Photos + report : Metalfreak
On n’est même pas encore en été que les tenues légères, les débardeurs et autres tenues (f)estivalières sont déjà de rigueur en ce samedi 02 juin 2018.
C’est qu’on affiche plus de trente degrés, là où peu de temps avant on s’inquiétait sévèrement de la météo tant les températures avaient tendance à nous rendre sceptiques quant au réchauffement climatique…
Enfin ça, c’était avant la date du deuxième Lions Metal Festival qui réunissait à nouveau à la salle du Trait d’Union de Montagny toute une flopée de metalleux en mal de bons groupes…
C’est que le Mick et tout son staff se sont cassés le cul pour nous offrir une nouvelle affiche digne de ce nom : entre Shotgun Logic, Aesmah, Sangdragon, In Arkadia, Necrodeath, Nightmare, Loudblast, Elvenking et Grave, il y avait de quoi satisfaire beaucoup de monde !
On ne reviendra pas sur le sempiternel « les absents ont toujours tort » mais il faut reconnaitre que ceux qui se sont trouvé des excuses à la con pour ne pas venir ont de quoi se les bouffer !
Quant aux excuses valables, c’est une autre histoire, mais dommage quand même…
C’est donc sous une chaleur à acheter une maison en viager qu’un obscur petit groupe de thrash metal old school a la lourde tâche d’ouvrir le festival.
Ben mes cochons, ils ont fait fort : un putain de thrash metal avec l’urgence digne d’un « Bonded by blood », la férocité d’un « Darkness descends », la méchanceté d’un « Show no mercy »… Franchement, le vieux thrasher que je suis en a eu les cervicales qui s’excitaient toutes seules et il n’en fallait pas moins pour que je chope le chanteur au vol après son set pour mettre une option sur un EP qui allait paraitre la semaine suivante et qui a fini par être chroniqué en nos pages.
Quoi de mieux qu’une bonne baffe pour commencer ? Les Lyonnais de Shotgun Logic nous l’ont collée d’entrée…
Aesmah suivait et la furie descendait d’un cran mais l’invitation à un voyage onirique et épique par le biais de leur death metal mélodique s’est fait de façon naturelle.
Les (eux aussi) Lyonnais nous ont montré une haute technicité avec une approche des compositions relativement originale : je ne connaissais pas mais je me suis retrouvé séduit par ce groupe pourtant pratiquant un genre musical qui n’est pas celui sur lequel je viens spontanément…
Bref, pour ma part, à suivre…
Eux, j’avoue, je les attendais avec impatience.
L’univers de Vincent Urbain, tant avec Akhenaton qu’avec The Seven Gates ou Daemonium m’a toujours fasciné mais il faut reconnaitre qu’avec Sangdragon, il a poussé le bouchon très loin.
D’autant plus loin que son groupe est composé de musiciens high level.
Leur black / death metal symphonique fait mouche à chaque riff, à chaque ambiance et chaque artiste construit à sa manière l’œuvre du groupe, que ce soient les guitaristes, bassiste, clavier, choristes ou le (nouveau) batteur.
Un set de pur bonheur…
(Et je ne vous raconte pas la claque prise quelques semaines plus tard en acoustique lors d’un festival médiéval…)
On change d’époque : les médiévaux Sangdragon laissant la place aux urbains – un comble quand on connait le nom du leader de Sangdragon) – In Arkadia…
Ceux qui les connaissent savent à quoi s’attendre : une grosse branlée à grands renforts d’uppercuts non-stop bien dans la face.
Ce qui est remarquable au fur et à mesure qu’on les voit, c’est les progrès tant dans la brutalité que dans la précision, s’offrant même le luxe d’arborer des looks originaux (le batteur et le gratteux en tête), et le tabassage en règle a été sans discontinuer du premier au dernier riff.
Il n’a pas fallu beaucoup de temps au public pour déclencher les premiers pogos et le set s’est vu (une nouvelle fois) monstrueux : les gaillards ont l’habitude de la scène et du combat, ils n’ont pas manqué de nous le rappeler…
Bref, une tuerie !
Et place aux premières légendes de la soirée.
Mince : quand Mick avait annoncé sur les réseaux sociaux une légende du thrash metal Italien, deux noms me sont de suite venus : Bulldozer et Necrodeath.
Pour l’un comme pour l’autre, j’en étais excité comme un acarien au salon de l’édredon.
