Photos + report : Fast Freddy

Déjà la troisième édition pour ce jeune festival qui pour l’occasion présentait déjà une bien belle affiche qui balayait large : Death, Thrash, Heavy, Folk Metal au programme d’une journée qui a tenu toutes ses promesses ! Le thermomètre annonce une trentaine de degrés du côté de Montagny en ce premier jour de juin… C’est peu par rapport à la fournaise dans laquelle les groupes ont assuré des prestations à la hauteur de l’évènement ! Côté orga, rien à redire sinon féliciter toutes celles et ceux qui autour de Mick ont œuvré sans relâche depuis plusieurs mois pour nous proposer un fest de très grande qualité sous tous ses aspects ! Il s’en est d’ailleurs fallu de très peu pour que ce dernier n’affiche sold out… Partie remise ! Place à la scène !

C’est Monolyth, combo de la région parisienne, qui se charge d’ouvrir cette édition ! Bien qu’il ne soit qu’à peine 14h00, il y a déjà une petite affluence qui ne tarde pas à manifester son approbation dès les premiers morceaux ! Le Death melo proposé est teinté de passages tantôt thrash, tantôt rappelant BFMV ! Chacun des membres y met du sien pour offrir un excellent set en s’appuyant sur les morceaux phares des 2 albums sortis depuis leurs 12 ans d’existence ! L’énergie dégagée et l’implication dans le jeu de scène font adhérer le public qui se régale, en particulier sur « Bretayed again » et « The after vultures » titre qui marquera la fin du set ! Bref, un fest bien lancé au final !

Fait déjà chaud dans la salle… Mais c’est sans compter sur Buy Jupiter qui va expédier un concert sur les charbons ardents ! Les Lyonnais qui viennent de sortir le 3ème EP clôturant leur trilogie sont remontés comme des pendules et vont filer une suée dégoulinante à la salle entière ! Depuis plus de 7 ans, Buy Jupiter donne dans un Metal extrême qualifié souvent de moderne puisqu’il est influencé par des formations comme Meshuggah ou encore Textures ! Comme à chaque fois qu’il m’ait été donné la possibilité de les voir en live, j’assiste à un véritable rouleau compresseur visuel et sonore qui aplatit tout ce qui se trouve sur son passage ! Quelle puissance dans la construction musicale et l’exécution des morceaux, quelle présence scénique… Lucas et Martin forment un duo basse-batterie d’une efficacité redoutable, les guitares ajoutant à coups de riffs acérés et saccadés de la puissance dans cet engrenage époustouflant… Quant au frontman, il multiplie les incursions dans le public qui le porte aux nues dans un final dantesque ! Je le dis encore une fois, Buy Jupiter a un potentiel énorme et ce n’est probablement pas l’assemblée du jour qui va me contredire !

A peine le temps de faire un crochet pour respirer à l’extérieur et se rafraîchir que les Suisses de Voice Of Ruin entament déjà leur show ! Après avoir fait une petite pause ces derniers temps, ils reviennent avec une envie démultipliée qui se traduit par un set exécuté de main de maître à coups de headbanging à répétition ! Que ce soit « Snakes in my head » qui ouvrait le set, « Holy venom » ou encore « Disgust », chaque titre est accueilli chaleureusement par le public qui apprécie le Metal envoyé avec la précision d’une horloge… Suisse de préférence ou de référence ou les deux ! Point à souligner, l’excellente communication de Randy avec le public qui là aussi est appréciée comme il se doit ! Parfaite remise en jambe donc pour Voice Of Ruin qui va monter en puissance et qui sera cet été à l’affiche en support de Jinjer et aussi au Metal Days… Juste récompense du talent et du travail accompli !

Ahhhh l’Italie ! Son Colisée, sa Scala… Mais surtout sa scène Metal qui regorge elle aussi de superbes groupes émergeants comme Ulvedhaar, Ira, Warmblood, Hideous Divinity pour ne citer qu’eux ! Pour le coup, ce sont les thrasher d’Ultra Violence qui se chargent d’apporter la touche transalpine au Lions Metal Fest ! Et bien, en fait, ce n’est pas une touche mais une grosse baffe dans nos faces qu’Ultra Violence nous balance ! Du bon vieux Thrash old school qui file un bon coup d’fouet en cette fin d’après-midi ! Pas de temps mort durant la quarantaine de minutes de show expédié vitesse grand V à l’image de l’avalanche de riffs tranchants qui se succèdent de titre en titre ! La fougue de la jeunesse est bien visible sur scène, Robba s’entreprenant sans retenue pour malmener sa basse, tandis que derrière les fûts, Simone donne la pleine mesure de ses capacités là aussi en vidant les soutes ! Jeunesse certes mais maitrise du genre avec la sérénité de vieux briscards à l’image de Loris impassible devant le combat incessant dans le mosh pit ! Bref, cette incartade de Thrash all over us a fait grand bien ! Grazie mille Ragazzi !

