Photos + Report : Metalfreak

 

affiche-kreator

Le pari était risqué : faire venir une telle affiche, en semaine et à 17h45, il fallait oser.
700 personnes – seulement, pour un tel évènement, pas vraiment le score dont auraient rêvé les organisateurs – ont relevé le défi, un grand bravo à eux – surtout à ceux qui ont posé un RTT pour la circonstance – , et tant pis à tous ceux qui ont loupé un tel concert pour des excuses à la mords-moi le noeud, les mêmes (soit dit en passant) qui font la gueule quand une tournée européenne ne s’arrête pas à la salle d’à côté de chez eux. Il suffit de lire les conneries (on appeler ça comme ça) à longueur de réseaux sociaux prétextant des « trop de ceci », « pas assez de cela », « trop tôt », « trop tard », « pas la semaine », « j’ai piscine » ou autre « ben je savais pas jusqu’à hier ! », le pompon étant « je ne me déplace pas pour un groupe comme Kreator« . Quand tu sais que, dans le lot, tu as des mecs qui font dans l’orga de concerts, voilà un argument plus que limite ! Enfin bon, on a la conscience (professionnelle ?) qu’on peut !

 

Toujours est-il que, cette soirée, elle était explosive malgré quelques petites contrariétés sur lesquelles je reviendrai plus tard.
Des quatre groupes, aucun n’a démérité. Phrase bateau et fourre-tout certes mais difficile de trouver un moment faible dans la prestation des groupes : ils étaient venus en découdre, ils l’ont fait, il n’y a aucun reproche à leur faire.
Mais il y avait cette désormais habitude des ingé light de nous coller les lumières de face, bien baveuses de préférence, avec une fumée rendant l’ensemble opaque.
J’ai beau chercher une explication logique et rationnelle à cet état de fait, je n’en trouve pas d’autres que celle qui consiste à faire chier les photographes, que ce soient les amateurs avec leurs téléphones portables, ou les accrédités dans le pit.
Mais le plus terrible dans l’histoire, c’est que c’est inconfortable pour tout le monde.
Et quelque part, quand tu viens à un concert, c’est pour voir des artistes, pas pour assister à un spectacle d’ombres chinoises.

Kreator 14 (Copier)

Aborted : « Que d’hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller ».

Inutile d’en remettre un couche concernant les lights (du rouge, du bleu, du vert, le tout en baveux avec un forfait illimité en fumée), cette citation de F. Nietzsche ne s’applique pas au premier groupe à avoir foulé les planche du Summum ce soir-là. Aborted, à écouter en concert, c’est purement explosif. A voir, c’est autre chose : suivant le pourcentage de fumée dans l’air ambiant, on en venait à se demander s’il y avait un groupe sur scène tellement il y avait du brouillard dans la salle, mais quand on les voyait, on les sentait à 110%.
Douze jours à peine après avoir pris Benighted de face, toujours à Grenoble (live report ici), Aborted enfonçait le clou, prouvant aux derniers sceptiques que le death metal avait une sacrée scène en France.
Les gaillards semblaient être heureux d’être là et le public a vite été réceptif.
Trois quart d’heure de désossage intense, Aborted venait là pour chauffer la salle, le pari a été réussi !

Aborted 06 (Copier)

Soilwork : un nom qui commence par « Soil » et qui finit par « travail » ne peut que nous aller !

L’air de rien, je n’en attendais pas grand chose à la base, n’ayant jamais été un grand fan du genre pratiqué par les géants Suédois, malgré une carrière des plus honorables avec pas moins de dix albums – dont certains cultes – mais aux sonorités trop « modernes » pour mes oreilles de vieux fan de thrash metal old school.
Mais il faut que je sois honnête pour le coup : si on dit qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, je suis pour le coup d’une intelligence extrême : Soilwork m’a mis sur le cul. Au point que je me suis repenché d’un peu plus près sur leurs albums.
Je serais totalement infoutu de parler de la setlist tellement je suis passé depuis toujours à côté de ce groupe qui, scéniquement, est parfait, avec un chanteur charismatique au possible et un gratteux fantastique !
Un grand moment, toujours dans un magma de « brouillight » indigne d’une salle comme le Summum, mais vu le bordel que ça a mis dans la fosse, tout le monde y a trouvé son compte.
Et c’est là l’essentiel

Soilwork 05 (Copier)

Sepultura : Sepultueurs en live, jouant des Sepultueries !!!

