In Theatrum Denonium Act VIII (Denain, Théâtre, 02 mars 2024) ...
Photos + report : Manu Caron
C’est la huitième année que le théâtre de Denain, dans le Nord, reçoit le « in Theatrum Denonium », un festival né de la passion que Patrick Roy, alors maire de Denain nourrissait pour le Métal.
Le Théâtre de Denain, rappelons le est classé parmi les vingt plus beaux de France. D’une capacité de 540 places, c’est la réplique au 1/5ème de l’Opéra Garnier.
Le Metal, une musique au son amplifié dans un Théâtre ? Ben oui ! Et l’acoustique est excellente. Quelle belle idée et comme nos oreilles en sont ravies.
Crytopsis ouvre les hostilités. Originaires des Pays-Bas, les trois musiciens proposent un Thrash Metal de bonne facture, sans être transcendant pour l’auditeur que je suis, mais qui a ses adaptes. Auréolés d’un album sorti en 2021 – Bionic Swarm – et d’un EP datant de 2023, les Hollandais développent une énergie qui fait bouger quelques têtes et qui donne un bon avant-goût de ce qui nous attend. Belle prestation.
Changement d’ambiance avec Inferno. C’est sombre, c’est noir, les « costumes » des musiciens sont noirs, et les cagoules « noires » ajoutent à une proposition déNoniaque qui sied parfaitement au lieu. Les Tchèques, dont le dernier album « Paradeigma – Prophenes of Aphotic Eternity » date de 2021 – une œuvre incontournable à écouter sans détours – offrent sur scène une prestation envoutante. Depuis 1996, Inferno élabore un Black Métal extrême et classieux. A voir absolument !
Desaster arrive, les Allemands responsables d’un Black / Thrash metal ravageur vont nous en mettre plein les zouilles. Ils sont venus mettre les pendules à l’heure. Vous ne les connaissiez pas ? Après leur set vous ne les oublierez pas ! Le public, celui qui est debout, ne se trompe pas et se met en mouvement pour de vrai avec un mosh à la hauteur du son délivré. Le son ? Parfait ! La musique ? Un mélange de thrash old school et de black, puissante tout simplement ! Les musiciens ? Généreux et forts sympathiques ! Maintenant que je connais mieux, Desaster j’en fait mes « quatre heures ».
Kesys ? Mais où est Kesys ? Musicien unique, en solo avec ses guitares et son matos à triturer le son. Kesys, c’est à l’étage, dans l’ancien fumoir. Pas ce genre de capsule ou les fumeurs s’enferment comme dans un aquarium de fumée, non un fumoir à l’ancienne dans lequel les groupes ont installé leur merchandising et ou Jeff Grimal s’est installé avec Kesys son projet DIY. Intriguant !
Retour sur la scène principale (la seule en fait) ou entre un personnage inclassable, comparable au Joker par son maquillage, aussi fou et diabolique . Oui oui, nous avons découvert le Joker du Black métal progressif. C’est le chanteur de Dødheimsgard ou DHG. Il est venu avec sa poudre verte, poudre qu’il balance sur le public et avec laquelle il maquille ses copains musiciens. Au chant de notre Joker, on devine qu’il ne s’agit pas du marchand de sable. Il finit par faire tomber le voile qui lui cachait un visage peint de blanc, veiné de noir, et de plus en plus vert à mesure que les titres s’enchainent.
La musique teintée d’éléments électroniques est belle, efficace, inspirée. Si le dernier album – Black Medium Current de 2023 – vous a plu, jetez vous sur les précédents vous ne serez pas déçus.
Sur scène la prestation des Norvégiens est remarquable. Elle clôt ce festival d’un grand et haut niveau, tant par l’affiche européenne, que par l’organisation particulièrement réussie, la qualité des groupes et la scène de cet Opéra Garnier du Nord de la France, petit par la taille mais énorme par son esthétique, son acoustique et sa fonctionnalité pour un tel festival.
Merci à NordForge, puissiez-vous continuer à nous faire de telles offrandes ! Rendez-vous pour l’édition IX en mars 2025.
1 Commentaire sur “In Theatrum Denonium Act VIII (Denain, Théâtre, 02 mars 2024)”
Posté: 2nd Avr 2024 vers 14 h 35 min
Merci pour ce beau report !
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