On reste dans le old school avec Lonewolf combo de heavy metal classique version Germany in the eighties ! On se dit que le set va peut-être paraitre fade après la dérouillée que l’on vient de prendre… C’est sans connaitre la bande de loups solitaires expérimentés qui file tranquillement vers ses 30 années d’existence et qui est renforcée pour le coup par Läther Deth (Schräpnel / ex-Rising Steel) à la guitare ! Pas de surprise côté musique, on sait à quoi s’attendre et sur scène également du reste avec des jeux de scènes coordonnés qui fleurent bon le heavy teuton de la plus belle époque ! Le public adhère totalement et participe activement à la fête parce que la magie opère ! Alors, qu’on se le dise, les loups hurlent encore et pas qu’un peu !

C’est au tour de Destinity de s’accaparer les planches ! On ne peut qu’être interpellé par la prestation des locaux de ce LMF tant par la puissance de leur Death  mélodique proposé, que par la présence scénique et la joie (fierté) dégagée par l’ensemble des membres de ce groupe que l’on se plait à (re)voir ou découvrir pour certains ! Imagine un peu, t’es juste un ado boutonneux dans les nineties dans un petit bled que la plupart n’arrive pas à localiser sur une carte de géo et tu te dis avec les potos avec lesquels tu tentes contre vents et marées de faire entendre ta musique Metal qu’un jour, tu seras sur scène sur tes terres ! Comme le rêve devient réalité ce soir, cela explique tout bonnement l’état d’esprit qui anime le groupe ! Mick (chant) ne tient pas en place sur scène l’arpentant de long en large en haranguant le public régulièrement ! Il s’octroiera même un bain de foule dans le final, quoi de plus normal dans de pareilles circonstances. Bref du bonheur sur scène mais du délire dans le public qui a communié sans se faire prier ! Next step pour Destinity, la scène du mythique Hellfest (Metal Corner) sur laquelle ils n’iront pas faire de la figuration, qu’on se le dise !

Déjà bien ravagé par les six groupes qui se sont succédés, chacun part se ravitailler pour affronter comme il soit le plat de résistance qui arrive ! Benighted, combo ligérien proposant du Brutal Death empreint de Grind depuis plus de vingt ans démarre fort… Et ne fléchira pas tout au long du set provoquant l’hystérie dans la fosse ! « Vous êtes des malades » se plait à répéter Julien (chant) entre les morceaux face au spectacle qui se déroule sous ses yeux ! Mais c’est vous, Benighted, les authentiques malades, ceux qui nous servent de la brutalité en barre à travers une prestation scénique qui ne l’est pas moins pour nous mettre dans de pareils états ! Le show est rodé, ficelé, assuré par les membres tous très expérimentés et très pro surtout. Le petit plus, une communication au top avec le public ! C’est un régal tout simplement de pouvoir assister à un tel live qui est de ceux dont vous vous souvenez longuement ! Chapeau les gars !

Ceux qui pensaient qu’avec les russes D’Arkona, il allait souffler un vent de fraîcheur ont vite déchanter ! Masha et ses comparses en avaient décidé autrement ! L’intensité avec laquelle Arkona a distillé son set n’a pas eu pour effet de faire descendre la température dans la fournaise du LMF ! Le groupe est en tour européen jusqu’en août avant d’entamer un tour outre-Atlantique ! On a donc droit à un show millimétré plébiscité par le public adepte du genre folk/pagan Metal ! Les touches de cornemuse et de flûte apportées au gré des morceaux et le charme naturel dégagé par Masha ont produit leur effet ! Bref, une prestation aboutie et appréciée au final !

Place à la tête d’affiche, place à la bande à Vader… Oui je sais… En fait va falloir attendre un petit peu car des problèmes pour raccorder la batterie décalent légèrement le show… Certains y allant de leur Vader est de trop Satanas ! Oui je sais…

Passé cela, les Polonais déboulent sur scène et dès le premier morceau, tout est oublié tant le spectacle est à la hauteur des attentes d’un public certes fatigué mais qui veut encore en découdre ! Les Polonais le sentent bien et adjoignent à la qualité de leur Death/Thrash qui fait référence une prestation énergique en faisant participer la salle à l’allégresse générale ! C’est propre, c’est pro, c’est huilé, Vader a des allures de machine de guerre sur scène ! ça headbangue dans tous les sens sur chacun des classiques qui nous est proposé ! Pajak est déchaîné, s’amusant avec le public, Peter est au top, Hal à la basse n’est pas en reste, quant à James, il extériorise son énervement du début pour envoyer la soudure derrière les fûts ! Du grand Vader comme toujours, pour le plaisir de tous les festivaliers !

Clap de fin pour cette troisième édition qui a été largement en cible ! Une orga ficelée, des groupes qui ont tout donné et un public « de malades » pour reprendre les mots de Julien (Benighted) ! une réussite tout simplement ! See you next year !