Mo(r)moros Death Fest II (Lyon, Rock ‘n’ Eat, 15-16-17 décembre 202 ...
Photos + report : Fast Freddy
La fin d’année approche doucement avec les frimas de l’hiver qui viennent nous savater le pif, la gorge à coup de virus à deux francs six sous ! Heureusement dans cette morosité ambiante, Turbo Lovers a eu la bonne idée de nous programmer une put1 d’affiche sur trois jours histoire de réchauffer les chaumières et surtout les sous-sols des quais de Saône du côté du Rock ‘n’ Eat !
N’ayant pu me libérer le jeudi soir, ce report ne couvre malheureusement que les soirées de vendredi et de samedi, soirées qui furent de toute beauté grâce à une programmation à défriser les moustaches ! Jugez plutôt !
Vendredi 16 décembre
Placée sous le signe du Death et du Thrash, ce vendredi a botté des culs à un public conséquent venu apprécier comme il se doit les performances de Tower Of Silence, Sacrifizer et Venefixion !
Ce sont les jeunes locaux de Tower Of Silence qui furent chargés d’entamer les hostilités ! Le quatuor lyonnais nous a servi en guise d’apéritif une bonne quarantaine de minutes de Death et de Black teinté de Prog qui a défaut d’embraser la fosse l’a plongée dans une atmosphère sombre dont l’intensité était plutôt introspective. Jamais simple d’ouvrir une soirée mais les Lyonnais ne se sont pas laissés submergés par le challenge et ont produit un set solide avec des compos qui ne l’étaient pas moins ! C’est donc sur de bons rails qu’ils ont mis l’assemblée grossissante au fur et à mesure des morceaux qui s’égrenaient ! Good job les jeunes !
Changement de plateau et de style aussi avec l’arrivée des Mulhousiens de Sacrifizer ! Cuirs, rivets, clous, corpse painting et gabarits imposants qui présagent d’un raz-de-marée façon Phuket 2004, je sais ce n’est pas bien tout ça tout ça ! Le pit qui s’est rempli au fur et à mesure ne s’y trompe pas et réagit brutalement au Speed-Thrash déversé sans discontinuer avec une violence et une agressivité qui ravagent tout sur son passage ! Les morceaux tirés principalement de leur dernier et premier opus (une Demo et un EP en plus à leur actif), l’excellent « Le diamant de Lucifer » s’enchainent sans fléchir et produisent leurs effets sur un public qui apprécie autant qu’il le montre. C’est puissant, ça ne prend pas de raccourci, ça va à l’essentiel sans s’embarrasser de superflu, bref, une belle déculottée, que dis-je, une fessée en bonne et due forme !
C’est à Venefixion que revient l’honneur de clore la soirée et si la claque donnée précédemment sur la joue droite a été envoyée avec élan, celle reçue sur la joue gauche a laissé également des put1 de marques indélébiles ! Là-aussi, c’est un set de haut vol qui nous est servi tant sur le plan musical que sur la prestation scénique façon bulldozer ou rouleau compresseur qui n’épargne rien sur son passage ! La majeure partie des morceaux (« Veneficial upheaval », « Of Wolves and ghosts », « Clavicula Salomonis » ou encore l’excellent « Asghori’s ashes of the dead ») sont tirés de leur LP sorti il y a un an « A sight from below ». Il y a de l’expérience de la scène derrière tout ça et une furieuse envie de nous malmener à coup de gros Death aux relents malsains surtout lorsqu’il est parfois saupoudré d’intonations Black du plus bel effet ! Le pit en transe ne me contredira pas, Venefixion a régalé ! Ils seront au Hellfest en 2023, qu’on se le dise dans les chaumières !
Après cette soirée magistrale, il est temps d’aller recoller les morceaux avant d’affronter les machines de guerre qui s’annoncent pour le lendemain ! Sleep tight !
Samedi 17 décembre
Avec une affiche pareille (Liquid Flesh / Skelethal / Hexecutor / Mercyless), c’est un Rock ‘n’ Eat qui fait le plein malgré des préventes qui ne furent pas aussi nombreuses qu’on aurait pu l’imaginer. Qu’importe, il y a du monde et du beau monde sur scène comme dans la fosse ce soir pour cette affiche qui, disons-le d’emblée, a tenu toutes ses promesses.
Liquid Flesh est chargé de dépoussiérer les planches et autant dire qu’ils s’y ont attelé de bien belle manière en nous proposant les titres phares de leurs deux albums ! Du Death old school parfaitement exécuté par ce combo grenoblois devant un parterre qui a apprécié leur prestation à sa juste valeur ! Jamais simple d’ouvrir surtout avec de telles formations derrière, mais force est de reconnaitre que Liquid Flesh a parfaitement fait le job ! Chapeau les gars.
