Ouverture des portes à 19h… et à mon arrivée la salle est loin d’être remplie. Un public composé de nostalgiques de la bonne époque goth 90, avec des looks significatifs, manches à jabots et tous autres ornements vampire/ chauve-souris/médiévale ! Des plus jeunes aussi qui auront sorti pour l’occas’ leur tenue « soirée goth/fetish »!
Tout commence à 19h30, avec les parisiens de « New 19 project », sur scène sont déjà installés deux gros blocs de synthé, ordis et autres machines. Ce qui laisse le public perplexe, des murmures retentissent : « j’ai entendu dire que c’était de la merde! » ou encore « raahh on va se faire chier », moi je ne sais pas, je sentais un truc genre noise, un peu lourd …
Formé en 1999, Emmanuel B. (ex Curtain) et Gilles Boyer (ex Speaking silence), se rencontrent dans un studio d’enregistrement. Emmanuel gère la guitare et Gilles la basse, ils se partagent ensuite le reste: le chant, la programmation, textes et compos. Ils définissent leur style « d’électro wave », car tout deux très influencés par la new-wave des années 80 et la musique « dancefloor ». On retrouve dans leurs influences des classiques comme : « Depeche mode », « New order », « The Cure », ou encore « Daft punk ».
Les jeunes hommes entrent en scène et investissent leurs machines. Look très « clubing » lunettes de soleil, tendance mais avec un petit côté premier de la classe! On aurait pu se croire à Ibiza, avant l’arrivée du son… Les garçons ne se ménageront pas derrière leurs machines, alternant les plages de chant, celui-ci très robotique, parfois plus inspiré new-wave, et sur quelques notes un petit coté plaintif ( Robert (chanteur des cure) tu es encore là ?? ). Seule la guitare sera jouée en live, la basse a du être programmée. Une musique en effet old school donnée par : un chant et une rythmique typique, ce qui donne à cette performance de dj une touche d’originalité, qui réussira à plaire à une partie du public qui finira par rentrer dans la danse. Je rajouterai à cela une petit touche post-punk assez plaisante, qui donnera une personnalité bien définie. Tout cela est bien maitrisé, le son est bon, et incontestablement nous avons à faire à de bons musiciens ! Après, ce genre de performance, dans le cadre d’un concert, devient assez vite lassant …en revanche dans les soirées branchées électro/rock ou il est très tendance de voir David Ghetta et Bob Sinclar en mode dépression, les garçons seraient tout à fait « in ».
Courte entracte avant de retrouver Covenant. Groupe de synthpop, EBM, futurpop. Formé en 1990, en Suède à Helsingberg et composé de: Eskil Simonsson au chant et à la compo, Daniel Myer (clavier) et de Joakim Montelius au clavier et écriture des textes. Tout va débuter dans leur chambre d’étudiant, ou ils composent ensemble avec leurs passions pour le synthé et la musique électronique. Puisant leur créativité dans les ténors de la synthpop made in 80′ comme Depeche mode (et oui encore eux!) ou Tompson Twin, et dans les pionniers de l’EBM Front 242, ou encore Nitzerbb. C’est en participant à une compil que les portes du succès s’ouvriront ! Covenant vient de l’anglais : « un engagement solennel », souvent rapproché au contexte religieux exprimant une alliance sacrée. Nom qui colle donc avec les préceptes des musiciens, qui clame une musique et des textes à portée spirituelle et philosophique. Ils ont d’ailleurs composé un morceau pour décrire leur concept: « Ritual noises », et pour les citer: « Nous faisons un bruit rituel, nous tissons une fabrique de rêves, nous bâtissons des cités de sons, nous ressentons le rythme du temps. » Pour un effet total le trio des leurs débuts soigne leur image, avec un look toujours très design, cravate, costume toujours classe et tiré à 4 épingles, et ce soir encore nous les retrouvons dans cette tenue!
Comme pour la première partie, la scène est elle-même vêtue, coté cours comme coté jardin de deux blocs de synthé et de machines. Les dandies suédois entrent avec nonchalance et froideur face à nous. Cette entrée a le mérite de nous mettre dans l’ambiance et de s’imaginer de rentrer dans les labos d’un savant fou ! Sauf que la mise en bouche va vite redescendre… car les lumières en vrac de toute les couleurs (bleu, rouge, vert enfin on les aura toutes!) en contre jour … donc en pleine tronche, vont être à la fois désagréables pour les yeux … et rendent aussi la visibilité des musiciens assez difficile ! En même temps je dois avouer qu’il ne se passe pas forcément des tonnes de trucs, deux gars derrière leurs machines, et Eskil même si il a la classe, va nous servir toujours un peu la même danse, et son « right her, right now! »! Ce qui lui donne pas forcement l’air très à l’aise et donne un peu une sensation de vide sur les planches… Après, ce petit coté maladroit lui donne un charme… qui au fil du show lui donnera aussi un coté attachant! De ce fait le public va avoir du mal à entrer dans le spectacle au début, mais la musique l’emportera et tout finira peu à peu par se décoincer, tout le monde se mettra à danser et moi aussi ! Il faut dire que Covenant va nous faire plaisir en musique! Avec un panel d’excellents morceaux! Et ce qui est amusant ce soir c’est de sentir l’inspiration de groupes plus récents comme Combichrist (rappelons que ceux-ci sont déjà inspirés de Covenant!!) pour leurs nouveaux morceaux, ce qui nous donne des titres très dynamiques et dansants, avec une tendance Indus. Mais cela sans perdre de leur personnalité avec un feeling toujours synthpop, et bien-sûr la voix de monsieur Eskil, claire et suave, qui donne cette touche « so goth! » et de se dire à coup sur: « ça c’est Covenant! ». Une tonalité à la fois robotique et romantique qui sait nous transmettre des émotions, nous raconte des histoires au-delà des paroles (que de toutes façons je ne chercherai pas à traduire en concert ou en soirée!). L’un des musicien viendra quand même faire son show en chantant sur un morceau, mais surtout en sortant les baguettes pour jouer de la percu en live, histoire de nous montrer que la musique électro, c’est pas que du bidouillage!
Bref un concert qui finalement laissera un bon souvenir par une ambiance dansante, de belles performances musicales et un feeling nostalgique qui comblera le manque d’énergie scénique!
Mon triptyque électro prend fin… Mais … je vous pressens dans cette même salle le 22 Avril une très bonne affiche pour les amateurs du genre: Nitzer Ebb et Die Krupps, quelque chose me dit que je vais en retrouver certains !
Report : juliA photosynthese.
photos : juliA photosynthese.
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