Reporter / rédacteur : Quantum
Photographies : Le Marquis Arthur
Pour ce deuxième jour, les Dieux ne nous ont pas gâtés je pense, vu que nous sommes officiellement en canicule. Quoi donc Quantum ?? Tu découvres qu’en juillet il y a la canicule? Ah ben bravo ! C’est la découverte du siècle ! N’empêche qu’on rigole de ma bêtise, c’est factuel, mais moi qui crains le soleil et chope des érythèmes même en conduisant simplement, j’appréhende un peu ce deuxième jour du Plane’r’Fest qui commence plus tôt pour finir à peu près à la même heure que la veille. Soit un ratio de groupes plus gros, le tout devant des scènes qui ne sont pas abritées, crois moi lecteur ou lectrice que ça va chier des bulles carrées. Mais comme je suis d’un pragmatisme à toute épreuve et que la veille j’avais mon marcel blanc Soil Chronicles avec un short rose (oui oui, vous avez bien lu), là je n’ai rien trouvé de mieux que d’enfiler un marcel bleu écrit « Furafik Fark » avec un détournement du logo de Jurassik Park avec le fameux T-Rex mais auquel il manque la mâchoire inférieure. Pour l’accompagner avec… Un pantacourt noir. Voilà. Le mec a tout compris, il ne va forcément JAMAIS cuire avec tout cet attirail. Je salue néanmoins le courage de mon camarade Le Marquis Arthur qui, quant à lui, aura fait tout le festival en noir intégral avec même une veste à patchs. Force, le gars !
Bon, en tout cas, j’aborde ce deuxième jour avec un peu moins de plaisir puisque d’abord, la veille m’aura permis de voir le groupe que j’attendais le plus (Mushroomhead), ensuite parce que je préfère la programmation de la veille à celle du jour, dont les trois-quarts des groupes me sont inconnus du moins en écoute musicale. Et enfin, parce que je sais qu’il va falloir affronter cette chaleur démentielle. Pour cela, mon budget festival, censé me permettre de m’offrir un CD ou deux, passera finalement et intégralement dans des bouteilles d’eau fraiche, pour m’asperger le corps et la tête et bien évidemment pour boire. J’aurai descendu pas moins de 12 bouteilles ! C’est vous dire. Et en plus, je n’ai pas trop cuit grâce à ce système D de refroidissement de la peau ! Bref, vous l’aurez compris, les conditions sont extrêmes pour ce second jour du Plane’r’Fest, et je m’en serai finalement pas trop mal sorti. Mais qui aura l’honneur d’ouvrir les hostilités et déchaîner les feux de l’Enfer?
Eh bien mon capitaine, il s’agit du groupe lyonnais The Amsterdam Red Light District. Le nom vous évoque probablement quelque chose puisqu’il s’agit des fameuses rues éclairées de lumières rouges où se trouvent les maisons closes à Amsterdam. Le groupe se fait souvent appeler par son diminutif TARLD. Je ne connais pas du tout. En fait, The Amsterdam Red Light District ne sera que le premier groupe d’une longue, très longue liste de groupes estampillés hardcore. Punk hardcore, post-hardcore, deathcore, etc. La scène 2 sera majoritairement composée de ce type de groupes, qui n’est d’ordinaire pas du tout ma tasse de thé, d’où le fait que je ne sois pas emballé par cette deuxième journée de programmation. Mais comme je suisun reporter dévoué, passionné et que j’aime me faire surprendre par les groupes qu’en temps normal je fuis comme la peste bubonique, je serai attentif à la performance de ce The Amsterdam Red Light District qui existe depuis 2005 tout de même !
Ce qui m’a totalement marqué sur la prestation live des lyonnais, outre la musique pleine de patate et qui envoie du bois, c’est le jeu de scène du chanteur. Ce dernier s’affuble d’un sourire et d’un regard tellement fou, qu’il trahit une folie furieuse enfouie et cette dernière est en parfaite adéquation avec le jeu de scène qui se veut avec une occupation totale de la scène justement, jusqu’à se percher sur les enceintes en façades pour nous dominer avec une démence incroyable. J’ai surtout beaucoup aimé voir cette fameuse occupation de la scène qui est pour le coup l’un des nombreux points forts des groupes de -core en général, avec d’ailleurs ce jeu de corps propice aux coups et à l’agressivité, et c’est ce qui m’a toujours plu.
Musicalement, The Amsterdam Red Light District nous amène un post-hardcore bien puissant, très rythmé et avec quelques passages en mélodies guitares qui apportent cette touche de violence supplémentaire qui va avec le reste. Petit détail rigolo : le groupe nous a proposé de nous tcheker entre nous, c’est assez inédit pour moi et cela renforce le principe de cohésion avec le public par cette approche originale, pleine d’audace pour un groupe de -core et j’ai trouvé cela de facto très intéressant. De toute manière, le chanteur a proposé une superbe communication globale avec nous. Pour terminer sa prestation, il s’est même enfilé une cagoule rouge ! Par cette chaleur le procédé est étrange et j’ai cherché la raison, hormis le fait de vouloir coller avec la fameuse lanterne rouge des rues de maisons closes, je ne vois pas trop le sens de ce costume improvisé du plus bel effet quand-même. Voilà ! The Amsterdam Red Light District a donc ouvert les hostilités pour cette seconde journée, et même si je ne suis pas un fanatique du style -core machin, je dois admettre que beaucoup de points positifs sont ressortis de cette prestation réussie pour The Amsterdam Red Light District. Il fallait arriver à ouvrir, ce n’était pas simple mais ils y sont parvenus. Et je pense que le post-hardcore proposé par les lyonnais a de quoi offrir de belles promesses pour la suite. A suivre !
