Photos + report : Mémé Migou

Les aventures de Mémé dans le BTP…

L’heure de la retraite n’a pas encore sonné pour Mémé. Les salons d’orientation professionnelle pullulant en ce moment, Mémé s’est essayée au BTP à plusieurs niveaux. D’abord, parce que BTP est l’acronyme de B…utcher’s Rodéo T…eska P…roduction de Lazarus Prod. Ensuite parce qu’en ce samedi soir, c’était la pose d’une pierre angulaire. Attention, on ne parle pas d’artiste ongulaire, mais bien de la première brique d’un édifice qui va s’ériger concert après concert pour former une cathédrale où le tout Metal pourra venir communier en paix. « Nous voulions fédérer et faire un truc un peu spécial en rassemblant » confie Gwendal, aux manettes de Lazarus Production avec sa compagne et comparse in crime, Lily (we need more women on -back-stage!). Car oui ! ce samedi soir était une date marquante car elle faisait office de vernissage à Lazarus prod en qualité d’entreprise. Une nouvelle aventure pour Gwendal et Lily à qui nous souhaitons le meilleur sans le pire.

Un samedi soir « que d’émotions » ! Alors ouvrons le débat et étudions les motions.

Motion 1

La pierre est posée, mais n’oublions pas qu’avant cela il y eut les fondations. Accompagner les groupes dans leurs démarches administratives en fait partie. Et Teska est de ces groupes que Lily et Gwendal ont suivis et soutenus. Cette date, ces derniers l’ont bossée depuis un moment déjà. Mais le grand hiatus du Covid avait tout remis en cause et en pause. Ce samedi soir, enfin l’apothéose, le feu d’artifice, la fête, l’aboutissement de ce projet ! Mais je vous rassure, ça ne fait que commencer. Lazarus Prod iz in da place !

Vous commencez à connaître le cérémonial : 19h45, Mémé s’engouffre dans sa petite voiture bleue et file chercher sa cops. Nul besoin de vous dire qu’on ne parle pas de Cops à l’américaine, mais bien du mot boomer à souhait pour parler de sa copine, Miss G. Et voilà nos deux mamies en patrouille (entendre ici le mot-valise créé à partir du verbe partir et du mot vadrouille). Objectif affiché : trouver une place pas trop éloignée de la Carène. Un samedi soir sur le port de co, à Brest, ça peut vite être problématique. Bah là, que nenni ! On aurait presque pu se garer devant la Carène. Eh oui, l’ouverture des portes n’étant pas avant 20h30 ! Mémé préfère regarder les Hommes tomber plutôt que les horaires, que voulez-vous, on ne va pas la refaire à cet âge canonique.
Le petit zef frisquet incite nos deux comparses à se réfugier quelques instants au troquet le plus proche, le Tara Inn… On ne va pas se mentir, c’était ze place to be jusqu’au concert, tant il y avait de Metalheads au mètre carré ! Des têtes connues, d’autres moins, mais dont l’attirail ne laissait présager aucune ambiguïté quant à la destination finale de la soirée.

Motion 2

20h30, On retrouve les amis dans le hall de la Carène. C’est joyeux de toutes parts. C’est sourires sur éclats de rire, c’est bière à la main sur tapes dans le dos, c’est surtout l’accueil de Gwendal et Lily, au centre de toutes les attentions, qui accueillent chaque personne, par un sourire, par un petit mot, une attention, une discussion.
Le verre à la main – sans exagération, bien entendu, Mémé conduit ! – notre ancêtre se demande quelle salle sera le lieu des débats, en ce samedi soir. A droite, pour la grande Carène ou à gauche ? Eh bien, ce sera la gauche qui l’emportera ! Et c’est super, à gauche, c’est la promesse d’un concert dans une salle pouvant accueillir quelques 400 personnes (à vue de nez… et comme Mémé est bigleuse, ma foi, ne prenez pas les chiffres annoncés pour argent comptant, sonnant mais surtout trébuchant). C’est-à-dire entre l’intimiste et la grosse salle. Juste ce qu’il faut pour que tu en sortes avec une sensation d’en avoir eu plein les mirettes ! Et c’est d’ailleurs sold out ! 350 Billets vendus.

« On s’est fait peur. Jusqu’à lundi, c’était compliqué niveau préventes », confie Lily.

