Quétier + James Eleganz (Chambéry, le Brin de Zinc, 05 septembre 2024) ...
Photos + report : Metalfreak
Je me dois de l’avouer, depuis que j’y ai fait un passage de quelques mois il y a plus de trente ans de ça, je n’ai plus vraiment de sympathie pour l’univers de la télévision. Tout ce qui est superficiel, trafiqué à outrance, le côté tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil à grands coups de sourires Mir Couleur et de façades Bisounours, ce n’est pas mon truc. C’est bien la raison pour laquelle ma télévision ne me sert quasiment plus qu’à regarder des films ou des documentaires… et encore, à dose homéopathiques ! De temps en temps une rare émission en public, talk show de préférence, mais, relation de cause à effet, d’en connaître les envers du décor à totalement flingué ce qui me faisait rêver en regardant quelques émissions de ma jeunesse.
Il y avait malgré tout quelques personnalités qui sortaient du lot et Sandrine Quétier (à l’instar de Florian Gazan ou du regretté Didier Roustan), en faisait partie. La dernière fois que je l’ai vue dans une émission, elle pleurait de rire devant les facéties d’un Arnaud « qu’est-ce qui est court et qui se jette ? » Tsamere lors de l’épreuve des blagues de Tonton, un soir où tout est permis !!! « Faisait« , oui ! Depuis quelques temps, elle a lâché totalement le monde de la télévision pour – enfin – faire ce qu’elle a toujours aimé : chanter, monter sur scène, exposer en public son amour d’un rock alternatif et de quelques groupes dont elle s’inspire comme Blondie, The Kills, The Pretenders ou Gossip…
Je me rappelle de mon air aussi surpris qu’incrédule devant mon ami Thomas, patron indéfectible du Brin de Zinc, à la vue de l’évènement : « on parle bien de la même ? LA Sandrine Quétier ?« . Bien sur, je savais qu’elle s’était mise à la musique, pas que non seulement elle avait arrêté la TV mais en plus s’offrait une nouvelle vie en faisant des concerts dans des endroits aussi intimistes que le Brin de Zinc ou le Wood Stock Guitares d’Ensisheim deux jours plus tard…
J’avoue que j’appréhendais la rencontre. Comme dit plus haut, le milieu des médias, je l’ai côtoyé, de très près, à une période de ma vie et je n’en garde pas mes meilleurs souvenirs… La superficialité n’ayant jamais été mon mode de vie, j’ai vite tourné les talons. Mon appréhension, c’était de me retrouver face à une personne pour laquelle j’ai une certaine admiration et de me faire snober comme c’est arrivé plusieurs fois à l’époque. Je la croise au merch’ et c’est elle qui a devancé mon salut en me lâchant un adorable « Bonsoir, moi c’est Sandrine » avec un sourire sincère. Pris à froid, j’ai répondu un taquin « Moi c’est Chris mais tu as déjà du voir mes travaux !« . Comment rompre la glace… Je ne m’attendais pas à une telle gentillesse, une telle disponibilité… A la question « Tu vas prendre des photos ?« , je lui ai juste signifié que je n’étais qu’un simple amateur. « J’espère que mes chansons plairont« . Je n’en avais aucun doute avant même d’en avoir écouté une note… On la sentait pourtant soucieuse sur ce point !
Mais avant, c’est James Eleganz qui ouvrait la soirée ! Et la découverte fut pour le moins séduisante : voilà un personnage pour le moins décalé qui se veut totalement possédé par sa musique et par ce qu’il chante. Sorte de croisement entre Nick Cave, Chris Isaak ou Iggy Pop, le gaillard est entouré de musiciens aguerris et nous distille une musique entre rock garage et electro rock teinté de folk intense et ravageur.
Les musiciens ont sur transmettre toute l’outrance et l’énergie du glam rock issues du Sunset Boulevard qui rencontrent l’élégan(z)ce encore une fois de Nick Cave. Yann Chéhu, le chanteur (et également producteur de Quétier), fait tomber la veste pour nous proposer un Marcel qu’on n’ose plus porter depuis le milieu des années 80 – pour l’élégance, là, pour le coup… chhht -, contrastant avec le look très dandy des musiciens, prouvant que le gaillard, bien que totalement dans sa musique, ne se prend pas totalement au sérieux. Et rafraichissant avec ça…
Les titres s’égrènent les uns après les autres avec la sensation qu’on passe un pur moment de rock ‘n’ roll : pour ma part, la surprise est totale, dans le bon sens du terme !!!
On assiste vite fait à un petit jeu de chaises musicales : tout le groupe précédent – hormis bien sur le chanteur – revient sur scène : une nouvelle bassiste (Meg Rymland, d’Oslo Tropique) arrive, le bassiste devient guitariste et Sandrine Quétier se place derrière le micro.
Sur les premiers titres, on la sent dans la retenue, qu’elle n’ose pas se « lâcher » complètement ! Il aura suffi de quelques interactions sympathiques avec le public pour que le tout se relâche comme par enchantement ! Set carré et très pro, la chanteuse se veut tantôt douce, tantôt en colère, tantôt écorchée, parfois intimiste et surtout tout le temps touchante. Elle nous avouera plusieurs fois qu’elle est heureuse d’être ici et, clairement, on pouvait ressentir que ce n’étaient pas que des mots de circonstance.
« Un son indie-rock épatant », qu’ils ont écrit, dans le magazine Rolling Stone, il ne se trompent pas sur ce coup-là : le rock indépendant distillé par Quétier se montre parfois électro, parfois plus rude, souvent plus posé et la chanteuse passe d’une émotion à l’autre avec une facilité déconcertante. Aux antipodes de ce qu’on a pu voir d’elle lors des présentations d’émissions comme Ninja Warriors, Danse avec les stars ou 50 minutes inside (pour n’en citer que trois parmi une belle carrière bien remplie), on la voit ici se mettre à nu (au sens figuré, n’allez pas vous imaginer n’importe quoi, je vous vois venir) en toute simplicité, en toute authenticité… Et surtout, on sentait que là, sur scène, enfin, elle se sentait être ELLE, loin des fastes télévisuels !
On a un peu échangé au merch’ après le concert, je lui ai montré quelques clichés pris sur le vif en insistant une nouvelle fois sur le fait que je n’étais qu’un humble amateur… Elle a juste répondu qu’elles valent facilement celles des professionnels. On a pu discuter un peu de tout, un peu de rien, dans une belle ambiance bon enfant !
Sincère et authentique, qu’on vous dit !!!
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