Photos + Report : Manu Caron

Une belle affiche pour cette soirée prog metal dans cette salle, The Black Lab, que j’affectionne tout particulièrement. 666 places, une Duvel 666 au bar. Le message satanique s’arrête là, mais quel plaisir à chaque fois d’y être.

Ce soir c’est blindé, même si le public a mis du temps à arriver ! Passée l’attente, le premier groupe monte sur scène. Un trio musical, instrumental devrais je dire. « The Artist » du prog métal ? Une histoire sans parole ? A quoi bon mettre des mots sur cette musique forte composée et retranscrite sur scène par des supers musiciens. Mais qui est ce ? Ce sont les espagnols de Lampr3a. Un guitariste souriant, un bassiste qui joue sur une drôle de basse (pas de corps et plein de cordes), un batteur au fond de la scène qui envoie du lourd.

Lampre3a, je découvre. C’est aussi un peu le principe de ces concerts, un peu ce que je recherche aussi. Toujours en quête de nouveaux groupes, nouveaux sons… Et quelle belle surprise. Les ventriloques pas manchots ont capté mon attention. Forts de deux albums, Neurocoalescence sorti en 2017 et ESnϨƎ en 2023, ils nous proposent un spectacle technique, carré et mélodique aussi. Pour moi, belle sensation !

Le relais est pris par Stellar Circuits. Les américains sont en forme, voire même énervés. La gent féminine n’aura peut-être pas pu résister à la blondeur et aux muscles affichés de Ben, le chanteur.

Avec deux albums au compteur – l’autoproduit Ways We Haunt en 2018 et Sight To Sound sorti chez Nuclear Blast Records / Warner en 2023 – les musiciens proposent un métal progressif fortement teinté de metalcore. J’avais déjà écouté le dernier album, je les vois maintenant en brut. Bonne musique, bien envoyée, le pit s’énerve, bouscule… je migre du bord de la scène pour protéger mon appareil photo et mes côtes !

Ça envoie méchamment quand même, et surprise le chanteur de Persefone passe sur la scène pour pousser la chansonnette et éructer.

Ladies and Gentlemen, HYPNO5EEEEEEEEEE !!! Le groupe fait une captation ce soir. Les photographes ont été prévenus trois jours avant : ne touchez à rien ! Bah oui, d’ordinaire je pique un ou deux micros, je dérègle les guitares et fous la merde dans les programmations… Sauf que je n’ai pas que ça à faire. Prendre des photos dans des conditions de lumière pareilles, c’est chaud !

Hypno5e est là. Waouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuhhhhhh, ça claque !!!!!! C’est excellent. Des rythmes endiablés (666 encore ?). Ils sont français, originaire de Montpellier, ont six méfaits à leur actif. Le casier est lourd. SHEOL, le dernier album m’a fait découvrir la musique d’Hypno5e. Le concert de ce soir m’a convaincu d’aller en découvrir plus. Du coup, j’achète A Distant (Dark) Source paru en 2019 et Acid Mist Tomorrow de 2012.

Ce dernier est un chef d’œuvre. Leur métal prog expérimental va probablement vous séduire aussi. N’hésitez pas, n’hésitez plus, écoutez lès et allez les voir en concert. Ils dégagent une énergie folle, qui fait le plus grand bien en ces temps de guerre, de misère économique et de changement climatique.

Et c’est le baume au cœur que je shoote les musiciens du dernier groupe de cette riche soirée. Persephone !

Bon ok, je ne connaissais pas avant ce soir. Et alors ? Depuis, je m’écoute l’album Core – 2006 – en boucle, ainsi que Spiritual Migration – 2013 – et Aathma – 2017. Le groupe qui nous vient d’Andorre sert une musique classieuse, énervée, technique et tout autant mélodique, un Death Progressif. Et oui, le nom du groupe pourrait induire en erreur. Persefone, un nom plutôt doux, celui de la déesse antique de la Terre, la Terre-mère quoi ! Alors ? Et bien Persefone fut enlevé par Hadès, le dieu des enfers.

L’enfer est bien devant nous mais avec toute la douceur qu’inspire le nom de cette déesse. Les six musiciens font le show aussi. Le guitariste Carlos, se jetant dans la fosse et continuant à jouer de sa guitare pendant que les mains – qui lui tripotent… le dos !? – des spectateurs lui font faire un petit tour de la salle en gravitation, sans gravité quoi ! Retour sur scène et v’la que je trébuche mais la musique elle, bah elle ne s’arrête pas. Quelle performance. J’adore. Et devinez qui vient pousser la chansonnette ? Un certain Ben, chanteur au cheveux blonds et à la voix puissante.
Merci The Black Lab, à la prochaine !