Rédacteur / reporter : Quantum
Photographies : Le Marquis Arthur
Quand un marquis berrichon fait route avec un gueux ardéchois vers la capitale des Gaules. L’histoire n’est pas banale mais il fallait la souligner. Dire qu’un ardéchois, historiquement fâché avec beaucoup de peuples de France (heureusement que notre chère Cassie di Carmilla est bourguignonne et non franc-comtoise d’ailleurs, et que l’Ardèche est trop éloignée de l’Alsace pour se contrarier avec son peuple, n’est-ce-pas boss?) peut cohabiter avec un autre représentant de la Grande Couronne, voire cohabiter tout court d’ailleurs, cela n’est pas un fait banal. Mais quand Le Marquis Arthur a émis le souhait de venir sur nos terres pour se rendre à un évènement dantesque non loin de mon Grenoble d’adoption (non, il ne s’agit pas d’un mariage antillais), mon caractère renfrogné et mon amour naturel pour les grottes me rendant un peu troglodyte et misanthrope ont compris qu’il fallait parfois faire une exception. Cela va sans dire que l’accueil fut chaleureux. Le Marquis Arthur m’ayant appâté efficacement avec des victuailles de son pays, notamment un vin blanc très fruité que nous dégustâmes tôt le deuxième matin, ainsi que sa veste à patchs et son amour des chats (il en fallait avec mon chaton de quatre mois qui lui offrit un réveil des plus… humides dirons-nous) ont fini par m’achever de penser que ce serait un compagnon de route idéal pour me rendre au pays de la Rosette, des Canuts et des bouchons. – Parenthèse : Lyon est une terre de beaucoup de choses, mais JAMAIS elle ne sera celle du football ! Et toc ! – Et qu’il fallait bien de toute manière qu’un quidam bien léché fasse les photographies pour moi qui préfère goûter aux affres des fosses que des pit photos, de me confronter à la sueur, la bière qui vole et les coups de savates plutôt qu’aux mecs de la sécurité qui vous évacuent dès lors que les trois premiers morceaux sont finis. Pour cette aventure à Colombier-Saugnieu qui est pour l’anecdote la commune où est implantée l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, nous sommes donc partis deux fois une journée pour le compte du webzine et pour couvrir, ensemble, les peuples de France main dans la main pour une cause nationale, le Plane’r’Fest édition 2022.
Festival qui trouve donc ses quartiers dans le département du Rhône, à deux pas, tout près de la ville de Lyon, le lieu-dit de la commune qui accueille l’évènement porte le nom original de Montcul. Vous voyez venir le truc ? Vous avez raison. Véritable raison de déconnades de la part des groupes avec le public, nous en entendrons des « Montcuuuuuuuuuuuul » et autres joyeux détournements. A ne pas confondre néanmoins avec le sketch de Daniel Prévost. Ce Montcul présent est tout aussi prestigieux que diable ! Alors, quid de ce Plane’r’Fest ? Eh bien, que le festival a été créé en 2012 par une poignée de bénévoles pour apporter un évènement culturel majeur en périphérie lyonnaise, évidemment centré sur la scène rock, punk et metal extrême. Il va de soi qu’en cet an de grâce 2022, le Plane’r’Fest fête donc ses dix années d’existence ce qui est déjà en soi un magnifique exploit ! La pérennité de ce festival tient selon moi sur l’affiche de cette édition, reportée évidemment à cause des soucis sanitaires que l’on connait désormais et qui représente de très grands noms de la scène metal extrême. Une affiche XXL, avec une part faite aux groupes français qui est selon moi tout à fait extraordinaire. En effet, la part de groupes français comparée aux étrangers qui sont pour la majorité les hauts représentants de cette édition reste majoritaire et tellement bien choisie que l’on en reste pantois. Treize groupes sur vingt-et-un sont français, et en plus de cela des groupes émergents, des groupes déjà bien émergés sur la scène francophone, et des groupes fort émergés sur la scène européenne sinon même internationale ! Un vent de fraîcheur dont on va avoir besoin pour cette édition 2022 qui s’annonce caniculaire et bien sèche. Pourtant, la coutume veut que le sol du festival, au départ bien gazonné, ne doit plus contenir aucun brin d’herbe et former une boue bien épaisse où les membres de la fosse (commune ?) peuvent pogoter en toute sécurité. J’ai bien dit sécurité, et non hygiène… Nous verrons si la mission est remplie. Quoiqu’il en soit, les festivités durent deux jours et l’affiche est superbe. Quasiment que des noms que je connais, avec toutefois quelques découvertes possibles, c’est ce que je préfère. Alors, on y va ! Joyeusement.
