Revok – Grief is my New Moniker
Line-up sur cet Album
Fabien : chant Jerôme : guitare Eric : guitare Cyril : basse Michel : batterie Alex : video, textes
Style:
Postcore Noise AmbiantDate de sortie:
Mars 2011Label:
MusicFearSatanNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8,5/10
« Grief is my new Moniker ». Tel est le nom du deuxième album de Revok, sorti en 2011. Groupe, parisien d’origine, qui a sorti deux EP, un split avec le groupe Pneu et un premier album « Bad Books and Empty Past ». Revok évolue dans un Postcore mélangé à une bonne dose de Noise, le tout mâtiné d’une atmosphère – à l’instar de la magnifique pochette – sombre, très sombre.
Le Postcore est rageur, la Noise hypnotique. La musique de Revok est complexe et plusieurs écoutes sont nécessaires pour commencer à la cerner. Le groupe enchaîne les plans magnifiques, les riffs géniaux. On pourrait ainsi s’envoler dans notre esprit si on n’était pas plombé à terre par ces ambiances malsaines. On sent que le groupe n’en est pas à son coup d’essai. Et pourtant ! Et pourtant, un certain aspect d’improvisation se fait sentir : les larsens sont fréquents (« Ephemerol Skies », « The Glowing Edge »…), certains passages « moches » complètement assumés apparaissent (la voix sur « Somewhere Between Nowhere and Goodbye », voix qui est par ailleurs géniale), quelques passages peuvent paraître « longuets », comme si les membres cherchaient comment amener la suite, mais jamais on n’est déçu de cette suite (« Tunnel » dans lequel ce passage gagne en intensité à chaque seconde). Cela renforce le sentiment d’urgence éprouvé à l’écoute de ce « Grief ».
Cette rage est encore enfoncée par la production de Sylvain Biguet (Aabsinthe, Comity, Klone…). Le son du bonhomme est parfaitement reconnaissable, mais on peut dire que, cette fois, il s’est lâché*. Cette production est crue, crade, du genre qui sent l’huile de vidange et la sueur. Une prod’ d’homme, le dur, le vrai, le barbu d’1m90 aux bras recouverts de tatouages. Elle renforce encore un peu plus l’oppression ressentie. Un peu comme ces jours où l’air, chaud et humide, nous empêche de respirer convenablement, où les nuages gris semblent nous menacer, ces jours où le ciel est si bas qu’on se baisserait presque pour l’éviter. L’atmosphère est pesante, chaotique, apocalyptique. Post-apocalyptique. La rage déversée par le groupe s’en trouve décuplée.
Il faut attendre « To Serve More », avec sa voix presque claire, pour nous aérer un peu et apercevoir un rayon de lumière, ainsi que la fin au piano de « Somewhere Between Nowhere and Goodbye ». Même les moments atmosphériques nous plaquent au sol. Ils hypnotisent sans jamais faire retomber la pression. Mention spéciale à « The Glowing Edge », la toute fin de l’album. Jamais je n’ai ressenti cette impression qu’on me lobotomisait le cerveau depuis l’écoute d’un album de Portal.
« Grief is my New Moniker » est un album d’une grande intensité. Rien ne semble en trop et les passages « moches » ou « longuets » prennent tout leur sens après plusieurs écoutes. Un album génial et complexe qu’il faut digérer avant de pouvoir y prendre du plaisir. Il se révèle alors jouissif. Un groupe à suivre, assurément, et à aller voir en concert.
* Après recherches, il semblerait que ce soit un album enregistré en live.
MySpace : http://www.myspace.com/revok#!/35469052
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