Line-up sur cet Album
Herbie Langhans : Chant Frederik Ehmke : Batterie Flo Laurin : Guitare Alex Schulz : Basse
Style:
Power MetalDate de sortie:
Mars 2010Label:
Ulterium RecordsNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller)
8,5 / 10
Historiquement, culturellement, et surtout métalliquement parlant, le Power est à l’Allemagne ce que le Black est à la Norvège ou la bourrée est à l’Auvergne : Une tradition génétique. Vous me rétorquerez qu’à l’exemple des « corps paints » taiwanais de « Chthonic » ma géographie est réductrice et que la qualité de la musicalité d’un combo -quelque soit le style délivré- n’est pas dépendante de sa provenance et n’a pas de frontières. Concédons-le et coupons court au débat. Il n’empêche simplement que pour ce qui est du Power teuton, dire que nos cousins d’outre Rhin en représentent majoritairement l’élite est plus qu’une évidence, une pure vérité de Lapalisse. Le constat s’imposera donc d’emblée en introduction, si vous êtes rétif et honnissez ce sous genre Metal, ce « When Worlds Collide » vous sera indigeste car représentant l’archétype de ce dont sont capables de délivrer les combos s’en proclamant.
Déclinée plutôt Heavy, speed, sympho ou mélodique, la filière germanique compte pléthore non exhaustive de Rage, Edguy, Mob Rules, Freedom Call, Primal Fear, Saidian, Pretty Maids, Seventh Avenue, Crystallion… Quand outre Atlantique celle des Us assène en rangs serrés derrière des Iced Earth ou Nevermore. Le lien sanguin unissant les deux étant représenté à mon humble avis par le Kamelot de Roy Khan et du claviste d’exception Oliver Palotai. Dans une telle masse, une véritable profusion exponentielle, à laquelle on reproche principalement de ne plus sortir des sentiers balisés et se contenter de sillonner en tous sens un genre considéré comme épuisé par ses détracteurs ; que peut on attendre de l’arrivée des nouveaux venus de Sinbreed ? De la tradition, de l’ennui, de la révolution…Ce sera selon.
Quatuor en provenance de Wiesbaden, les Ex Neoshine, sont articulés autour de Flo Laurin, guitariste et accessoirement producteur de cette première offrande. Le line up sera complété par le bassiste Alex Schulz, et deux musiciens ayant une belle expérience dans le métier. A savoir le vocaliste Herbie Langhans (Aina, ex The Preachers et Seventh Avenue !) d’une part, et de l’autre derrière les futs le Frederik Ehmke du Blind Guardian d’Hansi Kürsch. L’Allemagne parait donc bien petite si l’on se réfère à l’interdépendance usuelle de ses musicos à œuvrer aux seins de combos plus ou moins affiliés les uns aux autres. Une remarque qui pourrait faire craindre un magma uniformisé soit, mais qui assure à contrario expérience et maturité aux chevaliers teutoniques. De la profusion et la diversité nait la qualité.
Et puisque l’on s’éternise en présentation et mise en place, sachez pour être complet que ce premier Sinbreed profite de guests comme les clavistes Morten Sandager ( Pretty Maids) et Jost Van Den Broek des « Ayreon » et « Star One » du sieur Lucassen, des guitaristes Oliver Lohman (Courageous) et Andreas Tahlman , ou encore du chanteur Thomas Rettke (Redkey, Heaven’s Gate). Enfin cerise sur la gâteau, Markus Teske (Symphony X, Vanden Plas) masterise l’ensemble avec justesse et talent.
Pour enfin entrer dans le vif du sujet et disserter concisément d’une tracklist assénant dix titres et près de quarante cinq minutes, un état de fait indubitable sera à expliciter immédiatement. Au niveau mélodicité accrocheuse et saisissante, Sinbreed possède un talent certain, inné, et ciselé, à accoucher de titres s’ancrant inexorablement dans vos petits neurones pourtant si souvent mis à contribution. Dès le « Newborn Tomorrow » inaugural introduit en arpège tel un arbre voulant masque la forêt, le mal est fait, le clou blesse et l’effet produit conquiert. Intensité, inspiration, fraicheur de l’ensemble, l’alchimie concoctée nous surprend d’autant plus qu’elle reste on ne peut plus traditionnelle. Tempos soutenus, jeux de guitares incisifs et soli de haute tenue tendance malmsteenienne –sans surenchères cependant-, refrains marqués et rehaussés d’une prestation vocale convaincante ; un trépied structurel parfaitement huilé. Notez parallèlement que tout aussi bien les lignes organiques (titre éponyme et Salvation) que celles de la basse, ne seront pas des plus marquantes. Parcimonieuses pour les premières, et relativement discrètes et en retrait pour les secondes.
Même si les dix titres assénés se révéleront convaincants et sans manquements, certains émergeront voluptueusement. L’inaugural précité, le rageur « Dust To Dust », les cascades chaloupées de « When Worlds Collide » et « Book Of Life »… Mais plus encore un divin « Salvation » parachevant magistralement un premier album viscéralement réussi. Véritable Highlight oscillant entre du Blind Guardian et du Falconer, ce morceau de clôture au break et changements de rythmes subtils est un véritable nectar. Ses consonances médiévales et folkloriques, ses chœurs, sa gouaille suave, son empreinte dansante communicative, en feront irrémédiablement un somptueux bouquet final.
Ce délice restant au palais, nous fera juste alors se demander pourquoi Sinbreed n’explore pas plus avant cette voie originale et on ne peut plus appréciable. Les quatre de la Hesse maitrisent incontestablement leur sujet –traditionnel- et ce « When Worlds Collide » n’a rien à envier aux sorties des pointures du genre. Mais les mauvais coucheurs vont se faire une joie de dénoncer une fois encore leur sentiment de « tellement déjà entendu » ce qui sera un paradoxe réducteur tant cet album se montre rafraichissant et asservissant. Les lettres de noblesse ayant donné des légions d’aficionados au Power brillent encore d’un éclat crédible. Leurs incandescences sont lustrées et rallumées par des combos comme Sinbreed et leur foi identitaire en ce genre si décrié. Comme l’aurait dit Gandalf le gris « Fuyez pauvres fous »…Ou basculez inextinguiblement dans le magma perpétuellement en fusion du …Power
Myspace : http://www.myspace.com/sinbreedmetal
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