Doyle – « And Gods Will… » ...
Line-up sur cet Album
Thomas V : Chant Seb : Batterie Austin : Guitare Tak : Guitare Alexis : Basse
Style:
MetalDate de sortie:
31 Mai 2010Label:
Missille Records - BelieveNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) :
8,5 / 10
Hardcore, Metalcore, Post core, Screamo, Electro, Emo Metal… N’en jetez plus, la cour est pleine d’étiquettes évolutives ne visant qu’à catégoriser des combos n’en demandant pas tant. On s’y perd à naviguer en eaux troubles, on s’empêtre dans des classifications qui sont d’ailleurs divergentes selon ceux les émettant, et au final ces carcans s’avèrent réducteurs et erronés. Mais bon, à notre époque ou le besoin de repères se fait de plus en plus vital devant la perte des valeurs traditionnelles, celui ne se pliant pas au jeu de l’étiquetage passe pour un blaireau. Et donc Doyle, groupe hexagonal de cinq parisiens et formé en 2006, n’échappera pas à la règle en se voyant affubler d’un étendard « Metal/Post-Hardcore ». Amen.
« Doyle puise ses racines les plus profondes dans le métal, et élève son puissant feuillage vers les cimes du hardcore new school, et du post-rock » nous dit la plaquette de présentation de ce premier opus. Qui rajoute en outre que ce « And Gods Will… » mixé par Ulrich Wild (Deftones, Bleeding Through…) surgit après un premier Ep délivré dans la langue de Molière, intitulé « Submerge », et présentant quatre titres imparables enregistrés sous la houlette d’Ivan Herceg (Stereotypical Working Class, Dysby, Sna-Fu…) et de MarQ, éminent bassiste du groupe Enhancer. Cela tombe bien, tous ces sous styles Metal ne sont pas ma tasse de thé préférée (Heavy Metal, Power !!!Yeahhh) d’une part, et de l’autre je ne connais que le dernier groupe précité. Autant dire que sans avancer avec des idées préconçues et formatées, l’à priori du vieil Mpk risquerait d’être négatif…
Seulement, Doyle a contribué à la compilation « Xtreme Horizons » chez Missile Records – et que vous vous devez de découvrir !- au coté de dix autres groupes du terroir national (Betraying The Martyrs, Admirals Arms, Post Offense, From Dying Skies…) et lâchant chacun un brulot. Et le titre des parisiens, « John Airence », est incontestablement l’un des « Highlight »de cet éventail de talents prometteurs annonçant des lendemains chantants. En seulement quatre minutes quarante, les franciliens subjuguent par une maturité sidérante. La progression du titre ou l’éphémère volatile monte en puissance pendant plus de trois minutes trente avant une explosion démoniaque est un pur régal. Un jeu de guitares en harmonies aériennes, des lignes de basse parcimonieusement distillées mais se claquant avec subtilités, une ambiance délétère rarement aussi convaincante, la liste n’est point exhaustive d’éléments vous interpellant et vous incitant à vouloir en savoir plus sur ces « Doyle ». Seul le rush final de « J.A » méritant les étiquettes précédemment citées.
Et là se situera en fait toute la magie de nos cinq jeunots. Ils feront tout à la fois penser –physiquement parlant- aux ricains de « The Black Dahlia Murder » ou de « Winds Of Plague », mais en évoluant à mi chemin de l’ « Underoath ». de Clearwater et d’un Emo Metal british style « Funeral For A Friend ». Une alchimie concoctée sur un panel d’ingrédients finement élaborés dont certains ressortiront en fils conducteurs incontestablement. Etant de nature fainéante, je vais vous en livrer une bonne brassée en vrac, et libre ensuite ainsi à vous de vous faire votre idée.
Primo, Doyle joue de compositions à tiroirs donnant dans l’effet de ressac. Puissante, racée, sans manquements, la tracklist profitant d’une production sonore sur mesure est une pure claque dans la gueule. Mais le « tout au taquet » ayant ses limites, le véritable tour de force de nos parigots est de savoir jouer avec nos nerfs en alternant frénétisme échevelé et plages plus aériennes, voir atmo/ambiantes. Un savant et juste dosage surprenant pour un premier album, concédons le. Deuxio, les lignes vocales sont on ne peut plus travaillées : Un chant crié rageur digne de la scène Hardcore New yorkaise répondra à des vocalises plus claires, l’ensemble étant souvent rehaussé de chœurs renforçant les espaces déjantés, frénétiques et explosifs. Tertio, l’assise rythmique sans faiblesse et truffée de surprises et originalités conforte un relent de syncopes dans les titres assénés. Loin des structures traditionnelles de composition, les ruptures au sein d’une même plage laissent tout simplement …Sur le cul ! Quatro, oki nous voilà chez Audi alors je finis de manière concise en vous explicitant que les sonorités déployées par nos cinq musiciens sont souvent surprenantes et saisissantes à l’image du « Words »de clôture.
Dans cet océan de plaisir, tantôt élément déchainé tantôt mer de tranquillité, émergeront des esquifs sans concessions et sans rémissions quant à votre agrément. Le « John Airence » précédemment cité se verra ainsi dépassé dans l’appréciabilité par des faramineux –ouep, j’ose le terme qui n’est pas usurpé loin s’en faut !- « New Season » ou « And God Will… ». « Submerg(é) » modifié certes, mais la palme revenant indubitablement à un Metalcore « Welcome To Your Life » ne méritant l’accolement que du seul qualificatif de « véritable tuerie ». Une sacrée découverte que Doyle dont la complexité musicale envoutante est à l’opposé de l’artwork cover dépouillé et subjectif. Faites fi des étiquettes, ce combo ne peut s’en affubler ; et pour terminer sur une confidence je vous avouerai que certaines plages assénées me remémorent viscéralement la grande époque de la New Wave. C’est vous dire…
Que Doyle est unique et prometteur !!! Quand bien même des titres comme « Hung Vagrants (On The Road) » et « Ask » seront un ton en dessous, le risque majeur guettant malheureusement le combo sera à mon sens celui-ci : A évoluer dans tant de courants différents, les « pseudos puristes » et « Docteurs es étiquettes » vont immanquablement monter au créneau et s’essayer à démonter cet opus. Tout ce qui n’est pas aisément classifiables posant problèmes… Putains d’étiquettes !!!
Myspace : http://www.myspace.com/doyleband
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