Le Marquis Arthur affûte non pas son fleuret mais son appareil photo, il rameute non pas ses chiens de chasse pour une partie de chasse à courre avec ses amis les comtes et vicomtes mais bien son pouilleux ardéchois et ses tee-shirts extravagants tout sauf noirs (un blanc Soil Chronicles le premier jour avec un short rose saumon, un « Furafik Fark » bleu le deuxième avec un pantacourt noir) et on est parti, ma foi, pour un show aérien. Oui oui, aérien ! Vous avez compris le truc hein ?… Hein?… Plane’r’fest, aéroport, aérien toussa toussa… Non ? Bon ! Pas grave !
A peine avons-nous foulé la pelouse verdoyante du festival que Destinity ouvre les hostilités. Je dis bien les hostilités puisque nous sommes face à un groupe qui non seulement n’a plus rien à prouver au niveau régional voire plus, et ne vient clairement pas là pour enfiler des perles. Je n’avais jamais vu le groupe lyonnais en concert, et manifestement j’ai raté quelque chose de totalement dingue. C’est la première impression que j’ai ressentie quand j’ai vu le quintette de fous furieux se présenter à nous dans des acclamations qui ne laissaient aucune place au doute : Destinity joue sur ses terres conquises, et n’a pas décidé de laisser sa part aux lions si j’ose dire. C’est un concentré de death metal et de thrash metal qui n’offre pratiquement aucun moment de pause.
Le set est non-stop, à peine interrompu par un Mick Caesare qui harrangue la foule échaudée avec une verve d’une rare brutalité. Il convient de dire que le groupe joue avec une précision clinique, un set aux petits oignons, fluide et constant dans son apport terrible de violence. On notera par ailleurs la complémentarité entre les deux guitaristes qui frôlent le jumelage monozygote, avec des soli géniaux, des lignes mélodiques assez folles et le sentiment que le mot « thrash metal » prend ici tout son sens avec son apport groovy, cette capacité de ne jamais s’arrêter en cours de route et résultat : il fallait s’y attendre, le public nous a gratifié de quelques pogos bien mérités, et révélateurs du magnétisme du groupe mené par son charismatique chanteur ! Ce dernier nous a lui aussi ébloui de son talent par ses étendues vocales en techniques de growl qui sont bluffantes.
Ce que j’affectionne particulièrement chez un groupe comme Destinity, c’est que ce dernier n’a pas eu besoin de quelconques artifices pour exprimer toute sa haine et sa brutalité. Le décor de scène est simple et permet de se focaliser directement sur les musiciens qui non seulement transpirent de charisme, mais aussi transpirent plus tout court tant les efforts pour nous maintenir en haleine sont énormes. Sur les albums, et alors que le groupe existe depuis 1996, honte à moi je n’ai pas reconnu les pistes puisque j’ai quasiment découvert le groupe sur ce festival. Mais mon retour permet une forme d’objectivité qui ne sera pas évidente sur une partie des autres groupes, donc je jugerai cette prestation comme une excellente découverte de ce groupe qui n’a de malheur que d’être de (et pour au football) Lyon. Du reste, je n’ai que des louanges à dire et je me suis promis au vu de la solidité, de la violence chirurgicale et de ce death thrash metal excellent, de changer les choses et de me pencher sur le groupe. Oui ! On peut l’affirmer, le Plane’r’Fest s’est donné les moyens d’ouvrir son festival avec LE groupe idoine. Le public n’a pas fait mentir le festival en étant totalement acquis à la cause dantesque de Destinity qui sonne probablement comme l’un des plus gros groupes régionaux actuels, sinon LE digne représentant. C’est même à se dire que Destinity mériterait la prochaine fois d’être une tête d’affiche de ce festival voire d’un plus grand, si vous voyez ce que je veux dire. Génial choix !