On pourra leur reprocher un côté un poil trop statique sur scène, c’est un fait, du moins ce soir là.
Mais musicalement, ils étaient survoltés ! Quel set ! Quel furie, quelle Sepultuerie ! (oui, je me répète)
En douze morceaux seulement, manque de temps oblige, ils ont revisité une grande partie de leur carrière. On le savait depuis longtemps, Derrick Greene a su se réapproprier les titres de l’ère Max Cavalera avec brio et c’est avec un plaisir particulier que je me suis retrouvé à secouer la tête (et les appareils photos) sur « Desperate cry », « Inner self », « Refuse/resist », « Arise » ou les deux titres de « Roots » en fin de set (« Ratamahatta » et « Roots bloody roots »), alternés avec des titres plus récents et non moins cartons !

Sepultura nous a certes joué des set beaucoup plus intense et grandiose par le passé mais celui-ci fait partie des bons du genre.
La bonhommie – doublée d’un charisme remarquable – de Derrick Greene, l’explosivité d’Andreas Kisser et la furie du batteur comblait en partie la prestation d’un bassiste qu’on ne voyait pas beaucoup et surtout qu’on aurait aimé mieux entendre, mais ça reste de l’ordre du détail.

Sepultura 09 (Copier)

Setlist :

I Am the Enemy
Phantom Self
Choke
Desperate Cry
Alethea
Sworn Oath
Inner Self
Resistant Parasites
Refuse/Resist
Arise
Ratamahatta
Roots Bloody Roots

Sepultura 03 (Copier)

Kreator : catalysator, casseur de médiator… et si tu n’étais pas là, t’as tort ! (non, ce n’est pas une citation d’Igor d’Ossegor !!!)

Dès les première notes de « Choir of the damned », on sentait que Kreator allait nous coller immédiatement la pression !
Non seulement le groupe nous a mis une baffe énorme mais commence par un contre pied : là où j’étais persuadé de commencer à secouer la tête sur « Ripping corpse » (enchaîné à cette intro sur l’album « Pleasure to kill »), on a eu droit à un « Hordes of chaos » non moins explosif !
Le set partait bien et le quatuor nous a maintenu sous pression pendant tout le set !
Et bizarrement, les lights allaient beaucoup mieux, comme quoi c’était faisable.
On a eu droit à toute la panoplie du show confinant à la perfection : son impeccable, lights intéressants, pyrotechnie, lancer de confettis (si si), show intense du début à la fin, setlist recouvrant une grande partie de la carrière du groupe : on savait que Kreator était incapable de décevoir son public, il nous l’ont confirmé.

 

Kreator 13 (Copier)

Les pogos et autre circle pit se sont enchaînés, on a même eu droit au wall of death le plus pourri de l’histoire du metal extrême : bref, un réel cataclysme musical dans une bonne humeur de tous les instants.
Kreator, c’est propre, c’est pro, c’est carré, c’est allemand, Deutsche Qualität !!!
Bref, une vraie tuerie à côté de laquelle il aurait été bien con de passer…

Kreator 15 (Copier)

Setlist :

Choir of the Damned
Hordes of Chaos
Phobia
Satan Is Real
Gods of Violence
People of the Lie
Total Death
Mars Mantra
Phantom Antichrist
Fallen Brother
Enemy of God
From Flood into Fire
Apocalypticon
World War Now
Hail to the Hordes
Extreme Aggression
Civilization Collapse

Rappel:
The Patriarch
Violent Revolution
Flag of Hate
Under the Guillotine
Pleasure to Kill
Death Becomes My Light

Kreator 11 (Copier)

Grand merci à Metallian Productions et RPO.

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1 Commentaire sur “Kreator + Sepultura + Soilwork + Aborted (Grenoble, le Summum, 22 février 2017)”

  1. pingback pingback:
    Posté: 14th Avr 2017 vers 7 h 48 min
    1
    Kreator + Sepultura + Soilwork + Aborted au Bikini (Toulouse) le 25/02/2017 | Soil Chronicles

    […] Le Bikini nous a offert un assez bon son et des lumières acceptables mais qui ne revient pas les photographes mais ça reste moins pire qu’à Grenoble, dixit mon collègue Metalfreak dans son report (http://www.soilchronicles.fr/reports/kreator-grenoble2017). […]

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