Photos + report : Fast Freddy

Vu la superbe affluence que cette date de Black metal concoctée par MoonFog Productions a atteint dans les sous-sols du Rock ’N’ Eat en ce milieu de semaine, on se dit que tout le monde n’est pas ni au Hellfest, ni à Genève pour la tournée d’adieu de Slayer… Et c’est tant mieux du reste car Uada dont c’est l’unique date française hors festival, ça vaut quand même le détour !
Pour l’heure, c’est Decima, jeune formation Lyonnaise qui ouvre la soirée et autant dire que ce n’est pas eux qui vont faire flamber la facture d’électricité ce soir car l’éclairage sera fourni par une dizaine de bougies, genre oblige ! Les photographes, faudra faire avec et pis c’est tout ! Le quatuor a vu le jour l’année dernière et autant dire que c’est une aubaine pour eux de pouvoir partager la scène avec les deux formations d’Outre-Atlantique qui vont leur succéder ! Decima propose un black metal qui se veut un mélange de post black et de death black ! Les compos démarrent souvent par des intros planantes qui plantent une atmosphère plutôt lugubre accentuée par le jeu de lumières minimaliste (si je puis dire) et par le côté mystérieux entretenu par les membres du groupe dont les visages sont dissimulés sous de longues capuches… D’ailleurs, pas d’envolées scéniques extravagantes, les gestes sont lents, tout en maitrise pour donner l’impression que des ombres se déplacent sur scène telles des créatures maléfiques dans les sous-bois les plus noirs ! Ajouter à cela des textes évoquant la philosophie sur la déchéance humaine et vous avez le décor de la soirée ! En tout cas, la salle qui s’est abondamment remplie apprécie et réserve un excellent accueil au seul combo local de la soirée ! A découvrir !

Panzerfaust met en place son matériel vitesse grand V et démarre son set dans la foulée ! Les Canadiens ne sont pas du genre à être là pour être ici comme on dit dans les vestiaires de l’ovalie pour se motiver comme on peut ! Ils sont à l’affiche avec Uada pour l’ensemble du Spectral Storm Tour qui sévit dans toute l’Europe jusqu’en Août et sont bien décidés à marquer les esprits au fer rouge ! Goliath (chant) qui n’usurpe en rien son nom au vu de sa carrure arbore un masque qui fait penser à une créature tout droit sortie des fonds marins ; quant aux autres membres du groupe, c’est enduit d’une sorte de boue qu’ils apparaissent sur scène ! Fort de plusieurs albums et EP au compteur, ils nous font découvrir plusieurs morceaux de leur dernière galette le Chapter 1 de Suns of perdition intitulé « War, horrid war » ! Du Black brutal, de celui qui vous écrase la cervelle à coup de bourdonnements incessants provoqués par la répétition inexorable des notes composant les riffs et par le fracas des hurlements amplifiés par le martèlement inarrêtable du duo basse-batterie ! Chaque titre est une roquette qui explose devant nous, « The day after Trinity » suscitant l’hystérie dans la fosse ! La mise en scène est soignée et millimétrée ! Au final, c’est une superbe prestation de Panzerfaust donc, qui laisse des planches brulantes pour la dernière révélation black US qui va suivre !

Le temps de mettre en place la scène pour Uada, un détour par le merch’ où, en plus de celui des groupes, Egregor Records et Vapeur d’Encres sont également présents ! Une bière plus tard, tout s’éteint à l’exception de quatre lampes au sol placées au fond de la scène… Please, welcome to Uada ! A la faveur de leur premier album qui les a d’emblée propulsés sur le devant de la scène black metal (faut reconnaitre que « Devoid of light » est une tuerie), Uada n’a pas campé sur ses lauriers et a envoyé une seconde galette de toute beauté « Cult of a dying sun » dont de nombreux titres nous sont proposés ce soir ! Le public de connaisseurs est voué à la cause et UADA ne tarde pas à s’emparer des âmes déjà passablement en perdition après les ravages causés par Panzerfaust ! Les gars de Portland (Oregon) maitrisent parfaitement leur sujet tant musicalement que scéniquement, la marque des grands ! Le public est en trance, les enveloppes charnelles se mouvant alors que leurs âmes les ont quitté l’espace d’un set d’outre-tombe ! Sur scène, ça tourne à la démonstration, décidément, ces ricains brûlent les étapes et en à peine cinq ans, ils assurent un spectacle qui ferait pâlir bien des formations plus chevronnées ! Bref, vous l’aurez compris, Uada a fait forte impression pour cette unique date française ! Alors, à l’occasion d’un prochain passage, vous savez ce qu’il vous restera à faire !

Merci aux trois groupes bien évidemment mais aussi à MoonFog Productions pour cette excellente date, entre celle-là et celle de Noctem il y a quelques semaines, ce sont deux orgas aux petits oignons que vous avez conduits à la perfection ! Merci au Rock ’N’ Eat également qui pour le coup avait des allures d’antre du démon et au public d’inconditionnels du genre qui a contribué à cette soirée réussie !