Photos + report : Metalfreak

Il me faut l’avouer, le Lions Metal est incontestablement un des festivals dans lesquels je me sens le mieux, avec peut être le Sylak. Un évènement à taille humaine, avec des membres d’un staff qui – majoritairement – a le respect tant des festivaliers que des photographes / reporters accrédités. Et en ça, on peut dire que Mick a le soucis du détail, tant par la qualité des affiches qu’il propose que par le soucis du bien être de chacun. Et en ça, on ne peut que le remercier.
L’accueil est toujours excellent de sa part, on ne le dit jamais assez… et l’affiche de cette version 2024 était purement énorme.

Ayant laissé la place à notre toujours excellent Fast Freddy pour l’édition 2023 (>> ici << et >> là <<), j’ai eu l’agréable surprise de voir que le festival se tenait à nouveau dans la salle « Le trait d’union« . Il faut dire que la chaleur intense lors de l’édition 2022 était plutôt suffocante… Et surtout, revoir quelques amis photographes comme Chris, Esther, Freddy, Jean-Claude notre Gaulois favori, Alain, Roger, Olivier ou Christophe, c’était l’assurance d’une belle ambiance dans le pit. Il ne manquait que Denis pour que la fête soit complète. Next time, Dude…

Et niveau groupes, on peut dire qu’on a été gâtés ! La qualité n’a pas tardé à être au rendez-vous avec les Roannais d’Ashed Winter ! Ce n’est jamais évident pour un jeune groupe émergeant d’avoir la lourde tâche d’ouvrir un festival mais il faut reconnaitre que les cinq membres ont scotché tout le monde d’entrée.

Le groupe a débuté alors que tout le monde pensait qu’ils en étaient encore aux balances et, même nous, photographes, déjà présents dans la salle, avons été surpris ! D’entrée, on se mange pleine face une furie thrash / death metal bien brutal avec une chanteuse qui growle à s’en déchirer les cordes vocales. Belle entrée en matière, ça donnait le ton !

Les lights s’assombrissent, la musique aussi ! Catubodua entre en scène et ce n’est pas la même ambiance ! La brutalité a fait place à la noirceur, la froideur a remplacé la chaleur, la fluidité a disparu au profit d’une ambiance oppressante ! Bref, la formation Rhône-Alpine a distillé son pagan black metal avec rage et efficacité au point qu’on s’est pris une deuxième claque en deux groupes.

On reste en Rhône-Alpes mais si tu crois que la violence musicale va se calmer un tantinet, tu peux te coller le horns up dans l’œil jusqu’à l’omoplate ! Hysteria est venu clairement en découdre avec la ferme intention de faire le plus de dégâts possibles. Pari réussi ? Evidemment ! Qui en doutait ?

Après le death metal, après le black metal, quoi de plus naturel que de se prendre une bonne dose de… black / death metal ? Mick voulait une affiche brutale ? Il l’a eue ! Et nous, on l’a prise pleine face. Hysteria s’est montré impitoyable et nous, on en redemandait !

Direct, cru, implacable ! Pour ma part une des premières vraies grosses baffes de la journée !

Une intro que même les plus kitsch des musiciens adorateurs de Tyrol Musick n’auraient pas osé imaginé et c’est parti pour une nouvelle dose d’outrance musicale ! Cette fois, on s’exporte un peu direction les Pays Bas avec les frappadingues d’Abrupt Demise. Si ça ne plaisantait pas avant, maintenant ça ne rigole plus du tout ! Tu voulais ta dose de brutalité ? Les quatre Néerlandais te la collent tel un direct en plein visage.

Les plus sensibles auront fait un tour à l’extérieur, les plus indécrottables du genre déclencheront les premiers pogos de la journée. C’est mathématique !

Retour en France, à Grenoble plus exactement pour que je me revoie enfin un nouveau concert des thrash / hardcoreux de Eight Sins ! « Straight to Namek » m’ayant bien scotché l’an dernier et pour les avoir vus plusieurs fois en concert par le passé, je n’étais pas en terrain inconnu avec eux. Je savais qu’on allait tous se prendre mandales sur mandales et que le groupe allait envoyer du lourd.

Et dans la fosse, ça a été un bordel sans nom, au point d’assister enfin aux premiers slams du festival !

Bref, inutile de chercher la moindre finesse (les ballons aux formes phalliques suffisent à eux-mêmes pour le prouver) : si sur scène ça hurlait, bondissait et envoyait du bois à en battre le record du plus gros barbecue de la planète, dans le pit, ça secouait de tous les côtés entre les slams, le pogos et toute autre joyeusetés que finalement seul le hardcore peut nous apporter !

Lorsque j’ai su que j’allais enfin les revoir, je me suis retrouvé aussi excité qu’un chercheur dans un laboratoire pharmaceutique à l’annonce d’une pandémie mondiale ! Mortuary fait les beaux jours du death / thrash metal hexagonal depuis tellement longtemps et avec une telle régularité qu’ils imposent le respect rien qu’à l’évocation de leur nom !