En revanche, le groupe qui va suivre et qui, lui, va inaugurer la scène principale pour ce jour-ci n’est pas un inconnu pour moi, au contraire ! Eight Sins est un groupe de Grenoble (cocorico !) et j’ai la chance de connaître un peu le chanteur de cette formation bien estampillée, elle aussi, hardcore, avec toutefois une petite nuance sur la base séculaire de la musique qui se situe selon le groupe sur du thrash metal. C’est un groupe totalement décalé, en décalage même avec certains codes qui s’offrent à nous cet après-midi. Avec la gouaille toujours aussi drôle du chanteur qui arrive avec un look qui oscille entre le hardcorien de base (maillot de basket, chaussettes montantes) et le côté vert flashy qui est l’une des couleurs que l’on retrouve sur les marchandises au stand.
Alors ! Décrire un concert d’Eight Sins, c’est un peu comme essayer de trouver des ingrédients qui se détachent quand on a pris l’habitude de manger la même moutarde en gros. On sait que ça va être délicieux mais on ne sait pas décrire exactement pourquoi ! Enfin, à une nuance près. Parce que, ce que j’adore chez Eight Sins, c’est l’humour énormissime du chanteur qui nous sort des trucs à mourir de rire, et qui a en plus la particularité je crois d’improviser totalement ! Un goût prononcé pour la mise en scène et le principe de sketch comique qui donne une coloration détonante à une musique hardcore extrêmement violente. J’avais vu le groupe dans le village du Hellfest en 2019, il avait littéralement retourné le public qui pourtant se massait pour entrer, et le chanteur avait sorti son panel de blagues bien dégueulasses aux gens qui étaient tout aussi morts de rire que moi. Le reste est assez sobre dans la mesure où le backdrop est le seul point dominant pour le groupe en termes de scénographie, ce dernier se contentant là encore d’occuper la scène dans son intégralité, jusqu’à ne pas laisser sans piétinement un mètre carré de la scène. J’ai été très étonné de voir qu’il y avait beaucoup de fans du groupe, qui avaient pris le t-shirt par exemple. Je ne connaissais pas à Eight Sins une réputation aussi grande, mais comme le public nous a gratifié de quelques animations malgré la chaleur dont un grand circle pit, je me dis que définitivement, mais surtout toujours dès potron-minet, le groupe grenoblois trace sa route. Sereinement mais avec une violence inouïe ! Un vrai bonheur pour les yeux et les oreilles, probablement un des rares groupes de -core dont j’ai la discographie entière chez moi, ce n’est pas pour rien ! Nota bene : ils passent prochainement au Panic Fest, à bon entendeur.
Et on passe, on enchaîne vite. Il me faut courir sous la chaleur, autant dire que j’ai déjà passé quelques bonnes bouteilles d’eau fraiche. Mais Stinky est sûrement le groupe que je connais le plus… De nom. C’est-à-dire que j’ai vu passer le nom un nombre incalculable de fois sur Internet et je me dis, intérieurement, qu’enfin je vais découvrir le groupe de post-hardcore nantais, probablement un des fleurons du genre en France. Seulement, voilà : le groupe va connaître un énorme problème technique, qui n’est pas du tout de son fait mais qui va retarder le début du concert à au moins bien vingt minutes. La faute à vraisemblablement un problème de façade, qui fait que tout le long de sa prestation, Stinky va nous donner l’impression (car je n’en suis pas certain) de jouer sans façade, uniquement avec les amplis ! C’est une première pour moi ! Et comme j’étais au premier rang, je n’ai pas tellement ressenti la différence à part sur le chant qui manquait cruellement d’énergie. Je dis « cruellement » parce que le chanteur mérite amplement qu’on l’écoute. Proposant des morceaux avec des messages directs et assez personnels notamment sur le principe de transgenre, on sent que Stinky n’est pas là pour uniquement faire une musique brutale, sans concession ni vacuité. Au contraire, la musique est là pour faire passer des messages et je déplore cet accident technique qui fait que l’on n’entend pas le chant principal comme il faut. Quoiqu’il en soit, cela n’enlève en rien la qualité musicale de Stinky qui évolue sur un post-hardcore très bien exécuté, très propre et qui, comme souvent chez ce genre de groupes, fait la part belle à une musique mélodique et très pessimiste. On a envie de jouer à la bagarre et le public ne s’y trompe clairement pas, en proposant des animations dignes des combats de gladiateurs.
Alors, petit détail : pendant ces deux jours de festival, on a eu droit à des bouées, des animaux en bouée, voire des frites et des ballons de plage qui ont volé dans le public tout le temps. J’avoue qu’au début j’ai trouvé cela marrant, mais au bout d’un moment c’était chiant. On a été interrompu pas mal de fois particulièrement devant Stinky , ce qui m’a empêché de profiter pleinement de l’ambiance électrique du mosh pit et de l’énergie sans faille du groupe. On sent toutefois une belle expérience de la scène, et je me suis même demandé à un moment pourquoi Stinky était situé aussi bas dans la programmation. Au vu de la carrière, de la discographie et des tournées européennes nombreuses, je me suis vraiment posé cette question.
