Meshuggah + High On Fire (Lyon, Transbordeur, 27 novembre 2016) ...
Photos + report : Laura K
Parfois c’est une question de sensibilité artistique et parfois c’est juste une question de timing.
Dans le cas des américains de High on Fire, c’était juste une question de mauvais timing.
Car oui, il y a une énergie folle chez High on Fire, des gros riffs qui tachent et qui bousculent, une basse bien grasse et une batterie qui vous attrape et qui ne vous lâche pas.
C’est monstrueux, c’est sauvage, c’est intense et c’est aussi, sûrement, 25 ans de sexe, bourbon et rock’n’roll.
Mais ce mélange particulier de sludge et de stoner n’était peut-être pas l’émulsifiant le plus efficace juste avant Meshuggah.
Cela dit, High on Fire fait quand même très bien son boulot : le public s’emballe, un petit mosh pit timide mais tenace se lance et la foule se presse contre la scène.
Reste qu’il y a autant de monde dehors que dedans.
Le problème ne vient pas de High on Fire mais du fait qu’une grande partie du public est bien trop occupée à attendre Meshuggah.
Le Transbordeur semble d’ailleurs bien petit ce soir vu le monde qu’il y a devant la salle, dans la cours, vers le bar et déjà devant la scène.
Plus l’heure avance, plus la salle se remplit et, dès les premières balances la foule s’époumone déjà.
Rien que les tests de coup de grosse caisse laissent présager qu’on va se prendre une belle claque.
Et on se prend une belle claque !
Meshuggah fait du Meshuggah et le fait bien.
Leur musique singulière d’une violence implacable est au rendez-vous.
Des vagues de déchainement musical soulèvent le public, morceaux après morceaux.
On a droit à tout ce qui caractérise le groupe suédois : un bloc basse-batterie de folie, intense et dense, des riffs agressifs et dissonants et un chant d’une puissance phénoménale.
Au fil des années, Meshuggah a su peaufiner un véritable spectacle à la mesure de leur musique et nous éblouissent des jeux de lumière inouï.
L’ensemble est tellement spectaculaire par moment que l’on perd un peu le fil de la musique. D’ailleurs lorsque les lasers ont commencé à s’animer sur scène, le public a été comme hypnotisé – puis tout le monde a dégainé son portable pour immortaliser l’instant.
Meshuggah s’éclipse de scène après un peu plus d’une heure de concert pour revenir avec trois derniers morceaux parmi les plus bourrins.
Ils nous laissent alors sonnés et on peut enfin reprendre notre souffle. Et pourtant, on en redemanderait encore.
Merci à Base Productions et au Transbordeur pour ce concert inoubliable.
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