A moins d’avoir fait un gros séjour en prison ces vingt dernières années, quand on vient voir les Nancéens en concert, on sait qu’on va avoir droit à un set des plus violents, précis et radical possible. Et si on ne le savait pas avant, maintenant on est au courant ! Et une fois de plus, ils n’ont pas déçu, Mortuary a tout dévasté, et on ne compte plus le nombres de cervicales qui ont souffert pendant le set, mêmes celles de fans pourtant avertis, c’est dire !

J’aime AcoD… Que dis-je, j’adore AcoD ! Au point de les avoir vus plusieurs fois cette année. AcoD, c’est un son toujours très propre au service de compositions particulièrement efficaces que je ne me lasse pas d’écouter en CD. Mieux que ça : en live, c’est millimétré, carré. C’est bien simple : si on ferme les yeux et on fait abstraction du public autour, on a l’impression de s’écouter le CD.

Et si on ouvre les yeux, on a aussi l’impression d’écouter le CD. Parce que le groupe, on ne le voit pas, noyé dans une fumée incessante accompagnée par des lumières trèèèès rouges… et de face ! Autant dire que je n’adhère que très peu le principe : dans la phrase « je vais voir un groupe sur scène », il y a « voir » : compliqué pour le spectateur, et ça rend le travail des photographes particulièrement compliqué. Dans ces conditions, je préfère m’écouter le CD tranquillement chez moi, ce qui évite toute forme de frustration photographique… Les fans aiment, communient avec leur héros du moment. L’essentiel est là ! Impitoyablement efficaces cependant…

J’avoue que le black / death metal symphonique un rien industriel de Shade Empire m’a un rien laissé froid ! La raison est que je commençais à piaffer d’impatience pour le groupe qui suivait. Malgré tout, ce que propose musicalement la formation Finlandaise n’est absolument pas ma came. Au vu des réaction dans le public, je devais être le seul (ou presque). Je me dois d’être beau joueur, tout est bien en place et bon nombres de passages sont juste magnifiques.

Mais le côté symphonique n’est pas du tout ce que je préfère (quelque soit le groupe). Et puis, bon, la faim commençait à me tirailler tout doucement et hors de question de louper ne serait-ce qu’une seconde du groupe suivant pour cause d’attente trop longue au foodtruck d’en face !

Il est clair que si on m’avait dit « Tu vas au Lions Metal Festival mais tu n’as le droit de voir qu’un seul groupe« , c’est incontestablement Legion Of The Damned que j’aurais choisi et ce, pour plusieurs raisons ! La première et la plus évidente pour moi est que je ne les avais jamais vus jusqu’alors ! Ensuite, j’en suis extrêmement fan depuis le jour où « Malevolent rapture » est passé pour la première fois sur ma platine, en 2006…

Ces Hollandais-là sont tout ce que j’aime dans le thrash metal et, sur les huit albums sortis à ce jour, aucun ne m’a déçu ! « Poison chalice », sorti pourtant l’an dernier, tourne encore régulièrement dans mon lecteur tant il représente une des plus grosses baffes prises en 2023.

Et ils n’ont pas déçu : quelle belle leçon de thrash metal, de quoi en lâcher son appareil photo pour aller secouer le pit avec les copains ! Pour moi sans aucun doute possible le concert de la journée !

Dans mon esprit, passer derrière Legion Of The Damned n’était pas un cadeau pour le dernier groupe de la soirée. Je t’en foutrais, c’était sans compter sur Harakiri For The Sky que je venais voir plus par curiosité que par intérêt ! Et je ne sais pas pourquoi, mais chaque moment passé à les écouter me poussait à rester et apprécier ce groupe de post black metal qui, manifestement, a son public et un capital sympathie assez énorme ! J’avoue que l’écoute des albums qu’ils ont sorti m’ont laissé plutôt froid…

Mais au fur et à mesure que le concert s’égrène, le manque d’intérêt a fait place à la curiosité, la curiosité à l’envie d’en savoir plus. L’ambiance enfumée était de celle à faire rouspéter les plus ronchons des photographes (je ne citerai pas de nomS) mais il me faut être beau joueur, je me suis retrouvé captivé par ce que je voyais et entendais.

Bref, les autrichiens concluaient de belle manière la journée des groupes sur scène, place à un DJ (DJ Molys Bely) pour nous coller un after digne de ce nom. Sinon, il parait qu’on devait avoir les brutaux Teutons d’Acranius mais ils ont préféré, tels des footballeurs mercenaires, ne pas tenir leurs engagements pour aller prêcher leur bonne parole à Dubaï ! On a le professionnalisme qu’on peut… En contrepartie, et merci à eux, les groupes ont accepté de rallonger de quelques minutes leur set !

Une belle première journée très intense et haute en couleurs. Direction l’hôtel pour dormir un minimum parce que le lendemain, au vu des groupes annoncés, ça n’allait pas fléchir d’un iota !