Note du soilchronicheur (Wën) : 6,5/10

A Lyon, la rosette on aime ça, surtout en fines rondelles, et à voir avec quelle verve les combos locaux se démènent pour en péter, des rondelles, on se dit qu’au final, c’est assez logique. Car la scène metal lyonnaise (et régionale) n’est assurément pas réputée pour ses formations douces et mélodiques. A de rares exceptions près, c’est le brutal, qu’il soit death, thrash ou même grind qui l’emporte dans les différents exercices de styles (Benighted, Destinity, Winds Of Torment, etc). C’est dans ce contexte, qu’Obnoxious, recalé de son C.A.P. ‘dentelle et jolies fleurs’, décide donc de se mettre au thrash brutal, spécialité « dans ta gueule ».

Formé en 2002, voilà déjà plusieurs années que le quintet écume les scènes régionales. Fort de deux démos, « Disclosure Attempt » (2004) et « Dismal Swarming Shape » (2007), lui permettant d’exposer les bases de sa musique, le groupe va se voir offrir quelques belles opportunités scéniques notamment des premières parties de Bolt Thrower, God Dethroned, Aborted ou encore Rotting Christ (rien que ça). Si vous avez eu l’occasion de jeter une oreille sur les précédents enregistrements, peu de chance que vous soyez réellement surpris, le groupe s’en tenant à la ligne de conduite adoptée précédemment, restant fidèle à son gros thrash qui tâche, si ce n’est le son de la galette (mixé par Tommy Hansen des Jailhouse Studios (Hatesphere)), qui devrait littéralement vous scotcher au mur d’en face.

Une qualité sonore qui révèle la puissance des recherches menées dans cet obscur « Lab #01« . Une puissance d’ailleurs rehaussée par la forte teneur en adrénaline des onze morceaux qui le composent. Bourrinage en règle, guitares intrusives, mélodies concises et incisives, vocalises agressives, Obnoxious ne fait ni dans la finesse, ni dans la bienséance, mais assume totalement ce côté brutal qui lui sied si bien. Côté technique, la maîtrise est bien réelle et cette première moitié de skeud, carrée et bien ficelée, se veut très efficace.

La donne changera quelque peu sur la seconde partie. Toujours furieuse et effrénée, pas de remise en cause donc, de ce côté-ci. Mais même si le tout reste très homogène, on pourra y déceler des morceaux plus variés. Une mutation, qui s’établira sur deux axes principaux : d’une part par la greffe de deux organes (trois en tout) issus des précédentes démos et qui, ré-enregistrés pour l’occasion, ne dépareilleront aucunement avec le reste. L’autre raison sera cette impression persistante que la (mal-)formation, voulant profiter de ce laboratoire à sa disposition pour tenter d’autres expérimentations, n’hésite pas à trancher dans le vif du sujet en testant d’autres atmosphères, d’autres ambiances. Et son thrash-death s’en trouve pour le coup un peu plus fin et moins uniforme, ce qui n’est pas un mal.

Obnoxious nous balance donc, avec ce premier opus, une belle louche de thrash-death à sa sauce (comprendre ‘brutal et compact’) qui se révèle assez corrosif pour décaper en profondeur, bien comme il faut, nos esgourdes en manquent de sensations. Pas de temps-morts ici, les lyonnais vont à l’essentiel, en réussissant toutefois à éviter l’essoufflement à la mi-parcours, sachant insuffler au bon moment, de nouveaux éléments à leur musique et transformant ainsi l’essai qu’on devinait éminent par leurs précédentes réalisations.

Page myspace : http://www.myspace.com/obnoxiousmusic

Site officiel : http://www.brutalobnoxious.com