Mais voilà, ils l’ont fait ! Ils ont relevé le défi, réussi le pari, aidés par le réseau (Destrock, MetalEarth Festival, Festival de la Mer, sans oublier Soil Chronicles qui a relayé l’événement, ainsi que d’autres…)

Motion 3

Bon c’est pas l’tout d’causer, ma p’tite dame, faudrait peut-être entrer dans le vif du sujet autant que dans la salle !
Mémé file donc dès l’ouverture des portes de « la petite Carène » (et c’est dit avec affection tant j’aime cette salle) pour se placer tout devant. Bien entendu, on ne discute pas avec le public pendant ce temps. Bah oui, c’est un temps de réglages, de tests de l’appareil photo pour une Mémé qui n’est pas photographe, mais juste prise de logorrhée musicale ! Et c’est amusant de voir arriver sur scène le premier groupe, Teska. Mémé adore ce moment magique où on flotte entre le « derniers réglages » ou «  début des hostilités » ? En l’occurrence, c’est devant une salle un tantinet clairsemée que Teska a lancé le débat.

Motion 4

Il n’aura pas fallu longtemps à Guillaume et le reste de la bande pour attirer tout le hall dans la salle. Teska, pour les avoir vus dernièrement à la salle Léo Ferré (dans la tourmente des prix appliqués par la Sacem) en événement Destrock, on sait qu’ils sont chez eux à Brest. Public acquis d’entrée de jeu. Étonnamment, je n’ai pas retrouvé tout le petit groupe de jeunes dreadlockés qui squattent le devant de la salle d’habitude. Ça n’a pas empêché le sold out, comme dit précédemment, ni même l’ambiance du tonnerre de Brest que Teska a su insuffler d’entrée de jeu. Un groupe appelé à gravir les échelons !

Mémé avait prévenu Miss G. Connaissant Teska, ça allait bouger, pousser, slamer. Et de fait, ça a circlepité, ça a slamé et ça a bièredansledosgiclé…C’est resté très fun. Quasi familial, tant les uns et les autres semblaient heureux de se retrouver entre amis. Un samedi soir déjanté, placé sous le signe du respect. Et ceux qui ont slamé, ce sont les enfants du public, portés par les bras multiples de ce mille-patte appelé « Metal Family ». Bon, le chanteur aussi s’est jeté dans la houle de la foule, emporté par la vague de l’énergie déployée par Teska.

On ne va pas nier quelques petits problèmes techniques de son sur les premiers titres, basse et chant n’étant pas assez audibles. Mais après le passage furtif du technicien, on s’est pris une déculottée. Ah ça ! On ne pouvait pas crever de chaud, tant ça ventilait sur scène ! Plein la tronche… Et ça, Mémé adore particulièrement ! La générosité sur scène est primordiale.

Parlant générosité, on a même eu le droit à un guest, avec la venue surprise d’Alain Martineau, ancien guitariste et backvocalist de Teska. Un duo de chants, un titre à 6 et un pur bonheur à voir.

« Cette nouvelle formation est encore meilleure : rythmique super bonne, timbre de voix plus rock alors qu’avant c’était une ambiance plus thrash, maintenant c’est plus moderne » – (les Papys du Léon)

Attention ! Ici, Mémé a dû défendre son bout de gras et son t-shirt « Mémé ». Car Christine, 70 ans au compteur, a tellement été conquise qu’elle pourrait bien lui piquer sa place, à Mémé ! (bisous, madame Christine, c’était un plaisir d’échanger avec vous !) : « 23/20 ! Même 30/20 ! L’ambiance, les musiciens sont trop tops. Le chanteur extra… Il sait mettre l’ambiance dans la salle. C’est la 1ère fois que je viens dans un concert de Metal avec mon fils. Guillaume est le compagnon de ma petite-fille… On dit qu’on peut toujours mieux faire, mais là, c’est super. Je suis conquise. » – (Christine)

« Teska, vraiment bien aimé. Vraiment. » – (Ulysse)

Motion 5

Entre les deux scènes, on se retrouve dans le hall et on en profite pour… boire ? Oui, une p’tite mousse ou un soft… mais surtout parler, prendre la température après cette première salve :
« Nickel. Super. Bonne ambiance. Je connaissais les deux groupes. » – (Ludo et Minh)
« Ça se passe super bien. Je suis soulagée. On bosse sur cette date depuis 1 an. On est passés par tout un tas d’émotions. C’est notre première date co-organisée avec la Carène. La première date pour Lazarus en tant qu’entreprise professionnelle sur un de nos events. » – (Lily de Lazarus Prod).
Longue vie à Lazarus !
« Génial ! Aussi génial que le sont Lily et Gwendal. Logique ! »  – (Maryne)

