UADA : Temple (13h35-14h15)
Quantum : Après avoir survolé un peu BlackRain en cassant une graine et Cult Leader qui ne me donnera pas envie d’y assister, vint LE concert que j’attendais le plus en ce premier jour de Hellfest : UADA. J’adore ce groupe en CD, certainement un de mes préférés dans le genre black mélodique. J’aime aussi leur imagerie si mystérieuse (tellement que je n’aurai pas l’occasion de les interviewer, alors que j’en rêvais…) et, lorsque l’introduction retentit, c’est avec les tripes vibrantes (pas d’allusions SVP !) que je savoure les premières notes des encapuchonnés. Le black mélodique est énergique et sombre, les musiciens qui sont cachés ne sont pourtant pas stoïques et bougent énormément. Je ne sais pas quelle technique est usitée pour leur permettre de bouger sans se démasquer, mais c’est véritablement une prouesse. Ils ont joué mon morceau préféré, à savoir “Devoid of Light” et son chant guttural qui fait penser à des mantra tellement la résonance est forte. Mais je dois avouer être déçu par le son qui met beaucoup trop en retrait le chant justement : on ne l’entend pas assez et pourtant il mérite particulièrement que l’on s’y attarde tellement ce dernier balance entre le sludge et le scream.
En tout cas c’était juste magique. Il y a vraiment une atmosphère malsaine, presque chamanique, qui plane au dessus du groupe quand il est sur scène. Cela va au delà du charisme puisqu’on ne les voit pas : c’est juste… de la magie noire. J’ai été hypnotisé par le concert, certainement un des meilleurs qui m’ait été donné de voir en black metal. Cela ne fait aucun doute que le groupe, par son ascension fulgurante et sa musique exceptionnelle, va se hisser au sommet du genre black metal. Quand on voit un concert pareil, on n’en sort pas indemne et le groupe suivant (je m’en rendrai compte avec du recul) en paiera légèrement les frais.
Sonata Arctica : Mainstage 1 (13h35-14h15)
Bloodybarbie : Tony Kakko au nouveau look et ses acolytes nous ont livré une demi-heure de show toujours aussi chaleureux avec une sélection de titres parmi les meilleurs, bien que 30 minutes pour un tel groupe, c’est trop court ! Je m’attendais à de nouveaux titres puisqu’ils nous préparent un nouvel album mais hélas, nous n’avons pas eu ce privilège. Même si le son était globalement bon, il est clair que la chaleur a eu de l’influence sur Tony (je sais à quel point il déteste la chaleur) ; sa voix n’était pas au meilleur de sa forme, voire même très décevante, mais il n’y a rien à reprocher aux autres musiciens qui jouaient comme d’habitude, donc très bien.
D’ailleurs on découvre Tony sous un nouveau look : bandana et sweat, et ça lui va bien !
Prestation décevante !
Lofofora : Mainstage 2 (14h20-15h)
Bloodybarbie : C’est partie pour 40 minutes de concert survitaminé animé par Reuno et sa bande. Après un début raté dès leur entrée sur scène (problème technique), suivi du chant de Reuno ne s’entendait pas au premier morceau, la suite rattraper le coup et exciter la foule. On retrouve les fans déchaînés de Lofofora, qui bougent et chantent, voire même slamment ! L’énergie et la mobilité de Reuno sur scène attire toute notre attention et le gros son du groupe, avec un style mêlant hardcore, punk et rock aux textes engagés, nous redonne de la pêche et la rage à la fois !
Un Hellfest sans ces grands groupes français n’aurait pas la même valeur !
Je me n’attarde pas longtemps, bien que j’apprécie le groupe, je me dirige vers la Valley pour aller voir Conan (et j’ai regretté car c’était mou et sans saveur).
Setlist Lofofora:
-Le fond et la forme
-Le futur
-L’œuf
-Envie de tuer
-Pornolitique
-Élixir
-Inédit
-Auto-Pilote
-Weedo
Conan : Valley (14h20-15h)
Quantum : Conan sera une de mes premières victimes et se produiront sur la Valley. D’abord, pour le constat que j’ai fait plus haut et la phase de descente qu’il me faudra pour me reconcentrer pleinement. Et surtout, parce que j’ai trouvé la prestation molle. Bon, en même temps, un groupe comme Conan qui propose du doom, on ne va pas s’attendre à une frénésie collective. Mais les accents stoner auraient pu me redonner un peu la pêche en soi. Mais non. Certainement trop électrisé par UADA, j’ai beaucoup de mal à me fondre dans la musique et à apprécier le concert. Et ce n’est pas l’immobilisme des musiciens qui va m’aider… Le chant pourrait être beaucoup plus portant, mais il n’en est rien. Ce dernier, qui dans ses bases est plein d’énergie, se voit complètement étouffé par la morosité des musiciens dont on se demande s’ils sont au moins contents d’être ici. Pour moi, ce n’est pas un bon souvenir et c’est ma première déception du Hellfest. Déception qui m’oblige à abréger mon propos et qui me servira de vaccin à la Valley où je ne mettrai les pieds qu’une fois supplémentaire…
Bloodybarbie : Je n’en pense pas moins que Quantum, le concert était terriblement mou et chiant (bien qu’ayant déjà vu le groupe en live 3 fois, c’était bien mieux), j’ignore si c’est à cause de la setlist ou du son…Je regrette d’avoir quitter Lofofora !
Daughters : Altar (14h20-15h)
Metalfreak : Pendant que Quantum se rendait chez Conan, je me décidai à aller voir un autre gang de barbares à l’Altar : Daughters !
Ou comment se décider à aller faire un tour au merchandising : trop expérimental pour moi, trop torturé, trop oppressant… Non, je n’étais pas d’humeur à me régaler sur les sons de ce groupe plus agréable pour moi à photographier qu’à écouter.
