Photos + report : Metalfreak
Cette première journée de festival a commencé tôt.
On le savait d’avance, c’est la raison pour laquelle je ne me suis pas trop éternisé sur le site du festival le jeudi une fois l’accréditation en poche : une première interview nous attendait dès 9h00 et pas des moindres : rien de moins que Monsieur Xavier Bonnet, Maire de Clisson.
Une grosse demi-heure à questionner un élu par rapport au festival : une première pour Muchy, Bloodybarbie et moi-même, et c’est avec une grande disponibilité et gentillesse qu’il s’est prêté au jeu.
L’interview est à venir en nos pages.
Ensuite ?
Il a fallu aller sur le site se chercher une place de parking.
Belle galère mais finalement on a réussi : je tenais à shooter Putrid Offal sur l’Altar mais nous sommes arrivés trop tard : Sidilarsen se mettait en place et nous balançait trente trop courtes minutes de leur mélange d’électro et de metal.
Sidilarsen en live, c’est une tuerie absolue.
Une intro tenue par le batteur histoire de nous mettre dans l’ambiance et c’est parti pour six titres dont certains valent sacrément le détour (« Retourner la France », « Back to basics », un incroyable « Guerres à vendre », « Fluidité », « Comme on vibre », l’énorme « Des milliards ») et le public déjà très nombreux vu l’heure a répondu présent en leur offrant le premier Wall of Death de l’édition 2017 !
C’est avant « Des milliards » – loupant de ce fait le final repris par tout le public – que je devais m’éclipser afin de shooter rapidement Deathcode Society qui passait en même temps à la Temple, histoire d’illustrer l’interview que je devais faire d’eux dans l’après-midi.
Dans la mesure où j’avais déjà assisté à un show de Myrath quelques semaines auparavant au Metalgresifest, je suis resté à l’Altar pour découvrir Sick Of Stupidity, que je ne connaissais même pas de nom.
Un guitariste, un batteur et deux chanteurs (ça c’est du line up) arrivent sur scène, je me dis qu’on va avoir un bon moment de bestialité.
En même temps, on est à l’Altar, on n’est pas censés s’attendre à de la dentelle !
Dès les premiers riffs, il n’y avait pas photo (enfin si, quelques-unes) : ça partait de partout. Même tout seul, le gratteux foutait un bordel de tous les diables et le batteur se déchirait comme un damné. Quant aux deux hurleurs, ils rivalisaient de cris, hurlements et autres insanités à vitesse grand V.
Bref, une demi-heure de grindcore / crust hyper efficace.
J’ignore combien de titres ont été joués mais ils étaient tous enchaînés, au point qu’il était difficile de reprendre son souffle, ni d’avoir envie de partir.
Belle bourrasque !
C’était presque un crève-cœur de les laisser au milieu de leur set mais juste à côté, je tenais à écouter un peu d’Okkultokrati. Un nom certes à coucher dehors mais une musique crasse au possible, aux forts relents de punk et de Motörhead, offrant une foultitude d’influences à chercher dans le metal, le punk, le gothique, un peu dans le black…
Encore un bon set bien carton.
Retour à la Temple pour aller se faire True Black Dawn et son line up bourré de zicos aguerris dans d’autres formations du black metal : les Finlandais, aux corpsepaints réussis, ne se sont pas faits prier pour nous balancer une musique crue, violente et diaboliquement précise !
Et vite vite, il a fallu se rapatrier au point presse pour deux interviews avec Deathcode Society puis Deficiency…
Les échanges étaient tellement cordiaux et intéressants que ça valait le coup de louper à la fois Wormed, puis Valkyria et enfin Exhumed, que j’avais prévus dans mon running order personnel.
Et vu que je ne m’étais rien mis dans l’estomac (à part de la poussière et déjà quelques litres de flotte et… quelques shooters d’alcools forts à base de 56 herbes à 35° et à boire frappé) depuis le petit déjeuner, il a bien fallu que je me rende compte qu’il gueulait à lui tout seul encore plus fort que les enceintes des Mainstage… Il fallait donc bien faire quelque chose !