Motion 6

Réouverture des portes… Et, vous n’êtes pas prêts pour ce que vous allez vivre ensuite : c’est littéralement la boucherie sur scène. V’là du Hobocore qui débarque ! (Me demandez pas ce que c’est !) , The Butcher’s Rodeo est venu défendre leur « The Butcher’s Rodeo Tour 2023 » et avec cela ma p’tite dame ? Leur discographie, dont le dernier album Haine sorti en 2021 et ce tout nouveau son arrivé en octobre 2022, « Ignore ».
C’est en français qu’ils officient désormais. Pour cracher leur haine viscérale à l’encontre des situations qu’on ne peut changer et contre lesquelles on doit se battre constamment. Cette Haine, c’est de l’énergie en barre pour vous aider à affronter ces défis de la vie et de la société. Et ô combien on en a besoin !

On retrouve sur scène un Vincent ( ancien chanteur de feu Aqme , ainsi que de Noswad) en grande forme. Il embarque littéralement la formation avec lui , mais l’inverse est également vrai, tant le groupe semble prendre plaisir à ne faire qu’un. Et ça envoie du lourd, mes p’tits loulous. Comme un petit goût derrière la langue d’un Mass Hysteria qui se serait pris les doigts dans la prise du post Hardcore.
Proches du public, ce dernier était dans leur poche. Et ça a fini en apothéose au beau milieu du public.
Je dois vous avouer un petit secret : Mémé était partie délester sa vessie des quelques ml de bière ingurgités. Elle a raté la montée sur scène et les applaudissements de et pour Gwendal et Lily. Quand elle est revenue dans la salle, avec cette volonté farouche de prendre quelques clichés de fond de salle et de sentir l’ambiance d’un autre point de vue que celui du devant de la scène, elle s’est étonnée de voir le concert terminé. Quoi ?! Ils démontent la batterie ? Mais… ils ne vont pas donner la cymbale comme on jette les baguettes en fin de concert ?!

Mais non mais non (poupou pi dou wah)… Chaque élément de la batterie s’est retrouvé au beau milieu du public, pile là où se tenait désormais Mémé. Et paf, le concert continue et se termine là, au beau milieu du circle pit ! Un carnage ! Dans le beau sens du terme. Une énergie cinétique qui a eu le don de recharger les batteries de chacun. Quant à la batterie, elle a eu à offrir un ultime cadeau, en invitant un tout jeune batteur à prendre place et jouer un brin de Metallica. Pur bonheur dans la salle. J’imagine la fierté du jeune garçon comme de ses parents.
« Putain, ça fait du bien ! » – (Fabien)
« Je me suis éclaté. L’ambiance, les groupes qui mettent le public dans le coup…. A partir du moment où les groupes mettent le public à contribution, c’est gagné. Les deux m’ont plus à parts égales. Chacun son style. » – (Damien)
« Nous, quand on vous voit, c’est du bonheur. Juste un bonheur total de voir des gens aussi dévoués » confie l’un des guitaristes.
Ben oui, ça se voyait, c’était du bonheur sur scène, du bonheur sur le plateau, du bonheur dans le public. Ça tombe bien, bonheur, ça rime avec Butcher !

Et voilà, il est temps pour Mémé de fermer sa grande bouche et de clore ce long report. Bien entendu, nous souhaitons, pour notre plaisir égoïste, une longue vie à Lazarus Prod, en espérant d’autres concerts à la clé de sol !
« Ce week-end nous voulions faire participer un maximum les gens qui nous suivent depuis notre parcours associatif et aussi ceux qui viennent de nous connaître et qui nous soutiennent. Nous voulions fédérer et faire un truc un peu spécial en rassemblant un peu tout le monde », me dit Gwendal. Et c’est pari gagné ! Merci à vous d’avoir invité Soil Chronicles et Mémé à cet événement qui restera une date importante pour Lazarus.

Et Mémé offre à Lou-Anne le mot de la fin : « Trop cool, moi j’ai adoré l’énergie des groupes, des gens… » (Bon OK, elle a rajouté « qu’elle avait aussi aimé qu’il n’y ait pas trop de gens », mais là on entre dans un nouveau débat, celui des petites vs des grandes salles, des concerts vs les grands festoches… et j’avais annoncé le mot de la fin, les motions ont été votées… alors chhhhhhht… je me retire sur la pointe de charentaises… Allez, miss G, viens, on s’en retourne à la maison…)