Paradise Lost, Arkan : Paris [03.04.11]

Le 29 avril 2011 posté par juliA photosynthese

 

Et si nous faisions un bond de 17 ans dans le passé… Que revivrions-nous, nous autres les metalleux, doomeux, gothiques … ? La sortie de « Draconian time » bien sûr …
C’était donc tout naturellement qu’après avoir fêté leurs 25 ans en 2008, que Paradise lost surfent sur la vague des concerts à thème, pour nous jouer l’intégralité de cet incroyable album sur scène.
Un rendez-vous initialement prévu à l’Elysée Montmartre … qui pour les raisons que l’on connait tous, sera reporté le 3 Avril au Bataclan. La première partie sera elle aussi modifiée, les très attendus de Ghost ne seront pas dispo à cette date, et seront donc remplacés par une valeur sûre et montante de la scène française : Arkan.
Il semblerait bien que les nostalgiques de cette époque sont nombreux, un public de bons trentenaires, où l’on peut d’ailleurs apprécier un joli défilé de T-shirts de tous albums, tournées, générations ! 

Début du concert à 19h… et les français d’Arkan s’apprêtent à investir les lieux…
Groupe de death oriental, à savoir un surprenant mélange entre un death nerveux et hargneux et de musique traditionnelle, héritage de leurs origines algériennes. Formé en 2005, par Foued Moukid (nom qui vous dit quelque chose ?? en effet ex- Old dead tree ! Mais aussi ex-Horresco Referens.) et Abder (ex- Dawn of decline), rejoins ensuite par Reda, qui sera rapidement remplacé par Mus et Samir tout les 3 Ex- Worth, groupe qui remporte un certain succès en Algérie. Viendra au chant Growl Florent (ex-Anthea, sympatique groupe de thrash/death !! non non , on ne les connait pas !), puis Sahara dans un premier temps juste en guest sur certains morceaux, elle s’imposera de plus en plus dans le groupe. Influencés bien sûr par leurs anciennes expériences, mais surtout par la culture musicale orientale, mélange très original entre instruments électriques et traditionnels mais aussi dans la dualité des chants Growls et chants arabes. Leurs dernier album « Salam » et sorti le 18 Avril (retrouvez notre chronique ici : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/arkan-salam ). Ce soir nous allons donc découvrir beaucoup de morceaux de ce nouvel opus.

 

A l’arrivée des musiciens sur scène, il n’est pas des plus évident de comprendre que nous allons assister à un show à l’orientale. Structure de scène classique d’un groupe de Metal avec des grosses guitares, basse, batterie et un joli micro Oldschool. Mais très vite on sent l’influence dans la composition des morceaux, genre de plans que l’on peut apprécier dans un groupe comme Nile ou plus proche d’eux encore Orphaned land (groupe Israélien avec lesquels ils avaient déjà joué). Même si on reconnaît et ressent bien les sons orientaux, je trouve qu’il est un peu regrettable de ne pas voir ces instruments joués sur scène. La touche algérienne sera donc donnée par Sahara, vêtue d’une grande robe blanche et qui nous offrira, en plus de sa voix gracieuse, de jolis déhanchés. Cette danse du ventre ne laisserait pas les messieurs de la salle indifférents… même si… avec la nature « beauf » de l’homme en masse… nous aurions eu le droit à de gros et lourdingues : « à poil!! », classe … Mais laissez moi vous dire que la demoiselle en a !! Quand le growl arrive, elle headbangue sévère de sa très longue chevelure brune ! J’ai tout de suite ressenti les influence de Old dead tree, et me suis même demandé si ça n’était pas leur nouveau projet, certes en beaucoup moins doom. Arkan est un groupe très actuel. Outre la fusion des genres, il y a aussi une grosse touche « core » dans leurs compos, qui pour le coup me séduisent moins. Les musiciens sont très bons et cela se sent, qu’ils n’en sont pas à leur première expérience de la scène. Le chanteur et la chanteuse sont extrêmement charismatiques, et charmeront avec hargne et élégance leur auditoire. Un très belle découverte, Arkan, c’est une dépression venue de Scandinavie qui envoie un Metal puissant et froid, un anticyclone venu des terres du Maghreb chaud et dansant qui vient nous envoyant un orage des plus sensuel et éclatant ! Et avec ça des musiciens plus que ravis de jouer pour nous, et fiers de faire la première partie de ce groupe qui doit compter dans leurs influences.

