Depressed Mode – Ghosts Of Devotion

Le 1 juillet 2010 posté par Wën

Line-up sur cet Album


O.Salonen : chant, clavier
N.Koskinen : chant
T.Turpeinen : guitare, basse
J.Haukio : violoncelle
M.Tommila : batterie
M.Marjamäki : chant secondaire

Style:

Doom-metal

Date de sortie:

09/2007

Label:

Firebox Records

Note du Soilchroniqueur : 07/10

Depressed Mode … de prime abord, qui ne serait pas naïvement tenté de croire à un jeu de mot sur le patronyme d’un célèbre groupe anglais ? Il ne va pas sans dire que ceux-ci refouleront rapidement leurs bas instincts burlesques, l’humour étant manifestement inexistant dans l’univers triste et morbide de Depressed Mode. Que les amateurs de Freedom Call et autres Rhapsody Of Fire chaussent leurs étriers, enjambent leur fougueuse monture et se jettent éperdument dans une fuite en avant, car les lourds nuages qui s’amoncellent à l’horizon sont gris, définitivement gris.

Car nul doute n’est longtemps possible quant aux accointances stylistiques du combo : Depressed Mode officie dans le doom. Point-barre. De cette si ténébreuse branche de notre musique favorite, la formation a su conserver ce côté massif et dépressif, typique à ce qui se fait généralement dans le style. Sauf que …

… Sauf que, les Scandinaves ne se contentent pas d’enchaîner et d’alterner les gimmicks inhérents au genre, ne se cantonnant ainsi pas qu’au seul funeral-doom. En effet, pourquoi en rester là alors que d’abyssales possibilités s’offrent à vous ?

Et cela, le groupe l’a bien comprit, sachant mâtiner son doom d’une inspiration black-metal prononcée. Car malgré le fait que ce disque ne recèle nul riff caractéristique au mouvement, les influences sont néanmoins perceptibles, les compositions laissant transpirer un certain malaise et un côté malsain et nauséabond évident.

Ainsi les morceaux se retrouvent bien souvent rehaussés d’orchestrations symphoniques chères aux piliers du genre, Dimmu Borgir en tête (Emperor ne pointant pas loin derrière), qui permettent de diversifier les ambiances et d’excuser quelques accélérations telles que sur ‘Alone’ ou ‘The sun is dead’ (et sa double pédale). De la même manière, au détour de quelques passages, l’ombre des grands de la scène norvégienne du milieu des années 90 étend sa sombre silhouette au dessus de ce « Ghosts Of Devotion » avec un son (il est bon de la préciser) tout de même plus actuel. Et quand on parle de grands on ne peut oublier de mentionner cette reprise de Burzum (subtilement intégrée au répertoire du groupe).

Mais ne perdons pas de vue que Depressed Mode est avant tout une formation de doom, et le groupe sait nous le rappeler sur le titre éponyme (flirtant avec le funeral) ou sur un ‘Fallen angel’ plus lancinant et mélancolique. A fortiori, il n’est pas rare non plus d’entendre quelques morceaux débuter par un piano cristallin avant que ne débarquent grunts et autres gros riffs pesants comme sur ‘So long’ ou ‘Cold’ (très bon titre de clôture avec son intro acoustique violon/piano).

Alors, même s’il est évident que la participation encore modeste de Natalie Koskinen (ex-Shape Of Despair) sur quelques titres (‘So long’, ‘Suffer in darkness’, ‘Fallen angel’) a pu ouvrir quelques portes au groupe et leur permettre une promotion plus conséquente, ce « Ghosts Of Devotion » se pose néanmoins comme une grosse première œuvre, qui plus est très homogène, ce qui renforce encore l’impact et le sentiment de suffocation. Un essai qui devrait plaire aux amateurs du genre, contenant ce qu’il faut d’intensité pour peu que l’on se donne la peine de rentrer dedans, ce qui n’est pas toujours chose aisée pour de tels disques.

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