Et on passe tout de suite à l’autre scène. Petit détail à redire sur l’organisation : l’enchaînement des groupes a fait l’effet d’un marathon tant il m’aura fallu courir pour perpétuer ma tradition d’être en fosse et aux premières loges. Bon, autant vous prévenir, cela n’aura pas pu se faire tout le temps, mais pour Metalliquoi, j’y suis aisément parvenu. Il faut dire que l’on passe quelque peu de la sauce césar à la vinaigrette sans moutarde à l’ancienne si on s’amuse d’abord à comparer la taille des deux scènes, et ensuite avec la notoriété et expérience entre les deux groupes. Bon ! Metalliquoi, c’est quoi? Au départ, pour ceux qui l’ignoreraient, il s’agit d’une chaine YouTube qui a permis de vulgariser la musique metal auprès d’un public plus large, histoire de casser quelques clichés et, il faut bien le reconnaître, son créateur Hubert a largement rempli son rôle. Je suis honnête, j’ai un peu de mal avec le personnage que je ne connais qu’au travers de ses vidéos et mon jugement n’est le fruit que de pas mal de désaccords que je peux avoir avec lui. Ce n’est en rien un problème avec le type, je vous rassure. Cela n’enlève absolument pas toute la contribution qu’il a apportée au metal et tout son boulot notamment sur les interviews. Et puis, sans que je comprenne par quelle caprice, il a décidé de monter un groupe. Oh! Trois fois rien ! Juste un groupe « pour rire », où vont s’enchaîner des reprises. Alors pêle-mêle, on aura eu droit à du Turisas, du Battle Beast, Alestorm, Steel Panther, Parkway Drive, et j’en passe. Alors, vous devez le savoir, l’intérêt d’un groupe de reprises est de sentir qu’il y a quand même une petite patte, une touche personnelle qui change un peu la donne et permet qu’on se souvienne du groupe en question. Ici, Metalliquoi n’apporte pas cela. Il va même jusqu’à copier les samples, notamment le folklorique d’Alestorm sur le morceau « Keelhauled ». Les reprises sont bien exécutées, si on exclut quelques pépins assez audibles pour qu’on les remarque, mais globalement la prestation est propre. En revanche, je trouve le choix des reprises un peu hasardeux. Je suis peut-être un peu débile, mais quand j’entends du Turisas, j’aime voir les costumes. Quand j’entends Battle Beast, j’aime voir une chanteuse. Voilà. Du coup je me suis senti un peu en peine d’y trouver une certaine attraction d’autant qu’à mon sens, le choix des reprises était beaucoup trop hétéroclite et en même temps mainstream pour ressentir une logique, une linéarité qui aurait sauvé les apparences. Les groupes de reprises restent généralement soit sur un même groupe, soit sur un même style, et je ne suis pas certain que Metalliquoi ait fait les meilleurs choix en proposant un répertoire aussi épars. Mais ce n’est que mon avis, parenthèse refermée. Après, j’ai bien aimé le chant sur Alestorm même s’il est encore une fois copié-collé du chant de Bowes, le côté groovy de Parkway Drive était bien retranscrit. Vous voyez ? Le problème avec Metalliquoi, c’est qu’il est là pour se faire plaisir. Du coup, on a des musiciens sympathiques, un Hubert avec un costume plutôt pas mal et souriant, et on pourrait se dire qu’on va passer un bon moment. Mais pas sur un festival, non. Pas sur un festival. Clairement, je n’ai pas compris l’intérêt de la présence sur l’affiche de Metalliquoi autre que pour la notoriété de Hubert, plus que son talent de musicien et son chant qui s’avère un peu trop pauvre techniquement pour être convaincant. Autres petits soucis : la batterie mal sonorisée qui s’entendait à peine, et cette guitare (celle de Hubert justement) qui s’est coupée sur au moins deux pistes. Je le dis et redis : la prestation de Metalliquoi était sympa, bien jouée et les musiciens entourant Hubert sont très bons. Maintenant, c’est surtout l’intérêt d’un groupe de reprises sur cette affiche qui me questionne, et qui fait que malheureusement, Metalliquoi restera la prestation la moins attrayante pour moi sur ses deux jours. J’irai volontiers revoir le groupe mais en date unique, au Rock’n’Eat par exemple. Pour terminer donc, j’oserai cette phrase qui est lâchée sur le ton de l’humour plus que de la méchanceté, avis aux bons entendeurs. Metalliquoi, c’est un peu la limace que l’on trouve dans la salade McDo : tu te demandes, alors que la salade a été emballée avec soin et hygiène, comment l’on peut trouver une limace dedans. Après, libre à tout un chacun de la manger avec appétit ou de la remettre en liberté. Moi j’ai choisi la deuxième option.