Et pourtant, ils y mettent une sacrée conviction…
Trollfest : Temple (15h05-15h55)
Quantum : Par contre, en ce qui concerne le groupe qui va suivre, rarement je n’ai autant pris de plaisir dans un concert de musique metal. Et pour cause, le groupe en question est des plus délurés qui soient ! Vous les aurez reconnus ? Je parle bien évidemment de TrollfesT. C’est typiquement le groupe que j’ai manqué en live toute ma vie, chaque fois par des circonstances fâcheuses. Alors, il était temps de provoquer le karma et d’enfin les voir en concert ! Surtout vu les échos que l’on m’en donnait par le passé lors de leurs concerts répétés avec Korpiklaani par exemple. Et dès le backdrop découvert, avec son drapeau de la Norvège et ses monstres peints par dessus, j’ai compris : ça allait swinguer ! Les musiciens arrivent ensuite grimés dans des costumes aussi dingos les uns que les autres ! Tantôt il y a des mecs en robe et tutu, tantôt le chanteur en leader de cirque avec une couronne de ballons ! C’est génial ! Comme quoi les Norvégiens ne font pas QUE du black metal, ils font aussi la fiesta ! Et question fête, on a été servis parce que la fosse était en transe. Elle m’a gratifié d’une des plus longues chenilles que j’ai vue de ma vie, sans compter les bousculades habituelles. Franchement, c’était un pur régal. Musicalement, on est sur du folk metal avec son saxophone et son accordéon, mais plus du folk dansant, quoi. Par contre, niveau chant je n’ai strictement rien compris ! Je crois qu’il y avait un mélange d’allemand et d’une autre langue que je n’ai pas saisie. Mais franchement, sur l’instant on s’en fout ! Les textes étaient rythmés, les syllabes semblaient rebondir sur la musique comme une balle de ping-pong dans un gobelet de bière.
J’ai vraiment eu l’impression de faire le yo-yo entre les émotions depuis UADA, aussi un petit constat s’impose : TrollfesT est une bombe atomique. Si vous aimez ne pas vous prendre au sérieux au moins une fois de temps en temps, prenez la peine de payer votre billet et aller les voir en concert ! Des antidépresseurs à eux seuls ! Probablement mon deuxième meilleur concert de la journée !
Godsmack : Mainstage 1 (15h05-15h55)
Bloodybarbie : Houlà, ça fait un méga bail que je ne me suis pas mise du Godsmack dans les oreilles, un groupe que j’écoutais quand j’étais ado mais que je n’ai jamais eu le plaisir de voir en concert, je pars donc sans la moindre idée du déroulement. C’est, d’ailleurs, leur première fois au Hellfest !
Ce qu’on remarque bien, c’est que la star c’est le frontman Sully Erna, chanteur, guitariste et même batteur de Godsmack ! Les caméras et les regards sont pointés sur lui, et on comprend bien que c’est vraiment la grande star du groupe, quand pendant une dizaine de minutes il se met derrière les fûts de la seconde batterie et nous joue une superbe impro/solo, en duo avec Shannon Larkin. Ça c’est inédit, aussi habile de sa voix que de ses pieds et mains, Sully est l’homme à tout faire ! Je suis restée scotchée devant ce solo de batterie et ces percussions, qui m’auront bien marquée. Une belle leçon d’un grand musicien, malheureusement pas le plus prisé, voire oublié, à cause de problèmes internes au groupe qui ont amené Godsmack à faire une longue pause sans tournée. En 2016, ils nous ont promis de remonter la pente et de revenir en force ! En espérant les revoir plus souvent en tournée !
Un concert qui sort de l’ordinaire !
No One Is Innocent : Mainstage 2 (16h-16h40)
Quantum : Passons enfin un peu aux Mainstages. Et particulièrement la première, qui accueille l’un des groupes français les plus cultes pour certains d’entre nous : No One Is Innocent ! N’est-ce pas faire offense au groupe que de les présenter ? Ma première expérience remonte à il y a peu de temps, lors du Aluna Fest en Ardèche où le groupe assurait la première partie des Insus (anciens Téléphone). Je m’étais pris une claque monstrueuse dans la figure. Manifestement, ce groupe ne peut plaire à tout le monde par son engagement politique très gauchiste et son sens de la provocation. Et le Hellfest ne va vraiment pas les changer du tout ! Kemar Gulbenkian entonne encore plus qu’à mon premier concert ses slogans anti-FN, le fameux « la jeunesse emmerde le Front National » devenu culte, et quelques allusions à la politique actuelle comme avec « La Peau » qui parle des massacres au Yémen ou encore « Nomenklatura » qui parle de l’extrême droite. J’ai toujours adoré l’énergie des musiciens sur scène et de leur faculté à fédérer tout un public en faisant une ronde autour du batteur. Sans parler des chemises militaires, toujours dans cette idée de provocation. Mention particulière au morceau « Ali » qui parle du célèbre boxeur, qui semble être une forme d’allégorie dans le combat artistique de Kemar, car j’ai trouvé ce morceau exécuté avec une authenticité extrême ! À noter le petit invité surprise avec Niko Jones de… Tagada Jones, qui viendra pousser la chansonnette sur scène sur le morceau “What the F***”, qui montre toute la complicité qui règne sur notre belle scène musicale. Je ne le savais pas encore, mais ce duo inattendu sera les prémices d’un futur concert exceptionnel… Bon, je n’ai pas grande chose de nouveau à dire, sinon que depuis longtemps la messe est dite pour nos fiers représentants de No One Is Innocent. Ils n’ont plus rien à prouver à personne, et leurs concerts sont toujours aussi engagés, spectaculaires tout en sobriété. J’adore. Grand moment sur la Mainstage et le public m’a fait chaud au cœur en me montrant qu’il était tout acquis, du moins pour un concert, à la cause noble du groupe. Quelle fédération !
