Metalearth Festival (Brest, Espace Léo Ferré, 08 avril 2022) ...
Photos + report : Migou.
GrandeS premièreS pour Mémé qui, en ce début d’avril, est partie faire son premier live report, lors de la première soirée de la première édition du premier festival metal français engagé auprès de l’écologie… Tout un programme !
Vendredi 8 avril 2022, Mémé avait les yeux rivés sur le cadran de sa montre. 12H30 – top départ pour le week-end, top départ pour les vacances ! Et un démarrage au top ! Une petite sieste – oui, Mémé n’est plus toute jeune, vous verrez quand vous aurez son âge -, une douche revigorante, et la voilà à se farder les yeux d’un camaïeu de noir. Normal, ce soir, c’est soirée black metal, à l’Espace Léo Ferré, pour le Metalearth Festival !
Cela faisait près de 1 an ½ qu’elle entendait parler de ce festival engagé en faveur de l’écologie*. Là, Mémé était juste heureuse de voir l’aboutissement de ce projet fou. Le voir et le vivre. Nul doute qu’elle pourra désormais crier à tue-tête « Le Metalearth ? J’y étais, moi, à la première édition ! »
Et là où Mémé peut être fière, c’est non seulement d’avoir vécu cette première édition mais aussi d’être la première à avoir franchi les portes, à 19h pétantes ! Pas une minute de plus, pas une de moins. Et un joli bracelet vert (quoi de plus normal !) avec la mention « Metalearth, engagé et enragé » autour du poignet. Eh oui, au taquet, Mémé !
Cela lui a laissé le temps de muser auprès des stands de « Bretagne Vivante » et de « Sea Shepperd », les deux assos mises à l’honneur pour le volet écolo du fest. Bien sûr, il y avait du merch pour permettre aux assos d’engranger des petits sous. C’est le nerf de la guerre. Mais pas que ! Tout autour, une exposition avait été accrochée pour sensibiliser les festivaliers aux dommages de la pêche accidentelle. Et surtout, derrière le merch, il y avait des porte-paroles en chair et en os (« fleeeeeesh and blooooood », criera le metalleux), présents pour discuter et échanger autour de nos/leurs engagements en matière de protection de la nature.
Mémé avait acheté un pass week-end engagé. Quelques euros seront reversés aux assos. Et puis… elle a bu ! Et l’argent des éco-cups ira directement dans les poches desdites assos. L’engagement écolo, c’est aussi l’aspect local : une blonde de la brasserie des Abers et… une ambrée, La Metalearth, spécialement conçue pour le festival, toujours en local (Brasserie L’Urbaine). Pour le catering, c’était Végan et locavore, préparé par les soins d’un membre de la fratrie organisatrice ! Les groupes ont à maintes reprises remercié chaleureusement cet accueil aux petits oignons (ça tombe bien, Roscoff, c’est à quelques kilomètres).
Il était important de passer un peu de temps sur le sujet. Le volet écolo du festival n’est pas une forme de green washing, mais bel et bien un engagement moral. Voilà, c’est dit !
Juste en face de Sea Shepperd et de Bretagne vivante, se trouvait le merch des groupes. Pour rappel, nous étions à l’ouverture des portes, Mémé était la première. Alors, comme Mémé est une grande timide et que tous les timides, c’est bien connu, sont des fonceurs… elle n’a pas hésité à solliciter une petite interview, alors même que cela n’était pas prévu. C’est Darkenhöld qui s’est plié au jeu, l’aidant même à mener à bien cette première (je vous avais dit que c’était soir de grandes premières) interview. Non préparée ! A la fraîche ! Mémé ne remerciera jamais assez Aldébaran, Cervantès et Aleevok pour leur gentillesse ! (Interview à suivre sur Soil Chronicles, vous vous doutez bien).
Bon, ce n’est pas le tout, mais il faudrait peut-être aller faire un tour en salle, maintenant ! Bah oui… le bar, c’est là. Et surtout, Mémé avait envie de se caler au premier rang pour tenter de prendre quelques clichés. Après une grosse demi-heure, la salle était loin d’être remplie. Tant mieux, me direz-vous, c’est autant de personnes à dévaliser le merch et à aller discuter auprès des assos. Sur scène, un micro auréolé d’une branche morte attendait ses premiers assaillants. C’est Möhrkvlth, groupe Finistérien qui devait entamer les débats. Très attendu, Mémé a vu passer plusieurs t-shirts à leur effigie, mais pour raison de santé, ils ont dû déclarer forfait. C’est là qu’interviennent les 6 membres Lillois de Sorcières, grimés de traces noires bariolant visages et torses (enfin, on n’aura pour preuve que celui du chanteur…).
Tâche ô combien ardue, que celle de démarrer. Il est aux alentours de 19h30-19h45, et la salle reste encore parsemée. Mais qu’à cela ne tienne. Elle se remplira petit à petit, le groupe Sorcières réussissant le pari de rameuter les troupes autour de leur black metal folklorique. Une très belle surprise ! Le charisme du chanteur (pas facile de headbang à côté d’un micro branchu sur une toute petite scène, n’est-ce pas?!), l’énergie débordante du batteur, la délicatesse de la violoniste, la belle présence des deux guitaristes et du bassiste… Ils nous ont happés au passage, présentant ainsi leur premier album « Empoisonné ». C’est simple, entre le Metalearth et le Ar’Vran Fest où ils jouaient le lendemain, leur merch a été littéralement dévalisé ! Un groupe résolument à suivre ! Bravo !