Et si on passait une bonne tranche de rire ? Alors non ! On n’aura pas Ultra (putain de) Vomit cette année et c’est tant mieux ! Ni Gronibard, eux on les aura bientôt sur Grenoble. Au diable les mêmes sempiternels groupes humoristiques, aussi bons soient-ils ! On a un petit nouveau qui pointe le bout de son popotin avec une certaine nonchalance et une désinvolture qui ferait friser la moustache de mon placide chat. Car voici devant nos yeux ébahis, c’est peu de le dire, les Princesses Leya! Je vous laisse avec ce descriptif bref qui résume tout : « C’est un concert, c’est une pièce de théâtre, qui s’adresse évidemment aux amoureux du métal, mais aussi aux réfractaires des sons saturés. » Et question mise en scène, on en a eu plein les mirettes. A ma gauche, vous aviez Antoine, guitariste bariolé qui aime la pop et rêve de participer à l’Eurovision, et qui cherche donc à proposer une musique pop censée l’ériger au rang de superstar. A ma droite, sa femme, Cléo, bassiste et atout charme de ce groupe, véritable femme fatale un peu jalouse des velléités de séduction de son mari auprès de la gent féminine par ses soli envoûtants. Et il faut bien le dire, Cléo a été par moment un peu la Suisse dans la mésentente alarmante entre Antoine et le frontman du groupe. Dédo arrive grimé comme un prince des ténèbres, avec une cape noire, un tshirt noir, un pantalon noir, des cheveux noirs, bref ! L’attirail parfait du metalleux bourré de clichés, et c’est peu de l’affirmer que Dédo en a des clichés sur « notre » musique et celle de son acolyte coloré. Enfin, le mutisme du batteur Xavier, car il en fallait un pour amener un peu de silence raisonnable bien qu’il nous offre tout de même quelques coups d’éclats (c’est le cas de le dire) aussi bien derrière ses fûts qu’en rejoignant les trois clowns devant la scène. Franchement, je me suis gondolé du début jusqu’à la fin comme rarement. La prestation des Princesses Leya, qui a mis un peu de temps à démarrer tant le côté théâtral a pris le pas (j’ai même cru qu’ils ne feraient jamais de musique, que c’était une feinte !), est tout simplement extraordinaire. Les dialogues sont énormes, les blagues sont à mourir de rire, le choix des courts morceaux et des pauses impromptues est excellent, le jeu des acteurs (car à mon avis c’est bien de cela dont il s’agit [NdMémé :Antoine Schoumsky est comédien,scénariste et humoriste avec un CV long comme… ma langue bien pendue, et Dédo est également acteur et humoriste) est à tomber par terre. De voir ses deux pépères s’écharper comme des chiffonniers pour savoir lequel a raison entre la pop et le metal qui en plus est quand même très bourrin, c’est à se tordre de rire. On croirait très clairement un dîner de famille qui dégénère. Ou comment fonder un groupe entre un végan et un carniste pour savoir quelle recette on va faire au mariage ! Il serait très long de décrire toutes les facéties du quatuor qui nous vient de France, mais au moins on est sûr d’une chose : c’est une véritable comédie musicale sur le metal que nous a offert les Princesses Leya. Véritable coup de coeur pour moi, probablement ma plus grande révélation de ce festival. Et chacun des protagonistes a son moment de gloire privilégié avec le public, on aime tous les personnages. Je trouve le show totalement bon sur tous les points. La scénographie, les dialogues, les personnages, les morceaux, tout. C’est donc sans hésitation que je proclame les drôleries des Princesses Leya comme étant ma révélation de cette année ! Sensation et rires garantis ! A revoir au Motocultor, à bon entendeur.
Vous rêviez de voir Jack Black et sa bonne trogne d’américain déjanté ? Vous rêviez de voir son compatriote guitariste Kyle Grass et son délire de mélomane ? Eh bien non. Enfin, pas tout à fait. Je douche vos espoirs les ami(e)s : non. Vous ne verrez pas Tenacious D. Et je conviens qu’il est bien dommageable de ne pas voir ce duo d’artistes venir éclater Montcul par son humour. Mais peut-être que le Plane’r’Fest nous réserve une bien meilleure surprise… Parce que, sous nos yeux éclairés se profile un groupe qui sortirait presque d’une autre planète. Déjà que Tenacious D. est un groupe totalement décalé, voilà que certains se revendiquant leurs roadies arrivent sur scène avec la dégaine qui va bien, et qui annonce la couleur ! C’est qu’il existerait donc plus dingo encore ? Ce sont les montpelliérains de The Roadies Of The D qui arrivent et qui se présentent donc, vous l’aurez compris, comme un groupe tribute. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils rendent visuellement un bel hommage au duo américain, même s’ils sont plus nombreux. Avec la guitare sèche, l’électrique et le chant, s’ajoutent un bassiste bien drôle et un batteur qui assure le show derrière, en retrait comme tout batteur malheureux qui se respecte. Le public ne s’y est pas trompé, il bouge terriblement sur le son de Tenacious D version France. Après, la différence notable avec Metalliquoi qui a en quelque sorte aussi joué la carte du tribute cet après-midi, c’est qu’au moins on s’y retrouve devant The Roadies Of The D. N’étant pas un féru, je n’ai pas reconnu les pistes donc je me suis fié à l’engouement du public pour comprendre que le spectacle fait mouche. On sent une prestation solide, fidèle à l’image que j’ai des vidéos YouTube et de la drôlerie totale de Jack Black, et contrairement à Metalliquoi qui avait son public, The Roadies Of The D a su gagner ses galons. Largement remplie, la mission des montpelliérains s’avère être une belle découverte. Une prestation qui m’a plu sans néanmoins m’enthousiasmer, pour les raisons évoquées plus haut. Je pense qu’il faut être bien fanatique de Tenacious D et si j’aime bien le groupe, si j’aime le côté fantasmagorique des deux musiciens, la musique reste un délire auquel je n’ai jamais pleinement pénétré. Mais sur la prestation, que du solide pour ce soir ! A la décharge du groupe, je trépignais pour le groupe d’après que je rêvais de voir une fois dans ma vie, donc aussi peut-être n’étais-je pas pleinement dedans à ce moment-là.