Setlist No One Is Innocent :
-La Gloire du Marché
-Silencio
-Ali (King of the Ring)
-Nomenklatura
-La Peau
-Solo Guitare Shanka
-Frankenstein
-Chile
-What the F**k
Power Trip : Altar (16h-16h40)
Metalfreak : Mon crève-cœur était de ne pas assister à un No One Is Innocent que j’avais déjà vu mais, en tant que thrasher invétéré, faire l’impasse sur Power Trip n’était même pas envisageable.
Et grand bien m’en a pris, je voulais une leçon de thrash metal, j’ai pris une leçon de thrash metal !
Ca riffe comme si leur vie en dépendait, ça speede comme si le temps leur était compté, ça tabasse sévère pendant quarante trop courtes minutes.
Quel pied !
Dans le public ? C’est la guerre ! Ni plus, ni moins. Partout où on regarde, ça headbangue, ça slamme, ça court en cercle et ça donne une belle séance de musculation aux gars de la sécurité qui réceptionnent les slammers qui affluent par vagues.
Power Trip achève son set en nous donnant l’impression qu’un tsunami nous est passé dessus, le contrat est rempli !
Setlist Power Trip :
-Soul Sacrifice
-Executioner’s Tax (Swing of the Axe)
-Nightmare Logic
-Firing Squad
-Crucifixation
-Hornet’s Nest
-Murderer’s Row
-Waiting Around to Die
-Manifest Decimation
My Sleeping Karma : Valley (16h-16h40)
Bloodybarbie : Depuis le jour où j’ai découvert My Sleeping Karma, je ne jure plus que par ce groupe dans la catégorie Psyché rock (instrumental), c’est devenu une drogue et une musique de méditation qui me permet de faire le vide. Alors je cours pour ne rater aucune seconde de ma séance d’hypnose et d’extase (c’est de la bonne drogue) ! Les Allemands ont du talent et surtout un son parfait avec une multitude d’effets spéciaux psyché grâce aux claviers de Norman et le son clair de la guitare, reconnaissable entre mille, pas trop d’effets ni de fuzz, tout est équilibré, pour avoir une musique raffinée que tout le monde (ou tout mélomane) peut aimer.
Les Allemands sont dans leur bulle, s’éclatent entre eux sur scène et enchaînent les morceaux sans interruption, avec une petite annonce avant le dernier, pour nous remercier et se présenter (pas trop le temps quand on a des morceaux qui durent de 7 à 11 minutes), un son nickel et des morceaux choisis aux petits oignons, surtout mon préféré, “Ephedra”.
J’espérais un extrait du nouvel album mais en vain, il faudra attendre la fin de l’année !
Concert magique !
Diamond Head : Valley (16h45-17h35)
Metalfreak : Pendant que Quantum va s’initier aux joies de l’exercice de l’interview, je change vite fait de tente pour ne pas louper un de mes groupes favoris depuis plus de trente ans, que je n’ai vu (hélas) qu’une seule fois sur scène : Diamond Head.
Leur dernier album The Coffin Train m’ayant particulièrement plu, il aurait bien fallu une chute de météorite sur la Temple (Diamond Head sur la Temple ? Alors qu’il y a deux Mainstages sur le site ? Hein dis, y’a rien qui te choque ?) pour que je loupe la prestation.
Et pas déçu, loin de là : une des formations phares de la NWOBHM, qui est une des principales influences de Metallica qui a su repopulariser quelques titres en les reprenant.
“Helpless” et “Am I Evil?”, tous deux joués en fin de set, ont achevé un public séduit du début à la fin, grâce à une setlist survolant une grande partie de la carrière de cette formation mythique.
Cette édition du Hellfest se devait d’être grandiose, elle l’est déjà et nous ne sommes qu’à la moitié du premier jour.
Diamond Head a été purement excellent, donnant un plaisir incommensurable à un public venu pour eux sous la Temple et leur ont bien rendu par une acclamation que bon nombre de groupes aimeraient recevoir.
Géant !
Setlist Diamond Head :
-Borrowed Time
-Bones
-Death by Design
-In the Heat of the Night
-Shoot Out the Lights
-It’s Electric
-Belly of the Beast
-The Messenger
-Helpless
-Am I Evil?
Demons & Wizards : Mainstage 1 (16h45-17h35)
Bloodybarbie : Ah, le retour des grands maîtres du power et du heavy metal, qui se sont unis pour procréer ensemble et donner naissance à une œuvre commune, un mélange des deux styles. Hansi Kürsch de Blind Guardian apporte son power metal et sa voix en or et Jon Shaffer (guitariste d’Iced Earth) apporte ses riffs de heavy metal. Le tout donne du power heavy metal de l’enfer !
Après 14 ans d’hibernation, démons et sorciers se réveillent pour nous rappeler leur existence oubliée et éteinte pendant toutes ces longues années. L’objet de ce retour : une réédition de leurs deux seuls albums, une préparation d’un nouvel album et une nouvelle tournée qui s’annonce !
Le concert fut à la hauteur de mes attentes, la voix surpuissante et ensorcelante m’a foutu des frissons pendant 40 minutes (même si je le préfère dans Blind Guardian, plus épique). Ils jouent non seulement des morceaux de Demons & Wizards, mais aussi un de Blind Guardian (“Welcome to Dying”) et un d’Iced Earth (“Burning Times”), pourquoi ce choix spécialement ? Je l’ignore !
Je n’oublierai jamais la dernière phrase de Hansi pour clore le show, l’epic fail : « nous aimons Paris… et la France », j’ai bien ri pendant un moment !
Excellent show !
