Ten Years After : une après midi avec une légende… ...
Reporter : Son
Tout avait commencé plusieurs mois auparavant… Jacky, photographe hors pairs qui a traversé avec son fidèle appareil le dernier tiers du XXeme siècle, m’avait dit : « Tiens, il y a mes bons copains de Ten Years After qui passent au Scarabée à La Verrière, si ça te dis, je peux te les faire rencontrer »… Je n’ai pas réfléchi deux secondes avant d’accepter la proposition ! Ten Years After, une légende du blues rock, le bébé du guitariste écervelé Alvin Lee, un groupe phare des années 70-80… Jacky ayant été leur photographe officiel pendant une bonne partie de leur carrière, il est resté très proche des musiciens et de leur tourneur en France. « Ce n’est pas tous les jours que j’aurai ce genre d’occasion », me suis je dis, et bien que connaissant qu’approximativement leur répertoire, c’était l’opportunité justement d’en savoir un peu plus, et de le faire partager… Car oui, messieurs-dames, le blues rock, c’est quand même le papy de bon nombreux d’artistes metalleux d’aujourd’hui. Et comme Soil Chronicles aime bien renouer avec les traditions, et voici l’occasion d’en profiter !
Rendez vous pris à la salle en fin d’après midi en ce 10 octobre 2011. Arrivée sur le parking avec mon fidèle destrier, je tombe sur un homme avec un pass backstage avec un petit accent nordiste qui me fait la causette sur la moto pendant 10 minutes. Ca commence bien ! Je découvrirai plus tard qu’il s’agit d’un très bon ami de, agent du groupe depuis plus de vingt ans.
Pas le temps de souffler, je vois Jacky sortir d’une salle et me faire signe de rentrer. Je me retrouve alors dans une grande salle commune, avec une table remplie de victuailles, des fauteuils et canapés, un certain nombre d’affiches d’artistes venus fouler les planches du Scarabée, et une immense table au milieu, entourée par un certain nombre de personnes, dont les membres de Ten Years After. Un petit bonjour général, le temps de poser mes petites affaires que Jacky me présente déjà Leo Lyons, le bassiste, et Joe Goosh, le chanteur/guitariste, celui qui a la difficile tâche de faire oublier aux plus grands fans Alvin Lee (qui de toute façon reste inoubliable, quoi qu’il arrive).
Jacky m’avait prévenu : « Au fait, l’ambiance n’est pas au beau fixe, ne t’étonne pas ». Un peu plus loin je vois Chick Churchill, le claviériste qui pianote sur son portable, et Ric Lee, qui lit un magazine, avec la mine un peu renfermée. Il faut savoir que depuis quelques temps, Leo Lyons et Joe Goosh ont monté un projet ensemble, Hundred Seventy Split, un blues rock énergique mêlant modernité et tradition, et visiblement depuis, Chick et Ric font un peu la tête. Quoi qu’il arrive, je suis accueillie avec de grands sourires, et on démarre un petit entretien avec Léo et Joe.
J’avais dans l’idée d’interroger les musiciens sur des thèmes dont ils n’ont pas l’habitude de parler (en lisant un certain nombre de leurs interviews), ce qui fut très riche et très intéressant. Si certains s’étonneront de voir un groupe aussi mythique passer dans de petites salles, eux n’en n’ont que faire. Salles immenses ou petites scènes, cela ne les perturbe visiblement pas. Ils préfèrent d’autant plus les petites salles pour leur ambiance intimiste, conviviale, et brute de décoffrage. La tournée actuelle se passe bien, il faut dire qu’ils enchaînent un sacré paquet de dates ! Et à la question de savoir comment font ils pour tenir, après toutes ces années, Léo Lyons me répondra avec beaucoup d’authenticité et d’émotion que le plus important, c’est de jouer avec son cœur, de se faire plaisir tout en oubliant les mauvais moments, et de faire preuve de détermination et de remise en question. Petite allusion à ce qui se passe dans le groupe ? Je ne sais pas, en tout cas, Leo a l’air de tenir beaucoup à cette intégrité. Léo qui au passage, en plus de sa carrière de musicien, continue à produire quelques artistes… Et c’est lui qui a produit dans les années 70 des groupes comme Magnum ou encore U.F.O. Quand je lui demande ce qu’il pense de ces groupes qui tournent encore aujourd’hui, il reste très impressionné par ces « supergroupes » et adore ce qu’ils font musicalement… Comme quoi certains arrivent vraiment à se dépoussiérer en permanence. Le temps d’une petite interruption pour un sound check qui annonce un concert prometteur avec un son à la fois surpuissant et oldies, et on repart sur des discussions autours de la musique, des anecdotes autours de la tournée avec Johny Winter… Joe Goosh est quelqu’un de plus réservé, un peu en retrait, mais qui s’anime avec beaucoup de tendresse quand je lui demande de me parler de son projet, Hundred Seventy Split, qu’il définit comme un concept différent, sans limite et sans complexes. C’est vraiment à ce moment là que l’on ressent, presque physiquement, la merveilleuse accointance qu’il y a entre les deux musiciens.
J’ai été un peu plus surprise concernant ma question sur les instruments. Joe Goosh étant guitariste, je pensais qu’il aurait à dire sur le matériel qu’il utilise, des anecdotes particulières…et bien non, et il me dit avec beaucoup de gentillesse qu’il n’a pas grand chose à dire sur le sujet, contrairement à Léo, qui s’empresse alors de me parler de sa Fender jazz bass 1960. Il a bien sur beaucoup de basse, mais celle ci est de loin sa préférée, pour le son qu’elle procure et pour l’aspect mythique qu’elle dégage (Jaco Pastorius, Geddy Lee, John Paul Jones, Marcus Miller, Aston Barrett,… ont joué sur ce modèle). Joe joue également sur Fender, mais apprécie également les Gibson et particulièrement les Les Paul. On continuera à parler musique avec Léo, qui me citera beaucoup d’artistes dont il a une attache particulière, et assisté de sa tablette, il me fera découvrir en direct sa discothèque idéale, qui visiblement n’a aucune limite, que ce soit au niveau du style ou au niveau de la quantité. Michaël Schenker, Joe Bonamossa, Hank « King » Williams, Jack White, David Knowles, Allman Brothers, Freddie King, The Raconters, Johnny Winter, sont les quelques noms que me citera Léo.
C’est ainsi que cet entretien un peu formel mais très convivial se terminera. Arrive le moment du dîner, et j’aurai la possibilité de rester avec le groupe et son équipe pour continuer à parler de ci de la de musique et d’autre chose. Nous aurons même une discussion avec la femme de Leo Lyons sur le fromage, dont elle est très amatrice visiblement ! Avec Jacky nous resterons jusqu’au moment où le groupe montera sur scène… Mais c’est une autre histoire, que je vous raconterai en bonne et due forme dans le live report !
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