Coheed And Cambria – Year Of The Black Rainbow ...

Le 3 juillet 2010 posté par METALPSYCHOKILLER

Line-up sur cet Album


Claudio Sanchez - Guitar, Vocals
Tracis Stever - Guitar
Mic Todd - Bass
Chris Pennie - Drums, Percussion

Style:

Prog/Metal/Rock

Date de sortie:

Mai 2010

Label:

RoadRunner Records

Note Du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller)

07 / 10

La science fiction de Coheed and Cambria est à l’image de sa musicalité, atypique. N’en déplaise aux amateurs de produits calibrés et de catégorisation aisée, le combo de Claudio Sanchez -actif depuis une quinzaine d’années et cinq opus- a tracé son sillon et son succès dans l’unicité de sa musicalité. Quand bien même la tentative passée d’apposition d’une étiquette « émocore » plus que douteuse pourrait viscéralement porter à moquerie, le combo New Yorkais trace sa route sans ingérence des modes et tendances. « Year Of The Black Rainbow » doit donc être pris pour ce qu’il est, à savoir un produit alambiqué aux saveurs raffinées et multiples dont les trames restent cependant une alchimie ondoyante entre Prog/Metal et Rock Us classique. A l’image de la fertile imagination née de son génie, l’univers du couple condamné, Coheed et Cambria, -dont seule la mort de ses enfants, porteurs d’un virus, pourra sauver l’humanité- est une pure « Twilight Zone » permettant tous les instincts créatifs de son géniteur.

Le compositeur chevelu donne ainsi libre cours à ses créations quelques soient les line-up l’entourant pour calquer son imagerie Science Fiction simili comics sur des supports auditifs qu’il maitrise sans conteste possible. Les mauvais coucheurs diront que ce nouveau jet est à des galaxies lumières du précurseur « Second Stage Turbine Blade » de 2002, ce qui ne sera pas dénué de bon sens, mais aura au moins l’avantage de prouver que le sieur n’est pas englué dans les carcans stylistiques. Tant de groupes ayant trouvé le succès conservent éternellement la même recette et resservent le même plat, qu’on ne peut jeter la pierre à ceux s’essayant à l’évolution !!! Darwin a démontré le passage du primate à l’homme, soit. Claudio Sanchez lui, s’ouvre à la diversité et la prise de risque quitte à surprendre voir décevoir ses aficionados originels.

Pas de révolutions cependant. Même si CAC est dorénavant labélisé chez RoadRunner Records et non plus Sony, ce nouvel opus se voudra dans le sillon du précédent « No World For Tomorrow » de 2005, indubitablement. Profitant d’une production parfaitement huilée d’Atticus Ross (Jane’s addiction, NIN) et Joe Barresi ( Tool), la tracklist après une courte intro brumeuse aux volutes éphémères « One », s’avèrera immédiatement assimilable et saisissante. Le cousin d’Outre Atlantique possède une maturité à nous pondre des mélodies accrocheuses qui fera irrémédiablement son effet avec un trident « The Broken », « Guns Of Summer » et « Her We Are Juggernaut » vous mettant sous le joug. Ce dernier titre et son atmosphère rageuse et emphatique étant un véritable Highlight de l’album avec son refrain perforant dans la pérennité vos neurones.

Mais le Sieur possède tellement de cordes à son arc, que la surprise d’un « Far » volatile, tout en nuances et subtilités, criant de dégouliné post New Wave des eighties, viendra illico créer une rupture dans les compositions proposées. Une lead guitar insidieuse et mise en avant, une rythmique plombée et syncopée ; la dualité offrant un support judicieux à des lignes vocales suaves et captivantes. CAC, lâche ainsi temporairement sa recette maitrisée des trois premiers titres, histoire de démontrer son potentiel et son panel dans la diversité. L’ilot de ce « Far » se voudra paradisiaque, un pur « Eden » au milieu d’un océan de saveurs. Les ingrédients initiaux étant ensuite repris avec le même tact pour la suite de la track, mais un résultat moindre quant à l’appréciabilité.

En effet, si « The Shattered Symphony » et surtout un percutant échevelé « World Of Lines » relanceront somptueusement la sauce, le dernier tiers de l’opus se montrera moins conquérant et tendant vers l’essoufflement. La semi ballade « Pearl Of Stars » en étant un exemple criant et exacerbé qui s’avérera à mon sens relativement pompeuse et sirupeuse quand bien même les volutes de lignes organiques -parcimonieuses et trop en retrait- auraient pu tirer cet essai vers le haut. Ne tombons cependant pas dans l’exagération car cela restera au final agréable et sympathique, l’opus défilant sans temps morts ni faiblesses. Coheed And Cambria s’égarant néanmoins quelque peu sur la longueur et la durée tel le développé de clôture éponyme se terminant dans une certaine confusion.

Malgré ces quelques « bémols », ce « Year Of The Black Rainbow » maitrisé et bien ficelé, quoique plus Rock et direct que ses devanciers, affichera tous les ingrédients explicatifs des gros buzzs et notoriété du groupe aux Us. Pouvant séduire aussi bien des amateurs de « The Exploding Boy » que des férus de « Muse », « Pink Floyd » ou « Dream Theater », Coheed And Cambria affirme une unicité séductrice et hors courants. Originalité, diversité, appréciabilité, que demander de plus ? La baisse de régime en fin d’album sera d’autant plus facilement pardonnée que la perfection n’est pas de ce monde. On ne regrettera donc que modérément que le meilleur Sanchez cohabite avec du « plus quelconque », le plaisir auditif s’en accommodant aisément.

Myspace : http://www.myspace.com/coheedandcambria

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