Live report & vidéos : Bloodybarbie

Obituary a toujours un prétexte pour nous rendre visite, que ça soit pour un nouvel album ou juste pour le plaisir de jouer. En tout cas, les fans deviennent fous dès qu’Obituary annonce ses dates, c’est une valeur sûre que ça soit pour un nouvel album ou un concert !

Ce soir deux groupes méconnus au bataillon nous exposent leur art, et c’est du louuurd !

Exorcine 

La scène française est assez pauvre en termes d’excellents groupes qui font du vrai Death technique, de haut niveau et avec des mélodies qui déchirent. Avant aujourd’hui, j’avais retenu trois noms français dans le Death technique : Fractal Universe, Creeping Fear et Gorod bien évidemment ! Ce soir, un nouveau nom se rajoute à cette modeste liste. Il faut dire qu’il n’est pas donné à tout le monde de faire ce genre de par sa technicité et le niveau d’exigence attendu de chaque musicien ! Ce soir, Exorcine, qui nous vient de Bordeaux (sauf le batteur, de Toulouse) et qui avait ouvert pour The Faceless là-bas il y a quelques jours,  nous a démontré son talent et son très haut niveau technique qui mérite tout le respect : une sacrée claque ! Un jeu très propre et ultra carré, efficace et bluffant ! Mention spéciale pour le batteur Michael qui semblait très zen pour jouer avec une telle grande vitesse et maitrise sans peine !

Exorcine n’hésite pas à montrer son enthousiasme quant à jouer ici, au Trabendo, et ouvrir pour Obituary (un sacré honneur), en remerciant Garmonbozia qui est l’auteur de cette opportunité.

Le set était excellent bien que 30 minutes soient trop courtes quand on est fan de Death technique (on se rattrapera à Obscura le 20/03). Exorcine nous a offert deux extraits en avant-première de leur nouvel album qui sortira bientôt !

Certes, la salle n’était pas remplie comme il se doit (un peu tôt pour les parisiens) mais ceux qui ont assisté au spectacle ont tous été séduits.

J’ignore comment je n’ai pas découvert ce groupe plus tôt mais en tout cas je ne suis pas prête de l’oublier ! D’ailleurs, ils seront en tournée avec Obscura au Japon très bientôt, avec d’autres dates internationales prochainement annoncées. En leur souhaitant beaucoup de succès bien mérité !

Exmortus

Je ne sais pas si c’est voulu pour respecter un ordre alphabétique mais Exorcine et Exmortus commencent tous les deux par « Ex », moi je dis qu’il y a complot (ou alors que tous les groupes qui commencent par « Ex » déchirent). Ces américains sont des fous furieux : je pense bien que mis à part Malmsteen, Children of Bodom ou Wolf Hoffman, le métal néo-classique a été très peu exploré et ces gars nous ont fait un show de guitare digne de ce nom ce soir, je n’en revenais pas ! Je crois même que j’ai préféré cette partie-là qu’Obituary ou Exorcine. Pendant une demi-heure, j’avais l’impression que c’était surtout un enchainement de soli de guitares des deux guitaristes fous et très complices qui s’amusent cœur et âme et dans toutes les positions (par exemple guitare de l’un sur le cul de l’autre en mode catcheur pour un solo). De véritables branleurs de manches et ça, mis à part dans le power metal, on n’en voit pas souvent. Derrière eux, le batteur, qui n’a rejoint le groupe en remplacement que depuis deux semaines et avait un laps de temps très court pour apprendre les morceaux. Et même s’il a très bien géré, l’attention n’était absolument pas focalisée sur lui (même si c’est un fétichiste de cymbales, enfin comme sur album).

Ce qui m’a le plus marqué dans cette partie c’est la reprise du classique « Moonlight Sonata act.3 » (Beethoven) en bien plus rapide tout en respectant les notes et mélodies et un déchainement particulier sur les soli, c’était époustouflant ! Puis pour finir un titre plus lourd que du heavy et presque aussi épique que du Manowar : « Metal is King ».

Pour avoir écouté sur album juste après le concert, je confirme c’est un groupe avec un potentiel remarquable qui mérite d’être plus connu, surtout que rares sont les groupes qui font du néo-classique metal extrême ! Et tout cas même si leurs albums sont excellents, en live c’est encore plus impressionnant !

Obituary

Enfin arrive la partie la plus attendue et, d’un coup, le Trabendo est bien plus rempli qu’une demi-heure plus tôt.

Il aura fallu quelques minutes instrumentales d’un « Redneck Stomp » pour l’échauffement avant que notre très cher John Tardy déboule, cheveux toujours longs jusqu’au cul, chaussettes  blanches et basquets et pantacourt, toujours le même look mais ce n’est pas qu’à ça qu’on le reconnait, plutôt à sa voix unique dans le Death Metal !

Et ça enchaine avec  « Sentence Day » de leur tout dernier et excellent album éponyme (2017). Après le calme d’un quart d’heure, on se réveille avec un titre plus rapide « Visions in my Head » et sa rythmique unique. Retour sur la cause de la mort (1990) avec le fameux « Chopped in Half » et « Turned inside out », mais aussi l’instrumental « Dying » et « Find the Arise » du même album qui ont été joués ce soir. Enfin, la fameuse leçon de vengeance avec son brin de rock’n’roll. Le rythme s’emballe avec « Brave » et le pit se transforme en tornade. Un autre titre qu’on connait peu, vu qu’il est issu du dernier album, mais en plus c’est un bonus track : « No » (c’est une belle chanson pour dire non de la façon la plus sombre et élégante), les chants de l’agonie sur « ‘Til death » puis Obituary se repose sur « Don’t Care ».

Une setlist pas mal (dont la moitié est la même que celle de l’année dernière et celle d’avant) mais pas aussi bien que celle du Hellfest ou des précédents concerts où je les ai vus. Ce soir, il y a eu beaucoup trop de latence entre deux morceaux (j’ai même cru que l’un d’eux était malade) et ce durant tout le concert.  Je n’ai pas eu cette impression ni ce souvenir par le passé ! En tout cas je ne sais pas si notre cher batteur, Donald Tardy, avait des hémorroïdes mais il avait du mal à rester assis et éprouvait le besoin de se mettre debout après chaque morceau, ha, ha.

Certains auront apprécié, d’autres l’auront trouvé bien mais manquant de LA magie Obituary, celle qui me mettait en complète transe – après, s’arrêter pendant une ou deux minutes entre chaque morceau, c’est comme interrompre des préliminaires, difficile de jouir après. Ils se sont rattrapés sur le rappel, très jouissif, lui : les trois grands classiques «Turned to Stone» (du dernier album mais qui a le mérite d’être parmi les titres tubesques d’Obituary), «Straight to Hell» et «Slowly we rot».

Obituary reste et restera toujours un grand maitre du Death Métal avec un style propre à eux, inimitable et indémodable, à nous offrir des concerts carrés techniquement et des setlists toujours aussi courtes… ah, ces feignasses ! (s’ils supprimaient toutes les pauses interminables entre deux titres, ils pourraient faire deux ou trois de plus).

Setlist Obituary: 
-Redneck Stomp
-Sentence Day
-Visions in My Head
-Chopped in Half / Turned Inside Out
-Find the Arise
-A Lesson in Vengeance
-Brave
-Dying
-No
‘-Til Death
-Don’t Care

Encore:
-Turned to Stone
-Straight to Hell
-Slowly We Rot

Un grand merci à Garmonbozia pour l’accréditation et aux groupes d’avoir animer cette soirée !