Setlist Demons & Wizard :
-Rites of Passage
-Heaven Denies
-Poor Man’s Crusade
-Crimson King
-Burning Times (Iced Earth)
-Welcome to Dying (Blind Guardian)
-The Gunslinger
-Terror Train
-Blood on My Hands
-Fiddler on the Green
Pestilence : Altar (16h40-18h30)
Quantum : Par la suite, après moult hésitations, je décide d’aller écouter et analyser le groupe Pestilence. On m’avait vanté le groupe bien évidemment pour ses prestations scéniques, mais aussi pour le côté caractère de cochon du leader, Patrick Mameli, responsable de deux dissolutions de groupe dont la première qui durera de 1994 à… 2008 ! Autrement, sur le plan musical, on ne m’avait pas dit grand chose si ce n’est que c’est du metal un peu éclectique. Le genre de groupe qui change de chaussures à chaque danse… J’avoue partir sur des incertitudes un peu trop envahissantes pour découvrir Pestilence. J’ai un peu de mal à faire abstraction de mon scepticisme, un peu comme si un sixième sens me murmurait que j’allais être déçu et perdre mon temps. Mais bon, les autres groupes ne m’intéressant guère (surtout Dagoba d’ailleurs), je me lance un peu par « professionnalisme » plus que par plaisir. D’entrée de jeu, je suis frappé par la jeunesse des musiciens ! Pour un groupe expérimenté (je ne savais pas tout ce que je vous ai dit auparavant), je suis un peu étonné. Mon autre étonnement se situera sur la basse qui n’a pas de tête ! C’est un peu con je sais, mais je me suis demandé une bonne partie du concert comment accorder un instrument sans tête et donc, sans mécaniques. Vous l’aurez compris, musicalement je n’ai pas super bien accroché. C’est même assez indescriptible, ce qui est proposé sur scène. Je n’accroche pas d’autant plus que les musiciens sont stoïques, beaucoup trop sérieux. Le chanteur nous proposera quelques headbangs avec parcimonie et sa longue tresse me fera penser à un hélicoptère, ou au chanteur de Decapitated et ses dreadlocks. Pour le reste, je crois que même le public s’est demandé ce qu’il faisait là… J’ai remarqué d’ailleurs quelques départs pendant le concert puis vers la fin ce dernier s’est enfin réveillé. Peut-être y avait-il un morceau culte qui était joué ?
L’autre point noir, et je dirais même le plus proéminent, est le son. Il était beaucoup trop saturé en basse ! Pour moi qui étais au premier rang, c’était juste horrible ! Les enceintes crachaient une espèce de bouillie infâme qui me donnait mal à la tête. Et pour avoir écourté ma présence en fosse (devant l’ennui général), j’ai pu constater que le fond n’était pas mieux loti… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé pour que le son de l’Altar soit ainsi, mais c’était vraiment indigeste. Seul point positif : la scène qui était très jolie avec ce backdrop géant.
Non franchement, je n’ai pas aimé le concert. Je pense que le groupe n’a plus aucune envie d’être là. J’en veux pour preuve l’absence d’interactions avec nous, même une petite parole aurait montré un semblant d’envie. Mais là, zéro. Je ne serais pas surpris d’apprendre une troisième (et ultime ?) dissolution de Pestilence. Et tant mieux ma foi.
Setlist Pestilence :
Unholy Transcript
Non Physical Existent
Suspended Animation
Dehydrated
The Secrecies of Horror
Twisted Truth
The Process of Suffocation
Chronic Infection
The Trauma
Reduced to Ashes
Out of the Body
Land of Tears
All Them Witches : Valley (16h40-18h30)
Impaled Nazarene : Temple (18h35-19h35)
Quantum : C’est donc un peu désappointé que je quitte l’Altar pour retrouver cette Temple qui me veut du bien, comme Harry, quoi, pour les cinéphiles ! Et voici que va se produire sous mes yeux fatigués le groupe Impaled Nazarene. Alors, rien que le nom attisait ma curiosité étant jeune, et les CDs m’ont toujours laissé sans réel contentement. Mais j’avais tellement entendu parler d’eux en concert qu’au fond de moi, j’avais hâte même si je ne le savais pas encore !
Vous vous souvenez de mon idée selon laquelle un groupe n’a pas besoin d’artifices grandioses pour attirer l’œil ? Eh bien Impaled Nazarene en est l’exemple typique. La seule vraie mise en scène viendra des maquillages des musiciens qui frôlent un peu le trop plein avec ces 666 dessinés sur les crânes chauves et des petits effets sur le visage du frontman qui, avec sa morphologie, me fait penser à un dieu égyptien. C’est même assez flippant à y regarder de plus près, je n’ai regardé que ça tout le concert ! Un vrai hypnotiseur ce Minister of Sexual Perversions (oui oui, c’est son nom de scène). Bien avant d’analyser le contenu musical, je me suis fait cette réflexion ô combien prophétique : le guitariste est bourré. Ça se voit du premier rang qu’il n’est pas serein du tout, et vous savez son nom de scène ? Minister of Alcoholism ! Voilà, c’était ma fierté du soir.
En revanche, si de visu ça ne respire pas le sérieux, musicalement c’est un truc de fou ! J’adore ce mélange de black, de thrash et même de hardcore qui transperce les entrailles comme un coup de pic à glace. J’adore le chant qui me fait penser à des incantations macabres, avec son regard bleu perçant. Par contre, le set me paraît très court et il l’est : quatre morceaux seulement. C’est vous dire à quel point je suis resté sur ma faim ! Qu’un label français produise ce groupe me fait limite jouir ! Mention spéciale au premier morceau, “Total War – Winter War”, qui est un excellent apéritif.
C’était absolument génial en concert, je recommande chaudement. Difficile de décrire le tout avec précision tant la sobriété est de mise, mais il suffit juste de se dire que c’est énorme. Il va y avoir des CDs à acheter !
Setlist Impaled Nazarene:
-Total War – Winter War
-Cogito Ergo Sum
-Armageddon Death Squad
-Let’s Fucking Die
Dream Theater : Mainstage 1 (18h35-19h35)
Bloodybarbie : Je m’impatientais de voir Dream Theater suite à la sortie de leur nouvel album, mais surtout pour voir en live leur nouvelle recrue, le remplaçant du légendaire Mike Portnoy, monsieur Mike Magnini !