Ce qui est bien évidemment un excellent point pour souligner la prestation du groupe nantais qui, s’il n’avait pas subi cette défaillance sonore, aurait été un groupe à la performance dantesque. Quelle occupation de la scène, là encore ! En plus, Clair a présenté énormément de charisme avec un regard rempli de violence, d’agressivité dont on devine qu’il subsiste quelques relents dans les tréfonds de ses entrailles, comme si le vécu avait permis, par sa tournure dramatique, à ce chanteur exceptionnel de vomir littéralement toute sa haine de la vie sur nous ! En tout cas, on peut dire ce qu’on veut, qu’on n’aime pas particulièrement le post-hardcore, mais quand on a un groupe aussi extra comme Stinky , on ne peut qu’être en pâmoison. Quelle performance ! Encore dommage pour le son.
Le prochain groupe qui va s’introduire avec beaucoup de subtilité, de douceur et de poésie, saupoudré d’un peu de romantisme très frivole, s’appelle Joe la Mouk. Là encore, le groupe m’est inconnu au bataillon et je ne sais absolument pas dans quel jus musical le groupe marine pour se porter à un moment à ébullition. Et comme un trait d’humour n’est jamais en trop, je peux dire que grâce en partie aux tuyaux d’arrosage qui nous ont (enfin !) aspergé pour nous rafraichir sous ce soleil de plomb, je me suis pris une belle douche froide. Le groupe qui tourne autour d’un certain Sachamouk, accompagné de son orchestre de joyeux lurons Mectoob et Martyn Circus, propose une musique assez difficile à identifier. Probablement metal, sinon hard rock avec quelques accentuation diverses selon les besoins. Disons que le principal problème du groupe, qui est pourtant son fond de commerce, c’est son humour. Autant j’ai adoré Princesses Leya, autant ce type d’humour très pipi-caca, avec quelques tonalités bien grasses sur les femmes et en plus de cela des blagues de merde (c’est le cas de le dire), je n’accroche pas. Enfin, non. Je n’accroche plus. En France, on en a trop des groupes comme cela qui jonglent sur un humour de gamins en maternelle. Ma fille de cinq ans me gratifie de cet humour finalement donc très infantile, et donc puéril au point de ne pas m’en faire vibrer les deux boulasses. Autant, pour comparer, un groupe comme Elmer Food Beat j’adore pour l’humour très grivois mais aussi très subtil, avec une musique qui a, quand même, un semblant de mélodie et d’intérêt autant Joe la Mouk qui nous parle de caca, pipi, d’un « ta gueule » qui partait pourtant d’une bonne intention, avec en prime une musique qui ne sert à rien d’autre que d’appuyer des phrases pauvres, ça m’a gonflé. Réellement. Il y avait quelques moments de fulgurance où on avait une « vraie » musique et non des extraits faits à la cool, sans énergie ou quoi, mais cela restait tellement anecdotique que je me suis lassé très vite. Bref ! Vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé Joe la Mouk. Je ne pense pas que l’on puisse dire que ce soit la faute du groupe, simplement que ce genre d’humour et le principe de faire de la musique pour se défouler sans aucune subtilité, il arrive un moment où on en mange trop en France. Il serait temps que les groupes arrêtent de tenter de copier inutilement Ultra Vomit et s’essaient à quelque chose qui leur ressemble, et non une vague tentative de faire du rigolo avec du nul. Voilà. Passons.
Deuxième surprise de ce Plane’r’Fest : le groupe roumain Dirty Shirt n’a pas pu venir à cette édition. Annulation de dernière minute qui, si j’ai bien compris, semble motivée par un problème d’avion. Mais pas de panique ! Car c’est là que le festival va démontrer sa capacité d’organisation plutôt dingue en proposant directement un remplaçant, et non des moindres. Puisqu’il s’agit d’un groupe que je connais bien, que j’aime bien et qui n’est autre que Strivers. J’ai la chance d’avoir en ami Facebook le chanteur au look très typique du genre hardcore, avec ses tresses blondes et sa carrure imposante, digne des grands bagarreurs. Ce qui m’étonne en revanche, c’est que le groupe va donc se produire sur scène, avec à son actif en termes de discographie officielle qu’un EP quatre titres. Soit un total de setlist de 15 minutes à peine, alors que le groupe aura tenu bien plus longtemps que cela. Est-ce le signe de l’arrivée imminente d’un premier album les amis ?
Ensuite, le groupe se retrouve à trois, avec donc le chanteur mais aussi un guitariste et un batteur. Pas de basse ni de seconde guitare, j’étais assez dubitatif au départ sur le rendu. Et finalement, bonne claque ! Vraiment, j’ai été épaté par la qualité sonore de ce set réduit, puisque la puissance est tout de même au rendez-vous et qu’en plus, à trois gonzes, la brutalité de ce mélange selon le groupe de thrash metal et de heavycore (jamais entendu parler), qui me paraît être finalement qu’un simple post-hardcore mélodique, est largement présente. Aussi ai-je été vraiment soufflé par cette déferlante qui, je le rappelle, n’était pas prévue au programme ! On sent qui plus est que le public, probablement envieux de voir Dirty Shirt, finit par bien se prêter au jeu et comme Strivers est un groupe du coin, pur jus, on voit que la plupart des membres du public connaissent le groupe et lui font un bel accueil, estampillé lyonnais, avec donc de la bonne bagarre, quelques bousculades méritées et une belle ovation en fin de set.
