Nightmare + Avaland (Seyssinet-Pariset, l’Ilyade, 18 octobre 2024) ...
Photos + report : Steve*74
!!! Article également lisible >> ici << !!!
S’il y a bien un concert que je ne veux absolument pas rater en cette presque fin d’année, c’est bien celui de ce soir. Nightmare fête en grandes pompes les quarante ans de son premier album.
Je connais bien la route et logiquement le trajet doit bien se passer mais une panne de commodo va entrainer un voyage plus rock ‘n’ roll que prévu avec la perte des clignotants durant tout le périple. Et puis, malgré un maire écologiste, la mobilité douce n’est pas encore faite pour tous car tous les principaux axes de la ville sont en rouge et c’est la galère pour arriver à la salle.
Bon, j’arrive quand même dans les délais et en attendant la venue du premier groupe, je peux déjà rencontrer pleins de connaissances récentes ou pas… Je pense que ce soir je vais rajeunir. Au moins dans ma tête et mes souvenirs.
Nightmare a invité Avaland pour ouvrir la soirée. C’est un groupe que je ne connais que de nom malgré une certaine renommée dans la région, et que je vais donc découvrir. Pour ceux qui ne les connaissent pas, ils œuvrent dans le style Metal Opéra, mélangeant allégrement du Power Metal avec du Metal Symphonique. Un genre peu répandu en France.
Comme avec les illustres maîtres du genre, comme par exemple Avantasia, la particularité majeure est le nombre de chanteurs présents sur scène. Autour d’Adrien G. Gzagg et de Jeff Kanji, Sophie Yanelli, Cara d’Eltharia et Madie de Faith In Agony (mais aussi ex-Nightmare) jouent les choristes de luxe ce soir. D’ailleurs rapidement, à tour de rôle, ils prennent les rênes et le pouvoir en chantant comme lead vocal, ce qui donne un large spectre musical aux morceaux. Tout y passe : que ce soit en solo, en duo ou en chœur, les parties vocales ne lassent pas l’auditeur.
Dès le premier titre « Theater of Sorcery », le ton est donné : nous sommes bien dans le Metal Opéra avec en plus un côté médiéval pour les costumes.
Les chanteurs sont entourés de Camille Souffron à la basse, Léo Mouchounay à la batterie et de Lucas Martinez à la guitare. Les titres des deux albums sortis à ce jour sont brillamment interprétés. Lucas maîtrise parfaitement son instrument avec des plans que ne renierait pas Yngwie Malmsteen dont il s’est manifestement inspiré. Il y a pire comme référence !!
« Crimson Tyranny » clôture un show plein d’énergie et haut en couleurs si l’on aime bien entendu ce style de Metal. Le rideau noir en façade est fermé, fin du premier acte.
Le temps pour la technique d’installer le matériel pour le Nightmare originel ou presque. Le temps aussi de rencontrer les nouveaux arrivants et d’aller aux stands merchandising des groupes et de saluer par exemple Raskal qui vend les dernières sorties de son label Steel Shark Records.
Enfin, le moment tant attendu par une très grande partie de la salle arrive. Le rideau s’ouvre et les musiciens du soir arrivent dans la clameur des spectateurs. Ce concert est exceptionnel et historique. Il y a 40 ans sortait sur le label Anglais Ebony Records le premier album du groupe « Waiting for the Twilight ». L’occasion de faire la fête était trop belle pour nos amis Grenoblois. Ce concert clôture de manière éclatante une brouille qui a fait couler beaucoup d’encre entre Yves Campion et les frères Amore. Vive le calumet de la paix !
Pour ce premier 33T, Yves Campion à la basse, Jean Strippoli et Nicolas De Dominicis aux guitares sont présents ce soir. A l’époque, Jo Amore était encore à la batterie, siège qu’il quittera par la suite pour prendre le micro. Il sera remplacé aux fûts par son frère David. Eux-aussi sont là et pour compléter le casting Stef Rabilloud occupe le poste du troisième guitariste.
« The Legend » et « Trust a Crowd » sont les deux premiers titres interprétés. Retour en arrière pour moi qui ai bien connu le groupe un peu après la sortie du disque. A l’époque, on ne parlait pas encore de Metal mais de Hard Rock et de heavy Metal. Ceux qui ne connaissent que le Nightmare actuel peuvent être surpris, étonnés ou désarçonnés par ces morceaux totalement différents de ceux joués actuellement.