Dans l’absolu ce n’était pas trop mal, j’ai vu Dream Theater plusieurs fois, mais je n’ai jamais eu le sentiment de les voir faire une sorte d’impro, bien qu’ils ont joué de vrais morceaux (bien évidemment “Nightmare” en fait partie), notamment du dernier album sorti en début d’année. J’ignore ce qui s’est passé, mais il y a eu pas mal de moments de flottements comblés par de l’impro, où chaque musicien expose ses prouesses (ou alors ce n’est qu’une impression car je ne me suis pas assez imprégnée du nouvel album).
Même si Magnini se donne à fond, je préfère tout de même le charisme de Mike Portnoy.
Concert qui tombe aux oubliettes !
Ultra Vomit : Mainstage 2 (19h40-20h40)
Quantum : Allez ! Il est temps de courir jusqu’à la Mainstage 1 à nouveau pour me lancer dans une fosse qui s’annonce périlleuse. Vous savez, il est des groupes qui jouent une carte inattendue, comme un coup de poker, et qui gagnent la mise avec une quinte flush. C’est un peu comme cela que, jusqu’à ce jour, je considérais Ultra Vomit. N’ayant jamais véritablement accroché en album, hormis le projet duo Andréas & Nicolas, j’attendais au fond de moi beaucoup de ce concert. Car au fil du temps je m’étais forgé une conviction : cela devait être surtout un groupe de scène plus qu’un groupe de studio. Et le résultat m’a non seulement conforté dans cette pensée, mais en plus m’a mis une claque monumentale. Ultra Vomit, c’est un show, ni plus ni moins. On retrouvera sur le morceau « Calojira » un sosie de Calogero en guest (mais à un point que j’y ai cru, que c’était le vrai Calogero !), sur « Un Chien Géant » on retrouvera Niko de Tagada Jones, une chorale de gospel sur Jésus (logique), et puis évidemment le fameux Andréas, « le mec aux canards », sur « Je Collectionne des Canards », le grand classique. Mais ce n’est pas tout, les effets lumineux feront vraiment penser à une salle de concert avec une référence aux Looney Tunes, et un générique assez « jeu vidéo » qui annonce qu’Ultra Vomit ambitionne de devenir le groupe français le plus connu. Sans parler de l’ambiance monstrueuse mise par les musiciens qui jonglent entre encouragements et discours humoristiques. En tout cas, l’ambiance en fosse était tellement déjantée que j’en ai perdu mes lunettes de soleil à plusieurs reprises. Alors, je sais… Certains trouveront cette fosse complètement beauf, débile, etc. Moi, honnêtement, qui ne suis pas fan de l’extrême inverse qui consiste à rester exagérément fier et droit, je me suis éclaté. Mais d’une force ! Et solennellement, je peux affirmer que j’ai vu un de mes meilleurs concerts en fosse depuis longtemps ! Oui, je crois définitivement qu’Ultra Vomit est devenu un grand groupe de France en live, mais à ce jour, je n’ai toujours pas accroché en CD. Promis, je vais persévérer.
P.S. Je croyais m’être préparé à cette fosse. Je n’étais pas prêt, mon corps s’en rappelle encore !
Setlist Ultra Vomit :
Looney tunes theme
Intro Hellfest
Quand j’étais petit
Les bonnes manières
Un chien géant (with Niko from Tagada Jones)
E-tron (digital caca)
Mechanical Chiwawa
Je ne t’es jamait autans aimer (with “Zombie” snippet)
Maïté Ravendark
Calojira (with Calogero (fake))
Takoyaki
Jésus (with a gospel choir)
Pipi vs caca
Boulangerie pâtisserie
La ch’nille
La bouillie IV
Keken
(La minute Manard)
Pink Pantera (with Pierre Jacou)
I Like to Vomit
Je collectionne des canards (vivants) (with Andréas « le mec des canards »)
Kammthaar
Evier metal
La cabra (La Chèvre) (Vladimir Cosma song)
Évier Metal (Club Version)
Graveyard : Valley (19h40-20h40)
Metalfreak : Pour ma part, j’avais peur que trop d’Ultra Vomit me tue mon amour pour Ultra Vomit.
Je savais que je me prendrais une bonne dose de fun, mais, pour les avoir vus quatre fois dans un intervalle de 18 mois, je ne voulais pas me risquer à une overdose.
C’est donc sans regret que je me suis dirigé vers la Valley pour aller assister à la prestation de Graveyard.
En même temps, adorant ce groupe, je ne risquais pas de me planter !
Loin de là : hormis les deux titres passés à photographier, j’ai passé le reste dans un coin, les yeux (presque) fermés, à me régaler des sonorités du groupe.
Ce genre de hard rock, teinté seventies, a toujours été ma came, Graveyard rend hommage à cette époque de la plus belle des façons, et le seul reproche à leur faire, c’est que soixante minutes, c’est définitivement trop court quand on se prend un tel plaisir auditif de la part d’un groupe aussi bon !
Fabuleux !
Kvelertak : Altar (19h40-20h40)
Bloodybarbie : Kvelertak est la nouvelle mode, c’est le groupe de punk/heavy/hardcore/hard rock (un peu inclassable) qui a ouvert pour Metallica, qui a désormais une renommé bien méritée, et certains de mes amis en sont tellement fans qu’ils les suivent en tournée !
Il est clair que ce nouveau chanteur, Ivar Nikolaisen, bien que je ne saurai le comparer au précédent, a de la gnaque, une véritable pile électrique qui nous aura redonné la pêche pour tenir quelques heures.Puis vient le problème technique qui dure pendant 3 minutes, laissant place au discours du chanteur.
La claque du jour, le lâcher de cervicales !