C’est donc bien repu que je me retrouve devant la Mainstage pour enfin avoir la possibilité de shooter et surtout d’assister à mon premier concert de Queensrÿche.
Une heure certes, mais quelle heure : ils ont orienté leur set uniquement sur des titres de la période comprise entre “Queen of the reich” (1983) et “Empire” (1990).
Et il faut reconnaitre à Todd La Torre qu’il a définitivement fait oublier Geoff Tate tant son timbre non seulement s’en rapproche mais ne semble pas avoir besoin de forcer son talent.
C’est après avoir entendu « Screaming in Digital« , « I Don’t Believe in Love« , l’intro « I Remember Now« , « Operation : Mindcrime« , « Queen of the Reich« , « Empire« , « Take Hold of the Flame » et « Eyes of a Stranger » qu’on repart comblés certes, mais un tantinet frustrés d’avoir assisté à un set qui méritait bien une deuxième heure de bonus.
Retour sous la Temple pour se prendre une autre déflagration, pour le moins originale avec les Dødheimsgard qui nous ont balance un show à la fois visuel (ces maquillages…) que grandiose. Alors autant être franc de suite : DHG, je les préférais avant, à l’époque de “Kronet til Konge” (1995) avant qu’ils ne virent post black / industriel.
Mais il faut reconnaitre qu’ils ont foutu un Bronx du tonnerre en puisant dans chacun des albums de leur discographie. Malgré tout, je reste scotché sur les morceaux plus anciens comme les trois premiers du set (“Fluency« , « Midnattskogens sorte kjerne » et « Sonar Bliss« )…
Tenter d’essayer d’aller à la Valley pour voir Red Fang s’est vite avéré une mission impossible tant son accès s’est très vite vu bondé de monde, certains cherchant à assister au concert, d’autres s’offrant un bon coin d’ombre histoire de se protéger de la canicule…
Du coup, demi tour direction l’Altar. Et là, pour ceux qui se demandaient comment va Lars Goran Petrov, ils n’avaient qu’à venir voir le set de Firespawn ! En 50 minutes, le “super groupe” emmené par le leader d’Entombed A.D. au chant, mais aussi par son compère Victor Brandt, ainsi qu’Alex Friberg (Necrophobic…), Fredrik Folkare (Unleashed…) et Matte Modin (Sarcasm…), ils ont donné une véritable leçon de death metal de laquelle il était difficile de se remettre !
Finalement, la frustration d’avoir loupé Red Fang s’est très vite estompée.
Eux, j’avais décidé de leur donner une dernière chance.
Ministry fait partie de ces groupes desquels je suis fan depuis belle lurette.
Mais Al Jourgensen, depuis quelques années, me gonflait sévère ! Entre ses deux derniers albums pour le moins foirés, son projet Surgical Meth Machine qui ne vaut guère mieux, et sa pitoyable prestation au Bataclan en juillet 2012, ça avait mis à mal mon adoration pour ce personnage pourtant cultissime !
Je voulais me faire à nouveau plaisir en les voyant, Ministry a largement été à la hauteur !
Certes, le regretté et charismatique Mike Scaccia, trop tôt disparu en 2012, n’est plus là, mais il faut reconnaître que la prestation de Ministry a été grandiose.
Une setlist quasi parfaite (« Psalm 69« , « PermaWar« , « Punch in the Face« , « Antifa« , « Rio Grande Blood« , « Señor Peligro« , « Lies Lies Lies« , « Waiting« , « Worthless« , « Bad Blood« , « N.W.O.« , « Just One Fix« , « Thieves« , « So What« ), quasi parce qu’un petit “Fear is a big business” m’aurait définitivement fait applaudir des objectifs.
Mais là, c’est juste pour chipoter, pour le coup, je me suis réconcilié avec Jourgensen que ma déception n’avait pas ménagé lors de mes dernières chroniques…
Retour à la Temple pour le show de Belphegor : il me tardait de voir les furieux Autrichiens qui, en onze albums pour 25 années de carrière, nous ont explosé les tympans à plusieurs reprises avec des albums pour le moins apocalyptiques.
