Hypocrisy, Survivors Zero, FMR : Long Time, No Death @ Lyon [07.02.2010] ...
Et bien, ce sera un tout nouveau groupe qui montera sur scène, donnant ce soir son premier (et peut être dernier) concert et pour cause : FMR (un subtil jeu de lettres se cache dernière ce patronyme), a été monté spécialement pour l’occasion. Mais pourtant, aux commandes de cette éphémère embarcation, il ne s’agit nullement de débutants, FMR se voulant une sorte de all-star-band rhônalpin composé d’Eric de Benighted à la basse et de David et André (tous deux ex-Destinity) au chant et aux guitares. Le groupe parait un peu crispé (qui ne le serait pas en ouvrant pour la bande à Tägtgren) et un peu hésitant scéniquement, mais tente de mettre le feu aux poudres avec son death très … influencé par Hypocrisy, justement. Le chant guttural ‘aspiré’ passe plutôt bien, quelques parties de guitares mélodiques font mouche, mais sur la longueur le tout devient un peu redondant, les titres tendant à se ressembler. Assorti de petites blagues envers le public et d’autodérision, ne se prenant pas la tête inutilement, FMR rempli tout de même son rôle d’ouvreur avec brio.
Pas le temps de se commander une bière et de la vider que les gars de Survivors Zero sont déjà sur les planches ! Aïe, et les traditions bordel ?! Rien de dramatique cependant, car contrairement à ce que l’on aurait pu penser, le Ninkasi Kao n’est pas complet ce soir, ce qui permet de déguster et sa bière et le show en prenant un peu de recul. L’entame des finlandais (et le set d’une manière générale) va être tonitruante : le son est bon, la prestation est carrée et le public se prend vite au jeu, déclenchant rapidement les premiers pogos de la soirée. Le groupe est de bonne humeur ce qui n’enlève rien au plaisir (même pour du death). En revanche, côté compositions rien de bien neuf sous le soleil scandinave, la musique du combo ne s’écartant pas trop des standards du genre. Mais le tout reste plutôt bien foutu, avouons-le, ce qui donne envie de jeter une oreille sur « CMXCIX« , leur premier opus sorti l’Automne dernier.
Bon, c’est pas tout ça, mais il est maintenant grand temps d’acclamer Peter Tägtgren et ses potes comme il se doit pour leur retour en terre lyonnaise. Car entre Lyon et Hypocrisy, il y a un passif qui remonte à 2002, lors d’un passage en première partie d’Immortal, ou le leader du groupe, bousculé par des connards de facho (excusez moi ce pléonasme) montés sur scène, avait préféré stopper net la prestation après 4-5 titres seulement, au grand damne des fans ayant payé leur place. Mais le passé étant ce qu’il est, c’est un groupe lui aussi en pleine promotion de son nouvel album « A Taste Of Extreme Divinity » qui débarque, prêt à remettre les compteurs à zéro. Compteurs dont l’aiguille ne restera pas bien longtemps au repos puisque le show débutera au quart de tour, assez logiquement par les deux premiers titres du dernier opus ‘Valley of the damned’ et ‘Hang him high’, aux mélodies imparables taillées pour le live. Hélas, cela semble devenir une habitude au Ninkasi, mais les têtes d’affiches ne sont décidément pas gâtées par le son relativement brouillon, qui vire à l’infâme bouillie dès l’apparition des orchestrations, reléguant rapidement guitares et voix au rang de simples souvenirs. Un morceau comme ‘Fractured millennium’ en fait indubitablement les frais, méconnaissable sous ce mixe indigne (quelle ironie lorsqu’on sait que Peter Tägtgren est un producteur réputé de la scène suédoise). Bref, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, on ne pourra s’empêcher de beugler et d’applaudir les titres suivants, jusqu’au down-tempo et désormais classique ‘Eraser’. Mise à part les problèmes sonores, l’interprétation est sans faille, Horgh assurant à la batterie tandis que Mikael Hedlund, sans en faire des tonnes, rempli son taf à la basse.
Et alors qu’Hypocrisy se lance dans l’interprétation d’un medley de ses trois premiers albums, sans que personne ne s’y attende vraiment (pas même le groupe d’ailleurs), le concert va être victime d’une chute soudaine d’intensité. La faute à un manque de communication ? A des titres que les spectateurs connaissent moins ? On ne sait pas … Toujours est-il que le show se trouve engluer dans un espèce de ‘ventre-mou’ d’un gros quart d’heure, qui lui sera fatal jusqu’à la prochaine prise de parole voyant le sieur Tägtgren demander au public si il aime les chansons d’amour et lui proposer : ‘Let the knife do the talking’, tout un programme. Et voilà que la sauce reprend, enfin ! La machine à baffe semble donc repartie pour de bon, mais pour peu de temps car après les excellents ‘Weed out the weak’ et ‘Fire in the sky’, voici que le groupe s’éclipse déjà (après 1h10 à peine de show) et revient pour un rappel de deux titres seulement, dont le logique ‘The final chapter’, qui envoient la purée certes, mais quand même !
C’est donc sur un sentiment mitigé que je regagnerai mes pénates. Satisfait certes, d’avoir enfin pu voir Hypocrisy, mais assez déçu de la prestation d’une manière générale. Certains facteurs furent extérieurs au groupe, comme le son pour lequel les suédois ne pouvaient pas grand chose (quoique …) mais d’autres comme le choix de cette setlist partant un peu dans tous les sens (même si de très bons titres étaient présents), m’auront refroidis : un medley des 3 premiers albums et seulement 2 chansons post-2000 (exceptées les extraits du dernier album) … ouais, je ne sais pas. Là comme ça, je ne vois qu’une solution : jouer plus de 1h20, la prochaine fois.
Setlist de Hypocrisy :
01. Valley of the damned
02. Hang him high
03. Fractured millennium
04. Adjusting the sun
05. Eraser
06. Medley (Pleasure of molestation/Osculum obscenum/Penetralia/Apocalypse/The fourth dimension)
07. Killing art
08. A coming race
09. Let the knife do the talking
10. Weed out the weak
11. Fire in the sky
— Rappel —
12. Roswell 47
13. The final chapter
Laissez un commentaire