Car voilà LE groupe que j’attendais sur ces deux jours de festival. Je dirais même depuis des années et des années de patience, de désespoir tant le groupe ne passe que très rarement en France. Mushroomhead ! Comment décrire le groupe autrement qu’une énorme machine qui serait restée bloquée à l’aéroport alors qu’elle aurait pu déferler sur l’Europe bien plus souvent. Décrit comme le rival désigné de Slipknot pour l’attribution des masques sur la scène, le groupe américain qui a été jusqu’à compter neuf musiciens n’a jamais réussi à obtenir l’engouement autour de ses compatriotes masqués. Néanmoins, s’il est réducteur de situer la rivalité sur le masque, la musique de Mushroomhead reste l’une des plus complexes qui soient. Et c’est avec l’enthousiasme d’un moustique au salon du don du sang que je me suis lancé sur les barrières pour ne pas en perdre une miette, ce qui m’a valu quelques bousculades.
Alors, première surprise : le groupe est venu avec sept musiciens. C’est après le concert que j’ai découvert avec étonnement que le groupe n’avait pas gardé la chanteuse qui avait participé au dernier album, et qui m’avait fait une incroyable impression en association avec J. Mann. Pour finalement partir au bout d’un an alors que c’était la nouveauté que je voulais voir, c’est une déception. Ne pas voir de claviériste ou de joueur de platines aussi, puisque les samples font partie intégrante de la musique de Mushroomhead. En revanche, les percussionnistes qui tapent sur des tambours plein d’eau, ils sont là ! Et ça, c’est trop cool ! Comme je m’y attendais, les musiciens arrivent masqués, avec des costumes qui font penser à des remakes de costumes de police d’élite, avec des reproductions de gilets pare-balles par exemple et des patchs détournés sur les symboles de Mushroomhead. Les noms des protagonistes sont inscrits dans leur dos, notamment les deux chanteurs, histoire qu’on les reconnaisse. Le plus impressionnant reste les masques et le maquillage qui va avec, puisqu’on ne reconnait aucun membre du groupe. Le maquillage est tel que les dents sont salies volontairement, j’ai pu le constater en ayant J. Mann à dix centimètres de ma trogne.
Sur le concert en lui-même c’était évidemment un moment incroyable. Le public a totalement adhéré au groupe, J. Mann (encore lui) se permettant même le luxe de tenir debout porté par le public ! Une véritable énergie communicative pour une musique metal qui oscille selon moi entre le metal industriel et le nu metal tant les lignes de chant sont rapides, presque slamées, et que les parties guitares ne sont que de majoritaires reproductions rythmiques pour accompagner les chants et les samples. Du reste, sans chanteuse, on ne pouvait pas avoir une majorité du dernier album, aussi le groupe s’est contenté d’avoir quelques morceaux récents mais beaucoup des plus connus des albums d’avant comme « Solitaire Unraveling », « Qwerty » ou encore « Bwomp » et « Never Let it G » (de mon album fétiche, XX). Cette période début des années 20 est ma préférée, autant vous dire que j’ai joui. Voilà ! Le mot est lâché ! J’ai pris mon pied à un point rarement atteint devant un concert. Alors ok, il y a mieux en scénographie que des costumes et des masques, mais Mushroomhead est un groupe tellement à part, tellement dingue en musique et tellement énergique qu’ils auraient joué sur le gazon, sans décor que cela aurait été pareil. Mon amour pour ce groupe relève de la métaphysique tant je ne saurais expliquer pourquoi. Mais une fois devant, on oublie parfois qu’on vient pour le report et on vit le concert. Je vous invite à vous faire votre opinion mais le groupe nous a gratifié d’une prestation solide, largement à la hauteur de nos espérances et le public a adoré. C’est assurément un groupe devenu légende qui a joué ce soir. En tout cas, le concert a été exceptionnel. J’ai vu Mushroomhead et comme le disait Thierry Roland « une fois qu’on a vécu ça, on peut mourir tranquille ».
