Line-up sur cet Album
- Luca Turilli : Guitare
- Alex Staropoli : Claviers
- Fabio Lione : Chant
- Alex Holzwarth : Batterie
- Patrice Guers : Basse
- Tom Hess : Guitare
Style:
Heavy SymphoniqueDate de sortie:
Juin 2011Label:
Nuclear blastNote du Soilchroniqueur (Celtikwar) : 8,5/10
Certaines mélodies nous transportent vers de multiples horizons.
Il vous est conseillé de vous servir une mousse et de rester bien assis
pour comprendre cet écrit.
Comme si la plume suivait la musique,
et s’en allait parfois très loin dans cette chronique.
Certains groupes ont à leur façon renouvelé le heavy metal, quand ce dernier connaissait ses plus sombres périodes au milieu des années quatre-vingt dix. Le métal revendiquant haut et fort son côté « marginal », il était alors normal que son succès le fasse en quelque sorte mourir ou plutôt hiberner. Quelques musiciens ayant du mal, bien heureusement à l’accepter, décidèrent de le renouveler en lui apportant des dimensions supplémentaires.
Rhapsody fait partie de ces derniers et choisit l’épique et le symphonique comme armes de combat, en délivrant de très bons opus comme « Dawn Of Victory », « Power Of The Dragonflame » et les « Symphony Of Enchanted Lands ». Se voulant bien sur novateurs, les musiciens décidèrent de qualifier le style pratiqué comme du « Holywood Metal », non pas pour le côté grandes stars présomptueuses, mais plus pour celui de n’en faire qu’à sa tête, selon ses envies et de satisfaire le public en lui mettant plein la vue, ou plus encore plein les cages à miel. Pour ce faire, ils ont agrémenté leurs symphonies d’instruments divers et variés allant de la flûte de pan au violon. Bien évidemment, ils n’oublièrent pas la base en laissant les guitares au premier plan avec les belles performances du shredder Lucas Turilli.
Bien malheureusement ( ou heureusement pour le renouvellement artistique ) toutes les bonnes choses ont une fin et Rhapsody sombre dans la décadence holywoodienne ainsi que dans l’ombre en proposant toujours les mêmes recettes qui avaient perdues de leur magie, se voyant même pour des raisons encore obscures et dépassant l’entendement changer de nom pour Rhapsody Of Fire. « Triumph Or Agony » ne fit que confirmer ce manque de passion, d’envie et d’inspiration et acheva le groupe.
La vie est pourtant toujours un éternel recommencement.
Après de longues années d’absence Rhapsody Of Fire revient tout récemment au devant de la scène, plein de bonnes intentions et un nouveau label Nuclear Blast. Ayant refait le plein d’énergie, les musiciens débordent maintenant d’inspiration en sortant un premier album « The Frozen Tears Of Angels » rapidement suivi de l’EP « The Cold Embrace Of Fear » et c’est maintenant au tour de « From Chaos To Eternity » de faire son apparition dans les bacs.
On pourrait penser que le groupe est tombé dans le côté commercial de la musique et sort sans cesse des albums afin de rester en tête de gondole dans les magasins et ainsi marquer l’esprit des fans. Il faut quand même rappeler que Rhapsody Of Fire sort des albums et ne fait pas comme certains groupes qui publient chaque année, en sortant un live puis une compilation avant d’arriver à un DVD accompagné ensuite d’un Best Of pour finalement se voir offrir au bout de longues années d’attente un nouvel album studio… Mais cette histoire est un autre débat.
Il est vrai que la musique a changé sur cette troisième partie de sa vie, Rhapsody Of Fire est moins épique et plus symphonique, presque théâtral par moment, mais rappelez-vous que la formation cherche le renouveau et n’en fait qu’à sa tête. Certains pourront préférer les premiers opus et regretteront cette époque et c’est bien leur droit. Après tout on aime ce qui nous plait.
Pourquoi avoir choisi de sortir si rapidement ces trois opus ? C’est parce qu’ils suivent une logique et sont presque indissociables. En les réécoutant successivement et dans leur ordre de publication, Rhapsody Of Fire nous montre sa nouvelle voie. Trois routes différentes, ou plutôt trois virages sur le même trajet, et sans ces changements de directions, on n’arriverait pas à la même destination. L’EP montrait déjà un chant parfois plus agressif que l’on ne connaissait pas à Fabio Leone qui, sur cet opus, continue en nous balançant des parties vocales plus extrêmes et presque gutturales sur » Aeons of Raging Darkness ».
D’autres titres comme l’éponyme « From Chaos To Eternity » ou « Tempesta Di Fuoco » sont quant à eux plus sobres et mélodiques, on en viendrait presque à parler de folk médiéval. La façon d’osciller entre ces deux styles différents est admirable et très plaisante. Entendre ces contrastes d’ambiances présentées comme le Yin et le Yang en musique ouvre encore la porte vers de nouveaux horizons.
Bien évidement on retrouve les passages narratifs, de Christopher Lee, réputés de Rhapsody, ici pour l’ouverture et la clôture. Le dernier titre » Heroes of the Waterfall’s Kingdom » reprends un peu la route suivie par le groupe, commençant de façon plus calme très joyeuse, douceur et poésie, on pourrait presque y faire une ronde, avant d’arriver sur une partie plus agressive, plus forte mais restant bien sûr très festive. Les musiciens de Rhapsody of Fire sont aussi réputés pour leur niveau technique, un titre comme « Tornado » et ses parties instrumentales, ne sont que les parfaits témoins des grandes capacités de Luca Turilli et ses guitares ultra rapides , mais les claviers de Alex Staropoli ne sont pas en reste non plus. Ce titre porte bien son nom car dessus Alex balance un tel déluge de notes que l’on croirait que les éléments se sont déchaînés. Un peu de douceur par contre pour un « Anima Perduta » qui est le traditionnel titre riche en émotion présent sur l’album, débutant en douceur dans la poésie, comme une comptine pour laisser la place à des refrains aux coeurs puissants.
« From Chaos To Eternity » est un nouveau pari réussi pour Rhapsody Of Fire, qui s’envole dans de multiples horizons, une grande ouverture musicale, les titres sont tous variés et différents, même s’ils sont tous signés et que l’on reconnaisse de suite le groupe qui les joue. La disposition des morceaux sur cet album est aussi importante, car comme une pièce de théâtre, chaque acte en introduit un nouveau, et chaque chanson est indissociable de l’album. Tout est cohérent, on en prend plein les oreilles et une fois fini, on hâte d’avoir la suite en sa possession.
Site:http://www.rhapsodyoffire.com/
Myspace:http://www.myspace.com/rhapsodyoffire
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