Dropkick Murphys : Mainstage (20h45-21h55)
Quantum : C’est donc le corps déjà bien amoché et le cerveau en compote que je m’apprête à vivre un des meilleurs concerts de ma vie. Celui-là, les amis, je l’attendais comme le messie. Fan incontesté des Dropkick Murphys, je ne pouvais pas ne pas y assister, et au premier rang qui plus est. J’ai donc écourté Ultra Vomit pour pouvoir me hisser jusqu’à la place suprême, mais aussi la plus risquée. Être au premier rang pour les Dropkick Murphys ce n’est pas un long fleuve tranquille, et la suite va me donner raison. Surtout qu’à ma droite, il y avait une petite de huit ans que les parents avaient placés devant et un monsieur en fauteuil roulant, ultra fan. La tâche s’annonce donc difficile pour mon attention… Mais dès “The Foggy Dew” en introduction à la sauce Sinead O’Connor, je suis transporté. Putain quoi, je suis au premier rang des Dropkick Murphys et je survivrai !
Les maîtres arrivent. Tout de noir vêtus, déjà “Cadence to Arms” me fout la pétoche, et quand le groupe entonne le refrain de “The Boys Are Back”, c’est la folie ! Je sais que le concert a été filmé, donc vous verrez comme moi combien la fosse a dégénéré en peu de temps ! Les slams s’enchaînent et me semblent toujours venir vers moi, m’obligeant souvent à me baisser. Mais c’est juste énorme ! Puis viennent “Going Out in Style”, “Prisoner’s Song” qui m’a fait esquisser quelques pas de danse bien saccadés, “Johnny, I Hardly Knew Ya” qui a le refrain le plus incroyable que je connaisse, et les effets pyrotechniques ajoutent une patate supplémentaire. La cornemuse est un instrument qui puise toute sa puissance en live, et cette dernière est magnifique ! Il y en aura plein d’autres, des plus anciennes au plus récentes, mais “Out of Our Heads” est extraordinaire ! J’ai pris mon pied également sur le morceau traditionnel “The Irish Rover” que The Pogues avaient aussi repris, ce morceau a donc une saveur toute particulière pour moi puisque je suis un énorme fan des Pogues… Mais là où je suis allé au septième ciel durant ce concert, c’est sur les morceaux “The State of Massachusetts” et “Rose Tattoo”. Les deux sont les exacts contraires musicalement : le premier est aussi explosif que le second est grave. Le premier me rendra fou furieux, me faisant me risquer à quelques bousculades, le second me fera verser une larme. Bref, j’ai eu une thymie aux abois durant cette fin de concert, et je crois aussi que c’était en partie à cause du fait que c’était la fin…
Je retiendrai le culot de Ken Casey qui s’est risqué à venir tâter du public au premier rang plusieurs fois, et échangeant volontiers avec des personnes en extase, quoique brièvement. Je retiendrai aussi combien une rangers sur le cuir chevelu ça fait mal ! Mais je retiendrai surtout le concert jusqu’à la fin de ma vie.
Je ne pourrai pas vous décrire plus l’émotion qui m’a envahi. J’ai survécu aux Dropkick Murphys, quoi. J’ai vu l’un des groupes que j’ai adorés durant une grande partie de ma vie et qui représente ce rock celtique dont les derniers représentants s’éteignent petit à petit (petite pensée pour Shane MacGowan que l’alcool a détruit…) Je suis définitivement fan, les gens, à n’en plus douter. L’un des meilleurs concerts de ma vie, merci à toi Hellfest.
Et la petite fille et le type en fauteuil roulant ? Ils n’ont pas survécu, ils ont fini de l’autre côté de la barrière mais ils ont été vaillants !
Setlist Dropkick Murphys :
Foggy Dew (Charles O’Neill song) (Sinéad O’Connor & The Chieftains version)
Cadence to Arms
The Boys Are Back
Going Out in Style
Blood
Prisoner’s Song
Johnny, I Hardly Knew Ya
Caught in a Jar
The Walking Dead
Don’t Tear Us Apart
First Class Loser
Out of Our Heads
I Fought the Law (The Crickets cover)
Cruel
The Irish Rover ([traditional] cover)
The State of Massachusetts
You’ll Never Walk Alone (Rodgers & Hammerstein cover)
Rose Tattoo
Until the Next Time
I’m Shipping Up to Boston
Venom Inc. : Temple (20h45-21h45)
Metalfreak : Pendant que Quantum essaie tant bien que mal d’aller vérifier sous les kilts si la légende est vérifiée, je ne pouvais pas ne pas retourner à la Temple pour voir le trio Demolition Man / Mantas / Abaddon (pour le coup remplacé par Kling).
Venom Inc…
Bon sang, Venom avec Cronos sur cette même Temple il y a quelques années, c’était déjà bien sympa, mais il faut reconnaître à la formation de Tony Dolan qu’ils dévastent tout de façon bien plus efficace.
C’est avec une rage sans nom que le trio balance ses titres, et le bassiste/chanteur se montre pour le moins inquiétant tant sa présence sur scène semble habitée par une envie d’en découdre ostensible.
Clairement, ce gaillard dégage un tel putain de charisme qu’il en arrive à être inquiétant.
Un set de tueurs, par des tueurs.
Ni plus, ni moins !
