Noctem + Barus (Lyon, Rock ‘n’ Eat, 26 avril 2019) ...
Photos + report : Fast Freddy
Le lendemain d’une soirée déjà bien dark (cf chronique de la veille), le Rock ’n’ Eat nous proposait dans un style différent, du sombre de chez sombre avec les Espagnols de Noctem et les Grenoblois de Barús en ouverture ! Les petites natures et les émotifs en tout genre étaient au rang des absents, faut dire qu’il fallait avoir le cœur bien accroché et les oreilles façonnées pour affronter ce mélange de Black et de Death d’outre-tombe !
C’est donc Barús qui plante le décor devant un parterre honorable en cette fin de semaine ! Le quatuor Isérois entame son set par « Descry », premier titre de leur album « Drowned » sorti en octobre 2018 et duquel seront tirés cinq des sept morceaux joués ce soir. Lourd, sombre, puissant, parfois planant ou atmosphérique sont les qualificatifs qui me viennent avant même la fin du morceau et rien ne changera tout au long du set ! Du blackened-death-sludge parfaitement exécuté avec qui plus est, un son très propre (merci Pedro) ce qui n’est pas toujours évident avec ce style ! Petit à petit, l’ambiance posée par le groupe fait son œuvre et le public plonge dans les méandres de la mort qui semble envahir les sous-sols des quais de Saône, sans pouvoir opposer la moindre résistance, comme s’il était incité à le faire en répondant aux sirènes des âmes maléfiques libérées par tant de hargne musicale ! Sur scène, au chant trituré et growlé de K, répondent les riffs saccadés de M et J et les martèlements de basse de H et de batterie de A le tout ponctué de headbanging à faire tomber les têtes ! Au terme d’une quarantaine de minutes intenses, Barús décide de nous accorder grâce et de nous reverser dans le monde des mortels après un voyage des plus ténébreux qui soit ! Superbe performance qui mérite le détour !
Après l’avoir échappé belle, il est temps de reprendre ses esprits en se réfugiant derrière les bienfaits du houblon… Quelques gorgées plus tard, les lights s’éteignent pour marquer l’arrivée de ceux qui ont pactisé avec l’obscurité indomptable ! Welcome to hell, welcome to Noctem !
Les Espagnols de Valence, actuellement en tournée n’officient ce soir qu’à trois, Varu, le bassiste devant quitter la tournée pour des problèmes d’ordre personnel ! Il a été remplacé au pied levé sur quelques dates par Mat de Nyarlath mais ce soir ce sera sans, Nyarlath jouant à Nantes ! Qu’à cela ne tienne ! Les Ibères ont mis les bouchées doubles et honnêtement, ce fut un live mémorable tant la prestation scénique fut remarquable ou plutôt démente ! « Pactum with The Indomitable Darkness » marque le début d’un show dantesque ! Le trio semble se surpasser d’emblée et cela ne fléchira pas au cours de la soirée, bien au contraire ! Voor (batterie) rythme les morceaux dans un jeu très caisse claire « black », imperturbable et infatigable ! Exo domine ou maltraite sa Jackson (au choix) pour en extirper des riffs d’une efficacité redoutable, de ceux qui prennent à la gorge et vous empêchent de respirer ! Quant à Beleth, littéralement possédé par les démons, il est un show à lui tout seul déversant ses invectives blasphématoires avec une véhémence poussée à son paroxysme par un maquillage démoniaque à en foutre les jetons et par un réel art de la mise en scène (pose de crucifixion avec le pied de micro, cf photo)…
Et ce malgré les litres de bières ingurgitées pendant le set et ceux avec lesquels il s’aspergeait ! Bref, vous l’aurez compris, c’est du Noctem « at the top » qui se produit dans la capitale des Gaules ! La consistance des morceaux et l’implication de chacun des musiciens scotchent tout le monde ! Quelle gifle ! Les morceaux s’enchainent, “The Dark One”, « The Submission Discipline », « Acrus Salus » déferlent et maintiennent les fidèles sous pression ! Il est à noter une bonne communication avec le public, Beleth ne ménageant pas ses remerciements « to be there » et « for supporting us » ! Au final, force est de reconnaitre que Noctem a fait parler l’expérience de plus de quinze années d’existence pour s’emparer de nos âmes et les plonger aux tréfonds d’un black metal des plus sombres et des meilleurs !
Grand merci à MoonFog Productions pour l’organisation, à toute l’équipe du Rock ‘n’ Eat pour son accueil au top et aux deux groupes pour avoir donné le meilleur d’eux-mêmes !
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