Et quand on sait que le dernier album « The age of dead Christ » est le retour à ce que Necrodeath faisait à son début de carrière, le fan de black / thrash metal ne pouvait que les regarder / écouter avec les yeux et oreilles du fan…
Bon sang : quel retour en arrière, quelle énergie, quelle furie. Plus de trente ans d’existence et une patate infernale : le groupe a joué comme si c’était leur dernier concert…
Bravo et merci Messieurs !
Que dire de Nightmare que je n’ai pas encore dit ?
Comment exprimer une nouvelle fois une admiration pour un groupe qui, quel que soit le line up, continue d’enchanter ses fans ?
Encore une fois, le line up a dû être modifié en raison d’une sale blessure au bras d’un Piv qui a du déclarer forfait peu de jours avant, Niels (Titans Fall Harder) le remplaçant au pied levé… et n’a vraiment pas eu à rougie de sa prestation, loin de là ! Définitivement la marque d’un (futur) grand niveau batteur.
Pour le reste, les gratteux restent de véritables tueurs sur scène, et Maggy prouve à chaque concert que le groupe a définitivement fait le bon choix en la recrutant à la place d’un Jo Amore qu’on pouvait légitimement imaginer comme irremplaçable… à l’époque !
C’est dire le talent de la Belle…
Bref, encore une fois un set ultra carré d’une valeur sure du metal hexagonal.
Tant qu’on y est dans les valeurs sures et des légendes du côté de nos frontières, difficile de ne pas parler de Loudblast et de son leader Stéphane Buriez qui, à 54 balais, continuer de distribuer les baffes en montrant aux petits jeunes qu’il est toujours là pour un moment et qu’on n’a pas fini de compter avec lui.
A l’instar des Mercyless, Agressor ou Crusher, Loudblast montre qu’il n’a plus rien à prouver, scéniquement parlant, depuis bien longtemps et enchaîne les bastonnades avec une aisance qui frôle l’insolence.
Malgré tout, il serait peut-être enfin temps de nous balancer un successeur à « Burial ground ».
Et puis, tant qu’on y est, nous jouer à nouveau le méchant « Black death »… non ? Vraiment pas ?
Et je chipote si je veux !
Là, je chipoterai beaucoup moins.
Et pourtant j’ai essayé.
Et pourtant je me suis (forcé à) écouter leurs albums avant le festival en me disant que, si ça se trouvait, ça pourrait me plaire…
Rien n’y a fait.
Alors je me suis imaginer que, comme Therion à une époque, que j’allais aimer en live tout en détestant en albums…
Et bien toujours pas : le folk n’est définitivement pas ma came…
Je ne peux nier une énergie communicative, que tout est bien carré, propre et parfaitement mis en place, mais Elvenking évolue dans un genre pour lequel je n’arrive pas à accrocher.
Le talent et le professionnalisme du groupe n’est surement pas à remettre en cause et si j’en juge par la réaction du public, ils ont tout explosé…
Mais moi, définitivement, je n’aime pas !
Et peut-être aussi que je n’attendais que les héros de la soirée…
Mes héros !
Merde, Grave…
27 ans après la sortie d’un « Into the grave », je les voyais enfin !
Pour la première fois…
27 ans que je les kiffe… euh… grave !
Je m’attendais à une leçon de death metal, j’espérais une leçon de death metal, j’ai fantasmé une leçon de death metal… j’ai eu une leçon de death metal.
Du genre de celle qui te laisse poser ton appareil photo et te mettre au milieu du public pour communier avec lui sur ce qui a été LA plus grosse déflagration de la journée, sans faire injure aux autres groupes.
Mais Grave en live, c’est juste infernal…
« You’ll never see… », qu’ils disaient…
C’est sur que je ne verrai pas souvent une telle démonstration de force !
La dernière fois que j’avais vibré comme ça, c’était lors d’un concert de Bolt Thrower à Lyon…
Grave nous a mis « dans le cercueil »…
C’est comme ça !
Comme une certaine marque de pâte à tartiner, Grave nous prouve, à l’instar de Necrodeath, que trente ans d’expérience feront toujours la différence.
Et là aussi, un nouvel album serait le bienvenue après un « Out of respect for the dead » qui date déjà de 2015…
La soirée s’arrête sur un set qu’on a langui mais qui n’a en rien déçu.
Mick et son équipe peuvent être fiers de ce petit festival qui va grandir dans les années à venir et ça ne sera que mérité.
Grand merci à toute cette équipe qui sait aussi accueillir au mieux son public et ses invités.
Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour 2019 et on fait confiance à Mick pour nous dégotter une affiche de ouf…
https://www.lionsmetalfestival.com/
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