De Grenoble à Lille, il n’y a qu’un pas que l’on franchit avec les nordistes de Skelethal, qui nous ont proposé un set de Death radical, puissant et lourd, exécuté avec une énergie débordante malgré une fébrilité grippale d’un de leurs membres mais qui pour le coup ne s’est pas vu du tout ! Formation solide, compos robustes tant par les riffs envoutants que par le martèlement incessant basse-batterie ou encore le côté lugubre de la voix, Skelethal a fait valoir son expérience pour s’emparer tout naturellement des âmes errantes des bas-fonds lyonnais, renforcé par Pierre (Hexecutor) derrière les fûts pour l’occasion ! Bref, on en a pris plein les yeux et les esgourdes !
C’est la deuxième fois que les Bretons d’Hexecutor se produisent cette année au Rock ‘n’ Eat puisqu’ils étaient déjà venus dévaster Lyon avec Necrowretch en mai dernier à travers une prestation qui avait fait l’unanimité (voir chronique >> ici << ). Et inutile de vous dire que la cuvée de décembre n’a rien perdu en intensité bien au contraire ! C’est une véritable dérouillée infligée par les Rennais bardés de cuir, de clous et de rivets qui ont mis tout le monde d’accord ! Basé principalement sur leur dernier album, le set exécuté (oui elle était facile celle-là) fut de toute beauté, tant par les morceaux choisis (une majorité tiré de l’incontournable « Beyond any Human Conception Knowledge ») et interprétés avec une précision chirurgicale que pour l’énergie à l’état pur avec laquelle le groupe s’est produit ! Tous les titres font mouche et font couler la sueur dans le pit et voler la bière aussi ! Le magnifique instrumental « Brecheliant » permet à chacun de respirer quelque peu tout en appréciant ce chef d’œuvre avant que la guerre ne reprenne de plus belle ! Julien (basse) enrage sur scène façon Sami Hinkka d’Ensiferum, haranguant la foule et l’exhortant à délivrer toute l’énergie comprise en elle, Joss, qui a joué la veille avec Venefixion pousse sa guitare dans ses derniers retranchements et nous sort des soli dantesques. Quant à Jérémy, il allie riffs d’une efficacité redoutable et chant qui ne l’est pas moins… Et que dire de Pierre qui assure des tempos monstres derrière ses fûts ! C’est une Put1 de machine de guerre face à nous et personne ne s’y trompe au vu du bordel infâme qui règne dans la fosse ! Les commentaires vont bon train après ce moment hors temps et beaucoup d’accordent à dire qu’Hexecutor a un potentiel énorme et que le groupe est clairement sous-coté !
Après cette déferlante bretonne, la cerise sur le gâteau, avec Mercyless qui vient clore cette 2ème édition du Mo(r)moros Death Festival ! C’est du 35 ans d’âge face à nous, autant dire une expérience énorme mais avec toujours une âme de gamin jouant la musique qu’il aime au fondus de son garage ! Trente ans qu’Abject offerings est sorti dans les bacs dont ils nous gratifieront de cinq morceaux (voir set list), c’est juste fou on croirait que c’était hier mais malgré tout ça ne nous ramènera pas Mike Brant, hein ! Les pionniers du Death français sont là, les légendes pouvons-nous même dire sans galvauder le terme, avec un charisme hors norme et une envie d’en découdre intacte ! Les balances effectuées, tout le Rock ‘n’ Eat est rapidement plongée dans une ambiance Death originel qui ne s’évaporera qu’une fois le set terminé et la fosse dévastée ! là encore, quelle raclée envoyée avec une énergie intacte et avec une maitrise totale digne du calme des vieilles troupes ! Merci Max pour toutes ces années à nous régaler sans fléchir et merci pour cette soirée juste parfaite !
Il me revient de remercier beaucoup de monde pour ces soirées dantesques avec en premier lieu l’organisation assurée par Turbo Lovers pour cette programmation aux petits oignons et la confiance accordée à Soil Chronicles pour l’accréditation ! Le Rock ‘n’ Eat pour son accueil toujours au top, Pedro et Julien pour le son et les lights, les groupes qui nous ont offert des sets remarquables in our faces et enfin le public pour avoir répondu présent et mis une ambiance des grands soirs ! Enfin un spécial thanks to Warchangel, chanteur de Ritualization, qui m’a évité à plusieurs reprises quelques vols planés dans le pit et permis de rester debout pour shooter in situ !! Franchement, si le barbu de décembre avait voulu nous cadeauter de la plus belle des manières cette année, il ne s’y serait pas pris autrement !
Il ne reste plus qu’à zieuter du côté de la troisième édition !
Laissez un commentaire