Live report & vidéos: Bloodybarbie

 

Moins d’un an après leur venue dans l’Hexagone, nos chers et brillants norvégiens sont de retour pour un autre tour d’Europe et, cette fois, en co-tête d’affiche. Pas de nouvel album (sauf une petite surprise), mais tout simplement pour le plaisir de rejouer et ravir leur fidèle fan club français ; qu’ils jouent une fois ou dix dans l’année, il est toujours de la partie ! L’année dernière, leur concert s’est déroulé dans une ambiance très spéciale puisqu’il a eu lieu 5 jours après les attentats du Bataclan : je vous laisse donc imaginer l’arrière goût amer durant tout le concert que ça soit au niveau du public ou du groupe mais au moins ils ont tenu à maintenir la date.

Ce sont les américains d’Intronaut qui partagent l’affiche avec Shining, et en ouverture, les espagnols d’Obsidian Kingdom.

Comme d’habitude, le fan club Shining France nous accueille à l’entrée de la salle avec ses petits cadeaux sympa : l’année dernière il s’agissait des tubes fluo (qui sont portés en collier, boucle d’oreille, bracelet,…) et des médiators ; cette fois-ci, toujours les bracelets mais des badges et des autocollants en plus, que de joie ! Ça c’est un des meilleurs et plus généreux fan club d’un groupe que j’aie vu !

 

Obsidian Kingdom: quand le black agressif se mêle au rock progressif

En voilà un groupe idéal pour une première partie d’une telle affiche, un des rares groupes espagnols qui œuvre dans l’extrême mêlant black et prog, que je n’ai pas eu l’occasion d’écouter alors que j’en entendais souvent parler par toutes ses chroniques positives (de leur deux et uniques albums « Mantiis » en 2012 et « A year with no summer » en 2016) et surtout par Season of Mist, puisque qu’ils ont sorti leur dernier album chez eux.

Je suis donc passée à côté d’un groupe aussi sympa et original… Enfin, ça permet de faire passer le temps (40 minutes) avant le gros de la soirée. Un ou deux morceaux ont spécialement attiré mon attention : par son agressivité, son côté malsain doomeux, et la lourdeur de ses riffs psychédélique, « The Kandinsky Group » (dont le chant sur album est assuré par Attila de Mayhem) et son jeu de basse atypique au milieu et son solo déchiré, mais aussi le méga groovy « Ball Room » ou encore « Cinnamon Balls » avec la wha-wha lorsqu’on s’y attend le moins, qui frôlent d’une façon très original le black métal (avant-garde).

Par contre, je me suis bien faite chier pendant « Black Swan », trop ambiant au chant clair un peu niais, à en mourir d’ennui.

Un groupe à découvrir en live et sur album (c’est d’ailleurs la première chose que j’ai fait en revenant chez moi).

Setlist Obsidian Kingdom
– The Kandinsky Group
– Last of the Light
– Ball-Room
– Cinnamon Balls
– Haunts of the Underworld
– Black Swan
– Away / Absent

 

 

Intronaut : un voyage au fin fond de votre personne (oui, c’est sale !)

Je dois vous avouer que la motivation principale de ma venue ce soir, c’est un peu Intronaut, non pas que ça me déplait de revoir Shining un mois après leur superbe prestation au Motocultor (on ne s’en lasse jamais), mais j’étais également bien curieuse de voir Intronaut sur scène, car sur album, c’est très bon. Le groupe a été formé en 2004 par les membres d’Impaled, Exhumed et de groupes moins connus (Annubis Rising et Uphill Battle), qui compte à ce jour, une discographie de 5 albums. Difficile de mettre leur style dans une case précise au vu de la richesse de leurs compositions et leurs structures complexes polyrythmiques. Néanmoins, il oscille entre prog rock et post-metal avec des influences jazz (le point commun entre les trois groupes de la soirée d’ailleurs). Certains morceaux sont originaux et marquants, parfois surprenants par la tournure qu’ils prennent, d’autres sont juste plaisants à écouter… Bref, tout cela attise ma curiosité et je m’impatientais de les voir, surtout après un album aussi curieux que leur tout dernier en date, « The Direction of Last Things », sorti en novembre 2015 que j’ai chroniqué par ici (ça m’évitera de vous refaire la chronique des morceaux en live qui sont majoritairement tiré de ce dernier) : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/intronaut-the-direction-of-last-things

