Photos + report : Mitch

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Finies les fêtes de fin d’année et les vœux à rallonge, il est temps de revenir aux fondamentaux avec une soirée underground, et de « partir » sur les musiques que le Rock ‘n’ Eat Lyonnais nous propose ce soir.
L’affiche s’annonce sombre et planante, les termes doom, post metal, heavy soul, stoner et même jazz / blues s’étalant au fil du descriptif des trois groupes en présence.

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On démarre avec QOYA, trio grenoblois qui se dit post metal / doom, mais sonne ce soir carrément post rock. Car de metal, je n’en ai pas entendu sortir des délicates Fender Telecaster et Jaguar, carrément orientées sur des sons clairs ou peu saturés, explorant les limpides sonorités et les effets typiques du post rock, entre arpèges lumineux et grattouillages aigus, étalés sur de longues plages ambiancées et planantes, le tout encadré par cinq colonnes de LED plutôt chics. C’est élégant, c’est musical, on voyage, une voix grave très new wave intervient avec parcimonie, support des atmosphères plus que point central des morceaux.

Qu’aura-t-il manqué pour susciter un peu plus d’enthousiasme dans l’assistance ? Peut-être un peu plus d’engagement scénique, l’attitude sobre et feutrée des guitaristes n’accompagnant pas particulièrement des titres présentant déjà, par eux-mêmes, peu de contrastes et de cassures. Peut-être la présence d’un bassiste, au lieu de parties samplées ? Bref, on démarre en douceur, il va en falloir un peu plus pour réveiller un Rock ‘n’ Eat qui commence à se remplir généreusement.

J’attends avec impatience A Better Tomorow, ayant déjà apprécié plusieurs fois, sur les deux trois dernières années, les concerts surprenants et excellents de ces lyonnais.
Pour vous décrire le groupe, imaginez une chanteuse à la voix chaude et soul, qui ne déparerait pas sur du Portishead (mais en plus grave, avec plus de profondeur). Un guitariste classic rock seventies, capable de sortir des solos véloces et pleins de feeling de sa Stratocaster crème et de sa SG, autant que des riffs de vieux doom (le t-shirt St Vitus !) et des progressions blues.

Un bassiste volubile, jouant aux doigts, au médiator, en slap, en accords, parfait contrepoint et équilibre de son compère guitariste. Et un batteur puissant et polyvalent, inventif et toujours au service des contrastes du groupe. Le tout donnant des instrumentations allant du stoner doom au blues, survolées par la voix vraiment remarquable et juste de Vanessa.

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La sauce prend, le mélange est maîtrisé et efficace, on s’envole et on se laisse surprendre par les nombreux changements d’ambiances et de styles, l’excellent niveau individuel et collectif du quatuor lui permettant de « lier » le tout et d’apposer une patte A Better Tomorrow sur la totalité de son set. Ce groupe se bonifie à chaque passage, un vrai coup de cœur qui mérite de monter haut dans la hiérarchie des nombreux bons groupes de la scène lyonnaise !

Avec Praÿ, c’est encore le niveau au-dessus, en termes de notoriété et d’assiduité en live, en France comme dans les pays limitrophes. Praÿ, c’est instrumental (batterie – basse – guitare), ce sont de longues jams intenses, empruntant tout le vocabulaire du stoner, du doom, du space-rock et du psychédélique au sens large.
Les évolutions de leur line-up ont été assez obscures ces deux dernières années : un deuxième guitariste a d’abord été recruté, tantôt pour jouer à quatre, tantôt pour suppléer les absences intermittentes de la titulaire Maud. Celle-ci a même eu l’air d’être poussée hors du groupe pendant un temps, remontant même un nouveau projet en parallèle. Finalement, elle a l’air de retour au bercail en tant que six cordiste unique, on n’a pas tout compris, mais après tout, comme on dit, cela ne nous… regarde pas ! Laughing

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Et au regard de la prestation donnée ce soir, aucun problème de cohésion n’a l’air de polluer la prestation du trio, les longues montées instrumentales fonctionnent à merveille, les plages d’improvisation sont remplies et clôturées sans faillir, l’efficacité est au maximum et le public pète littéralement les plombs. Difficile pour moi d’être très objectif sur ce coup-là, j’avoue que je n’étais pas dans la position analytique du chroniqueur en retrait, mais au contact au premier rang et engagé sans retenue dans le brassage du pit, vivant la frénésie de la musique comme un spectateur sans scrupules !

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C’est donc une très chaude réaction qui accueille Praÿ, le public comprend les intentions et se laisse entraîner dans les voyages proposés par le trio. L’appréciation d’un concert de musique psychédélique dépend fortement de l’humeur du moment et da la capacité à se laisser embarquer, vous comprendrez donc que le moment a été fort pour votre serviteur et pour ses camarades de fosse !

Merci au Rock ‘n’ Eat, merci aux trois groupes, merci au public présent et actif, l’année musicale live commence bien !

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