Après, sur la qualité des compositions, je n’ai rien à redire si ce n’est que ces dernières commencent à souffrir d’un début de répétition comparé à ce que l’on avait eu jusqu’à présent sur cette scène 2. Une programmation réellement post-hardcore, on finit forcément par retrouver les mêmes composantes. Strivers en tout cas a été la meilleure roue de secours de ce festival qui, finalement là encore, réserve de belles surprises ! En tout cas, Strivers nous a gratifié d’un concert court mais intense, très bien répété et en plus, svp, sans une partie de son line up. Cela mérite d’être souligné au marqueur indélébile ! Bon concert !
Je ne vous cache pas que pour la suite du programme, j’ai sprinté tout ce que j’avais. Et ce sera l’occasion de trouver notre ami et camarade soileur Jaymz, qui est venu avec sa dame et des amis pour quelques groupes à l’affiche, dont le présent chroniqué. Parce que le groupe qui va suivre, j’ai un lien très particulier avec. Infected Rain était passé à Lyon une première fois au Blogg en 2016. A cette époque, le groupe n’avait pas encore la réputation qui lui incombe aujourd’hui et j’avais été, pour l’organisation, le bénévole qui était aux petits soins pour les groupes. J’ai donc eu l’occasion de rencontrer ces moldaves qui ont une réputation de personnes très sympathiques, humbles et loin de paillettes de ce milieu metal qui font des groupes mainstreams des machines indomptables. Après avoir satisfait leurs besoins en papier wc, quelques fruits bio et des boissons fraiches, j’avais eu droit à des remerciements qui m’ont paru sincères, la chanteuse m’ayant même remercié avec insistance pour mon dévouement, ce qui est toujours agréable. J’ai même une anecdote encore plus personnelle avec Lena Cataraga, la chanteuse, mais celle-là je la garde pour mes soirées et en général on ne me croit pas donc… Bref !
Sans avoir été un fanatique de leur musique, je dois admettre qu’un passage d’Infected Rain non loin de mon Grenoble est toujours un évènement qui me motive. D’abord parce que, comme je disais avoir côtoyé le groupe à un stade intermédiaire de sa carrière, cela me permet de voir à quel point nos ami(e)s moldaves ont eu une ascension éclair, absolument remarquable après avoir signé chez Napalm Records. Ensuite parce que, comme beaucoup de chanteurs et d’hommes, je ne suis pas du tout insensible à la capacité vocale extraordinaire et aux charmes hypnotisants de Lena Cataraga. Enfin parce que j’ai toujours préféré la musique très metalcore, voire néo metal pour avoir quelques styles bien mélangés, en performance live qu’en album.
Et voici donc le groupe sur la plus grosse scène du festival, avec les mêmes musiciens que j’avais connus à Lyon, toujours aussi sympathiques sur scène. On sent que ces derniers, qui sont quelque peu en retrait, s’amusent quand même de cette foule déchaînée et un peu avinée il faut le dire, qui s’enjaille, se bouscule et finira par balancer quelques acclamations méritées. Evidemment, le groupe met en exergue sa frontwoman très charismatique, qui pour l’occasion a coloré ses dreadlocks en jaune et orange d’un effet très flashy non désagréable, surtout quand elle les bouge et headbangue. Les musiques sont extrêmement rythmées, loin d’être bourrines tout le temps et les variations de chant entre le guttural d’une technicité toujours aussi incroyable et le chant clair n’est pas sans rappeler un peu Jinjer, qu’à mon humble avis le groupe n’a rien à envier du tout.
En tout cas, la scénographie demeure relativement simple, reposant comme je le disais sur les mouvements et postures de Lena Cataraga. Cette dernière se permettra même le luxe de s’approcher du public au plus près pour continuer des lignes de chant monstrueuses. Je dois me mettre à genoux devant le travail qui a été fait, très clinique, sur l’enchaînement des morceaux, avec peu de moments de pause hormis pour avoir quelques mots à notre égard, des paroles random sur le public qui est le meilleur du monde etc. Mais c’est toujours bien appréciable ! Franchement, je suis toujours aussi béat devant un concert d’Infected Rain parce que le groupe fait du très lourd avec finalement peu, mis à part le talent des musiciens et la symbiose qui en découle. Le genre de groupes qui n’ont ni besoin d’artifice, ni de costumes pour balancer leur vague de brutalité en pleine tronche ! La prestation a été tout simplement impeccable, et je pense que si cela continue, je vais finir par me faire violence et écouter les albums au plus près. Vraiment incroyable !