 

En live, je reste mitigée quant à mon impression. Certes, le groupe n’a pas la niaque qu’a Shining, ils restent timides dans leur bulle noire (ou boule noire pour citer le lieu des festivités de cette soirée-là) et nous entrainent également dans cet état à travers leur musique. C’est l’effet Intronaut, qui est assez déroutant (jusqu’à vous bercer et vous noyer dans vos pensées) : on se sent ailleurs, relaxés, hypnotisés, apaisés et démunis de toute énergie… Le problème, c’est qu’on finit la tête vide et on ne se souvient de rien !

Ou alors on n’accroche pas du tout et on se fait chier (pour certains).

 

Quelques soucis de balance où le chant était en retrait par rapport à ces gros sons de guitares. Je me retrouve par moment absorbée par ce jeu précis, subtil et épatant des purs progueux comme il s’entend dans « Fast Worms »  (ça me rappelle, entre autre, le jeu du batteur de Leprous). Vient ce curieux morceau avec l’appel à la prière musulmane en outro ou tout le monde entend ‘’Allah Akbar” sans que personne ne prenne la fuite (là, je peux vous dire que ça surprend toujours d’entendre ça) !

On peut donc dire qu’Intronaut, ou les inter-voyageurs, portent merveilleusement bien leur nom puisqu’ils nous transportent au fin fond de notre âme ! Une belle réussite et un live dont l’ambiance et le son sont bien différents sur album, pas spécialement mieux puisqu’ils lui font perdre un peu de son charme !

Setlist Intronaut :
-Fast Worms
-Digital Gerrymandering
-The pleasant Surprise
-The unlikely Event of a Water Landing
-Sul Ponticello
-The Direction of last Things
-City Hymnal
-Core Relations
-The Welding

 

 

Shining : Brille de mille-et-un feux

Il était une fois, des jeunes prodiges du fin fond de la Norvège : le multi-instrumentiste Jorgen et ses camarades, qui ont eu la magnifique idée de former un groupe qui porte le même nom que leurs voisins suédois, sauf que ces derniers, blackeux, sont de « faux » shining puisque le noir ne brille pas et que Shining de Norvège brille par sa musique authentique, son talent, les couleurs flashy de ses albums (jaune et noir, dernière tendance du groupe pour le « Internationnal Blackjazz Society») pour, ainsi, faire de leur travail la plus belle union du metal et du jazz ! Sauf qu’à leurs débuts, leur musique et albums étaient purement acoustiques et n’avaient rien de métal, c’était du pur jazz à la King Crimson, si je devais ne citer qu’une seule et grande référence. Ensuite vint le changement de line-up, le pianiste Morten Qvenild, et le bassiste Aslak Hartberg ont quitté le groupe, et une folie Devin Townsendien commençait à apparaitre dans leur cinquième album, « Grindstone », mais ce n’était toujours pas le Shining metal qu’on connait… Un jour de 2010, la mouche métal les a piqués et c’est ainsi qu’ils se mirent à la métallurgie, fusionnant le jazz et metal à 666°C et « Blackjazz » fut ; c’est désormais un grand tournant pour les norvégiens de changer du tout au tout comme ça… C’est tout simplement impressionnant. Ce nom commence à se propager dans le milieu métal, un nouveau phénomène est né ! Je vous avoue que pour ma part, le Shining que j’aime se résume à ces trois derniers albums : « Blackjazz » (2010), « One one one » (2013) et « Internationnal Blackjazz Society » (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/shining-international-blackjazz-society); le Shining d’avant leur période métal m’insupporte.

Au fil des années, leur musique devient de plus en plus agressive, décousue, et se détache de la structure et du format de la musique jazz, devenant ainsi complètement déroutante, une folie sans limite et une direction des morceaux complètement imprévisible, c’est ce qu’on aime chez Shining. On aime aussi l’énergie et la folie débordante de Jorgen et ses acolytes en live qui donnent aux morceaux une autre dimension plus zinzin !

