Line-up sur cet Album
- A. (vocaux, guitares, synthé) - C. (vocaux, guitares) - N. (basse) - T. (batterie) - J. (guitare)
Style:
Black MetalDate de sortie:
25 juin 2008Label:
OsmoseNote du Soilchroniqueur (Le Duc Rouge) : 9.5/10
Vous souffrez ? Vous voulez en parler ? Non, vous préférez écouter du funeral doom. Et vous avez raison. Alors écoutez Totalselfhatred. Pour son premier album, les Finlandais mettent la barre très très haute en nous servant une magnifique perle de black métal dépressif. La belle et glaciale Finlande vous entoure. Il fait nuit. Et puis, tel des flocons qui tombent sur votre nuque, des notes de piano viennent faire parcourir un frisson dans votre colonne vertébrale. (« Enlighment »). C’est le début de l’apocalypse intérieur. Car Totalselfhatred, au-delà d’une musique remarquable et d’une production très propre pour un jeune groupe de black, est avant tout une catharsis ; il n’y a qu’a voir leurs revendications sur leur site :
“Totalselfhatred is a symbol for resurrection through pain. A pool for the frustrated for the despereate in life, for those living and bleeding towards a higher truth”
Et ça fonctionne en plus. Écouter Totalselfhatred, c’est accepter ce voyage intérieur douloureux, se regarder dans le miroir, affronter ses propres démons. La voix des deux hurleurs (en fait ils participent tous plus ou moins au chant) ne se contentent pas de crier cette haine envers ce monde froid et égoïste, elles hurlent la douleur et la plainte de milliers d’âmes perdues et souffrantes. L’identification est immédiate, l’empathie s’enclenche à mesure que les complaintes se déversent sur nos oreilles, valse des souvenirs enfouis dans notre âme, nous engourdissant dans cette torpeur insupportable, accompagnées de guitares bourdonnantes dans les haut medium, (me fait penser à Burzum), s’achevant sur un arpège plein de réverbe aérienne (« Rusoka »).
Totalselfhatred réussi également le pari de ne pas tomber dans la rengaine, dans le cliché ni dans le sommeil profond. Des morceaux comme « Sledge-Hammered-heart » ou « Carving » alternent passages rapides avec une batterie qui blast comme tout groupe de black qui se respecte, et couplets mid-tempo saturés d’arpèges indicibles, de tapis de frimas synthétiques insaisissable qui maintiennent l’attention tout le long de l’écoute. Des mélodies tristes … mais belles, une basse hypnotique qui viens nous narguer dans les aigus, des ambiances basées sur des arpèges à deux notes tantôt distordues, tantôt claires, des cris black, complaintes torturées sorties du fond de la gorge et des tripes, ou mélopées murmurées à plusieurs… Totalselfhatred nous présente un requiem métallique glacial, d’une lourdeur aérienne saisissante, l’âme étreinte et le souffle court durant 46 minutes.
Une mention personnelle toute particulière pour le dernier morceau éponyme, dont l’ambiance apocalyptique, la mélancolie et les hurlements de douleurs m’ont glacé le sang !
Un album à la fois introspectif et libérateur, à écouter avec précaution tout de même car ce voyage n’est pas à la porté de tout le monde.
Myspace : http://www.myspace.com/totalselfhatred
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