Par contre, honte au public masculin qui n’a rien trouvé de mieux à faire que de complimenter grassement les attributs de la chanteuse, sans se soucier de la prestation du groupe ; balancer quelques « je t’aime » ou « je te nique » ou « t’es bonne » à longueur de set, et je ne vous ai réservé que les plus gentils ; ou encore à ce c****** qui a voulu la tripoter quand elle s’est approchée du public, ce qui lui aura valu un bon coup de savate de sa part dans la gueule, mérité. Franchement c’était inacceptable et les scandales qui émaillent les festivals de metal n’ont malheureusement pas encore du plomb dans l’aile…
Après cette parenthèse enchantée si j’ose dire, me voilà rapidement devant l’autre scène pour la venue non moins attendue de Landmvrks. Pareil concernant le groupe, je ne l’ai jamais écouté mais cette pochette d’album si particulière, avec lequel le groupe fera son décor de scène avec un V géant derrière le batteur, elle m’hypnotise. A chaque fois que je la vois, je suis transcendé par la beauté de cette dernière, probablement une des plus déconcertantes que j’ai pu voir dans le metal actuel. Cela ne m’a toutefois pas motivé à faire l’étalage direct, et je suis resté campé sur ma position initiale de ne pas écouter le groupe. C’était écrit, en fin de compte, qu’un jour je verrais le groupe Landmvrks.
Originaire de Marseille, le groupe jongle entre un metalcore pur et un rapcore assez rare je dois dire. C’est donc avec un look typique des cités que le groupe arrive devant nous, et la première chose qui me frappe en plein visage, c’est celui du chanteur. Très fermé, grave, comme si ce dernier souffrait d’une immense dépression. Je suis véritablement fasciné par ce visage qui finit par se dérider pleinement quand les premières lignes de chant arrivent. Moi, je suis attentif souvent quand il s’agit des frontmen aux mimiques de visage, et là, même si ce dernier communique beaucoup avec nous, on sent que tout ce qui est chanté, cette sensibilité extrême que l’on retrouve sur la pochette d’ailleurs, est son moteur. Après, je vous avoue que je suis un peu fatigué à ce moment-là d’avoir des groupes de -core sur une seule scène. N’étant de base pas féru du genre, c’est un peu le purgatoire pour moi même si Landmvrks est assurément un groupe génial. Mais je ne parviens pas, ou plus, à me prêter au jeu. Je salue objectivement parlant la qualité indéniable du groupe qui a son public dédié et qui parvient selon moi à gagner davantage encore ce soir, avec un set de qualité et des morceaux coup de poing franchement bien foutus, mais j’ai du mal. A part au moment, et c’est assez fou de ma part pour être souligné, quand le chanteur entame un slam rapé incroyablement bien écrit, rythmé et surtout avec un flow époustouflant. Je pense que le groupe devrait presque axé sa musique sur quelque chose de très rapcore, histoire de se démarquer encore plus et me permettre de m’enjailler plus fort ! Parce que quand le chanteur se met à faire son rap, la magie opère encore plus. Il y a quelque chose à creuser.
En tout cas, objectivement parlant, je suis convaincu que Landmvrks est bien un groupe montant en France et que la réputation ne souffre d’aucune contestation possible, mais j’ai passé la journée à me remplir les neurones avec un genre musical que malheureusement je n’aime pas tant que cela, donc je suis resté un peu sur ma faim sur ce concert. Je pense que revoir Landmvrks dans un autre contexte me semble plus approprié, une prochaine fois donc avec plaisir !
Je retrouve pour mon plus grand plaisir, même si c’est bref, notre camarade Jaymz pour le prochain groupe qui, il me semble, est celui qu’il attend le plus avec Sepultura : Steve ‘N’ Seagulls. Ce groupe atypique nous vient tout droit de Finlande, dont ils nous souligneront que la chaleur n’est pas du tout la même chez nous que là-bas (sous-entendu, ils crèvent de chaud) et proposent des reprises de compositions de metal ou rock connues, dans une sauce bluegrass et country ! Le truc totalement improbable. Déjà, imaginer que des finlandais puissent rendre hommage à la musique américaine par excellence, avec tous les instruments qui vont bien, je n’aurais pas osé. En plus, de se dire qu’ils reprennent des morceaux connus du milieu metal, alors là je vous avoue que j’étais tellement impatient ! Pour que toute la magie opère, je n’avais pas écouté une seule piste sur les albums et je dois dire que j’ai bien fait ! Quand les protagonistes arrivent, grimés en fermiers texans, ou en mode tranquille débardeur et short, on sent tout de suite qu’on va se marrer. Ils ont des têtes tellement… Drôles ! En plus le joueur de contrebasse a une coupe de cheveux assez improbable, on croirait en effet que les cheveux sont rasés d’un côté et longs et bouclés de l’autre. Bon, bien entendu, on avait droit au gros buveur de bières du groupe, celui qui fait un peu tout de l’aveu même du groupe, soit accordéon, claviers, flûtes, mandoline, etc. On sent la joyeuse fanfare et j’adhère. Mais d’une force !
Je me suis marré tout du long, j’ai dansé, je me suis trémoussé comme un fou tant le rendu est exceptionnel. Imaginez le morceau Antisocial de Trust, à la sauce country fanfare, avec un accent finnois à couper au couteau, presque un peu ridicule et du coup, ce savoureux mélange improbable donne envie de rire d’abord, puis ensuite de chanter, de hurler même « antisocial tu perds ton sang froid !« , ce que le public a majoritairement fait d’ailleurs. Je ne me souviens plus de toutes les reprises, mais je revois très bien « Still Loving You » de Scorpions absolument fabuleux, repris sur un tempo plus accéléré et chanté en chœur. Fabuleux, vraiment. Je me revois aussi kiffer ma race sur « Thunderstruck » d’AC/DC, joué au banjo et accompagné de la contrebasse, nous offrant un rendu époustouflant, surtout quand l’accordéon arrive. « Over The Hills And Far Away » de Nightwish aussi, qui tranche avec l’originale très majestueuse, alors que le simple banjo et la guitare sèche suffisent à faire le passage instrumental à la perfection.
