Live report & photos : Bloodybarbie

Le Motocultor grandit cette année, avec une durée de 4 jours au lieu de 3, toujours au même endroit et toujours avec une superbe affiche très éclectique. Pour ce premier jour, on commence en douceur avec des concerts qui honorent la musique celtique, ouverts à tous et surtout à un plus large public et invite les Bretons non métalleux à la rencontre du public metalleux amateur de musique celtique posée. On y a croisé beaucoup de famille, de personnes âgées et de non metalleux d’ailleurs, c’est normal quand on a la star de la musique celtique : Alan Stivell qui fait son show.

Après une attente infinie pour pouvoir s’installer au camping à cause de la fouille très lente mais minutieuse, j’ai malheureusement raté Corvus Corax, qui a, apparemment, séduit les novices et fidélisé davantage les fidèles, une prestation, comme toujours, à la hauteur !

J’arrive à temps au milieu du set d’Alan Stivell que je vois pour la première fois et il y avait déjà beaucoup de monde sous le chapiteau. Dès lors qu’il entame « La Hargne du cœur » et que la guitare est sortie, le concert prend une tout autre direction, la voie du rock celtique !

On peut dire qu’il dépote bien le petit vieux (75 ans déjà) avec sa harpe et sa voix puissante (plus que James Hetfield), toujours un plaisir d’écouter de la bonne musique celtique pour décrasser les oreilles, et surtout le classiques repris par Eluveitie : “Tri Martolod”. Dès lors que cet hymne est terminé, le chapiteau a été déserté, alors que le concert n’était pas terminé. Il yeut tout de même un petit rappel sur “Bro Gozh Ma Zadoù”, et on s’en va voir Excalibur, le grand concert de cette journée.

Je dois avouer que je ne connaissais pas Excalibur, mais j’ai rencontré une bande d’Allemands qui avait traversé la France et tous ces kilomètres pour réaliser un de leurs rêves : voir Excalibur en concert. Et quoi de mieux qu’une grande célébration de trois heures des 20 ans d’Excalibur ? La scène est énorme et bien aménagée, de quoi permettre d’accueillir de nombreux invités, un grand orchestre (même s’il n’intervient pas sur tous les morceaux) et des danseurs.

Excalibur c’est d’abord un talentueux musicien breton, Alan Simon, qui a composé et arrangé un magnifique opéra rock. Ce soir, nous avons le plaisir de gâter nos oreilles et nos yeux par cette grande union de nombreux et talentueux musiciens venus des quatre coins du monde pour un beau voyage au cœur du rock celtique sous toutes ses formes.  Le concert commence par un discours de la fille et de la femme d’Alain qui apportent le gâteau d’anniversaire avec les vingt bougies. Ensuite, il nous font chanter « joyeux anniversaire » en breton. Puis Alan souffle les bougies et prend la parole en commençant par remercier Yann Le Berrillac (pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est le grand patron du Motocultor), lequel le rejoint sur scène pour dire quelques mots.

Alan nous raconte que lorsqu’il a fondé Excalibur en 1992, personne ne voulait de lui, et ce n’est qu’en 1999 que son projet décolle vraiment. Il nous annonce la sortie du 5^e album Excalibur V sous l’impulsion du Motocultor. Après une intro que le chanteur Roberto Tiranti (du groupe Labyrinth) a eu l’honneur d’assurer (il a une voix incroyablement belle et puissante d’ailleurs), la première partie du concert commence, Alan invite de nombreux musiciens (la liste est bien longue) sur les différents morceaux, commele célèbre bassiste MatRach sur un morceau d’Excalibur I accompagné par des danseuses celtiques. S’ensuit le morceau “The Last Baron” d’Excalibur V où il invite le chanteur canadien Michael Sadler du groupe Saga, lequel convie une chorale d’enfants à chanter avec lui sur scène sur le morceau “Fool” de l’album Big Bang.

Alan prend le temps de nous présenter chaque nouveau musicien ou danseur/danseuse sur scène et nous faire un petit cours d’histoire de la Bretagne et de guerre (la bataille de La Cordelière), un morceau assuré par la voix de l’invité britannique Howard. Il invite de nombreux autres musiciens (bretons et étranger) dont j’avais du mal à noter tous les noms au complet. Les percussionnistes et cornemuseurs reviennent de temps à autre pour un petit interlude très breton.

Il nous présente son projet Tristan et Isolde, un spectacle qui tourne bien à Nantes avec Dana, la sublime chanteuse avec une voix en or et harpiste venue d’Australie. Elle aurait contacté Alan via ses référents (prof) et le courant serait bien passé entre les deux et une belle collaboration est née. Elle aura même le droit à un duo avec une contre-bassiste.

Petite surprise, Alan demande au public de jammer avec eux sur le morceau “Tchad” et distribue une dizaine d’instruments de percussion en cadeau pour que les heureux élus les accompagnent sur ce super morceau avec les invités Jean-Jacques Chardeau et Tristan Decamps.

Excalibur nous offre une belle reprise de King Crimson, “In The Court of Crimson King” en invitant Richard Palmer-James de Supertramp avec Chadler (ainsi que tout le public qui fredonne le refrain), rendant hommage à Greg Lake décédé il y a trois ans (et qui chantait ce morceau).

Il y a eu également d’autres super invités comme le chanteur Morton Malley d’un groupe de tribute Pink Floyd, Jeremy Spencer (le premier chanteur de Fleet Woodmac), ou John Hellowel (au saxo de Supertramp). Alan alterne entre guitare et harmonica. [Je ne vois pas le lien entre cette phrase et la précédente.]

Vient une petite pause de 20 minutes avant que la seconde partie commence sous l’annonce percutante de cette bande de percussionnistes aux couleurs bretonnes.

Je vous avoue que la seconde partie du show m’a quelque peu ennuyée, beaucoup de narration (qui ne m’intéresse pas, car je viens surtout pour la musique, je m’en fous de la légende arthurienne), j’ai un peu déconnecté pour cette partie, attendant impatiemment les parties musicales.

Excalibur nous a offert un show magnifique et exceptionnel, qui nous en aura mis plein les yeux et les oreilles, un énorme bravo pour ce sacré challenge, longue vie à Excalibur qui honore en beauté la légende arthurienne.

Puis vient le concert le plus métallique du premier jour du Motocultor, tous les metalleux du camping reviennent pour bien se défouler sur Eluveitie. Le fait marquant de ce concert, c’est la sortie du nouvel et super album, mais aussi l’introduction de nouveaux membres après le départ de notre cher Anna Murphy, remplacée par une chanteuse harpiste, Fabienne, et une maîtresse de vielle à roue, cet instrument unique. Le groupe assure comme à chaque concert, même si Fabienne s’est montrée plus timide qu’Anna (normal, ce sont ses premiers contacts avec le public), elle assure et sa voix est aussi séduisante que celle d’Anna qu’on regrettera uniquement sur « L’Appel des Montagnes ».

Chrigel et sa nouvelle bande assurent haut la main ce défouloir de metalleux, et surtout sur “Inis Mona”, reprise de “Tri Matelo” d’Alan Stivell joué précédemment.

Une belle journée tranquille et à la météo clémente pour bien commencer ce Motocultor 2019, la suite s’annonce houleuse.