Bon! Maintenant il faut redescendre d’un cran pour se remettre dedans. Difficile sur le papier pour le groupe Opium du Peuple de venir jouer derrière le précédent nommé. Et pourtant ! Le groupe n’a plus grand-chose à prouver puisque de près ou loin, on connaît le nom du groupe, si singulier. Singulier comme son répertoire, essentiellement fait de reprises de chansons françaises à la sauce punk-rock déjanté. Singulier également comme la scénographie directement inspirée dans un subtil mais détonant mélange de cabaret et de soirées sado-masochistes. Un cocktail fou qui vient surtout nous raconter l’absurdité dans laquelle on vit dans notre société maltraitante. Opium du Peuple démarre donc sur les chapeaux de roue avec les deux choristes féminines habillées très sexy, le chanteur et créateur du groupe étant en retrait dans son costume chic, attendant le signal d’une musique agressive, pleine d’énergie et surtout très tournée sur la dérision. La mise en scène est probablement l’attraction principale de ce concert avec un Slobodan qui se retrouve à un moment en slip rayé, avec une laisse et un bâillon-boule dans la bouche, en train de marcher à quatre pattes tiré par une des choristes. On a aussi tout un tas de costumes différents, notamment une référence un peu plus militaire mais en dérision totale avec le symbole de départ. La communication avec le public est top ! Slobodan arrive à nous donner envie de nous enjailler dans une espèce de foire aux cochons, nous roulant dans l’épaisse fange de cette société lancinante. Tournant donc au ridicule les chansons les plus graves et protestataires de la chanson française, comme Brassens, Renaud, etc., le groupe parvient surtout à faire passer un message auprès de nous qui sommes électrisés par tant de mise en scène et de spectacle vivant. En fait, c’est toute la beauté d’Opium du Peuple : faire du beau avec du très sale, mais surtout ce que nous vend notre société dans son fond le plus ridicule et absurde. Opium du Peuple, ce n’est donc pas que de la musique, c’est aussi un vrai foutoir ! Mais un foutoir beau et dérangeant. Et les musiques, qui ne sont finalement que des reprises mais des reprises à la sauce aigre-douce punk-rock, passent à merveille. Il faut avoir un bon répertoire pour certains qui sont jeunes, puisque l’on a des références à des artistes plus anciens si j’ose dire, mais comme ce sont des morceaux qui sont enrobés quoiqu’il advienne par un coulis très théâtral ou très cabaret, cela passe crème. D’ailleurs j’irai jusqu’à dire que nous n’avions pas besoin de connaître toutes les pistes pour communier joyeusement avec Opium du Peuple. Il suffisait de se laisser griser, et le contrat a été parfaitement rempli pour les albigeois. Excellente prestation, je me suis régalé de bout en bout.
Nous passons désormais à un des mastodontes de cette édition du Plane’r’Fest. Petite précision : il y aura eu une inversion de dernière minute liée à un défaut d’avion pour Lordi, et Dragonforce, bons princes, joueront donc à leur place, Lordi en dernier. C’est donc Dragonforce qui prend place sur la scène numéro un, et le moins qu’on puisse dire, c’est que la scène est occupée avec un décor assez fou. Deux grandes bornes d’arcade se situent de chaque côté de la scène, assez hautes pour que l’on ait un effet de hauteur dingue, et on devine qu’elles serviront de plateformes pour les musiciens. Et puis, surtout ce que j’ai adoré pendant le concert, c’est que ces bornes fonctionneront avec de vrais jeux diffusés pendant le spectacle ! De toute manière on en attendait pas moins d’un groupe qui porte le nom d’un jeu que l’on trouvait avant sur Sega. Le groupe, qui existe depuis 1999, va nous cracher son power metal bien acceléré. Le groupe étant régulièrement moqué pour la rapidité de ses morceaux qui, selon les mauvaises langues, ne seraient pas joués sur le même tempo en live et seraient donc trafiqués en studio, je vous avoue que j’avais hâte de les voir. Pour me faire à l’idée d’abord de la véracité de ces attaques, et surtout le cas échéant de comprendre pourquoi ils subissent des moqueries aussi basses comme celles-ci. Pour revenir au décor, on a des tons de couleurs qui font effectivement penser aux jeux d’arcades, avec des couleurs centrées sur le feu, le rose et violet flashy, et les lumières associées à tout cela donnent parfois réellement l’impression de vivre une expérience à la Tron Legacy. En tout cas, sur la prestation quand les musiciens et musicienne (nouvelle venue à la basse et très charmante) arrivent sur la scène sur une introduction très en ce sens, le public exulte. Probablement que la cote de popularité de ce groupe britannique n’est plus à prouver et je trouve que le public donne raison aux défenseurs de Dragonforce qui va nous offrir un concert incroyable, exceptionnel même. Avec un jeu de scène très énergique, une communication avec le public excellente (Herman Li qui parle un français impeccable alors qu’il est de Hong-Kong, c’est aussi délirant !) et le tout est servi sur un power metal qui ne connait pas de pauses. C’est la particularité de Dragonforce en concert, me souffle-t-on, soit que le groupe, contrairement à pas mal de groupes de power metal, n’offre pas de temps de pause avec des ballades par exemple. Le but d’un concert chez eux, c’est la patate ! La méga patate ! Du coup, le public qui commence à enfin se refroidir sous une nuit apparente, va littéralement se déchaîner dans des pogos, des circle pit et que sais-je encore, rendant un honneur mérité à ce groupe qui, de mon point de vue, rend une copie quasiment parfaite ce soir-là. On aura bien évidemment droit au morceau que tout le monde connaît pour son solo, réputé le plus rapide du monde (encore que cela reste à prouver), soit « Through The Fire And Flames » qui sera accompagné pour l’occasion de quelques confettis colorés en bleu et rose ! Ces confettis seront d’ailleurs envoyés à au moins trois reprises sur le public, et le concert se terminera avec un jet de rouleau de papier sur le public d’un effet dévastateur !