Si auparavant ils étaient encore dans l’ombre des grands, à ouvrir pour Devin Townsend et d’autres, depuis un an, ils volent désormais de leurs propres ailes et assurent des tournées en Vraie tête d’affiche dans des salles dignes de ce nom (leur première tête d’affiche était au Point Ephémère en 2011 et la deuxième en Novembre 2015 au Divan du Monde). Un début de succès bien mérité et un public fidèle en constante croissance (et j’ai une totale confiance en leur avenir) !

Le line-up actuel n’a pas changé depuis l’année dernière : le charismatique et adorable Jorgen Munkeby au chant, à la gratte et au saxo, Tobias Ørnes Andersen à la batterie depuis 2014 (qui est auparavant le  batteur de Leprous), Eirik Tovsrud Knutsen aux claviers. Le dernier arrivé en date : Ole Vistnes à la basse, et à la gratte Håkon Sagen (depuis 2010).

Après un set quelque peu somnifère d’Intronaut qui nous a bien bercés, on se réveille ! Et c’est avec « I won’t forget » que Shining ouvre le bal et dès les premières notes alarmantes, le public s’excite… et Shining aussi!

 

Vient le moment ou Jorgen annonce sa surprise : un nouveau morceau. Youhou ! Enfin j’ai été spoilé par Monic – qui se reconnaitra – la veille et à qui je dédicace le morceau filmé ci-dessous : « My Church », qui annonce du lourd. Un morceau aussi bizarre que les autres, avec un brin de heavy et d’électro, et qui se différencie bien du set. Parait-il que le groupe collabore avec l’ex-Megadeth et guitar hero Marty Friedman pour un éventuel futur album ; j’ai hâte de voir et d’écouter le résultat final !

On retrouve notre cher Jorgen, ce sax addict, toujours en pleine forme et aussi fou : il slamme soit avec son micro ou sa guitare, toujours au plus près de son public (le guitariste aussi essaie de s’y mettre mais reste tout de même moins aventureux que Jorgen), tellement hystérique sur scène qu’il en a fait tomber un haut parleur. Il est aussi vidéo addict et aime garder des souvenirs filmés de leurs concerts comme on a pu le voir lorsqu’à nombreuses reprises, il prend la gopro pour se filmer et filmer le public, puis la faire passer histoire que chacun filme un bout ; elle aura vécu une belle aventure, cette caméra ! Sinon, les ayant vu trois fois en deux ans, le set ne se différencie pas de celui de 2015 (bin, normal : on ne change pas une équipe qui gagne surtout quand c’est la meilleure), dans le désordre, hormis ce nouveau morceau, c’est bien mon seul regret (j’aurais souhaité, comme tous, plus de nouveaux morceaux) ! Mais j’ai tout de même mieux apprécié ce concert-là dans la joie et la bonne humeur, puisque contrairement à l’année dernière, nous n’étions pas en deuil !

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin (les mauvaises aussi, d’ailleurs), et c’est avec le traditionnel morceau qui rend fou : « Madness and the Damage done » que le concert se termine. D’un coup, des slammeurs surgirent de partout (ça n’arrêtait pas) et tout le monde se met à réciter le refrain, mais ils reviennent aussitôt après s’être, bien évidemment, fait rappeler par leurs fidèles, pour terminer (pour de bon cette fois) avec « Healter Skelter ». Jorgen, douché par sa propre sueur, dit qu’ils iront tout de suite après au merch pour signer tout ce qu’on veut (notre front, nos cd, (nos nichons mais ça il ne l’a pas dit)…).

Je remercie tout le monde : Garmonbozia bien évidemment, qui nous offre toujours des affiches de rêve, les trois groupes et surtout Shining pour nous avoir fait vivre une soirée de folie aussi mouvementée, le public au top ainsi que le fan club de Shining. Par contre JE NE REMERCIE PAS l’ingé lumières pour nous avoir aveuglé et rendu tellement difficile la tâche de photographier (je n’allais pas restée en garde, le doigt sur le bouton en attendant les brins de lumières propices pour capter une photo potable), alors j’ai abandonné et je me suis contentée des vidéos pour commémorer cette magnifique soirée !

 

Setlist Shining :
– I won’t forget
– The one inside
– Fisheye
– My dying Drive
– My Church (new song)
– Last Day
– Thousand Eyes
– Burn it all
– House of Control
– The last Stand
– Jam
– Need
– The Madness and the Damage done

 

Encore:
Healter Skelter

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