Photos + report : Metalfreak
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Il y a des matins, comme ça, où on se rend compte qu’on n’a plus vingt ans…
Couché à 2h du matin, lever à 8h… ça pique un peu !
Le petit déjeuner de notre hébergeur – d’une gentillesse absolue, il convient de le préciser – est toujours aussi somptueux, BloodyBarbie et moi-même mangeons comme quatre !
« Tu as vu, BB, j’ai trois ampoules aux pieds »
« T’inquiète, t’en auras le double ce soir »…
J’ai toujours été charmé par son optimisme !
On va éviter de parler des coups de soleil, du dos en compote… Deux détails bien réels qui n’entameront pas notre enthousiasme.
Je colle un coup de pression « hop hop hop, faut qu’on décolle, là !!! », je ne comptais pas louper ne serait-ce qu’un iota du concert des Alsaciens de Los Disidentes Del Sucio Motel.
Et à l’heure, on y était, il y avait même de la marge !
Los Disidentes Del Sucio Motel : je les avais vus débuter au Caf’Conc’ d’Ensisheim il y a bien quinze années de ça et si on m’avait dit ce soir là qu’ils allaient nous coller une telle baffe en ouverture d’un deuxième jour de gros festival comme le Hellfest, je ne l’aurais pas cru, malgré une qualité déjà remarquable.
Le stoner des Alsaciens a gagné en maturité, en férocité.
Plus question du shériff dans leur show, ils sont passé à autre chose : leur musique s’est assombrie, le discours est plus sérieux. LDDSM est bien parti pour faire partie des plus grands, et ça ne sera que mérité.
Toujours est-il que le set proposé, devant un public bien nombreux malgré l’horaire, est prenant du début à la fin. Même que des frissons m’ont parcouru les avant-bras lorsqu’ils ont débuté l’énorme « Kraken »… Show trop court qui se terminera par une reprise de Pink Floyd réadaptée à leur sauce.
Du grand art.
Belle entrée en matière pour un des rares shows que j’ai tenu à voir du début à la fin.
Evidemment, après une claque pareille, la barre était montée très haut.
Pour passer de la Valley à la Mainstage, il faut passer par la Temple : j’en profite pour m’écouter un brin de Monolithe.
Si j’aime ce que j’entends, je savais aussi que Bloodybarbie allait se faire plaisir avec ce groupe et qu’elle est sur place et n’en rate pas une miette : du coup, je ne m’attarde pas dans le pit photo des doomster et part assister au show d’un The New Roses survitaminé, groupe que j’avais eu le plaisir de voir à Grenoble en première partie d’Accept et qui m’avait laissé une forte impression. Impression confirmée sur la Mainstage : les gaillards nous balancent leur hard rock sévèrement burné comme si ce concert était leur dernier et font mouche devant un public conquis d’avance.
Encore une claque de prise ! Mince, ça fait beaucoup et les joues commencent à piquer.
Mais comme j’aime ça, je décide de m’en prendre une autre : avec Carcariass, on sait aussi à quoi s’attendre. Leur death metal hautement technique est une pure boucherie et les connaisseurs ne s’y trompent pas. Carcariass connait une grande cote de sympathie en France et leur show se fait sous les hurlements de plaisir des fans et de leurs applaudissements nourris…
Et en plus, c’est mérité !
Il était temps de faire preuve d’un don d’ubiquité exacerbé pour pouvoir assister tant au show de The Dead Daisies qu’à celui de Monarque.
Étant fan des deux groupes, il a fallu trancher… les sets en deux.
Un quart d’heure pour le groupe de l’ex-Mötley Crüe John Corabi, l’autre pour les Québécois de Monarque.
Bilan des courses ? Égalité, même si la furie sonore des black metalleux était d’une intensité remarquable ! Chacun dans son genre est d’une réelle efficacité et la frustration de n’avoir pu regarder les deux sets en entier était réelle ! Le rendez-vous est pris pour aller applaudir l’un comme l’autre quand ils retraverseront l’Atlantique pour se produire par chez nous.
Crypt Sermon : j’avoue ne pas avoir du tout accroché, mais au vu du regard rempli d’amour de Bloodybarbie pendant leur set, je me suis dit qu’elle en parlera largement mieux que moi. C’est donc par ici : http://www.soilchronicles.fr/reports/hellfest2017jour2-parbloodybarbie
Phil Campbell & The Bastard Sons : en grand fan de Motörhead, je les attendais avec une impatience non dissimulée. Leur EP était suffisamment convainquant qu’on ne pouvait qu’avoir envie d’en voir plus : et c’est qu’ils n’ont pas déçu, les Campbell : des compos à eux, des reprises prévisibles de Motörhead, une plus surprenante de Hawkwind et une apparition de Whitfield Crane (Ugly Kid Joe) sur « Born to raise Hell » et c’est une heure de bonheur absolu auquel on a eu droit.