Le chant, qui n’est d’ordinaire pas ma tasse de thé, manquera selon moi un peu de patate, j’attendais que le chanteur nous emmène au loin avec des envolées lyriques puissantes et destructrices, mais finalement j’ai trouvé que ce dernier n’était pas hyper énergique contrairement aux instruments. C’est mon petit point faible pour Dragonforce. Je me suis réjoui par la suite d’avoir enfin vu ce groupe monstrueux de la scène power metal européenne, qui, franchement, mérite amplement sa réputation et j’aimerais dire aux détracteurs de nous foutre royalement la paix avec leur enviosité à deux balles. Les musiciens sont excellents, et rapidité ou non, on s’en fout. Le plus important dans un concert c’est d’en prendre plein les oreilles ET la vue, et pour cela Dragonforce mérite la meilleure note des gros groupes de ce festival pour moi, ex-aequo avec un du dernier jour. Vous verrez lequel. En tout cas, super concert ! Et ce n’est pas mon Marquis Arthur qui dira le contraire, il était tout devant !
Dernier concert sur la scène 2, et avant-dernier de ce soir. M’étant levé très tôt ce jour-là, comme pour le Dark Medieval Fest soit 4h du matin, je sens que mes jambes commencent un peu à tirer sur la corde. Mais qu’importe ! Ma passion pour le metal, ma joie d’être en festival et surtout mon bonheur de voir Nanowar of Steel me redonnent un regain de pêche qui n’a de valeur que celle de cent cafés ! Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de Nanowar Of Steel, une présentation s’impose. C’est un groupe qui propose des musiques parodiques, tout en détournant certaines comme « Masters of Pizza » (« Masters of Puppets ») ou encore « The Number of the Bitch » (pour « The Number of the Beast » bien sûr). En ce qui me concerne, j’adore ce groupe pour ces parodies totalement folles qui tournent autour de sujets tellement variés qu’on se demande jusqu’où l’inspiration du groupe irait. Pour ce qui est du décor de ce soir, les musiciens arrivent, cela allait de soi, grimés en… On ne sait trop quoi. Le chanteur principal porte un tutu avec un legging rose et une perruque rose, l’autre chanteur chauve est quant à lui en catcheur diable avec une fausse guitare pour faire une partie d’air guitar à la perfection je dois dire. Le guitariste de gauche est en prince d’Orient, le bassiste est un peu plus « rustique » avec des bretelles orange et une perruque rouge, et le batteur je ne m’en souviens plus. Je dois admettre qu’au regard de la qualité des clips, je m’attendais à mieux en termes de costumes et décor, je trouve que le groupe a fait le minimum syndical en nous proposant une bouée d’orque par exemple, mais cela n’est pas allé très loin à part un costume de poulet à un moment, et j’en passe. Après, je chipote un peu parce que sur le concert en lui-même, le groupe a fait ses morceaux les plus connus et réputés comme « Valhallelujah » et « Norwegian Reggaeton » que j’adore, et ce fut un vrai plaisir de les écouter pour la première fois en concert. Seulement, mon constat est plus factuel : Nanowar of Steel passe après Dragonforce qui a monopolisé l’énergie du public et ce dernier apparaît un peu fatigué et ce malgré les pogos et même les… Câlins (!) que le public a proposé. Ensuite, je pense que le groupe lui-même devait être un peu déçu de jouer sur la petite scène qui offre moins de public, et pour terminer, comme l’heure commençait à être tardive, le groupe devait aussi être un peu fatigué. Je ne sais pas quelle raison est la plus plausible pour expliquer pourquoi j’ai trouvé la prestation un peu frustrante mais sur le principe, cela reste un concert de qualité. J’ai tout de même pris du plaisir sur les morceaux que je préfère. Mais j’attendais plus. Je reverrai le groupe pour voir si j’avais raison d’être frustré et si le contexte du festival peut expliquer certaines choses parce qu’au fond de moi, je suis intimement convaincu que Nanowar of Steel peut faire largement mieux.
