Reporter : Erikillmister

Photos : Katar

C’est avec plus de deux heures de retard, la faute à un générateur n’ayant pas supporté la chaleur, qu’Arkona, la première des têtes d’affiche de ce vendredi, au Ragnard rock, fait enfin son apparition. Pour ne pas aggraver encore davantage la situation, les russes ont gentiment accepté de jouer sur la scène Thor, bien plus exigüe, et plutôt prévu pour les groupes secondaires.

C’est alors que le soleil se couche lentement sur la vallée du Suran que retentissent les premières notes de la longue intro de « yaz »faisant trépigner une fosse chauffée à blanc par l’attente, le soleil et la bière. Les musiciens se mettent en place déroulant la mélopée envoutante de ce long passage instrumental, et soudain, enfin ! Jaillissant de nulle part, la belle Masha lance son premier scream alors que la section rythmique accélère brusquement le tempo ! L’effet est immédiat dans le pit. Et ce n’est que le début ! Quelques notes cristallines s’échappant de la flûte de Vladimir Volk, rattrapée immédiatement par un riff surpuissant, et le public aux anges, reconnaissant « Ot serdtsa k nebu » remercie les musiciens en lançant le premier pogo de la soirée. Ce morceau est taillé pour le live, c’est l’archétype de composition qui donne irrémédiablement envie de sauter dans tout les sens. Sans doute un des meilleurs moments du show, même si la flûte a parfois du mal à se faire entendre quand la guitare de Sergei se fait vrombissante. Masha sent que la partie est gagné (mais en avait-elle réellement douté ?) et, haranguant la foule elle décide de balancer l’un des hits du groupe, « Goi, rode, goi », la blonde chanteuse est déchainée, entrainant le public avec elle ! Quelle présence scénique, quelle femme !

C’est a ce moment que la fosse lance les premiers slams, ce que ne comprennent pas les chiens de gardes labellisés « sécurité » repoussant les protagonistes rudement au lieu de les faire passer de l’autre côté comme c’est l’usage dans l’univers du métal ! Il faudra que quelqu’un aille leur expliquer pour qu’ils s’arrêtent enfin…et ouvrent une barrière sur le côté. L’envoutant « Serbia », vient ensuite adoucir un set List démarré sur les chapeaux de roues, son refrain (le seul qui est mémorisable pour nous, malheureusement) étant repris en cœur. Une fois encore, la blonde vocaliste se donne a fond, tantôt les bras en croix, quasi biblique, tantôt agenouillée, suppliante. Ce n’est pas le titre le plus abordable du combo russe, mais c’est sans doute l’un des plus beaux et des plus complexes, servant parfaitement l’étendue vocale de Masha, Le groupe jouera ensuite « Zakliatie », débutant par des imprécations nappées de folklore russe, avant que Sergei, toujours appuyé par Vladimir et son fifre enchanteur, ne vienne reprendre la main, son jeu tout en saccades sur le refrain faisant merveille. Les slaves enchainerons ensuite sans temps mort sur 2 titres « na strazhe novyh » alternant chant clair et growls, puis « slavsia rus » ou la déesse aux cheveux clair ira chercher chaque spectateurs avec ses tripes. On sent que ce titre lui tiens particulièrement à cœur. Masha demandera dans la foulée, pour « stenka na stenku » la formation d’un wall of death, requête aussitôt exaucé par une audience complètement sous le charme. Malheureusement comme c’est souvent le cas…Les bonnes choses ont une fin…Et c’est la polka énervée « yarilo » qui fera office de bouquet final, transformant une ultime fois, le pit en volcan incandescent.

Fidèles a eux même, les russes et leur charismatique vocaliste, ont encore une fois prouvé leur valeur, mais était-ce vraiment difficile avec un auditoire complètement acquis à leur cause ? Seulement 10 morceaux, c’est court, mais c’est le tarif en festival, et c’est dommage, tant on eut souhaité qu’Arkona ne s’arrêta point.