Bref ! J’ai pris un pied phénoménal et Steve ‘N’ Seagulls m’a libéré de ma torpeur ! Je revois aussi notre copain Jaymz en train de kiffer autant que moi, se mêlant à un pogo monstrueux à l’arrière. Mention au passage au photographe accrédité qui râlait comme un idiot parce que les gens se bousculaient, l’empêchant de prendre ses photos… Dans la fosse. Franchement quand on n’arrive pas à prendre du plaisir sur un sommet phénoménal de la musique de Steve ‘N’ Seagulls, c’est qu’on fait la tronche. Probablement mon coup de cœur de cette deuxième journée ! Je me suis tellement régalé que ce sera ma prochaine acquisition, à tous les coups !
Bis repetita pour cette fameuse scène 2 que j’aurais un peu maudite intérieurement tant la programmation m’aura épuisé. Je compte alors sur l’énergie revenue devant Steve ‘N’ Seagulls pour enfin me remettre pleinement dans le truc, et Sidilarsen devrait probablement remplir son rôle. Le cas de Sidilarsenressemble aux groupes précédemment cités, c’est-à-dire que j’ai vu, revu et re-revu le nom du groupe circuler dans les méandres des réseaux sociaux. Simplement, sans que je ne comprenne pourquoi, je n’ai jamais été intéressé par le groupe. Pourtant, tout devrait me plaire ! Oscillant sur un metal industriel voire plus rock, avec des textes engagés pour dénoncer la société de consommation, les guerres en tous genres (celle en Ukraine n’y échappera pas), et d’autres faits de société graves. En tout cas, je dois vous avouer que de les voir arriver avec ces masques flippants sur le visage, avec en fond de scène des écrans qui diffusent des images choquantes, voire les paroles de certains morceaux, cela met une ambiance lourde mais fascinante. Et dès les premières notes du quatuor, je me suis pris une déflagration terrible ! Le groupe joue le rôle de la gravité de la musique avec panache, maquillage discret autour des yeux pour appuyer le regard notamment du chanteur, d’un bleu froid et effrayant qui nous fixe longuement. Bien accompagné au chant par le guitariste avec un chapeau, qui en plus délivre énormément de messages politiques ou tout simplement contestataires, le duo fonctionne à merveille. Vous savez mon attachement pour les textes et le chant en français, et je crois que Sidilarsen a signé les textes les plus prenants qu’il m’ait été donné d’entendre en concert de la part d’un groupe français. On est sur des contestations qui nous parlent forcément, la jeunesse qui cherche des accroches pour se révolter. Et quand j’entends parler de l’Ukraine, des grands financiers, de la faim dans le monde, y compris dans un autre contexte, forcément en moi j’ai une flamme qui s’allume. Et manifestement, Sidilarsen sait jouer habilement avec cette flamme commune, en nous balançant cette musique tantôt agressive et soudaine, tantôt plus rythmée et progressive, le tout avec ses samples inquiétants, lancinants, qui nous rapprochent d’une ambiance chaotique. D’ailleurs, le groupe en a fait un morceau, de ce chaos total.
J’ai remarqué que le public attendait tout comme moi ce concert puisque les refrains sont repris souvent, que la fosse fond dans une énorme nuée de coups, plusieurs fois, et que le groupe s’amuse gentiment mais sûrement avec nous. Je trouve les postures du chanteur intelligentes puisque ces dernières oscillent entre le principe de prendre de la hauteur sur nous, et des moments où ce dernier semble vouloir se mettre à notre hauteur en se penchant vers nous, comme pour nous susurrer à l’oreille toutes les immondices de ce monde. Non. Véritablement, Sidilarsen est un groupe intelligent, qui joue sur sa vision pessimiste du monde pour nous faire comprendre que les chances de sauver ce dernier reposent sur nous. Exemple typique avec le morceau « On Va Tous Crever » qui jongle pleinement sur ce principe bilatéral de pessimisme et d’espoir que nous incarnons pour l’avenir. Et cela, quand vous êtes un spectateur attentif, vous êtes sensibles à cela. Moi, je me suis senti repousser des ailes et clairement, le groupe toulousain m’a redonné l’énergie pour finir ce festival avec brio !
Je note également la communication avec le public qui n’oublie pas quelques moments un peu drôles, notamment sur les origines toulousaines du groupe et l’accent qui en découle. En tout cas, sur le concert, j’ai été estomaqué. D’abord par la présence scénographique du groupe, ensuite par la musique qui se veut sans faux-col dans l’intention mais qui délivre en permanence un message, et enfin par la réception faite par le public qui, pourtant, devait se ronger les sangs à l’idée d’être au devant pour le prochain groupe. En tout cas, excellente performance ! Du coup, je reviendrai aussi sur les albums tant les paroles ont été une révélation pour moi. Quel groupe et quel concert ! On a de quoi être fier !
