Live Report : Excalibur
Photos : Didier Coste et Metalfreak (Allobrogia et Forteresse)
Jour 2 : vendredi.
Sortie de boulot le vendredi après midi, je saute dans la bagnole direction Simandre sur Suran avec la ferme intention d’arriver au Ragnard Rock Fest deuxième du nom pour les concerts de début de soirée.
Pour ceux du jeudi et du vendredi après-midi, donc, c’est la pote Bloodybarbie qui a géré le report.
Arrivée à Simandre, recherche du site, qui n’est pas le même que l’an dernier près de la rivière, mais qui se situe dans les champs. Et alors là, un poil galère : question signalisation, peut mieux faire… Parce-que les panneaux noirs, ça fait rock, c’est méga chouette, et super classe… mais de nuit… Un panneau noir, dans le noir, ça fait super noir….
Bref. Après quelques plantages de routes, des appels aux potes déjà présents, etc… me voilà arrivée. Pile poil pour voir le concert de Celtibeerian sur la Heim Stage.
Pas le temps de faire le tour du site pour l’instant. On se baladera plus tard. Je suis là pour m’en prendre plein les oreilles. Et pour se mettre en jambes (ou en oreilles), un concert de Folk/Pagan metal avec ces Espagnols, c’est génial.
Deuxième fois que je les vois, et toujours aussi festif. Une formation qui a évolué, puisque le guitariste de l’époque, Julian, a été remplacé récemment par une demoiselle : Maria Ea. Et toujours une super ambiance, un groupe proche de son public une violoniste géniale (Patri) et un bassiste complètement déglingo (Gus).
Direction ensuite les deux scènes principales, la Thor et la Odin stages, pour continuer la soirée.
On enchaîne donc sur la Odin Stage, avec Cruachan, groupe irlandais dont l’une des marques de fabrique semble être d’osciller entre tradition et modernité. Ses membres se pointent en kilt et recouverts de peintures de guerre bleues, mêlent bodhràn et violon noir au look ultra moderne, pour nous sortir un mélange plutôt réussi de black, heavy métal, le tout avec une pincée de passages celtisants.
Tout ça était quand même beaucoup trop gentillet. Il nous manquait un bon vieux concert de black metal, histoire de nous secouer définitivement les esgourdes. Et là, ô joie. Belphegor.
Une petite purification du public à l’encens avant de commencer, un énorme visuel, avec le micro/masque à gaz, les maquillages sanguinolents, les crânes qui peuplent la scène, un prêtre sataniste qui fait des irruptions sur scène et nous envoie ses bénédictions…Nous voilà partis pour 1 heure de messe noire qui déboîte tout sur son passage.
…. Et on finit par Faun….. Question contraste, c’est un peu comme si on passait sans transition du Plateau de Gorgoroth au Royaume des Elfes…Alors forcément on tombe sous le charme des six allemands. Ils sont beaux, ont des voix à charmer un convoi de boas constrictors, et se paient le luxe de savoir jouer chacun 2 à 3 instruments aussi improbables et hétéroclites que la nyckelharpa, le bouzouki, la darbouka, la seljefloit… On finirait presque par trouver que la cornemuse et la vielle méga classiques et ultra modernes. De « Unda » à « Cernunnos », ils nous baladent, tels des troubadours et offrent une superbe parenthèse à ce festival.
Jour 3, samedi …
Bon, vous n’aurez pas mon avis sur le camping, car mon acolyte Didier Coste, qui s’occupe des photos, et moi, on a préféré se la couler douce dans un hôtel près de Bourg en Bresse. (oui, avec l’âge, on a besoin de son petit confort…..)
De retour à Simandre, petit tour du site du festoche en attendant les concerts de l’après-midi.
De manière générale, l’organisation est plutôt bien fichue. Question accessibilité, des efforts importants ont été faits : des champs qui servent de parkings à deux pas du site, des navettes assez nombreuses qui font le trajet du site à Bourg en Bresse ou à Chavannes.
A l’intérieur du site : le village viking, avec au centre un battlefield où les démonstrations de lutte se sont enchainées sur les trois jours. Un marché artisanal assez important et varié. L’Ukraine étant le pays à l’honneur du Ragnard de cette année, plusieurs stands d’artisans ukrainiens étaient présents. On y trouvait aussi des forgerons, un tatoueur traditionnel (rien qu’à l’aiguille. Méthode viking. Oui, oui.), et même une völva (les völvas étant les prêtresses des traditions nordiques), qui vous prédisait l’avenir en lisant dans ses runes. On avait aussi les stands plus traditionnels de vendeurs de cornes à boire, articles de cuir, etc…
Face au Battlefield, sur la Heim Stage qui accueillait des concerts en début de soirée, on pouvait assister en milieu d’après-midi à des conférences. Bon, moi j’étais plutôt centrée sur les concerts, donc je ne vous en dirai pas plus sur le sujet… Mais l’initiative est plutôt sympa.
