The Old Dead Tree + Monolithe + Lux Incerta (Brest, Salle Léo Ferré, 26 novemb ...
Événement Destrock –
The Old Dead Tree / Monolithe / Lux Incerta
Espace Léo Ferré – Brest
Le 26 Novembre 2022
« Un concert de dingue ! » – Live report par Mémé Migou
Mais que s’est-il passé en ce soir de novembre, quelques jours à peine avant l’avènement de décembre et son lot de cadeaux en veux-tu en voilà !?! Car c’est bien de cadeaux dont il est question ici, à commencer par celui de se rendre compte de la chance que nous avions de vivre ce moment.
La salle Léo Ferré est à nouveau investie par l’association Destrock. Troisième sold-out depuis leur reprise d’organisation de concerts. Après une date en octobre plutôt tournée vers un plateau Doom Death/ Power/ Neo Metal, le changement d’ambiance est assez radical. Ce soir, on revêt nos habits noirs, on se chauve-sourise et on s’apprête à se lancer dans un pit d’une lourdeur telle que seuls le Doom, le Death et le Goth peuvent nous apporter.
Attention ! Lourdeur n’est pas lenteur ! C’est bien ce que Mémé a soutenu à ce jeune homme, dans la file d’attente (il pleuvait et il faisait froid, mais on n’a pas dérogé à l’ouverture des portes de 20h tapantes) qui espérait au plus profond de son être, jusqu’à la dernière fibre du moindre poil, un pogo digne de ce nom. Ma foi, en terme de nom Mémé lui a asséné un grand NON.
Oh… et après tout, pourquoi pas ?
Qu’avons-nous affaire des codes et autres purismes (Mémé n’a pas dit puritanisme, hein… même si personnellement, elle n’en a cure !)
En guise de fil rouge, Ariane vous propose un petit lien avec l’événement d’octobre. Un petit clin d’œil cousu de fil blanc. Sur la scène, nous retrouvons le charisme imposant de Tibo, qui était déjà présent un mois plus tôt avec Opal Insight. Cette fois, c’est avec Lux Incerta. Et du charisme, il va y en avoir à la pelle !
Pour ceux qui ne connaissent pas, Lux Incerta est présent depuis le grand bouleversement millénaire, savoir l’an 2000. Hormis plusieurs démos dont « Lux Incerta » en 2004 qui a reçu un très bel accueil, ce sont 2 albums qui ponctuent leur œuvre : « A Decade of Dusk » en 2012 et 10 ans plus tard, « Dark Odyssey » qui a à peine quelques mois d’existence.
Du line up originel, il ne restait que Arkham (Gilles Moinet) à la guitare et Agone au chant…. désormais pleinement dans son autre groupe, Penumbra. Mais qui va chanter alors ?
Tadaaaaam ! C’est la chamanique Ingrid Delora qui vient prendre le relais. Mémé connaît la belle et ses capacités vocales. Elle l’a vue lors de la formation temporaire des Holy Maniacs, en septembre, au Petit Bain de Paris. (cf Live Report des 30 ans de Holy Records). Pour elle, pour pépé V, il n’y a aucun doute que ça va le faire grave !
Et ça l’a fait grave ! Même si, au premier rang et quelques mots glissés avant le concert (« je suis super stressée »), on a pu voir sa concentration extrême. Mais il n’a fallu qu’un titre pour se mettre dedans et dès le somptueux « Decay and Agony », la salle était conquise !
Chant clair pour Ingrid et growl pour Tibo ? Oui, mais pas que… Delora aussi a poussé le growlement de manière magistrale.
Et surtout, tous (Phil Tee, Max, Tibo, Gilles et Delora), étaient monstrueusement, délicieusement bons !
Il m’est d’avis que beaucoup, dans le public (200 personnes, jauge max de la salle Léo Ferré) ne connaissaient pas… Et beaucoup se sont pris une claque magistrale ! Comment Mémé le sait ? C’est simple : le silence attentif, une écoute quasi religieuse (merci mister D et Bruno pour cette remarque judicieuse). Quand les gens n’aiment pas ou s’en foutent, ça papote. Là… nada… Une lourdeur investie, une puissance de frappe. Pépé V l’a confirmé : toutes les personnes qui sortaient de la salle à la fin du set étaient dithyrambiques.
Lux Incerta et son « Dark Odyssey » (Doom Death de haute volée, atmosphérique qui blaste), vous ne connaissez pas ? Filez vite écouter !
Setlist : Far Beyond the Black Skies, Decay and Agony, Farewell, Dying Sun (tout ça de mémoire, sans aucun coup de main de la part de Tibo, que du coup je ne remercie pas… Bon d’accord ! Grand merci à toi pour ces infos, Mémé a une petite mémoire. C’est normal à son âge canonique).
Monolithe… Comment Pépé V attendait ce moment avec impatience ! Il avait, pour le coup, été voir sur internet quels achats il ferait au merch. Dans sa ligne de mire, T-shirts et CDs. Surtout que « Kosmodrom », leur neuvième LP (on n’oublie pas de rajouter à cela les 2 EP et les lives enregistrés) est sorti la veille ! Si c’est pas raccord, ça ! Dommage qu’il n’y avait pas de lecteur de cartes…
Comment vous décrire la frétillette qui nous tenaillait quand Monolithe est monté sur scène. Du Melodic Doom Death classieux. Ils ont à leur actif une œuvre hors pair. Ce soir de novembre, la pluie battante du fin fond de la terre bretonne n’a pas empêché les aficionados, les fans de la première, deuxième ou troisième heure d’être plantés là, devant la scène.