Le voilà enfin, LE gros. LE BIG BOSS du festival. L’un des groupes les plus légendaires de l’histoire du metal, ayant participé à l’influence de nombreux autres groupes, eux-mêmes devenus légendes. J’ai nommé les géants brésiliens de Sepultura ! Je ne reviendrai pas sur les changements de line up (d’ailleurs, des abrutis ont cru bon de crier « Cavalera » pendant les interludes…) ni sur l’histoire dantesque du groupe aux quinze albums et j’en passe autant du reste. Simplement, le groupe se présente avec l’absence du guitariste Andreas Kisser qui a hélas perdu son épouse quelques jours avant le concert, pendant la tournée européenne du groupe. Il est donc remplacé par Jean Patton qui assurera le show avec brio. Du reste, les trois autres protagonistes du groupe sont là, soit le seul rescapé du line up original et bassiste, Paulo Jr.. Viendra ensuite le batteur extraordinairement brutal, Eloy Casagrande, qui est une véritable machine de guerre ambulante, et enfin le grand et charismatique Derrick Green, seul membre non-brésilien (américain) et chanteur du groupe. Pour ce concert, je me suis battu comme un malade pour être collé aux barrières, ce qui ne sera pas une mauvaise idée au vu de l’ambiance monstrueuse dans la fosse. Je n’avais jamais vu le groupe en concert et j’avais abordé la discographie en étant très motivé, au début de mon accointance avec le metal, et comme je suis passé à d’autres styles, j’avais mis injustement Sepultura de côté. Qu’importe ! Ce soir, c’est mon baptême avec la Tombe ! Et je ne vais pas être déçu du tout ! Parce que Sepultura en concert, c’est fabuleux. Légendaire !
Le groupe assure le show, apporte sa patte si singulière aujourd’hui pour nombre de groupes actuels. L’on en vient même à se demander dans quel style évolue le groupe. J’opterais pour le thrash death metal pour ma part même si le chant de Derrick Green reste plus metalcore qu’autre chose, mais on sent quand même les bases séculaires de pratiquement tous les genres actuels. Du coup, qu’il y ait du chant metalcore ou autre, cela ne pose aucun souci puisque cela passe crème. Mais au-delà du concert, c’est tout l’égrégore que le groupe crée autour de lui qui est incroyable. Le public est littéralement déchaîné ! Il n’y a pas une minute sans qu’il y ait un slam, ou une bousculade ! Tout le monde perd la raison et on sent que le regard de Derrick Green s’amuse comme un fou de ce spectacle énorme. On sent qu’il jouit ! Comme un gourou, il exulte et renforce encore davantage sa posture mélangeant le sérieux du metal et le côté dansant des riffs de Sepultura, directement inspirés des rythmiques sud-américaines comme en témoigne Eloy Casagrande qui joue avec ses tomes comme un joueur de percussions tribales !
L’immense backdrop sert de décor de scène, tout ce qu’il y a de plus simple, et le reste découle du jeu des musiciens qui sont tous très concernés et charismatiques. Je me suis régalé à les voir se faire plaisir avec nous ! C’est cela qui me plaît chez un groupe légendaire comme Sepultura, qu’il s’amuse avec nous ! Rien de plus, puisque le groupe n’a rien à prouver depuis 1984 ! Alors, on s’enjaille ! On communie tous ensemble, et les interludes de Derrick Green ajoutent encore, ses discours étant extrêmement sympathiques. Comme un papa cinquantenaire qui nous exhorte à nous surpasser, le groupe finira son concert avec panache ! Le public a même été déçu qu’il n’y ait pas de rappel, et je le comprends. Moi j’en aurais repris ! Et le changement de scène m’a été pénible. D’abord pour fendre la foule, ensuite parce que je m’étais suis envolé dans une autre dimension. Je regarde en ce moment où j’écris un reportage sur la force des substances psychédéliques. Je pense que Sepultura m’a fait vivre une expérience similaire, sans rire. Extraordinaire !
Pas le temps de niaiser, comme dit mon frère qui vit au Canada, car le groupe préféré de mon Marquis Arthur, que j’ai perdu nombre de fois durant les changements de scène mais que j’ai toujours essayé de retrouver le temps d’une discussion sur les groupes, va s’avancer sur la scène. Une scène incroyablement bien décorée, probablement la meilleure scénographie du festival sur les deux jours, gros groupes compris ! Car on parle bien de Shaârghot, ni plus ni moins. Et quand on a Shaârghot en concert, on sait d’ores et déjà que l’on vivra un concert qui se rapproche d’un film, tant l’univers est foisonnant et extrêmement construit. Décrire l’univers de Shaârghot prendrait une chronique à la Quantum pour n’importe qui, tant ce dernier se situe dans un registre de dystopie totale ! En attendant, Shaârghot en concert ce sont d’abord des costumes énormes, très travaillés. Imbibés de noir charbonneux sur la peau, avec des costumes qui se situent sur un patchwork steampunk et futuristico-chaotique. Le guitariste a plein d’accessoires sur sa guitare dont un laser vert et un lance-flamme, et la bassiste joue plus un rôle avec le chanteur qui consiste à torturer un personnage qui se mue tantôt en serveur, tantôt en rebelle contre son maître, etc.
