Line-up sur cet Album
Phillip Cope : Guitar/VocalsLaura Pleasants : Guitar/vocalsCarl McGinley : DrumsCorey Barhorst : Bass/KeyboardsTyler Newberry : Drums
Style:
SludgeDate de sortie:
25 Octobre 2010Label:
Season Of MistNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 8 / 10
Kylesa est un groupe à part. Définitivement, irrémédiablement, et n’en déplaise toute à la fois aux donneurs de leçons et aux faiseurs d’histoire. Pour le néophyte désirant en savoir un peu plus sur l’historique de ce combo, un court rappel s’avérera on ne peut plus utile à la présentation de ce « Spiral Shadow » à l’artwork cover psychédélique, tortueux, et fleurant bon la grande époque des seventies sous mescaline. Des méandres psychotiques qui remémoreront aux plus âgés d’entre vous les Woodstock, Hendrix, Caravelles de Volkswagen ou trônent des stickers de grosses marguerites vertes, les cigarettes de la copine Marie Jeanne qui font rire, et j’en passe. Un visuel suggestif donc, et qui incite à se dire qu’une fois les « Doors » ouvertes vos esprits dilettantes pourraient errer dans une telle dimension. Pour peu que vous soyez un peu réceptif et imaginatif, l’incitation est proposée…
Ne nous égarons pas et restons concentré sur notre sujet quand bien même le combo tire son nom du concept bouddhiste « kylesa mara » et de ses sinuosités désabusées de l’esprit. Kylesa, comme son nom ne l’indique pas, nous vient donc de Géorgie et plus précisément de Savannah. Formé en 2001 par le guitariste chanteur Philipp Cope, la genèse s’est forgée sur le feu Damad et des adjuvants de Cobra Kai et The Mugshots. Un release éponyme dès 2002, deux albums faisant leurs effets en 2005 et 2006, « To Walk A Middle Course » et « Time Will Fuse Its Worth » et…L’arrivée d’un second batteur dans le line up. Là ou par exemple un Cantata Sangui d’Helsinki évolue avec deux bassistes, nos « americans girls and boys » auront cette particularité d’avoir eux, deux dudes derrière les fûts. Suivront donc ensuite un sympathique « Static Tensions » en 2009, et enfin ce « Spiral Shadow » enregistré au Jan Room et toujours co produit et réalisé par le frontman Philipp et le combo. Soit cinq albums en dix années, avec au final avant cet opus une impression d’ensemble mitigée.
Pourquoi cela ? La réponse va être personnelle et on ne peut plus franche : Kylesa évolue viscéralement dans un style Rock/metal que votre chroniqueur n’apprécie que modérément et à doses homéopathiques ; le Sludge. Une figure de style permettant souvent de masquer des manques criards d’instrumentistes se faisant plaisir certes, mais nous resservant inexorablement des plans en boucle et sans saveur. De plus quand le « bouseux » empiète sur le stoner et le post hardcore, autant vous dire que je fuis… Vaseux j’encaisse comme dirait l’autre ; mais défoncé c’est la cure ; et les figures basiques répétitives irritent alors tellement mes conduits auditifs que ceux-ci se ferment. Or, réitérons le haut et fort, Kylesa parvient à s’extraire aisément de la nasse des poncifs et caciques du Sludge et autres terrains empiétés par une alchimie mélodique subtile d’une part ; et de l’autre par un éventail d’originalité délivré avec tact et talent. Une constante qui a donné aux quatre précédents opus des géorgiens une aura flamboyante et une critique élogieuse des « magazines dits spécialisés ».
Et Kylesa synthétisera définitivement son unicité avec Spiral Shadow. Les tempos majoritairement Doom lourds et plombés sauront ainsi laisser surgir alternativement des envolées plus psychédéliques ou les distorsions chaudes et grasses se révéleront on ne peut plus contagieuses et asservissantes. A fortiori quand les leads se voudront toute à la fois insidieuse et hypnotique. Les ambiances envoutantes et menaçantes se nacreront ainsi continuellement d’excellence pour toujours osciller dans des rendus divers mais persuasifs et à la mélodicité profondément ancrée. Nos ricains parviendront ainsi presque sans coups férir à caller sur chaque titre de la track une originalité inculquant à celle-ci un caractère unique ; et là sera la grosse différence avec les albums précédents. La musicalité et le panel désormais proposés permettent de faire disparaitre tout sentiment de linéarité en affichant des structures de compositions plus ciselées et plus empreintes de maturités. Si vous suivez mon raisonnement, la rupture vient d’un état de faits simple : « Spiral shadow » ne propose pas trois ou quatre supers titres puis des plages de remplissage, mais une tracklist presque –Car « Drop Out » et les deux « Back And Forth » et « Dust » de clôture seront vraiment un ton au dessous-parfaitement réussie.
Huit plages sur onze vous claqueront ainsi leur magie remportant votre adhésion et votre assentiment. Sans entrer dans le titre par titre, Kylesa remportera aisément la donne dès l’entame avec son « Tired Climb », hit extrait à l’intro et aux sonorités volatiles avant un riff pêchu accrocheur et un gros son bien rentre dedans. Le Philipp est rageur et Laura lui envoie la répartie volatile sans coups férir. Du grand art rédhibitoire, point barre ! Notez d’ailleurs qu’à chaque fois que la belle accolera –parcimonieusement- des vocalises, une dimension nouvelle rehaussera encore la composition proposée. Mais les cinq useront de cet atout sans en abuser et tomber dans le simplisme de la belle et la bête. Un épileptique « Cheating Synergy », un break démoniaque et aux consonances orientales avant un retour rageur au thème sur « Crowded road », un « Distant Closing In » qui sera pour moi le highlight de l’opus car s’ancrant inexorablement dans vos neurones qu’il marquera aux fers rouges… Juste quelques menus exemples pour tenter de vous convaincre que la liste n’est pas exhaustive, et que même si vous n’êtes pas un inconditionnel ni un aficionado du Sludge ; cette spirale est à découvrir. Sinueuse et sans fin, elle ne pourra que vous envouter et séduire…
Myspace : http://www.myspace.com/kylesa
Site Officiel : http://www.kylesa.com/
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