Note du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 6/10

« 12 Years of Stellar Pieces » est un album best-of qui fête, comme son nom l’indique, les 12 ans d’existence de Nebuleyes. Si, comme moi, ce groupe vous était inconnu avant cet anniversaire, une petite présentation s’impose. Il est fondé en 1999 sous la coupe de Xavier Boscher, qui a aussi officié dans le groupe controversé, mais reconnu pour sa grande technicité, Misanthrope. Si la formation de Nebuleyes remonte à 1999, le groupe n’a sorti qu’un EP en 2006, deux albums : « Digital Enfant » en 2007 et « The Universal Being » en 2009. Depuis, il a sorti des singles, au rythme d’un par an, jusqu’à l’album qui nous préoccupe, composé de remix, d’inédits et d’une reprise de Maiden.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’étais loin de m’attendre à ce qui allait sortir de mes enceintes lorsque j’ai enfilé le CD dans le lecteur. Nebuleyes pratique un Metal Progressif très, très atmosphérique, stratosphérique, je dirais même. Ce n’est pas pour rien que le groupe porte ce patronyme, que l’album se nomme « Stellar Pieces » et que son artwork soit si spatial. Cette surprise ne fut pas ressentie, je dois l’avouer, dans le bon sens du terme. Non pas que le groupe soit mauvais, loin de là. Le style proposé est plutôt original, on a d’ailleurs l’impression parfois de planer parmi les nuages voire les étoiles (« Degenerescence », « Mother Universe »). Sur « Degenerescence » et « Universalis », quelques éléments folk donnent l’impression d’assister à une cérémonie à la fois traditionnelle et futuriste, une sorte mariage extra-terrestre. « Nebulize » a un petit côté nostalgique, comme lorsque l’on regarde la fin d’une série, ou lorsqu’on fini un jeu-vidéo : on sait que c’est la dernière fois que l’on voit ces personnages auxquels on s’est attaché, tandis qu’une petite larme naît au coin de l’œil.
Là où j’ai moins aimé, c’est au niveau des voix. C’est sans doute mon allergie à tout ce qui se rapporte à Nightwish qui parle, mais le chant lyrique dans le Metal, c’est vraiment quelque chose qui m’irrite. La demoiselle ne se débrouille pourtant pas mal, mais, je ne sais pas, je trouve que ça fait forcé et, parfois, pompeux (et là, je parle en général). Celle de Xavier, moins présente, est souvent modifiée par ordinateur et contribue à ce côté futuriste de la musique de Nebuleyes. Le mélange des deux reste… spécial.
L’autre chose qui m’a dérangé dans cet album est la production des guitares. Celles-ci, j’ai trouvé, sont étrangement mises en arrière plan par rapport aux voix. Alors oui, cela confère au groupe son côté ultra planant, mais c’est dommage, dans le sens où les morceaux dans lesquels elles se font plus présentes gagnent en intensité (« Senso-fecondae », « Can I Play With Madness », la reprise très électro de Maiden et « Explorateurs »). De plus le sieur Boscher n’est pas un pingouin. D’ailleurs, les morceaux instrumentaux « Clash of the Solos », surtout, et « Big Bang Foetus » le montrent. De purs trips de guitar heroes.

Ce « 12 Years of Stellar Pieces » est donc recommandé pour ceux qui connaissent et aiment déjà le groupe. Cet album est plus qu’un simple best-of, puisque pas moins de cinq inédits sur douze sont proposés. Pour les autres, jetez une oreille avant de vous laisser tenter, Nebuleyes propose quelque chose d’assez… différent et risque de vous décontenancer. Enfin, pour ceux qui ne craignent pas la voix d’opéra, ils peuvent ajouter au moins un point à la note finale.

Site Officiel : www.xavierboscher.com/nebuleyes.html

Myspace : http://www.myspace.com/nebuleyes/music