Un moment extraordinaire se prépare en même temps que les branchements et changements de backlines se font. Quand toute la scène et la salle plongent dans le rouge (putain de lights rouges qui donnent du fil à retordre aux photographes !), un silence monolithique vient nous cueillir…
Monolithe va lancer sa conquête du public brestois en même temps que celle de sa conquête spatiale russe, thème du dernier album.
C’est magique !
Mais on voit sur les visages qu »un truc coince. Des petits signes, des grimaces : il n’y a pas de retour son. Ce qui peut poser problème, vous imaginez bien. Car c’est un peu comme s’ils jouaient à l’aveugle. Et malgré tout….
C’était magique !
Malgré ces énormes problèmes de sons qui ont même amené le chanteur à devoir chanter sans son micro temporairement down, on est restés là à planer avec eux.
C’était magique !
On ne peut que saluer leur professionnalisme qui force l’admiration. Si tant est que l’admiration n’était déjà pas au rendez-vous. Car pour ma part, elle l’était. Certes, je ne vais pas nier les problèmes de sons, mais cela n’a pas entamé le capital « étoiles dans les yeux » que Mémé a pu avoir ce samedi 26 novembre. Bien au contraire… On se dit que là, on a vécu un truc que personne d’autre n’aura ! Si ce n’est pas de la chance, ça !
La tête dans les étoiles, des étoiles plein les mirettes, la conquête spatiale a conquis Mémé et le public brestois ! 40 minutes d’un grand moment musical avec une grosse dose de professionnalisme, là où d’autres auraient jeté l’éponge, et une intensité écrasante. Mémé ne vous a pas menti, un truc extraordinaire se préparait ! 40 Minutes ? Ah ouais ? A l’annonce du dernier titre, tout le monde est resté pantois. Quoi ? Déjà ? Set raccourci ? Même pas… Le temps passe vite quand on aime !
Set List : Monolithe III (extrait), Onset the Eighth Cycle, Soyuz, Monolithe I
Mais… qu’est-ce que… Ah mais oui ! Le public a eu droit, dès son entrée, à un petit billet vert (non… on ne parle pas de dollar, mais d’un ticket de tombola !) C’est Manuel Munoz himself, chanteur de The Dead Old Tree, qui vient nous expliquer, le carton de Leffe dans une main (non… ce n’est pas pour offrir de la bière, c’est juste pour y mettre tous les numéros), une bouteille de Champagne dans une autre. Suite à un deal passé avec un viticulteur champenois (« OK, vous pouvez utiliser notre nom – ou logo, je ne sais plus- mais en échange vous nous mettez à disposition quelques bouteilles de Champagne que l’on offrira à une personne du public »), le numéro 56 (ou 54 ou 53 ou …. finalement, ce n’est pas très important !) remporte le lot. Moment hors sol !
The Old Dead Tree entre en scène. Et ce sont quelques 90 minutes de titres qui jonchent la carrière du groupe qui déboulent.
The Old Dead Tree, du Metal Gothique, d’obédience doomesque. Un groupe d’Île de France qui traverse les âges : de sa création en 1997 à aujourd’hui, il a donc quelques 25 ans, ce vieil arbre mort, mais pas tant que ça ! On a vécu un set intense. La salle était déjà bien chauffée, les tee-shirts arborant le logo étaient nombreux. Le groupe était sans nul doute attendu.
Mais ici, la salle a fait fi du silence extatique. On est dans du Metal Goth, OK… Mais ça envoie du bois (promis, on n’a rien coupé au vieil arbre mort!) Et le chanteur, comme le guitariste aux mille mimiques, on bien fait comprendre au public ce qu’ils attendaient de lui : « on m’a parlé du public brestois… » Bien sûr, c’était en bien !
Que ce soit par les attitudes ou par la musique, l’atmosphère est montée d’un cran. Cette fois, nous étions plutôt dans une intensité exutoire. Comme un bouchon de Champagne que l’on fait péter.
Une heure et demie à revisiter les trois albums et l’EP. Des titres à la fois mélodiques, growlés, puissants, sauvages et maîtrisés. Pour les fans, c’est un groupe de légende qu’ils voient enfin sur scène. Un groupe qui rappelle leur jeunesse, une madeleine musicale.
C’est sans compter sur la ténacité du groupe qui ne s’en laissera pas compter par les années. En cours de set, les voilà à nous dévoiler… un nouveau titre, au nom prometteur : « Fresh Start » !
Set List : Sorry, Start the Fire, Unrelenting, Kids, Regarding Kate, It’s the Same For Everyone, How Could You ?, My Friends, Is Your Soul for Sale ?, Someone Should Know (the Truth), Fresh Start, Out of Breath, Even If, The Knock Out Song, We Cry, It can’t be !, The End… Again, What Else Could We’ve Said ?
Plus de 3h30 de shows d’une intensité rare. On ne veut pas partir. Mais il est déjà bien tard… ou plutôt très tôt. On lâche prise, on rentre… Mais on reste encore sur notre petit nuage.
Cet événement n’a pas démenti les promesses faites par une affiche alléchante. Cette soirée est à noter d’une croix rouge sur nos agendas. Dantesque !
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