Enfin, voilà venu le temps de finir ce festival en beauté. Enfin… Façon de parler, car les costumes de nos protagonistes finlandais sont plus dans le registre du cadavérique monstrueux. Vous l’aurez deviné ! On parle bel et bien de Lordi. Le fameux groupe qui a gagné l’Eurovision en 2006 (de quoi rendre jaloux Princesses Leya !) avec son morceau devenu un hymne, soit « Hard Rock Hallelujah ». Le fameux groupe qui a également eu un raté avec son avion le jour même du Plane’r’Fest, obligeant donc Dragonforce à jouer d’abord. Franchement, ce n’est pas plus mal comme ça parce que Lordi – car il s’agit bien de Lordi – n’est pas le genre de groupes qui enjaillent énormément une foule endormie. C’est même plutôt une bonne stratégie de clôturer cette première journée avec un heavy metal classique saupoudré de monstrueux bien old school. J’ai un bon référentiel avec Lordi puisque j’avais vu le groupe à Saint-Etienne en 2013, en tournée. Je me souviens des décors très sophistiqués, avec notamment chaque morceau qui avait sa scénographie particulière (une table avec une femme qui se faisait tuer m’avait marqué) et les personnages-musiciens avaient chacun effectivement leurs propres costumes assez impressionnants (environ quatre heures de maquillage) et notamment la claviériste qui était grimée en barbie sanguinaire dans sa boîte en carton reproduction garantie ! Ce concert m’avait vraiment plu, donc c’est un vrai plaisir de revoir le groupe cette fois sur une scène beaucoup plus grande. Bon, déjà les costumes n’ont pas ou peu varié tant que cela, notamment celui de la « BloodyBarbie » (hommage à ma consœur bien-aimée, si tu me lis), on reste fidèle à l’imagerie monstrueuse de Lordi et le musicien éponyme qui porte son éternel costume de prince des ténèbres, nous gratifiera d’ailes noires immenses, mais contrairement à Saint-Etienne, il ne s’élèvera pas sur ses grosses chaussures rembourrées. Autrement, niveau scénographie, on est sur une mise en scène plus basique, avec tout de même quelques accessoires bien cool comme une tronçonneuse, et les fameuses ailes noires, mais sinon cela reste assez basique. En même temps, on se doute bien que le groupe n’a pas pu consacrer le même budget à une date unique pour le Plane’r’Fest que s’il s’agissait d’une tournée comme en 2013. A part cela, le groupe Lordi nous offrira une setlist classique, avec ses meilleurs morceaux sinon les plus connus comme « Blood Red Sandman », » Hard Rock Hallelujah », » Who’s Your Daddy », » Devil is a Loser » ou encore en toute fin de set, le fameux « Would you Love a Monster Man ? » qui est toujours aussi efficace. Comme je disais, il ne faut pas attendre de Lordi une pêche d’enfer. Le groupe évoluant sous des costumes très encombrants, il n’y a pas tellement de joie communicative. Par contre, j’adore toujours autant les speechs de M. Lordi ! Alors lui, vraiment je le kiffe ! Parce qu’à Saint-Etienne, il nous avait fait mourir de rire en expliquant qu’il crevait la dalle et de chaud sous son costume très lourd, se moquant de nos gobelets vides. Là, et le Marquis Arthur va s’en souvenir aussi, on a eu droit à tout un délire verbal autour de « oui ». On a eu un truc du style « comment ça va Lyon ? Oui ? Oui oui ? » et un magnifique bien pervers dans la voix « oui oui ». Qu’il répètera plusieurs fois, comprenant qu’on rigolait bien. Pour au final nous dire quand on devait prendre une photo avec le groupe « it’s a « oui oui » situation ». Bref ! Vous l’aurez compris, un concert de Lordi c’est d’abord et avant tout un moment très sympa, avec un heavy metal loin de transcender les foules mais qui a le mérite de faire la part belle au spectacle et un brin à l’humour. C’est donc toujours un vrai bonheur en concert et même s’il n’y avait pas la scénographie que j’adorais en 2013, je me suis régalé. C’était finalement une belle manière de finir cette première journée que d’inverser de manière impromptue Dragonforce et Lordi. Bravo !
Voilà tout le monde, clôture de ce premier jour du Plane’r’Fest. Probablement pour moi la meilleure programmation des deux jours, vous saurez pourquoi au prochain épisode. Je retiendrai qu’autant la scène 1 était plutôt variée, autant la deuxième relève d’une programmation plus axée sur les groupes de reprises ou de détournement de morceaux à la sauce punk, rock, metal voire humoristique. En tout cas, cela m’a permis de découvrir un festival extrêmement bien ficelé, avec un bémol sur l’interdiction des bouteilles d’eau pour au final en vendre à la buvette, sous prétexte du risque pour les groupes d’en recevoir pendant leur show… Voilà. Autrement, c’est avec un vrai sentiment de satisfaction et un bonheur total d’avoir remis les pieds dans un festival d’été que je retourne à ma gentilhommière, pour une bonne nuit de repos avec le Marquis Arthur qui ne fera pas long feu non plus. A la prochaine tout le monde et on se retrouve pour le dernier jour avec les quelques 3561 festivaliers, le soleil et tout ce qui va avec.
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