Motocultor Festival Across Europe Tour 2025 (Seyssinet-Pariset, L’Ilyade, ...
Report + photos : Cédric LeMagic
En ce samedi soir de l’an 2025, je me rends avec une bande de copains à l’Ilyade pour un concert qui va me sortir pas mal de ma zone de confort. En effet, ce sont pas moins de cinq groupes qui vont se succéder sur scène pour l’une des sept dates françaises de la tournée du Motocultor Festival Across Europe Tour, ce soir étant la troisième date. Mais qui va se produire sur scène, me direz vous ? Le nom de certains groupes vous parlera forcément comme Infected Rain, la tête d’affiche venue de Moldavie, ou Semblant (Brésil) mais pour ma part, je ne connais ni Elyose (France), ni Miruthan (Australie) ni Skin Of Flesh (Allemagne). Rien d’étonnant à ça vu que, comme je vous l’ai déjà dit, je sors de ma zone de confort.
J’arrive peu avant le début du concert et je suis surpris par le manque d’affluence. On doit être maxi 100 personnes dans la salle. En même temps, il est tôt et tout le monde n’a pas forcément pu échapper aux bouchons grenoblois. J’ai à peine le temps d’aller me rafraichir au bar (lol, il fait un froid de canard aujourd’hui) qu’à 18h30, le premier groupe attaque les hostilités.
Et c’est Skin Of Flesh qui s’y colle. C’est un « jeune » groupe (à vue de nez, ils sont dans la trentaine) que je qualifierais de Post Punk / Pop musclé à la Blondie. D’entrée de jeu, ça me fait penser à Transvision Vamp. D’après ce que j’ai lu, le groupe a été créé à Berlin en 2020 pendant la pandémie. C’est un groupe très international. En effet, la chanteuse, Laura Jimenez est Mexicaine, les gratteux sont Allemand et Irlandais, il y a un Belge à la basse et la batterie est assurée par un Hollandais. La formation actuelle a deux ans. Ca déborde d’énergie, les compos alternent chant en Anglais et en Espagnol et je suis séduit par la voix de Laura. Il faut dire qu’avec ses cheveux verts éclatants, Laura est un tourbillon sur scène, même si le reste du groupe n’est pas en reste. Ils vont jouer une bonne demi-heure. Le public qui s’est bien étoffé a l’air d’avoir apprécié.
Première pause au bar avec les copains. Je me rends compte que je suis le seul photographe ce soir, ce qui ne cesse pas de m’étonner avec une affiche pareille.
La pause est courte et il est temps pour Miruthan de monter sur scène. Les Australiens font dans le Blackened Death Metal et l’atmosphère de leur set est totalement différente de celle du set précédent. On est plutôt dans du théâtral. Le chanteur est un peu à la Ghost qui se serait fait abuser par Lordi dans une forêt sombre. Ils sont masqués et encapuchonnés. La chanteuse qui assure la voix growlée est, elle, habillée en prêtresse et tient un missel dans la main. Je ne suis personnellement pas fan de son maquillage avec du sang qui coule de la bouche, ça me fait penser à un truc de cannibale (d’ailleurs une de leur chanson parle de ce thème). Musicalement, c’est lourd, écrasant, dense. Un déluge sonore bien amené entre les voix qui grondent et les guitares qui s’enflamment. Je trouve ça pas mal du tout.
A un moment, le chanteur guitariste descend de scène et vient jouer au milieu de la foule pour les haranguer. C’est à ce moment-là que je me rends compte que le public est arrivé en nombre (je dirais qu’on est désormais dans les 300). En tout cas, il n’est pas venu-là par hasard et se joint à la messe avec ferveur. Une demi-heure plus tard, c’est fini.
Nouvelle petite pause hydratation avant que Elyose, seul groupe français de la soirée, attaque leur set. Les Parisiens ont sorti leur dernier album « Déviante » en février 2023. Ils jouent à trois car il n’y a pas de bassiste et c’est une boîte à rythme avec des sons préenregistrés qui en fait office. Ils font dans le Metal Industriel Gothique et je trouve ça très sympa. Le groupe nous dit qu’ils sont contents de jouer à Grenoble, ce qui ravit le public. La chanteuse, Justine Daaé, a une véritable présence et sa voix est puissante et pleine de glamour. J’avais vu des vidéos du groupe et je constate que depuis, ses cheveux ont bien poussés. En tout cas, elle rayonne et nous octroie quelques passages en voix lyrique bien assumés. On a des également des riffs puissants apportés par Anthony Chognard (ex-Smash Hit Combo) et le metal moderne d’Elyose ne tombe jamais dans le côté ennuyant, ce qui est un des risques de ce type de metal. En même temps, leur set ne dure que 30 minutes ! Ca me donne personnellement envie de les revoir dans une autre config’ avec un set plus long. Un groupe français qui chante en français pour des français, c’est cool.