Merci Messieurs
Big Mouth
Spiders
Rock Out (Motörhead)
Going to Brazil (Motörhead)
Take Aim
Straight Up
Born to Raise Hell (Motörhead) (feat. Whitfield Crane)
No Turning Back
Silver Machine (Hawkwind)
Ace of Spades (Motörhead)
Killed by Death (Motörhead)
Pour le coup, après le clan Campbell, l’envie de me faire une vraie pause repas et repos des jambes se faisait sentir.
Pour retourner au VIP, il fallait passer par l’Altar, donc c’était l’occasion de shooter Nails : le groupe propose un death metal pour le moins efficace mais l’envie de se poser était plus forte. J’ai donc shooté un morceau vite fait avant de manger un morceau d’un autre genre : l’heure de l’interview de Los Disidentes Del Sucio Motel approchant aussi à grand pas, et vu que les grognements de mon estomac commençaient à surplomber ceux du chanteur de Nails, il fallait faire quelque chose d’urgence avant de plomber l’ambiance de l’Altar !
L’interview des Alsaciens terminée, je me dépêche d’aller à la Warzone pour shooter Zeke, groupe dont je suis très fan.
J’arrive au pit photo… « On peut encore shooter vite fait ? », « Pas de problème, viens vite » me dit la fille de la sécurité avec un grand sourire.
Je rentre dans le pit, vise le groupe avec l’appareil photo quand le chanteur dit « Thank you, good bye » avant que le groupe ne disparaisse, me laissant dans un moment de solitude bien réel pendant lequel j’ai eu l’impression que toute la Warzone me regardait en rigolant.
Tant pis, ce sera pour la prochaine fois, je me fais tout petit et retourne à la Mainstage.
Parce que, ce n’est pas pour dire, mais Pretty Maids, ça ne se loupe pas !
Déjà que je vais devoir scinder le show des Danois au profit de Chelsea Grin. Malgré tout, je m’écoute leur show jusqu’à l’explosif « Pandemonium », me privant de trois morceaux (« Bull’s eye », « Little drop of heaven » et surtout « Future World ») pour un Chelsea Grin qui m’aura profondément ennuyé. Est-ce parce que le groupe ne m’a pas convaincu ou parce que ça me faisait chier d’avoir laissé en plan Pretty Maids, mais toujours est-il que j’ai regretté mon choix.
Au moins, je me serai régalé sur les excellents « Mother of all lies », « Kingmaker », « Back to back », « Red, hot and heavy », « Rodeo » et « Pandemonium »… C’est déjà ça de gagné.
Encore un dilemme : Trust ou D.R.I. ? D.R.I. ou Trust ?
Les deux mon colonel, même si je sens que je vais le regretter.
Je commence donc par Trust, que je regrette d’avoir écouté aussi longtemps, la faute à une file d’attente dans le pit qui était telle que je me suis retrouvé à shooter le troisième morceau « Fais où on te dit de faire ».
Très franchement, si le talent des musiciens irréprochables, Norbert Krief en tête, n’est pas à blâmer, l’attitude du chanteur m’a gonflé au plus haut point, semblant ne se contenter que du minimum syndical.
Où est passé le Trust du « Mitard », d’ »Idéal » ou de « Antisocial » ?
A peine fini mes clichés que je cours (si si) à la Warzone pour me consoler sur le set de D.R.I. et, au vu de la folie de ce set, j’ai vraiment pesté d’avoir choisi la Mainstage en premier : une chose est sure, si j’avais commencé par D.R.I., j’aurais assisté au set du début à la fin.
Je le saurai la prochaine fois.
L’air de rien, une telle chaleur use les organismes et décide de me poser au carré VIP pour un temps… indéterminé.
Sauf que !
A peine assis, je commence à papoter avec un ami photographe. De là où on était posés, on jouxtait la Valley et Chelsea Wolfe commence un set qu’on entend parfaitement.
Premier morceau, je me dis que c’est de la bonne musique.
Deuxième morceau, je dis que c’est vraiment excellent.
Troisième morceau, je me lève pour aller assister et shooter le concert.
Comment résumer en un mot ?
Magique !
Après le show : direction le merch et achat d’un album !
Comme quoi, les festivals, c’est aussi pour avoir de vrais coups de cœur.
Les jambes commençant à être vraiment lourdes, je zappe des groupes que j’avais déjà vus (Saxon, Airbourne, Aerosmith, Kreator) pour ne me consacrer plus qu’à Wardruna (et éventuellement Suicidal Tendencies) qui m’aura fait rêver pendant une heure.
Leur ambiance pagan / folk avec des instruments traditionnels et des chants envoutant a été purement merveilleuse et la décision de rester sur ces derniers souvenirs de la journée était vite prise.
Tant pis pour Suicidal Tendencies mais là, je fais à la fois ma feignasse et mon fan de Wardruna…
C’est avec une réelle fatigue physique que Bloodybarbie et moi-même marchons les deux kilomètres qui nous séparent de la voiture.
Le retour a été difficile, luttant contre le sommeil.
Une douche salvatrice, quelques mots pour résumer la journée et on s’est endormis en sursaut.
Le troisième jour s’annonçait lui aussi intense, il fallait reprendre des forces.
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