Possessed : Altar (21h55-22h55)
Quantum : Radical changement d’ambiance avec mon retour dans l’Altar et le groupe Possessed devant moi. Je ne me souvenais pas que le chanteur était en fauteuil roulant et d’emblée (c’est un détail sans doute porté par la fatigue j’imagine) j’ai cette étrange impression de voir le seigneur de l’Enfer sur son trône. D’autant que le chanteur joue le rôle de la noirceur à la perfection, qu’il déborde de présence et nous envoûte littéralement avec sa voix maléfique. Sa capacité à se mouvoir et en plus faire du headbang m’a impressionné. Je ne vois que lui pendant une bonne moitié du concert ! C’est bluffant. Au niveau du groupe, donc, ce ne sont pas des lapins de trois semaines puisqu’ils existent depuis 1983 (avec une longue période de séparation de 1993 à 2007) et qu’ils sont considérés comme les inventeurs du genre death metal, même si la musique m’a apparue en concert bien teintée d’influences thrash metal. L’imagerie proposée à ce concert est très tournée sur le satanisme et il transpire sur le backdrop avec les croix renversées et les appels du chanteur qui fonctionnent comme une propagande. La musique est assez old school, cela se sent que le groupe a été l’un des fondateurs du genre death metal parce que le death metal actuel apparaît assez différent de ce qui est proposé ce soir. Ce qui n’est pas pour me déplaire puisque j’aime découvrir les origines des styles que j’aime, et Possessed me porte toute plaisance. Le public officie en fin connaisseur, cela se sent que le groupe a un public qui lui est dédié depuis longtemps. Pendant le concert, j’ai un moment d’égarement où je me dis que ce groupe, dont l’imagerie pourrait sembler désuète, dont la musique pourrait être vieillotte, devait incroyablement choquer pour son époque ! Maintenant, avec l’avancée de la musique, on choque beaucoup plus avec d’autres facettes, mais dans les années 80/90 ça devait être le feu ! Mais j’en reviens au concert : les musiciens ont chacun leur place et bougent généreusement les cheveux, sans se défaire de leurs têtes de méchants sanguinaires. Seul le frontman aura quelques petites attentions pour nous, et parfois même un petit sourire. C’est aussi l’esprit d’antan : avoir un concept ultra choquant mais ne jamais se débarrasser d’un sourire, ou d’un mot sympa pour le public, nous rappelant par là que la musique, les ami(e)s, ce n’est que du spectacle. Certains morceaux m’auront particulièrement plu comme “The Heretic”, “The Eyes of Horror” qui porte bien son nom tant les yeux du frontman ont semblé nous transpercer, et surtout celui qui m’a semblé, au vu de la réaction du public, être un morceau culte (mais dont le nom ne pouvait que lever mes doutes en écrivant ce report) : “Death Metal”. C’était en tout cas un super concert, porté par des légendes du genre qui n’ont rien à envier aux jeunes talents qui prennent la suite. La preuve, même avec les années le public et moi-même avons été conquis ! C’était vraiment génial !
Setlist Possessed :
No More Room in Hell
Pentagram
Tribulation
Demon
Evil Warriors
The Heretic
Abandoned
Storm in My Mind
The Eyes of Horror
Graven
The Exorcist
Fallen Angel
Death Metal
Uncle Acid & The Deadbeats : Valley (21h55-22h55)
Metalfreak : Si j’ai passé la grande partie du set de Possessed présent sur place à me faire plaisir autant photographiquement que musicalement, je voulais aussi faire un tour à la Valley pour assister un peu à Uncle Acid and the Deadbeats, que j’ai eu le plaisir de voir dans une obscure salle enfumée lyonnaise il y a quelques temps.
Niveau fumée, ils étaient encore une fois en forfait illimité !
Niveau talent aussi !
Le peu que j’ai vu (deux titres, pour être précis) m’a fait regretter de ne pas avoir assisté au concert en entier.
Mais merde, quelque part, zapper Possessed alors que je suis un fan, ça aurait été une connerie sans nom.
Pas de frustration de n’en avoir vu que si peu, mais le rendez-vous est pris pour ne pas les louper lors d’une prochaine venue par chez nous.
Hellhammer : Temple (22h55-23h55)
Quantum : Je vous parlais de légende juste avant, mais il y a un groupe qui est encore plus légendaire et qui fait suite à Possessed sur la Temple : Hellhammer. Alors, attention ! Non, ce n’est pas le groupe du batteur de Mayhem. C’est mille fois mieux que cela : c’est le groupe qui lui a donné son nom de scène. Et des musiciens, le groupe crée et porté brièvement entre 1982 et 1984 par Tom Warrior (actuel fondateur de Triptykon et ancien de Celtic Frost) en a inspirés beaucoup. Rendez-vous compte qu’en seulement deux ans d’existence, ce groupe est considéré par énormément d’amateurs de metal (moi compris) comme un des groupes les plus légendaires du genre black metal. En fin de compte, en ce qui me concerne c’est très simple : je suis un fan absolu de Tom Warrior. De tout chez lui : son chant, son talent de composition, son look, ses groupes, TOUT vous dis-je. Le musicien suisse ne m’a jamais déçu du tout dans tout son parcours musical ! Et Hellhammer a été le groupe de Tom Warrior que j’ai écouté en dernier car très vieux et donc avec des audios assez peu accessibles… jusqu’à ce concert. En fait, pour dire la vérité, la programmation a été astucieuse : elle a écrit Hellhammer mais finalement ce n’est pas le vrai nom du groupe. Il s’agit de Triumph of Death, du nom d’un album de Hellhammer et qui est une sorte de reformation hommage par le fondateur en personne, qui devait vouloir soit fêter un anniversaire, soit se marrer. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il sait bien s’entourer : la bassiste Mia Wallace qui officie chez Abbath est juste hyper sexy ! On en aura bien reparlé à la fin du concert avec Chris d’ailleurs ! (NdMetalfreak : je ne vois pas de quoi tu parles !!!) Mais surtout c’est une excellente bassiste qui sait se mettre dans l’ambiance très macabre, accompagnée de ses acolytes André Mathieu à la guitare et au chant et de Alessandro Comerio de Forgotten Tomb. Sacré line-up pour une sacrée musique ! Complètement old school mais avec un son typique de Triptykon, c’est d’ailleurs ce qui me surprend : au final, Triptykon, dont je pensais le son novateur, est en fait un reliquat énorme du côté old school de Hellhammer ! Énorme surprise pour moi, qui accentue encore davantage mon admiration pour le musicien qu’il est. Sans compter qu’il a l’air de prendre énormément de plaisir sur scène même s’il ne nous parlera presque pas, étant trop occupé à jouer avec « sa » bassiste qu’il dévore du regard. Je dis ça sans rire, parce qu’il n’ira jamais voir son comparse guitariste, et n’ira voir le batteur que pour démarrer ses morceaux. Par contre, qu’est ce que j’ai pris mon pied ! Il a fait tous les morceaux que j’adorais comme “Massacra”, “Reaper”, “Blood Insanity” et “Revelations of Doom” ! Il m’a même fait douter sur la véracité de l’invention du doom par Candlemass ! La reprise de Celtic Frost, “Visions of Mortality”, n’était pas moche du tout, ça m’a fait plaisir ce petit clin d’œil même si l’on pouvait s’y attendre.