Question nourriture, pareil, personne n’a été oublié. Nourriture ukrainienne, stand végan, un vendeur d’énormes sandwichs en cornes de viking…Et même un kebab et un camion Haribo…
Bien évidemment, le bar tenait une place centrale entre l’espace viking et l’espace concerts…
Côté Thor Stage et Odin Stage, un Metal market plutôt bien approvisionné, et le Ragnard Rock Fest Market, en boutique officielle (qui s’est retrouvée plusieurs fois assez vite en rade de CD des groupes, ce qui est un peu dommage).
A signaler enfin un bon point purement pratique…C’est la première fois que je fais un festival où les toilettes (sèches) sont propres du début à la fin. Ce qui est vachement appréciable.
Retour aux concerts…
L’après-midi commence sous un soleil de plomb (et très peu d’ombre, ce qui est un poil dommage), par un set tout en puissance d’Acus Vacuum, récent groupe français de pagan folk (né en 2013), qui nous emmène dans un voyage à travers les âges au son de leur cornemuse et de leur tambour, le tout accompagné par leur danseuse de feu. On tape du pied, on secoue la tête. Bref, on aime bien.
Fin du concert. Translation vers la Thor Stage, et on enquille avec un autre groupe français, purement local. Les chambériens d’Allobrogia. Du pur black métal. Peut-être étais-je en pleine digestion. Peut-être faisait-il trop chaud, et que le soleil est incompatible avec le black métal. Toujours est-il que je ne suis pas vraiment rentrée dans le concert et qu’il manquait le petit truc pour transporter les foules. A revoir dans d’autres circonstances pour me faire un avis éclairé..
La cure de black continue avec un autre groupe français aux membres peinturés de rouge sanguinolent. Griffon. Pas particulièrement original, ni dans la mise en scène, ni dans le jeu, mais par contre bougrement efficace. Ce qui est suffisant pour passer un excellent moment.
Pause bières/clopes/potes.
Je reviens pour voir Grai, groupe de pagan folk. Venus de l’Est de la Russie. De la République de Tatarstan, plus précisément…
Inconnu au bataillon. J’y vais en mode découverte. Et là, THE méga bonne surprise ! Une chanteuse, Irina, à la voix et à la technique énormes, une flûte ensorceleuse, le tout avec des passages un peu plus dans le heavy… On y reconnait une forte influence de leurs compatriotes d’Arkona, mais Grai leur tient la dragée haute et pourrait bien un jour leur voler la vedette…
Moment fun du concert : un slam qui se lance sur demande des mecs de la sécu qui sortent une pancarte « slam recommandé, merci ». Et j’en profite au passage pour dire que ces gars ont été supers avec les festivaliers pendant les 3 jours, et ont fortement contribué à l’ambiance.
Retour à la Thor Stage pour le concert des blackeux québécois de Forteresse. Un look de bûcherons canadiens parfaitement assumé, avec leurs chemises à carreaux. Est-ce vraiment le batteur qui est en phase monomaniaque, ou un gros problème de son, je ne sais pas. En tout cas, quelque soit l’endroit où on se situe autour de la scène, la batterie étouffe le reste des instrus et la voix, ce que je trouve super dommage et me gâche un peu le set.
Du coup, je déserte avant la fin du concert, et je vais voir les Espagnols de Trobar de Morte sur la Heim Stage. Contraste saisissant avec Forteresse.
Une musique néo-médiévale, des looks d’elfes avec des feuillages sur scène…Une forte inspiration de Faun. Un peu crispés au début du concert, ils deviennent excellents quand ils prennent confiance et se lâchent au bout de quelques morceaux. Une excellente découverte là encore.
Les parenthèses poétiques, c’est bien. Mais faudrait quand même pas que ça dure trop longtemps. Et pour atterrir, rien de tel que les ukrainiens de Khors qui nous offrent un excellentissime concert de black. Carrés. Pas de fioritures inutiles. Un son au top. What else ??
On attaque après le noyau dur de la soirée, avec successivement Graveland, Heidevolk et pour finir Moonsorrow.
Mission remplie pour les 3, qui nous ont offert des supers performances.
Pour commencer Graveland : efficace, de très bonnes plages ambiantes, avec des passages à l’orgue particulièrement réussis. Un concert qui monte en intensité, avec en prime le cracheur de feu pour le spectacle. Un seul bémol: Rob Darken est indéniablement un excellent chanteur. Mais qui dit excellent chanteur ne dit pas forcément excellent danseur…Ses chorégraphies le rendent tout de suite vachement moins crédible sur scène… Surtout quand il finit les quatre fers en l’air sous le nez stoïque de ses musiciens…
Heidevolk, ensuite, dans le genre pagan metal. Les néerlandais nous ont offert un putain concert. Super festif, superbes voix, super son. On s’éclate, et on headbangue du début à la fin du set…Décrassage des oreilles, torticolis et banane assurés.
Enfin, arrivent ceux que j’attendais de pied ferme depuis le début du Fest…Moonsorrow ! Que dire ? Un mot. Énorme ! Les slams s’enchainent, le public survolté reprend en boucle les refrains… Ville Sorvali fait le show, se marre et fume sa clope sur scène…. . Moonsorrow aime son public, Moonsorrow aime le Ragnard. Et le Ragnard adore Moonsorrow.
Jour 4, dimanche, à suivre…
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