Entre les sets, le temps que chaque groupe s’installe et fasse une petite balance supplémentaire (ce qui n’aura pas empêché quelques petits couacs, vite réglés et sans conséquence pour le public tant tout le festival aura été à la cool et professionnel !)… Entre les sets, donc, disait Mémé qui s’emmêle dans ses histoires, il y avait de courts documentaires projetés, toujours autour des ravages de la pêche dite accidentelle. On ne va pas se mentir, la salle s’est rapidement vidée. Non pas que les documentaires aient pu lasser, mais simplement le besoin de sortir prendre l’air ou fumer. D’ailleurs, je vous ai parlé des mégots recyclés par l’asso Mégo ? Encore un acte écolo ! Et puis, chacun ayant découvert Sorcières, avait alors envie d’aller à la rencontre du groupe aux stands ad hoc (comme le capitaine ! C’est pour rappeler la pêche accidentelle!)
Le second groupe à fouler la scène de l’espace Léo Ferré est de l’écurie LADLO. Après quelques réglages, c’est devant une salle désormais remplie que Les Chants de Nihil, black metal Costarmoricain (Breizh atao !) ont majestueusement fait planer l’ombre de l’aigle doré posé sur leur brassard rouge, logo du groupe. Au menu, 4 titres du dernier album, « Le Tyran et l’Esthète », et 3 autres titres de 3 albums précédents (Les six Leçons, La Liberté Guidant le Fer, Armor). Pour « Le Tyran et l’Esthète », sorti en 2021, le groupe n’a pas eu tant d’occasions de défendre cet album en live, pandémie oblige. Ils l’ont fait de main de maître.
Un set tout en force, émotionnellement parlant. Et le public a répondu présent. Il était là, chauffé à blanc. Ohhhh… Je vous vois venir, vous allez me dire que c’est une soirée black metal et que le blackeux ne bouge pas… ouais ouais ouais…
Ce qui est bien avec qui les groupes qui se veulent a-conventionnels, c’est justement cette possibilité de nous embarquer là où on ne s’y attend pas. Un set de qualité, l’aigle ayant soufflé ses sonnets et autres octosyllabes rimés pleine poire. Ventilation assurée !
Hop ! Troisième et dernier groupe de la soirée !
Et quel groupe ! Darkenhöld, également de l’écurie LADLO, qui avait traversé la France de part en part pour participer au festival. Darkenhöld qui n’avait pas encore repris le chemin des lives. C’était leur premier concert depuis la pandémie. Et le dernier album, « Arcanes et Sortilèges », sorti juste avant les vagues qui ont ravagé le monde culturel et social… S’ils avouent avoir reçu de très bons retours, ils avaient une envie d’en découdre sur scène et voir comment, en face à face, le public allait le recevoir. 3 titres issus de « Arcanes et Sortilèges », sur les 17 de la set-list. Autant dire la hâte et l’envie de jouer qu’ils avaient emmagasinées et qu’ils ont expulsées ce vendredi soir d’avril !
Y a pas à tergiverser, les patrons ce soir, c’était eux ! Si, ainsi placée juste devant de la scène, Mémé a pu parfois passer à côté du son, avec Darkenhöld c’était une autre histoire. Une histoire de Vouivre, comme aime à la chanter le groupe, mais surtout de n’importe où dans la salle, le groupe a réussi à embarquer tout le public. D’ailleurs, Mémé vous a dit que le Festival était quasi sold out, à 3 places près ? De près, de loin, sur le côté ou de l’autre côté, la prestation était im-pec-ca-ble ! Une énergie de malade. Mémé vous avait dit que le groupe précédent, Les Chants de Nihil, avait déjà chauffé la salle à blanc. Là, c’était la fusion totale !
J’en veux pour preuve cette anecdote pour laquelle on va reprendre la tirade d’un précédent paragraphe : « Mais, euh… le blackeux écoute en dodelinant à peine de la tête ». Ouais, ben non ! Non non et non ! Il y avait une telle énergie, monté en crescendo tout au long de la soirée, que Mémé s’est reçu un chevelu sur le dos. Mais que, quoi donc, qu’est-ce ?! Un regard par-dessus l’épaule… Okay, Mémé a parfois le regard revolver, c’est vrai… Mais quoi ! Un pogo en plein concert de black metal ?! C’est dire l’énergie qui se dégageait du set de Darkenhöld.
D’ailleurs, petit aparté pour le batteur de Sorcières, qui ne devait pas être bien loin du pit, puisqu’il est venu s’en excuser (oui… ça a ses avantages, le grand âge) : Non non, le regard n’était pas réprobateur, c’était juste le regard étonné de Mémé, celui de voir un pit dans un concert de black metal !
Et voilà… il a fallu quitter les lieux, après les remerciements nourris des groupes tant pour le public en feu que pour l’accueil des plus chaleureux.
Première soirée, d’un premier festival de metal engagé auprès de l’écologie : un succès !
Il est 1h30… Personne n’a envie de partir. On se retrouve au merch avec les groupes et les assos, on papote, on déguste la Metalearth ambrée, on échange, on sourit. On est bien, hein, Tintin ! Il est 1h30… il est temps de rentrer. Demain, c’est soirée Thrash !
Retrouvez l’interview d’un des fondateurs du Festival, ici même !
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