Bon. Franchement c’était un orgasme de concert. Je me suis tellement régalé de voir mon idole (oui, je crois que c’est définitivement le mien) se faire un kiff avec nous en montant son groupe tribute de Hellhammer. C’était génial, j’ai pas d’autres mots, je suis sans voix et sans mot !
Setlist Hellhammer :
The Third of the Storms (Evoked Damnation)
Massacra
Maniac
Blood Insanity
Decapitator
Crucifixion
Reaper
Buried and Forgotten
Aggressor
Revelations of Doom
Messiah
Visions of Mortality (Celtic Frost cover)
Triumph of Death
Carcass : Altar (00h-01h)
Bloodybarbie : Un petit tour côté Carcass, cela fait au moins un an que je ne les ai pas vus en concert ! La fatigue de la journée et le son qui n’était pas au top ne m’ont pas aidés à apprécier la demi-heure passée devant Carcass, étant, pourtant, grande fan de ce grand groupe de death metal.
Fu Manchu : Valley (00h-01h)
Bloodybarbie : Direction la Valley pour voir des légendes du Stoner que je n’ai jamais eu l’occasion de voir en concert, et quelle claque !
Gojira : Mainstage 2 (00h45 – 02h05)
Quantum : Et enfin, pour clôre cette intense et éprouvante journée, je me suis dit qu’un Gojira de derrière les fagots serait une manière plus qu’honorable de finir en beauté. Je dois être un des rares à avoir adoré le dernier album, Magma, alors c’est aussi en partie pour cela que j’attendais un concert de nos franco-américains avec impatience. Et d’entrée de jeu, je remarque une chose bizarre ! Je trouve le groupe fatigué, peu énergique comparé à d’habitude. Pire, en faisant un gros plan sur Jo, je remarque ses traits tirés, sa maigreur, sa pâleur. Je ne peux pas m’empêcher de faire ce constat, il s’impose à moi tout le concert : le groupe est mou. Que ce soir “Oroborus” (que j’adore), “Flying Whales”, “Vacuity”, enfin tous les classiques du groupe, il n’y a pas cette énergie qui nous envahit. Je suis même plutôt en train de planer, ce qui, je crois, n’est pas un compliment pour le groupe. En fait, la prestation live ci-contre me conforte sur un opinion que je me suis faite aussi : le groupe a passé un cap dans sa musique. Magma, qui est un album beaucoup plus planant que bourrin, a envahi toute la philosophie scénique de Gojira. Mais quand on a l’habitude de voir les musiciens se déchaîner sur scène, les voir là, stoïques, sans réel mouvement ni envie, c’est bizarre. Autre point qui me déçoit : le peu de morceaux de Magma joués. “Stranded”, “Silvera”, “The Cell” (qui est loin d’être une sinécure), “The Shooting Star”, et… c’est tout. Après, il y a les classiques déjà nommés, bien entendu, donc le concert en lui-même est bien orienté. Mais bon…
Je pensais conclure en beauté, et finalement je repars un peu frustré mais surtout inquiet. J’espère que cette impression de fatigue que j’ai eue n’est pas une simple projection psychique de mon état personnel… À suivre.
Setlist Gojira :
Oroborus
Backbone
Stranded
Flying Whales
Love
The Cell
Terra Inc.
Silvera
L’Enfant Sauvage
The Shooting Star
Rappel :
Drum Solo
Blow Me Away You(niverse)
Clone
Vacuity
Rappel bis :
The Gift of Guilt
King Diamond : Temple (01h05-02h05)
Bloodybarbie : Étant grande fan de Gojira, qui jouait pendant King Diamond, j’ai dû faire un choix que je risquait de regretter. Bon OK, Gojira ça tourne pas mal, je pourrai toujours les revoir, mais King Diamond, c’est de l’inédit !
Alors que Manowar annule car ils n’ont pas eu suffisamment de temps pour préparer la scène, King Diamond a eu une heure pour monter une scène digne de ce nom. Quand je suis arrivée devant, mon premier mot a été « putain !!! »
King Diamond n’est certainement pas le groupe que j’écoute tous les matins ni tous les soirs, leur musique, très théâtrale et inclassable, n’est pas accessible en tant que fond sonore car le côté théâtral nécessite le live.
Concert majestueux, une véritable pièce de théâtre diabolique (ou comédie musicale métallique), de quoi faire de beaux cauchemars !
Metalfreak : King Diamond !
Magique, monstrueux, féerique, envoûtant, extraordinaire, impeccable, impressionnant…
Inutile d’en dire plus, un concert de King Diamond ne se raconte pas, ne se regarde pas… Il se vit !
Premier jour bouclé, et un premier constat s’impose à moi : le Hellfest, c’est une énorme machine qui met à mal le physique et le psychique ! Mais putain, qu’est ce que c’est bon. D’avoir tous ces groupes à portée de main, ces groupes que je rêvais pour la plupart de voir, que d’ordinaire il faut étaler sur un agenda annuel et que j’ai vus en une journée ! C’était vraiment super, les groupes ont assuré dans l’écrasante majorité. J’ai déjà hâte d’être au lendemain. Mais d’abord, une bonne demi-heure de marche vers la voiture avec mes acolytes Metalfreak, BloodyBarbie et Skyline avec qui je suis heureux d’être là. À demain les ami(e)s !
Setlist King Diamond :
St. Lucifer’s Hospital
The Candle
Voodoo
Funeral
Arrival
A Mansion in Darkness
Let It Be Done
Masquerade of Madness
Halloween
Out from the Asylum
Welcome Home
The Invisible Guests
Tea
Sleepless Nights
Behind These Walls
Rappel :
The Lake
Burn
Black Horsemen
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