Paradise lost en a inspiré beaucoup ! Et pour cause !

Anglais originaires d’Halifax, formé en 1988, le groupe et considéré avec My Dying Bride et Anathema, comme étant l’un des 3 groupes qui ont popularisé le doom/death.
C’est avec l’album « gothic » en 1991, considéré pour beaucoup comme étant le meilleur album du groupe, qu’ils vont affirmer leurs personnalités en adoptant cette touche gothique si significative. Les choses continuent à s’affiner avec l’album « Icon ». Nick Holmes quitte progressivement le growl pour une voix claire qui peut rappeler la voix de James Helfield. Puis arrive en 1995, « Draconian time », le 5ème album, ce disque transitoire, plus mélodique, plus ambiancé, destructuré, épuré, et des titres qui marquerons toute une génération (comme moi !) et influenceront bon nombre de musiciens. L’album rencontre un très grand succès en Europe, particulièrement en Grèce et en Allemagne, sauf dans leur terre natale où il mettra beaucoup plus de temps à entrer. Puis Paradise lost et son goût pour l’innovation flirtera avec l’électro pop (souvent comparé à Depeche Mode), le rock … fera de chaque album une ambiance différente, pas toujours suivie par les fans, les 2 derniers albums retrouvent un son plus death !

«Même en Enfer, régner est digne d’ambition ; mieux vaut régner en enfer que de servir au ciel.»
[ John Milton ] – Extrait de : « Le Paradis perdu »

 

Le drapeau « Dranconian » flotte doucement dans le noir … et les premières notes du synthé annoncent : « Enchantement » … difficile de se concentrer pour moi à faire des photos tant ce morceau représente la carrière du groupe ! Et les sourires dans le public auront du mal à partir !
Nous connaissons tous ici très bien Paradise lost et je pense que pour beaucoup cela n’était pas notre premier concert…Et autant tout le monde aime ce groupe, mais on s’est tous déjà aussi fait chier à l’un de leurs concerts … Oui il faut le dire, sur scène ils jouent très bien … mais c’est tout !

Le plus, ce soir, vient du Synthé, (Miton Evans qui avait déjà assuré la guitare sur la tournée de « Faith divides ») ce qui donne plus d’attractivité et de profondeur musicale et scénique.
Et le son est très bon, les musiciens sont en place et contents de jouer ! Un peu trop peut-être ! Un peu plus de froideur dans leur jeu de scène, me ferait peut-être plus rentrer dans un mode doom.

Ils sont aussi réputés pour n’être pas très loquace entre les morceaux, et bien ce soir aussi ! Mik Holmes parlera un peu plus qu’à l’habitude ! Mais ! Mais! Il semblerait bien que notre ami anglais… s’est fait plaisir à l’apéro ! Cela ne l’empêchera pas d’assurer tout le set ! De nous faire vibrer et de nous faire croire qu’on a 15 ans et que l’on va à notre premier concert de Paradise lost ! Un énorme moment avec le titre « Forever failure » et son solo mythique ! Si psychédélique … Une set-list sans surprise si j’ose dire puisque nous aurons tout l’album « Draconian time » avec entre autres « Hallow Land », « The Last Time », « I See Your Face » … Il faudra attendre le rappel pour avoir d’autres morceaux mythiques ! Avec : « Faith Divides Us – Death Unites Us » et the « Rise Of Denial » du dernier album, morceau extrêmement bien choisi tant par son efficacité, que son retour au death. Des morceaux de « One Second » avec « One Second » et « Say Just Words », et « True Belief », un des morceaux phares de l’album « Icon ». Et nous finirons tout en beauté avec « As I Die » de « Shades of God » … Si, comme à chaque concert de Paradise Lost il ne se passe pas grand chose sur scène je dois dire, que, comparé à leurs prestation plus que barbante du Hellfest 2008, on est quand même vraiment dedans lorsque l’on ferme les yeux … Si leur musique plait tant c’est pour toute cette énergie qui nous fait inévitablement battre du pied et bouger la tête ! Voire jusqu’à slamer et pogoter… mais un peu aussi avec une mélancolie magique qui nous faire frissonner, pleurer… nous fait voyager dans nos réminiscences… Un morceau de Paradise Lost ça rappelle toujours quelque chose…

Et comme dit John Milton (poète du 15eme siècle) : « Ce ne sont pas les lieux, c’est son cœur qu’on habite » (extrait du poème Paradis Perdu).

Photos et report : juliA photosynthese.

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