Sourvein – Black Fangs

Le 18 août 2011 posté par Dada metal

Line-up sur cet Album


T-Roy Medlin - chant
Vince Burke - guitare
Sleepy Floyd - guitare
Ramzi - batterie

Style:

sludge

Date de sortie:

21 juin 2011

Label:

Candlelight Records

Note du Soilchroniqueur (Dada Metal) : 5,5/10

Les plages se remplissent, les axes routiers parisiens sont impraticables, M6 lance ses reportages sur les libertins du Cap d’Agde…pas de doute c’est l’été ! Et il est de tradition, en cette saison, que les mag/webzines proposent leur sélection des plages. Leurs incontournables pour passer des barbecues mémorables si vous préférez. Mais à Soil Chronicles, on se moque de la tradition ! Et en guise de palmarès de l’été, je vous ai choisi le dernier méfait de Sourvein, l’anti-bonne humeur absolue.

Sourvein est un groupe américain fondé en 1991 et, qui reste toujours, très discret. Ses trop rares albums et ses tournées avortées ont sans aucun doute contribué à la méconnaissance de ce quatuor officiant dans un sludge metal du fond du garage. Et c’est après neuf ans d’absence que les américains ont décidé de refaire parler la poudre avec Black Fangs. Un album crade et malsain, un savoureux mélange entre Eyehategod et Electric Wizard. Comme ces derniers, l’ambiance est lourde et gluante. Comme ces derniers encore, les riffs martèlent l’auditeur et malmènent sa pauvre nuque.

Tout commence par une longue plainte (« Fangs ») pour nous plonger dans 45 minutes de malaise sonore où le principe de mélodie est revisité (« Society’s Blood ») voire annihilé (Gasp). Le son est saturé, parfois à la limite du supportable, mais les compos restent variées et les musiciens parviennent à faire ressortir leur talent (mention particulière au batteur, génial). Celui qui s’en sort le moins bien est surement T-Roy dont la voix semble abusivement sous-mixée. Dommage car le garçon sait crier pour bien retranscrire sa rage. Il en ressortira que le chant, pas assez mis en valeur, pas assez varié et peut-être insuffisamment maîtrisé est ce qui lassera le plus dans Black Fangs.

D’ailleurs pendant les premières écoutes, un ennui se fait même ressentir au milieu de l’album. Heureusement, « Nomadic » apporte un vent d’air frais avec un feeling rock n’ roll / punk très bien venu, et introduit à merveille « Gemini », la pièce majeure de l’ouvrage. 4 minutes 25 de bonheur où la tension se fait croissante et qui nous fait même l’honneur d’un refrain très catchy. Et pour une fois, la voix assure. Décidément, après avoir servi de nom d’album à Archie Shepp, Gemini continue de porter bonheur aux artistes…

Black Fangs se clôture en beauté avec un « Bleeding Charm » (prévisible mais efficace) et un très inspiré « Nocturnal/Negative Phaze » (une fin musicale tout en beauté qui rappelle l’esprit des BO de John Carpenter et des films de séries Z). Par leur intégrité et leur parti-pris radical, ces beatniks des temps modernes offrent un album éprouvant qui ne saura s’apprécier que sur la durée. Tel « On the road » de Monsieur Kerouac, ces barbus délivrent un art personnel, qui entre en résonance avec une société à laquelle ils refusent de se conformer.

MySpace : www.myspace.com/sourvein13

 

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