En tout cas, un concert de Shaârghot, ça se vit plus que cela ne se raconte. Déjà pour le Hellfest 2019 je n’avais pas tari d’éloges sur la prestation du groupe qui ressemble beaucoup à celle du Plane’r’Fest, la taille de la scène en moins. Simplement on retrouve les ingrédients musicaux qui font la merveille exceptionnelle de Shaârghot, à savoir un metal inustriel très électro et ambient, avec même des jeux de lumières très variés, censés changer le décor de chaque pistes qui se suivent comme une histoire. J’avais à cœur de revoir le groupe tant la prestation au Hellfest m’avait époustouflé. Force m’est de constater que Shaârghot n’a pas tant varié sa prestation de concert, et je me dis que la prochaine fois j’aimerais bien voir autre chose. Pour ce concert, j’avais déjà reconnu plusieurs éléments de mise en scène qui font que je me suis moins enthousiasmé qu’en 2019. Mais cela reste une prestation complète, avec une mise en scène toujours aussi exceptionnelle et les éructations d’Etienne, le chanteur, nous appelant « Shadows » comme le nom de ses personnages principaux, réveillent durablement le public ! Au point d’avoir pris d’assaut le stand de merchandising de Shaârghot à la fin du concert ! Une fois n’est donc pas coutume, Shaârghot a laissé tout le monde sur le carreau pour un avant-dernier concert audacieux, toujours aussi sérieux et prenant. La claque, je ne l’ai pas eue puisque je l’avais eue au Hellfest, mais c’est toujours un vrai plaisir !
Voilà enfin le dernier groupe de ce Plane’r’Fest, et non des moindres. Puisque c’est Lacuna Coil qui va clôturer, on l’espère en beauté, cette édition du festival à Montcuq.
Pas forcément le meilleur choix pour finir selon moi, le groupe italien jouant sur un registre de metal gothique avec deux chants, un chant féminin clair et un chant masculin guttural, le tout sur une musique assez grandiloquente et finalement un peu moins extrême que l’ensemble de l’affiche de cette seconde journée de festival. Honnêtement, j’ai suivi ce dernier concert un peu de loin. Gagné par la fatigue et écrasé par la chaleur, mon corps a eu besoin d’un peu de recul. Je n’ai donc pas pu pleinement vivre Lacuna Coil qu’à la base je n’aime pas des masses, et je dois simplement admettre que le concert semblait de qualité. Je n’ai pas aimé le chant féminin pour être franc jusqu’au bout, un peu plus le masculin et l’ensemble instrumental m’est apparu comme un peu insondable étant donné que les samples ont dominé le tout, ne laissant que peu de places au metal. Voilà, je ne peux pas en dire davantage, j’ai trouvé le public un peu éteint mais forcément, il était tard et une bonne partie avait déserté le festival ou cuvait dans l’herbe. Une fin qui aurait pu être meilleure assurément.
C’est la fin de ce nouvel écrit ! Et je dois dire que je suis très heureux d’avoir vécu ce Plane’r’Fest pour la première fois de ma vie. Moi qui ai vécu six années à Lyon, je m’étais lamenté idiotement de ne pas avoir fréquenté plus tôt les festivals du Rhône, dont le Plane’r’Fest fait partie. Mais je sais qu’aujourd’hui la meilleure réponse à cette frustration est de conjurer le sort en venant. C’est chose faite ! Accompagné fièrement par mon Marquis Arthur, je me suis senti soudainement comme un roi ardéchois dans ce festival en plein air, incroyablement bien organisé, qui a su palier aux imprévus avec une facilité qui frôle l’admiration. Les conditions météorologiques ont été extrêmement dures, on ne va pas se mentir. Et là encore, le festival a permis que l’on tienne le coup avec de l’eau fraiche, des robinets, des tuyaux d’arrosage pour nous asperger, et même si tout mon budget est passé dans les bouteilles d’eau, ne pouvant profiter que d’une barquette de frites, j’ai trouvé le tout franchement super. La programmation manque un peu de diversité pour moi, la scène 2 a été trop parasitée par les mêmes genres de groupes, ce qui m’a un peu épuisé. Globalement le reste était excellent. Le festival m’aura permis de voir des groupes légendaires comme Dragonforce, Sepultura, et j’en passe ! C’était aussi l’occasion pour moi de revoir des amis et amies, partenaires et autres collègues de webzines.
Aussi, je tiens à remercier les organisateurs du Plane’r’Fest, les bénévoles, Tarik de Mediatone qui nous a donné les accréditations un peu au dernier moment et je l’en remercie mille fois. Je remercie aussi nos collègues, Chris Besse qui tient toujours la baraque malgré l’âge et les soucis de santé, les autres webzines présents (dédicace à Roger de Pavillon 666, il saura pourquoi !), les médias présents. Les groupes également, surtout les français qui ont tenu la dragée haute avec fierté, et je suis convaincu que la France s’en portera à merveille ! Enfin, je remercie comme il est d’usage Metalfreak pour sa confiance, à qui je dois beaucoup dans ma passion désormais ancrée durablement pour les écrits sur le metal ; mes autres collègues ; mon compagnon de route Le Marquis Arthur qui a assuré les photos avec un courage sincère, je suis très heureux d’avoir été avec toi ; et enfin à Cassie di Carmilla qui aurait pu être là et cela m’aurait fait tellement plaisir.
A la prochaine édition, j’espère!
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