Le backdrop est mis en place, il est l’heure pour les Brésiliens de Semblant (groupe formé en 2006) de prendre la scène d’assaut avec leur Gothic Death Metal. Ca commence avec le chanteur, Sergio Mazul, tout seul. Ma pensée est alors : « Mais merde, elle est où la chanteuse ? ». Ouf, elle arrive peu après ! Sergio a, je me dois de le dire, une palette de voix assez impressionnante. Il passe sans sourciller de la mélodie aigue au growl, sans oublier le scream. Il assure bien le côté Death du groupe. Mizuho Lin, la chanteuse apporte de son côté le chant clair et mélodique. C’est franchement pas mal ! Ils sont six (clavier, basse, guitare, batterie et deux chateurs) et ça bouge pas mal sur scène. D’ailleurs le premier wall of death et le premier circle pit de la soirée commencent assez vite. On a une dose parfaite de mélodies et de refrains accrocheurs. Le groupe est content de jouer en France. Quand ils nous font chanter « Dead inside », le public est aux anges. Semblant nous offre en à peine plus de trente minutes une bonne dose d’adrénaline. J’ai apprécié leurs attaques frontales pleines de brutalité auxquelles se mêlent des mélodies et des chœurs que je qualifierais de planants. Une chose est sûre, c’est que ce groupe là démontre d’un vrai savoir-faire scénique !
Nouvelle pause. J’aperçois le chanteur de Miruthan qui se balade dans la foule et fait des selfies avec les fans qui le lui demandent. Les gens ont l’air content de la soirée. Ca discute comme toujours des concerts qu’on a faits récemment et de ceux à venir. Je me rends compte qu’il y a plus de têtes connues que ce à quoi je m’attendais en venant ce soir.
Il est 22h00 et Infected Rain investit la scène. Investir, c’est le mot juste tant ils arrivent tambour battant et qu’il y a d’énergie sur scène. Ils attaquent avec « The Realm Of Chaos » et sa guitare industrielle façon Rammstein. Et ça devient rapidement sauvage ! En moins d’un morceau, la salle est en ébullition ! Dès le deuxième morceau, la chanteuse nous demande de mettre les mains à plat pour faire des vagues de slam consécutives. Les Moldaves remuent comme des fous furieux et assènent sans pitié leur Nu Metal au public qui ne demande que ça. Il y a un écran avec le nom du groupe et des images y passent. Des caissons ont été disposés sur scène ce qui leur permet de bouger encore plus et d’impulser le public à chaque seconde. Lena Scissorhands, la chanteuse aux dreadlocks orange, est une véritable frontwoman. Elle chauffe le public à coups de « jump, jump ! » et fait bouger les gens tout au long du set. Le reste de la bande est lui-aussi aux taquets. Vadim « Vidick » Ozhog, le guitariste est comme possédé, il court sur scène en balançant ses dreads dans tous les sens. Alice Lane, la bassiste est recouverte de tatouages jusqu’au cou et elle remue comme un beau diable.
Elle apporte avec son compère Eugen Voluta, le batteur, une section rythmique sans faille et pose des grooves percutants. Si le quatuor ne ménage pas sa peine, investissant la totalité de la scène en un mouvement permanent, ça brasse grave dans le public. Tellement que je suis obligé de me replier avec mon matériel photo. Pensez-vous, pas moins de 2 walls of death et un circle pit sur ce set (circle pit qui a d’ailleurs duré un bon moment) ! A un moment, Lena demande au public de s’asseoir et les fait se relever d’un coup avec force de « Jump, jump !!! ». Aïe mes genoux, ce n’est plus de mon âge ces conneries ! Après une heure de set sans temps mort – et c’est peu dire ! – Infected Rain quitte la scène non sans avoir fait la traditionnelle photo finish. Ce groupe, c’est de la force brute ! On comprend mieux comment ils ont construit une notoriété en essor constant avec ce type de shows car ils donnent tout !
23h00 tapantes et c’est fini. Je me rends sur le stand merch’ et là je vais quand même pousser un petit coup de gueule car, même si j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer la chanteuse et la bassiste d’Infected Rain, j’ai trouvé les prix exagérés avec des T-Shirts à 40 balles. La méchante sensation qu’on nous a pris pour des Américains… Bref.
Pour conclure, je dois dire que, contre toute attente, j’ai passé une bonne soirée avec des groupes qui ont apporté chacun leur univers. Les sets ont été un peu courts à mon goût mais ça m’a permis de découvrir des groupes que je ne serais pas forcément allé voir autrement.
Un grand merci à Metallian Productions et RPO qui ont organisé cette soirée !
Laissez un commentaire