Moi qui suis venu pour réentendre ces vieux classiques du groupe, je ne suis pas déçu. Les musiciens sont manifestement contents, heureux d’être là et nous le montrent. La communion avec le public est communicative, tout le monde a le sourire, la banane.
Jo nous dit plusieurs fois sa satisfaction d’être ici ce soir. Entre deux morceaux, il rend hommage au fidèle Jeep Moncorger, son agent ainsi qu’à Attila et au regretté Jean-Yves, les deux roadies historiques du groupe. Subtilité du jour, après « Lord of the Sky », Jo Amore rend un hommage à Jean-Marie Boix, le chanteur du second album. Un chanteur malheureusement disparu, mais qui l’a fortement influencé quand il a décidé de chanter à son tour.
On quitte alors le répertoire du premier disque pour le second album. C’est avec un « Power of the Universe » que continue le concert. Un morceau mélodique à souhait que Jo, avec sa voix si caractéristique, restitue fidèlement. Bravo à lui !
Autre époque avec « Cosmovision », un album plus récent puisque sorti en 2001. Stef Rabilloud s’occupe alors des claviers et c’est surtout le dernier disque avec nos deux compères guitaristes. Le son est déjà nettement plus Metal que sur les opus précédents.
Sur les derniers accords et après avoir salué le public, nos amis quittent les planches de l’Ilyade pour laisser la place à Matt Asselberghs et à Franck Milleliri, les guitaristes actuels, pour deux titres de l’album « The Burden of God » sorti, lui, en 2012.
Finalement, cet anniversaire est surtout un moment de communion entre vieux amis pour un court récapitulatif d’une longue carrière discographique, ce qui est assez rare dans le paysage musical Français !!
Ce nouvel entracte est le bienvenu, je me remets lentement de mes émotions. Il me permet aussi de dire bonjour à Gil, l’ancien guitariste de Presence. C’est vraiment une soirée placée sous le signe des souvenirs et d’un brin de nostalgie…
Un peu après 22h, le rideau s’ouvre à nouveau pour le Nightmare actuel. Autour d’Yves, Matt et Franck, toujours présents, Niels Quiais à la batterie et Barbara Mogore au chant complètent la formation.
Après l’intro, le ton est tout de suite donné avec le puissant « The Blossom of my Hate », extrait de la dernière galette du groupe. Pas de temps mort, ils ne sont pas là pour faire de la figuration. Il faut y aller à fond pour faire aussi bien que le vieux Nightmare qui a mis la barre très haut.
Ils enchaînent rapidement avec « Divine Nemesis ». L’avantage, c’est que tout le monde ou presque a déjà entendu ces titres car plus actuels ou vus sur scène. N’oublions pas qu’ils jouent à la maison devant un public acquis à leur cause.
Musicalement, le Hard Heavy du début a fait la place à du Heavy Thrash qui cartonne. Certains passages chantés le sont en growl. Amis de la poésie, passez votre chemin. Barbara en rajoute une couche en invitant le public à participer à un wall of death. Inutile de préciser que cela ne calme pas la ferveur de certains. Pour les photographes, c’est tous aux abris pour sauvegarder les appareils et éviter les chocs !
Les morceaux défilent à la vitesse d’un mistral force 5 et déjà pointe la fin de la set-list avec « Nexus Inferis », extrait lui-aussi de l’album « Encrypted » sorti récemment.
C’est la fin ? Non, les revoilà. Pour le dernier morceau, « Eternal Winter », les anciens membres du groupe, les roadies et quelques amis viennent faire les chœurs. Comme pour un feu d’artifice, c’est le bouquet final. Toute la troupe présente est réunie ensemble ce soir à l’Ilyade. Grand moment.
Après un dernier au revoir aux amis, il est temps de rentrer et de galérer sur l’autoroute sans clignotants. J’ai passé une excellente soirée et même si tous les musiciens ayant participés à l’aventure Nightmare n’étaient pas présents, cela m’a fait plaisir de revoir les pionniers de la formation. A bientôt j’espère, les gars !!
Laissez un commentaire