Compte rendu Septicflesh VS Wën : Acte 2 !
En préambule … Avant d’écrire ce report pour la seconde fois (je vous passerai les détails, j’ai honte), je disais que cela faisait un petit bout de temps que je n’avais pas assisté à un concert digne de ce nom (le dernier devant nous ramener à Helloween, en début d’année). Hors, en grand amateur de la scène grecque des années 90 et par extension de Septicflesh (ou bien est-ce l’inverse ?) je me devais d’être au Marché Gare en ce dimanche pluvieux pour cette date organisée par MyReferencEvents.
Une interview de Christos Antoniou (Septicflesh) et de Sakis (W.E.B) en poche et un demi à la main, nous voila devant la scène flanquée de deux oriflammes à l’effigie du tout récent premier album de Valet Parn. Et c’est un combo tout jeunot, ne devant qu’à peine dépasser la vingtaine, qui va prendre possession des planches. Sa musique, un hybride de metalcore empruntant autant à Arch Enemy et à Edguy qu’à Innactive Messiah, est plutôt bien ficelée, mais en raison d’un chanteur à la ramasse et faux durant la quasi-intégralité de la prestation, les sourcils n’auront de cesse de se froncer parmi l’assistance et il sera bien dur de juger convenablement du potentiel du groupe. Les autres musiciens auront beau se démener, c’est hélas ce que nous retiendrons, couplé à une présence scénique pas folichonne non plus, de cette ouverture de soirée bien mitigée.
Avec W.E.B qui prend le relai, l’ambiance va en revanche s’élever d’un cran. Avec deux albums en poche et quelques tournées européennes à leur actif (notamment en ouverture d’Orphaned Land et de Septicflesh), le show des athéniens est déjà mieux rodé et plus professionnel. Sakis, son guitariste-chanteur de frontman ? en impose déjà plus et n’hésitera pas à mettre la main à la pâte, ponctuant les chansons de ‘merci beaucoup’ et autres ‘ca va ?’ de rigueur, afin de remuer le public qui émergera progressivement de sa torpeur. On perçoit les influences du combo et l’ombre de Rotting Christ viendra plus d’une fois étendre ses longues ailes au dessus de la scène. Cependant, si j’avais un bémol à émettre suite à cette découverte live, celui-ci concernerait les compositions qui ont par moment tendance à se perdre un peu en chemin par l’adjonction de passages plus atmosphériques nuisant à la cohésion de l’ensemble. Sinon, pas grand-chose à redire.
Le Marché Gare commence doucement à se transformer en chaudron, mais on s’en fout, on enchaîne, avec les black-metalleux de Svart Crown. Malgré le buzz qui entoure les niçois depuis la sortie de leur dernier album (« Witnessing The Fall »), j’avouerai être passé à côté du phénomène et ne réellement découvrir le groupe que lors de ce set. Mais mine de rien, en live, ça envoie le pâté bien comme il faut et le public, sous les exhortations du chanteur (« On veut du sang sur les murs, cette fosse sera votre tombeau ! ») ne manquera pas de répondant, commençant à foutre un ‘joyeux’ bordel en contrebas. Sur une scène dépouillée et austère, seulement flanquée d’un énorme backdrop reprenant le sordide logo de la formation, le set qui s’y déroule est, lui, haut en couleur. Les lights et le son sont aux petits oignons permettant pleinement au black-metal plutôt mélodique mais toujours dissonant du groupe, non dénué de quelques relents death-metal, de trouver un point d’ancrage solide avant de nous le foutre dans la gueule, son poing. Rien à redire sur la prestation de ces gars là, Svart Crown est une machine de guerre parfaitement rodée.
Après la sombre couronne garnie d’épines, voici le clou de la soirée, les grecs de Septicflesh ! Suite à la baffe monumentale reçue à Dijon en 2009, j’attendais ce moment avec impatience et avec le grandiose « The Great Mass » réaffirmant son style tout en redéfinissant un genre, Septicflesh ne pouvait pas décevoir … et ne décevra pas. Apparaissant un à un et s’emparant de leurs instruments respectifs, ces gladiateurs des temps modernes ne tarderont pas à mettre le feu à l’arène avec ‘The vampire from Nazareth’, sitôt que les samples d’introduction auront terminés leur office, rapidement enchainé avec l’archi-puissant ‘Communion’, aussi dévastateur que fédérateur. Le son est énorme et permet d’apprécier à leur juste valeur les orchestrations sans pour autant couvrir les parties de guitares plus bourrines. On revient rapidement sur le nouvel album, le temps d’un ‘Great mass of death‘ et mis à part le chant (clair) de Sotiris samplé (le bonhomme étant malheureusement absent des tournées du groupe), toutes les subtilités en sont fidèlement reproduites et force est de constater que ces récentes compositions sont taillées pour le live. Les grecs l’ont bien compris et leur setlist sera essentiellement axée sur leurs deux dernières réalisations avec pas moins de 10 morceaux sur 14 ! Comme nous l’expliquait Christos en interview, le groupe ne renie pas pour autant son passé, preuve à l’appui avec les deux titres suivants issus de l’écrasant « Sumerian Daemons » (2003), ca bucheronne sec, quoique que j’émettrais un bémol pour la version de ‘Virtues of the Beast‘, plus lente qu’à l’accoutumée et manquant un peu de caractère.
Comme de coutume, Siro Anton (chant, basse), s’impose naturellement en maître de cette cérémonie impie, distillant à ses fidèles, de son phrasé unique et par une gestuelle appropriée, ses funestes oraisons. Un peu plus en retrait derrière ses futs, Fotis (batterie) fait néanmoins preuve d’une réelle présence par la qualité et la précision de son jeu : d’un passage en blast beats à un break orchestral, rien ne dépasse, c’est propre et net comme un coup de tondeuse sur un cul de babouin ! Suite à un poignant ‘Ocean of grey’, le groupe reviendra sur des albums plus anciens, notamment « Revolution DNA » (1999) avec ‘DNA’ mais surtout « Esoptron » (1995) avec le titre éponyme. Un grand moment pour les fans de la première heure, précédant l’ultime et épique ‘Persepolis’, a priori très attendu, et son désormais inévitable ‘wall of death’ imposé par le charismatique leader de la formation. Le rappel, court mais intense, sera constitué du désormais classique ‘Anubis’ et d’un ‘Five-pointed star‘, du même acabit, qui clôturera à merveille cet excellent set mais que l’on aurait aimé plus consistant (2-3 morceaux supplémentaires n’auraient pas été de refus). Ceci-dit, Septicflesh a encore botté des culs et ce soir, ce ne sont pas ces fameux babouins qui auront le plus rouge !
Setlist Septicflesh :
01. The vampire from Nazareth
02. Communion
03. The great mass of death
04. Virtues of the Beast
05. Unbeliever
06. Pyramid god
07. Lovecraft’s death
08. Oceans of grey
09. DNA
10. We, the gods
11. Esoptron
12. Persepolis
—
13. Anubis
14. Five-pointed star
Laissez un commentaire