En live, même constat : musique ultra violente, visuel photogéniquement parfait : « Sanctus Diaboli Confidimus« , « Bleeding Salvation« , « Gasmask Terror« , « Belphegor – Hell’s Ambassador« , « Diaboli Virtus in Lumbar Est« , « Lucifer Incestus« , « Totenbeschwörer« , « Stigma Diabolicum« , « Conjuring The Dead / Pactum in Aeternum« , « Bondage Goat Zombie« , « Totenkult – Exegesis Of Deterioration » se sont enchaînés à vitesse grand V.
Pour les avoir déjà vus en 2015 au même endroit, et avec une claque monstrueuse cette année là, je tenais à revoir Obituary.
Mais bizarrement, cette fois ci, la sauce n’a pas pris… du moins pour moi. Obituary reste les maîtres du death metal, mais je ne sais pas si ça venait d’un coup de fatigue de ma part, d’une frustration de voir une fumée opaque rendant le show inshootable, ou du groupe qui n’a pas su me donner envie d’en voir plus mais c’est au bout de trois titres (“Internal bleeding”, “Chopped in half” et “Turned inside out”) que je suis parti direction la Valley pour me régaler sur Electric Wizard qui m’avait déjà bien séduit en 2014, eux aussi au même endroit !
Il ne restait que trois morceaux à mon arrive mais ça partait dans tous les sens.
L’ambiance était certes moins enfumée que sous l’Altar mais la brume omniprésente rendait aussi la prise de clichés difficile…
Quand ça ne veut pas !!!
La machine de guerre suivante valait également le detour : Marduk en live, c’est juste une tuerie sans nom.
Une heure totalement apocalyptique qui est passé sans qu’on s’en aperçoive.
D’une précision diabolique, Marduk a tout écrasé sur son passage, prouvant qu’ils restent des maîtres dans le genre… Un petit regret ? J’ai toujours adore “Wolves”… Il ne l’ont pas joué.
Pas grave, le reste était très bien aussi (« Frontschwein« , « The Blond Beast« , « Of Hell’s Fire« , « Materialized in Stone« , « The Levelling Dust« , « Throne of Rats« , « Cloven Hoof« , « To the Death’s Head True« , « Souls for Belial« , « Wartheland« , « Legion« , « Panzer Division Marduk« )…
Et franchement, s’ils pouvaient nous envoyer un successeur à “Frontschwein” qui date déjà de 2015, on ne pleurerait vraiment pas !
En guise de dessert, je ne voulais pas louper un des groupes qui à lui seul m’aurait donné envie d’être au Hellfest : je n’ai jamais cache mon admiration pour Monstermagnet et le simple fait de les revoir ici après 2014 me mettait en transe depuis l’annonce de sa venue.
Hors de question que je loupe ne serait-ce qu’une minute de leur show.
Et la setlist valait le coup d’oeil : « Dopes to Infinity« , « Radiation Day« , « Powertrip« , « Look to Your Orb for the Warning« , « Twin Earth« , « I Want More« , « Negasonic Teenage Warhead« , « Tractor« , « Space Lord « .
Et même si je n’aurait pas craché sur un “Ego, the living planet”, “Cyclone” ou “Last patrol”, je suis reparti comblé.
Comblé au point que je n’avais plus l’intention de voir The Damned à la Warzone histoire de garder le set de Wyndorf and co en mémoire pour la nuit.
C’est le dos en vrac, les pieds endoloris et des crampes aux mollets que Bloodybarbie et moi-même retrouvions la voiture pour aller dormir quelques (trop) courtes heures.
Pour son premier Hellfest – qu’elle appréhendait -, elle a été conquise !
Et pour ma part, ce premier jour a été au delà de mes espérances.
Il restait encore deux jours. On sentait que ça allait être un bonheur sans nom… trop court mais intense !
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