Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 9/10

Karnivool. Derrière ce nom plutôt rigolo (c’est comme Carnival avec un K et un ool, chose que je fais tout seul des fois pour m’amuser: Behemooth… Oui, je me contente de peu de choses) se cache un groupe de Rock Metal progressif. Et là, vous vous dites « Siouper, tous les groupes de prog se ressemblant, on est bien avancé maintenant qu’on sait ça! ».
Bon, et si je vous dit que le groupe est Australien, le pays des kangourous et du Soleil en hiver? Ça vous éclaire?
Et si je vous dis que, derrière ce nom plutôt rigolo, se cache un groupe de rock progressif Australien des plus sérieux? Toujours pas?
Alors laisser moi un peu vous en dire plus, chers lecteurs!

Commençons par une célèbre encyclopédie collaborative,où l’on peut lire « Les groupes de rock progressif sont, contrairement à ce que l’on pense, bien souvent menés par un leader charismatique, souvent le chanteur, qui contribue la plupart du temps à la renommée du groupe ». Pour le charisme, je ne sais pas, il faudrait voir le bonhomme à l’œuvre, mais niveau chant, c’est bien simple, il pourrait faire passer les choristes du film succès de 2003, pour un cliché de camionneurs de 50 ans alimentés à la bière et aux fast-food (pour les camionneurs qui liraient ceci, ne le prenez pas pour vous, tous ne ressemblent pas à ça…. je pense!). Je rapprocherais sa fragilité à celle de Mickael Akerfeldt d’Opeth, surtout l’intro de « Dirge for November » de Blackwater Park, sur « Umbra » par exemple, et, plus souvent, des voix claires de Ghost Reveries; elle montre souvent aussi un côté plus rock. Et rien qu’avec ça, on pourrait faire un album déjà fortement écoutable!

Mais c’est qu’en plus, le groupe ne s’arrête pas là! Il propose un Rock, plus que Metal, progressif et atmosphérique aux mélodies inspirées et assez faciles à appréhender pour une première écoute, mais sans être simplistes et qui n’oublient pas un certain aspect technique lié au genre ; et là, je pense plus au prog anglais, plutôt qu’aux Dream Theater et autres chirurgiens de la guitare. Peu de démonstration pure et dure, eux préfèrent lorgner vers l’émotion. Alternant passages vindicatifs (« Simple Boy » et « Goliath ») et délicats (« New Day » et « The Caudal Lure » qui explosent ensuite), ils vont piocher auprès de différents styles tous sublimés par la voix. Du rock classique (« Set Fire to the Hive » dans sa deuxième partie, « The Caudal Lure », « Illumine »), à la pop parfois (« All I Know », « The Medicine Wears Off », « Illumine ») ; quelques passages s’apparentant à la noise (« Set Fire to the Hive », « Change ») pointent le bout de leur nez. On peut aussi noter quelques expérimentations électro (« Umbra », « The Caudal Lure »), toujours discrètes.

Ainsi, tous les styles se mélangent de manière fluide, la cohérence n’est pas à mettre en cause, et chacun de ceux que je vous décris dans le paragraphe précédent ne s’arrête pas à un morceau qui varierait la structure de l’album et qui empêcherait l’auditeur de s’endormir à la septième chanson (par exemple) en offrant quelque chose de différent pour ensuite reprendre la routine. Non, les morceaux se révèlent variés, entre-eux, mais aussi au sein de chacun. Atteignant souvent les 7 minutes, ils offrent généralement leur lot de variations bienvenues qui promènent l’auditeur et font passer ce Sound Awake (il porte bien son nom ce CD, je viens de remarquer!), aussi facilement qu’un couteau à beurre, dans… du beurre!

Beau, varié. J’ai envie de dire, parfait!

Site officiel : http://www.karnivool.com.au/
Myspace : http://www.myspace.com/karnivool