Line-up sur cet Album
Ihsahn : chant, guitareSamoth : guitareTrym : batterieEinar Soldberg : clavier, chœursSecthdaemon : basse, grunts
Style:
Black-metal impérialDate de sortie:
2009Label:
Candlelight RecordsNote du soilchroniqueur (Wën) : 09/10
Emperor, ce sont dix années d’existence, quatre albums studios et bon nombre de splits et d’EP. Bilan raisonnable. Mais Emperor, quoiqu’il advienne, restera avant tout un groupe qui révolutionna en son temps la scène extrême et même ‘metal-tout-court’. Par une addiction aux claviers et aux structures alambiquées, ce pilier du black-norvégien, parfois avant-gardiste, parfois symphonique mais toujours vindicatif et visionnaire, a littéralement changé la donne et permis, en précurseur, à notre musique favorite d’aborder sereinement le nouveau millénaire. Ceci-dit, début 2001, n’ayant plus rien à ajouter à l’édifice de ses vices sans éviter la redîte, le groupe décide, unilatéralement, de cesser ses activités. L’étendard noir, souvent porté aux nues, est en berne.
Huit années sont passées. Alors que les rumeurs de reformation vont bon train et alors que ces-dites rumeurs sont à peine démenties par les anciens membres du groupe, laissant la voie béante à toutes les spéculations, alors que les fans sont à cran depuis 2006 et le début des tournées de ‘reformation’, Candlelight Records, label emblématique, y va de sa petite étincelle afin de raviver, à sa manière, ce brasier encore incandescent ou gît les cendres de feu-Emperor. Comme à l’accoutumée, la maison britannique, en mère soucieuse et soigneuse, ne fera pas les choses à moitié, présentant aux auditeurs un véritable coffret ‘live’. Bien que cette chronique ne concerne que la prestation filmée du Wacken Open Air de 2006, sachez cependant que sous différentes éditions, vous pourrez trouver deux DVD et leur bande audio respective, accompagnés d’un livret sobre mais assurément de grande classe.
Cette prestation, aux allures de best-of débute, acte improbable pour un groupe en tournée de reformation, par un medley constitué de ‘Into the infinity of thoughts‘ et ‘The burning shadows of silence‘, enchaîné en grande pompe par un ‘Cosmic keys to my creations & times’, tous tirés de l’album « In The Nightside Eclipse » (2001). L’Empereur ne tarde pas à mettre le feu aux poudres, histoire, d’entrée de jeu, de se mettre le public allemand en poche. Chronologiquement, seront interprétés ‘Thus spake the nightspirit‘ et son énorme final mélodique, ‘An elegy of icaros‘ et ‘Curse you all men !‘ accompagné de ses habituels jeux de feux … que de classiques me direz-vous, néanmoins cette courte escapade sur la période plus récente du combo s’arrêtera là, le set repartant de plus belle et (presque) sans pause sur un ‘With strength I burn‘ issus de « Anthems To The Welkin At Dusk » (1997). Le background reproduisant la pochette du premier EP éponyme, ne trompe pas, Emperor n’hésitera pas, le temps de cette soirée mémorable, à revisiter allègrement ses débuts discographiques, puisque pas moins de neuf titres sur les douze interprétés seront issus de leurs deux premiers disques.
A cette mi-concert, peu à redire sur la prestation du trio. Ihsahn, en maître de cérémonie se montre impérial et imparable, malgré une tendance à trop forcer sur sa voix provoquant ci et là quelques dérapages impromptus mais sans conséquences notables. Samoth et Trym, eux, se contentent d’assurer avec brio leurs parties respectives. Même Secthdeamon (basse, grunts) et Einar Soldberg (claviers, chœurs), en invités de luxe, se montrent irréprochables. Ainsi, se poursuit le show, l’intensité ne se relâchant à nul moment, atteignant son paroxysme sur ‘I am the black wizard’/’Inno a satana‘, monumental et irrésistible final, qui ne manquera de laisser pantois par tant de maîtrise et de rage contrôlée. Impressionnant.
Quelques mots au niveau de la production maintenant, le son, dans ces conditions live est tout bonnement remarquable, et c’est certainement l’un des atouts majeurs de ce disque : à savoir, que la plupart des compositions (les plus anciennes notamment) gagnent incontestablement en confort d’écoute, et ce même par rapport aux versions studios, qui rappelons-le, même si cela faisait peut être leur charme, ne bénéficiaient pas toujours d’une production à la hauteur. Là, le son est clair et ce, sans perdre en puissance (même si la caisse claire semble trop mise en avant). Tous les instruments sont parfaitement audibles si bien que même un amateur de prog y retrouverait ses petits. Pour les indécrottables puristes qui crieront, à n’en pas douter, au scandale, il leur restera toujours les versions originales … disons simplement que dorénavant, le quidam aura le choix entre les premières moutures et ces ré-enregistrements réarrangés et de grande qualité.
Pour le support visuel, pas de point négatif notable. Les plans sont léchés et filmés avec suffisamment de moyens pour ne pas s’ennuyer une seconde. Le montage évite la faute de goût par trop d’effets ou de plans stroboscopique incompréhensibles. La scène est très sobre, seuls quelques effets pyrotechniques de rigueur viennent corser le tout. Chose rare sur une vidéo, aucun musicien n’est oublié, même si les plans sur Ihsahn se taillent logiquement la part du lion.
Les bonus n’ont bien entendu pas été oubliés pour une durée totale d’un peu plus d’une heure, entre extraits live de qualités diverses (dont un ‘Ye Entrancemperium‘ sous la pluie battante du Hellfest 2007), habituels plans backstages et quelques friandises moins conventionnelles comme ce mini showcase Ihsahn/Samoth de quelques titres. Seul bémol et de taille, l’absence d’un menu, obligeant le spectateur à avancer manuellement et à l’aveuglette jusqu’au passage souhaité.
Voilà donc pour ce magnifique objet, digne des plus grands. Vous m’aurez sans doute trouvé très, voire trop bavard. Je suis rarement aussi prolixe et attribue tout aussi rarement de telles notes. Signes de qualité ? Peut-être, à vous d’apprécier.
Site officiel : http://www.emperorhorde.com
Page myspace : http://www.myspace.com/emperorhorde
1 Commentaire sur “Emperor – A Night Of Imperial Wrath”
Posté: 23rd Déc 2010 vers 14 h 08 min
[…] Ihsahn, alias Vegard Tveitan, est un multi-instrumentaliste, compositeur et chanteur norvégien. Norvégien ?!! Vous avez dit norvégien ?!! Il est vrai qu’Ihsahn ne va pas déroger à la règle : la Norvège est indissociable du Black Metal. Ce pays regroupe une multitude de groupes de renoms tels que Mayhem, Burzum, Darkthrone, Immortal, Emperor, Satyricon, 1349, Taake pour n’en citer que quelques uns… (eh oui, la liste est longue et de qualité) Ihsahn a commencé à jouer du piano à 7 ans, puis de la guitare à 10 ans… Précoce, dis-donc ce petit génie. C’est « seulement » à l’âge de 13 ans qu’il rencontre Thomas Haugen alias Samoth qui le fera passer du côté obscur de la musique. En 1991, ils créèrent ensemble le groupe mythique Emperor, au sein duquel Ihsahn fut le compositeur principal. Pour davantage d’infos sur Emperor, je vous invite à lire la chronique de Wën. (elle est ici…) […]
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