Venin Carmin (Lyon, Jardin des Visitations, 29 août 2021) ...
Photos + report : Fast Freddy
La cinquième édition de « Tout Lyon dehors » s’est tenue sur les hauteurs de la capitale des Gaules dans le Jardin des Visitations en ce dernier dimanche d’août : évènement organisé par l’association Baston qu’il convient de remercier et de féliciter pour cette réussite et dont la programmation très éclectique a permis de balayer large et de découvrir l’étendue de la créativité qui anime la scène culturelle lyonnaise… Et accessoirement pour les haut-perchés de ce monde de redire que la culture est bien essentielle !
Alors que l’après-midi dominicale touche à sa fin, ce sont les lyonnaises de Venin Carmin qui s’emparent de la scène nichée sous les arcades de la vieille bâtisse du parc. Le duo a déjà quelques années d’existence et nous a déjà gratifié de deux albums (« Glam is gone » en 2015 et « Constant depression » en 2020) qui fleurent bon la dark electro des années 80 ! Au vu de la qualité des compos et de l’atmosphère qui s’en dégage, il me tardait de voir ce que cela pouvait donner en live !
Dress code black approprié et de sortie, Valentine (instrumention electro et chœur) et Lula (chant, basse) entament le show sans sourciller ! Ligne de basse épurée mais d’une redoutable efficacité complétée à merveille par une partition electro sans fioriture, dosée à la perfection, le tout accompagné par une voix juste, parfois déjantée (façon Gwen Stephani), écorchée, ou encore envoutante… Il ne faut pas longtemps pour que le public soit imprégné de l’atmosphère si particulière que le duo lyonnais répand au fil des morceaux : ambiance tour à tour sombre, mystérieuse, dépressive, nostalgique, le venin musical se diffuse et fait son œuvre comme en témoigne les ovations qui viennent ponctuer chaque titre joué ! Il faut dire que les sujets évoqués s’y prêtent tout particulièrement (dépression, idées noires, violences faites aux femmes, ou encore amours qui tournent mal comme évoqué dans « Waterlillies ») tout comme l’attitude et les expressions renvoyées par Lula et Valentine qui endossent leur rôle avec un naturel déconcertant ! Les influences sont multiples et le rendu final résulte probablement de l’alchimie et du mélange de cold wave, de pop décalée, de dark electro, de post punk et autres subdivisions de ces genres !
Sur scène, la complémentarité et la complicité entre Lula et Valentine est palpable montrant clairement que Venin Carmin est une hydre à deux têtes ; le tout est savamment dosé et est apprécié à sa juste valeur par l’audience conquise en particulier sur les morceaux emblématiques que sont « It’s gonna be wild » ou encore « Wilkommen to the mascarade » qui pourrait renvoyer à la situation que nous connaissons actuellement… C’est une excellente prestation délivrée par Venin Carmin sur les hauteurs de Fourvière, chose pas courue d’avance en ces temps de disette scénique ! Bravo et merci pour ce moment qui a fait un bien fou à tous !
La scène musicale lyonnaise compte quelques pépites qui gagnent à être connues, Venin Carmin en fait indéniablement partie ! Malgré une certaine reconnaissance à travers leurs premières parties effectuées avec She Past Away, Soft Kill ou encore Belgrado pour ne citer qu’eux ou encore avec des dates à l’étranger (Japon notamment), Venin Carmin mérite amplement mieux tant leur talent et leur potentiel sont grands !
Pour vous faire votre propre avis, vous pouvez les retrouver sur leur prochaine date au Sonic à Lyon le 25 septembre… Vous ne serez pas déçu ! A découvrir en urgence !
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Chronique « Constant depression«
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